Sahih Mouslim.

Avant-Propos - Table des matières - Classement numérique

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SENTENCES

Serment imposé au défendeur

3228. D'après Ibn 'Abbâs (que Dieu agrée le père et le fils), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Si on accordait aux gens tout ce qu'ils réclamaient, ils auraient réclamé la vie des hommes et leurs biens, mais le serment n'est déféré qu'au défendeur".

Jugement selon les apparences et éloquence de la plaidoirie

3231. D'après Oum Salama (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Quand vous plaidez devant moi, il se peut que l'un de vous soit, plus éloquent que son adversaire, qu'alors je croie qu'il a raison et que je décide qu'il aura droit à quelque chose du bien de son frère, je ne lui donne ainsi en réalité qu'un morceau de l'Enfer; qu'il ne le prenne donc pas".

Affaire de "Hind"

3233. D'après 'Aïcha (que Dieu l'agrée), Hind bint 'Utba, la femme de Abou Soufyân vint trouver le Prophète (صلى الله عليه وسلم) et lui dit : "Ô Envoyé de Dieu, Abou Soufyân est un homme parcimonieux, il ne me donne pas de quoi nous suffire à moi et à mes enfants. Serait-ce pour moi un péché de prendre de son argent sans qu'il le sache?". - "Non, lui répondit le Prophète (صلى الله عليه وسلم), prends de son argent de quoi suffire à toi et à tes enfants mais sans en abuser".

Interdiction de l'excès de sollicitations et du refus de s'acquitter de son dû et de réclamer ce qui n'est pas dû

3237. D'après Al-Mughîra Ibn Chu'ba (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Dieu, l'Exalté, vous a interdit trois choses : la désobéissance aux mères, l'enterrement des petites filles vivantes et le refus de rendre aux autres leurs droits ou la réclamation de ce à quoi on n'a pas droit. Dieu, en outre, réprouve pour vous trois choses : les malins propos, la mendicité importune et le gaspillage des biens".

Récompense du juge quand il décide selon ses propres lumières et prononce une juste ou une fausse sentence

3240. 'Amr Ibn Al-'As (que Dieu l'agrée) rapporte qu'il a entendu l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) dire : "Le juge qui décide d'après ses propres lumières et donne une solution juste aura droit à une double récompense; s'il juge d'après ses propres lumières et donne une solution fausse, il aura droit à une seule récompense".

Il est blâmable qu'un juge prononce une sentence quand il est irrité

3241. D'après Abou Bakra (que Dieu l'agrée), j'ai entendu le Prophète (صلى الله عليه وسلم) dire : "Qu'aucun magistrat ne prononce de sentence entre deux personnes quand il est en colère".

Cassation des faux jugements et repousse des innovations

3242. D'après 'Aïcha (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Celui qui innovera dans notre religion des choses qui n'en font pas partie est un apostat".

Divergence entre les jugements de deux jurisconsultes

3245. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : Tandis que deux femmes étaient avec leurs deux enfants, un loup survint et emporta l'un des enfants. La première dit à l'autre : "C'est ton enfant que le loup avait emporté". Et l'autre de lui répondre : "Non c'était le tien". Elles portèrent plainte devant David qui se prononça en faveur de la plus âgée. En sortant, elles rencontrèrent Salomon le fils de David (que la paix soit sur eux) et lui exposèrent l'affaire. - "Qu'on m'apporte un couteau, dit Salomon, pour partager l'enfant entre vous deux". - "Ne fais pas cela, que Dieu te fasse miséricorde, s'écria la plus jeune, c'est son fils!". Salomon jugea alors en faveur de la plus jeune.

Recommandation aux juges de concilier les deux adversaires

3246. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : Un homme avait acheté un immeuble d'un autre homme. L'acheteur de l'immeuble trouva dans son fonds une jarre pleine d'or. Il alla dire alors (au vendeur) : "Prends cet or, car je ne t'ai acheté que le sol et n'ai point acheté d'or de toi". - "Moi, répliqua l'ancien propriétaire du sol, je t'ai vendu le sol et tout ce qu'il contenait". Ils allèrent trouver un homme qu'ils prirent pour arbitre : "Avez-vous d'enfants?", demanda l'arbitre. - "Moi, dit l'un, j'ai un fils". - "Et moi, dit l'autre, j'ai une fille". - "Eh bien!, reprit l'arbitre, mariez le jeune homme avec la jeune fille; dépensez pour vous une partie de cet or et faites aumône d'une autre partie".

DicoDinn - 2011/1431
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