Sahih Mouslim.

Avant-Propos - Table des matières - Classement numérique

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PRIERE

L'appel à la prière, au début

568. 'Abdallâh Ibn 'Omar (que Dieu agrée le père et le fils) a dit : Au début de leur arrivée à Médine, les musulmans se réunissaient à l'attente des prières tant que personne n'y faisait l'appel. Un jour, comme on s'entretenait de ce sujet, un des fidèles dit : "Servez-vous d'une cloche à l'exemple des chrétiens".

- "Non, dit un autre, recourez-vous à une trompette à l'exemple des juifs".

- "Pourquoi, demanda 'Omar, ne chargeriez-vous pas un homme de faire l'appel à la prière?". L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) dit alors : "Ô Bilâl! Lève-toi et appelle à la prière".

Ordre de faire le premier appel en répétant deux fois chaque phrase et de faire le second une seule fois

569. Anas (que Dieu l'agrée) a dit : "Bilâl reçut l'ordre de faire à pair le premier appel à la prière et à impair le second appel".

Recommandation d'avoir deux "muezzins" pour une seule mosquée

573. Ibn 'Omar (que Dieu agrée le père et le fils) a dit : L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) avait deux muezzins : Bilâl et Ibn Oum Maktûm, l'aveugle.

Recommandation de redire les formules de l'appel à la prière après le muezzin, puis de solliciter au Prophète (صلى الله عليه وسلم) la grâce et la place éminente

576. D'après Abou Sa'îd Al-Khoudri (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Quand vous entendez l'appel à la prière, répétez exactement ce que dit le muezzin".

Mérite de l'appel à la prière et fuite de Satan en l'entendant

582. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Lorsqu'on fait l'appel à la prière, Satan prend la fuite en lâchant des vents afin de ne pas l'entendre. Une fois le premier appel terminé, il revient et cherche à insinuer jusqu'au moment où l'on fait le second appel à la prière (al-'iqâma). Il s'en va donc de nouveau pour ne pas l'entendre; mais une fois ce dernier appel terminé, il retourne et cherche à insinuer".

Lever les mains jusqu'aux épaules en même temps que le takbîr avant et après l'inclination : A la prosternation, le cas n'est pas appliqué : "Dieu écoute ceux qui Le louent"

586. 'Abdallâh Ibn 'Omar (que Dieu agrée le père et le fils) a dit : "J'ai vu l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم), commençant la prière, élever ses mains à la hauteur de ses épaules. Il fait de même avant et après l'inclination; mais, pas entre les deux prosternations".

588. D'après Mâlik Ibn Al-Huwayrith (que Dieu l'agrée), Abou Qilâba transmet qu'il a vu Mâlik Ibn Al-Huwayrith, en commençant la prière, prononcer le takbîr, puis élever les mains. Et quand il voulait s'incliner, il élevait les mains; et faisait de même quand il relevait la tête après l'inclination. Il ajouta que l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) agissait de la sorte.

Le takbîr en s'inclinant, en se prosternant et en se levant de la prosternation. En se levant de l'inclination, on dit : "Dieu écoute mieux ceux qui Le louent"

590. Le récit de Abou Hourayra (que Dieu l'agrée) : Abou Salama Ibn 'Abdourrahmân a transmit que Abou Hourayra, ayant dirigé la prière des fidèles, prononçait le takbîr chaque fois qu'il se baissait ou qu'il se relevait. La prière terminée, il disait : "Par Dieu! Je suis celui de vous qui fait la prière la plus exactement semblable à celle que faisait l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم)".

594. D'après 'Imrân Ibn Husayn (que Dieu agrée le père et le fils), Mutarrif Ibn 'Abdillâh a dit : "Je fis avec 'Imrân Ibn Husayn la prière dirigée par 'Ali Ibn 'Abî Tâlib. Celui-ci prononçait le takbîr à chaque fois qu'il se prosternait; relevait la tête ou se mettait debout après les deux rak'a. A l'issue de la prière, 'Imrân me prit par la main et me dit : "La prière que vient de nous faire cet homme est celle de Muhammad" - ou, suivant une variante - "Cet homme vient de me rappeler la prière de Muhammad (صلى الله عليه وسلم)".

Obligation à réciter Al-Fâtiha dans chaque rak'a et si on ne connaît pas cette sourate, on récite d'autres de ce qu'on connaît du Coran

595. D'après 'Oubâda Ibn Sâmit (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "La prière de celui qui n'a pas récité Al-Fâtiha (le premier chapitre du Coran) n'est pas valable".

599. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "La prière n'est jamais valable sans la récitation du Coran".

602. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) se trouvant à la mosquée, un homme entra, fit sa prière, puis salua l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم). Celui-ci lui rendit son salut et lui dit : "Va recommencer ta prière, car tu ne l'as pas faite". L'homme retourna faire la prière comme il l'avait faite la première fois, puis revint saluer de nouveau l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) qui lui redit : "Va recommencer ta prière, car tu ne l'as pas faite". Cette scène se produisit trois fois. L'homme dit enfin : "Par Celui qui t'a envoyé avec la Vérité, je ne sais pas faire mieux; enseigne-moi ce qu'il faut faire".

- "Quand tu te lèves pour faire la prière, répliqua le Prophète, prononce d'abord le takbîr, récite ensuite ce que tu connais du Coran, puis incline-toi tranquillement, relève-toi et reste debout bien d'aplomb. Puis, prosterne-toi tranquillement; enfin redresse-toi et reste assis bien d'aplomb. Agis ainsi dans toute la prière".

Argument contre le fait de hausser la voix en disant : "Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux" pendant la prière

605. Anas (que Dieu l'agrée) a dit : "J'ai été dirigé dans la prière tour à tour par l'Envoyé de Dieu, Abou Bakr, 'Omar, et 'Uthmân et je n'ai entendu personne parmi eux réciter de vive voix : {Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux}".

Argument pour considérer : "Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux" comme un verset de chaque sourate, sauf "At-Tawba"

607. D'après Anas Ibn Mâlik (que Dieu l'agrée), un jour que l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) était parmi ses compagnons il s'assoupit, aussitôt il relevait la tête en souriant.

- "Ô Prophète de Dieu, dîmes-nous, pourquoi souriez-vous?" Il dit :

- "Une sourate venait de m'être révélée", il récitait Nous t'avons certes accordé l'Abondance (Al-Kawthar). Accomplis la Salâ pour ton Seigneur et sacrifie. Celui qui te hait sera certes, sans postérité.

- "Savez vous ce que c'est que le Kawthar?", demanda le Prophète.

- "Dieu et Son Envoyé le savent mieux", répondîmes-nous.

- "C'est un fleuve que Dieu -à Lui la puissance et la gloire- m'a promis, où abondent les biens; c'est un bassin où arrivera ma Communauté pour boire, le Jour de la Résurrection et dont les cruchons seront au nombre des étoiles. On y interdira l'accès à certains de ma Communauté, et quand je m'écrierai en disant : Ô Dieu! Il fait partie de ma Communauté. Dieu me répondra : Tu ne sais donc pas ce qu'ils ont fait après ton départ".

Témoignage de l'unicité de Dieu durant la prière (le tachahhud)

609. 'Abdoullâh Ibn Mas'oûd (que Dieu l'agrée) a dit : Quand nous faisions la prière présidée par l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم), nous disions : "Que la paix soit sur Dieu, que la paix soit sur untel ou untel". Un jour, l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) se tourna vers nous et dit : "Certes Dieu est la Paix. Quand vous vous asseyez (pour faire le taslîm) à la fin de la prière, dites : Salutations, prières et bonnes oeuvres, toutes vont à Dieu. Que la paix soit su toi, ô Prophète, ainsi que la miséricorde de Dieu et Ses bénédictions. Que la paix soit sur nous et sur tous les vertueux serviteurs de Dieu. -Cette dernière invocation sera en faveur de tout vertueux serviteur de Dieu sur la terre comme dans le ciel- Je témoigne qu'il n'y a pas de divinité en dehors de Dieu; et je témoigne que Muhammad est Son Serviteur et Son Envoyé. Enfin, demandez à Dieu ce que vous voudrez".

La prière pour le Prophète (صلى الله عليه وسلم) après le témoignage de l'unicité de Dieu

614. D'après Ka'b Ibn 'Ujra (que Dieu l'agrée), 'Abdallâh Ibn 'Abî Laylâ dit qu'ayant rencontré Ka'b Ibn 'Ujra, celui-ci lui dit : Ne veux-tu pas que je te fasse un cadeau? Eh bien! L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) étant venu un jour nous trouver, nous lui dîmes : "Ô Envoyé de Dieu, tu nous as enseigné comment il fallait te saluer; mais comment faut-il faire pour prier pour toi".

- "Dites, nous répondit-il : Grand Seigneur! Priez pour Muhammad et pour la famille de Muhammad comme Vous avez prié pour la famille d' Abraham('Ibrâhîm). Vous êtes vraiment, digne de louange et de glorification! Grand Dieu! Bénissez Muhammad et la famille de Muhammad comme Vous avez béni la famille de 'Ibrâhîm. Vous êtes vraiment, digne de louange et de glorification".

615. Abou Humayd As-Sâ'idî (que Dieu l'agrée) raconte que les compagnons dirent : "Ô Envoyé de Dieu, comment devons-nous prier pour toi?". - "Dites, répondit l'Envoyé de Dieu : Grand Seigneur! Priez pour Muhammad, pour ses femmes et pour sa postérité, comme Vous avez prié pour la famille d' Abraham ('Ibrâhîm). Et Bénissez Muhammad, ses femmes et sa postérité, comme Vous avez béni la famille de 'Ibrâhîm. Vous êtes vraiment, digne de louange et de glorification!".

Fait de dire : "Dieu écoute ceux qui Le louent", de louer Dieu et de dire "Amen"

617. Selon Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : Quand l'imam dit : "Dieu écoute celui qui Le loue", dites : "Ô Dieu, notre Seigneur, à Toi appartient la louange". Celui qui prononce ces paroles; en même temps que les anges, obtiendra la rémission des ses péchés antérieurs.

618. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : Aussitôt que l'imam dira : "Amen!". Dites-le également, car les anges le disent; et celui qui dit "Amen" en même temps que les anges, Dieu lui pardonnera tous ses péchés antérieurs.

Ceux qui prient derrière un imam doivent le suivre

622. D'après Anas Ibn Mâlik (que Dieu l'agrée) rapporte que l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) étant tombé de cheval, s'écorcha le côté droit. Et nous d'aller lui rendre visite. L'heure de la prière étant venue, il la dirigea tout en restant assis et nous-mêmes nous priâmes étant assis. A l'issue de la prière, le Prophète dit : "L'imam a été institué pour qu'on le suive. Quand il prononce le takbîr, prononcez-le; s'il prosterne, prosternez-vous, et lorsqu'il relève la tête, relevez-la. Enfin, quand il dit : "Dieu écoute celui qui Le loue", dites : "Seigneur et à Toi appartient la louange". Et s'il prie assis, priez tous assis".

623. D'après 'Aïcha (raa) l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم), ayant tombé malade, reçut la visite d'un nombre de ses compagnons. Il les dirigea dans la prière tout en restant assis. Comme ils se levaient pour prier, il leur fit signe de s'asseoir. Ils s'assirent donc et une fois la prière terminée, il leur dit : "L'imam a été institué pour qu'il soit suivi : Quand il s'incline, inclinez-vous; s'il se redresse; redressez-vous et s'il prie étant assis, priez assis également".

625. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : L'imam a été institué pour être suivi. Imitez donc de près ses actes : s'il prononce le takbîr, prononcez-le; s'il dit : "Dieu écoute celui qui Le loue", dites : "Dieu, notre Seigneur! A Toi appartient la louange"; s'il se prosterne, prosternez-vous; et s'il prie assis, priez tous assis.

Substitution de l'imam le cas échéant. Derrière l'imam qui, étant malade, fait la prière assis, le fidèle se tient debout s'il le peut et abrogation de s'asseoir en ce cas

629. Le récit de 'Aïcha (raa) : 'Ubayd-Dieu Ibn 'Utba a dit : J'entrai chez 'Aïcha et lui dis : "Ne voudrais-tu pas me parler de la maladie de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم)?"

- "Si!", répondit-elle. Elle commença alors en ces termes : "L'état du Prophète (صلى الله عليه وسلم) s'était aggravé sous l'effet de la maladie. Or, il demanda si les fidèles avaient fait la prière.

- "Non, lui répondîmes-nous, ils t'attendent, ô Envoyé de Dieu".

- "Qu'on mette de l'eau dans le bassin", dit-il. Nous en mîmes; il se lava et voulut ensuite se lever, mais il tomba évanoui. Revenu à lui, il demanda de nouveau si les fidèles avaient fait la prière.

- "Non, lui répondîmes-nous, ils t'attendent ô Envoyé de Dieu". Il nous ordonna de lui mettre de l'eau dans le bassin; se lava, essaya de se lever; mais retomba évanoui. Ayant ensuite repris ses sens, il demanda encore : "Les fidèles ont-ils fait la prière?".

- "Non, répliquâmes-nous, pas encore, ils sont toujours dans ton attente". Il ordonna de mettre de l'eau dans le bassin; se lava, essaya de se lever et encore une fois tomba en syncope. Une fois revenu à lui, il dit : "Les fidèles ont-ils fait la prière?".

- "Non, répondîmes-nous, ils t'attendent, ô Envoyé de Dieu!". Réunis dans la mosquée, les fidèles attendaient l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) pour faire la prière de 'ichâ' (du soir)". Alors, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) envoya chercher Abou Bakr pour présider la prière. Le messager alla trouver celui-ci et lui dit : "L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) t'enjoint de présider la prière des fidèles". Abou Bakr, qui était tendre du coeur, s'adressa alors à 'Omar en lui disant : "Préside toi-même la prière".

- "Non, reprit 'Omar, toi tu en as plus de droit". Abou Bakr présida donc la prière durant ces jours. Puis, l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم), sentant un jour une légère amélioration, sortit de chez lui, appuyé sur deux personnes dont Al-'Abbâs et se rendit à la prière de zhuhr (de midi) que Abou Bakr présidait. A la vue du Prophète, Abou Bakr voulut reculer, mais, d'un geste, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) l'enjoignit de ne pas bouger et, s'adressant aux deux personnes qui le soutenaient, il dit : "Faites-moi asseoir à côté de Abou Bakr". On déféra à cet ordre : Abou Bakr, étant debout, suivit la prière du Prophète et les fidèles suivirent celle de Abou Bakr. Durant ce temps, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) demeura assis.

636. D'après Anas Ibn Mâlik (que Dieu l'agrée), Abou Bakr dirigeait la prière des fidèles durant la maladie qui avait emporté l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم). Un lundi, pendant qu'ils étaient rangés pour la prière, l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) souleva le rideau de la chambre et se mit à les regarder. Il se tenait debout, son visage ressemblait à un papier de parchemin et il souriait. Nous fûmes si émus de la joie de le revoir. Quant à Abou Bakr, il se mit à reculer pour gagner sa place parmi la rangée des fidèles, pensant que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) allait venir diriger lui même la prière. Mais, d'un geste, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) nous fit signe d'achever la prière et laissa ensuite retomber le rideau. Le même jour l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) rendit le dernier soupir.

638. D'après Abou Moûsa (que Dieu l'agrée), Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) tomba gravement malade. Il dit alors : "Donnez l'ordre à Abou Bakr de diriger les fidèles dans la prière".

- "Abou Bakr, fit observer 'Aïcha, est un homme au coeur tendre; quand il se tiendra à ta place il sera incapable de diriger les fidèles dans la prière".

- "Donne l'ordre à Abou Bakr de diriger les fidèles dans la prière, reprit-il. Vraiment vous êtes telles les dames de Joseph (vous discutez trop et vous insistez trop)!". Abou Bakr dirigea ainsi les fidèles dans la prière du vivant de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم).

Au cas où l'imam tarde à venir pour présider la prière, les fidèles peuvent charger quelqu'un, s'ils ne trouvent pas dans cet acte une dérogation à la tradition

639. D'après Sahl Ibn Sa'd As-Sâ'idî (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) était allé chez les Banû 'Amr Ibn 'Awf pour rétablir la paix parmi eux. Comme l'heure de la prière était arrivée, le muezzin vint trouver Abou Bakr et lui dit : "Veux-tu présider la prière pour que je fasse le second appel?".

- "Oui", répondit-il. Abou Bakr présida la prière, mais au cours de laquelle, l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) arriva à la mosquée. Il se fraya un passage à travers les fidèles et se mit au premier rang. Les fidèles battirent des mains (pour attirer l'attention de l'imam), mais Abou Bakr ne se retourna pas et continua sa prière. Puis, comme les fidèles faisaient plus de bruit, il se retourna et aperçut l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم). Celui-ci lui fit signe de demeurer en sa place. Abou Bakr éleva les mains et loua Dieu, à Lui la puissance et la gloire, pour l'ordre que venait de lui donner l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم). Ensuite, il recula et alla prendre place au premier rang parmi les fidèles. Alors l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) s'avança, fit la prière et quand elle fut achevée il dit : "Ô Abou Bakr, qu'est-ce donc qui t'a empêché de rester à ta place puisque je t'en avais donné l'ordre?".

- "C'est, répondit Abou Bakr, qu'il n'appartenait pas au fils de Abou Quhâfa (surnom de Abou Bakr) de diriger la prière en présence de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم)". Puis, s'adressant aux fidèles, l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) dit : "Pourquoi donc avez-vous tapé des mains si bruyamment? Celui d'entre vous qui, étant en prière, voulut exprimer quelque chose, qu'il glorifie Dieu car cette glorification attire l'attention de l'imam. Seules les femmes sont autorisées à claquer des mains pour cette fin".

Au cas d'urgence en priant, l'homme doit célébrer la gloire de Dieu tandis que la femme peut applaudir

641. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "(Pour attirer l'attention de l'imam), les hommes sont autorisés à dire : "Gloire à Dieu"; quant aux femmes, qu'elles claquent des mains".

Faire la prière à la perfection, la compléter et s'y recueillir

642. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) nous a dirigés un jour dans la prière. Après l'avoir terminée, il dit à l'un des fidèles : "N'améliores-tu pas ta prière?! Le fidèle n'observe-t-il pas la façon dont il accomplit sa prière? C'est pour son bien qu'il prie. Par Dieu! Certes je vous vois par derrière mon dos comme je vous vois d'en face".

644. D'après Anas Ibn Mâlik (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Parachevez vos inclinations et vos prosternations. Par Dieu! Je vous vois par derrière moi - ou peut-être, suivant une variante : (Par derrière mon dos) -, chaque fois que vous vous inclinez et que vous vous prosternez".

Interdiction de s'incliner ou de se prosterner avant l'imam

647. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), Muhammad (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Ne craint-il pas, celui qui relève la tête avant l'imam, que Dieu change sa tête en une tête d'âne?"

Egalisation des rangs pour la prière, mérite des premiers rangs

656. D'après Anas (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Egalisez bien vos rangs, car se mettre bien en rang fait partie de la perfection de la prière".

657. D'après Anas (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Complétez les rangs, car je vous vois par derrière mon dos".

658. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Mettez-vous bien en rang pendant la prière, car ceci tient de la perfection de la prière".

659. D'après An-Nu'mân Ibn Bachîr (que Dieu l'agrée), j'ai entendu l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) dire : "Egalisez vos rangs, sinon Dieu ferait détourner vos visages les uns des autres (allusion à la haine et l'hostilité qui risquent d'être semées dans les coeurs)".

661. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Si les fidèles savaient les bienfaits de l'appel à la prière et du premier rang (dans la prière communautaire) et qu'ils ne trouvaient d'autres moyens pour en profiter que le tirage au sort, certes ils auraient tiré au sort. S'ils savaient les bienfaits du réveil de bonne heure, ils se seraient hâtés à y accourir. Et enfin, s'ils savaient les bienfaits de faire la prière de 'ichâ' (du soir) et celle de subh (matin), ils y auraient rendus même en traînant sur le sol".

663. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Si vous savez les bienfaits d'occuper le premier rang (pendant la prière communautaire); vous essayerez d'y prendre place même en recourant au tirage au sort".

Interdiction aux femmes de relever la tête (après inclination ou prosternation) avant les hommes qui prient devant elles

665. Sahl Ibn Sa'd (que Dieu l'agrée) a dit : "J'ai vu des hommes qui avaient noué leurs 'izârs (pagne qui doit être ajusté autour et au-dessus des reins) autour de leur cou, comme le font les enfants, à cause du rétrécissement de ces vêtements, en priant derrière le Prophète (صلى الله عليه وسلم); et on recommandait aux femmes de ne pas relever la tête avant que les hommes ne se soient complètement assis".

Les femmes peuvent fréquenter les mosquées pour prier si elles ne suscitent aucune tentation et elles doivent s'y rendre sans se parfumer

666. D'après Ibn 'Omar (que Dieu agrée le père et le fils), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Lorsque la femme de l'un d'entre vous lui demande l'autorisation de se rendre à la mosquée, qu'il ne l'en empêche pas".

676. 'Aïcha, la femme du Prophète (raa) a dit : Si l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) avait vu les innovations des femmes, il leur aurait interdit la mosquée comme on l'avait interdit aux femmes des israélites. - "Comme, ajouta Ibn Sa'îd, j'ai demandé à 'Amra (la narratrice du récit de 'Aïcha) s'il était défendu aux femmes des israélites d'aller aux synagogues, elle m'a répondu par l'affirmative".

Modération du ton en récitant dans les prières

677. D'après Ibn 'Abbâs (que Dieu agrée le père et le fils), Ces paroles divines : Dans ta Salâ, ne récite pas à voix haute; et ne l'y abaisse pas trop, furent révélées alors que l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) professait l'Islam en sourdine à La Mecque. Quand il célébrait la prière avec ses compagnons, il élevait la voix en récitant le Coran. Les polythéistes, l'entendant, blasphémaient le Coran, Celui qui l'avait révélé et celui qui le transmettait. Aussi Dieu dit-Il à Son Prophète : Dans ta Salâ, ne récite pas à voix haute pour que les polythéistes n'entendent pas ta récitation et... ne l'y abaisse pas trop pour que tes compagnons puissent t'entendre. Mais cherche le juste milieu entre les deux; c'est-à-dire fait en sorte que ta voix en récitant ne soit ni très haute ni très basse.

678. 'Aïcha (raa) a dit : Dans ta Salâ, ne récite pas à voix haute; et ne l'y abaisse pas trop, Ce verset a été révélé au sujet des invocations (dans la prière).

Ecoute de la récitation

679. D'après Ibn 'Abbâs (que Dieu agrée le père et le fils) ce verset coranique : Ne remue pas ta langue... fut révélé parce que l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم), quand Gabriel lui apportait la Révélation, par crainte d'oublier, s'efforçait de répéter (ce que lui révèle l'archange) en remuant sa langue et ses lèvres. Alors Dieu lui révéla ces versets : Ne remue pas ta langue pour hâter sa récitation : puis Son rassemblement dans ton cour et sa fixation (dans ta mémoire) Nous incombent, ainsi que la façon de le réciter. -C'est-à-dire qu'il incombe à Dieu de rassembler le Coran dans le coeur du Prophète et de le lui faire réciter-. Quant à ce verset : Quand donc Nous le récitons, suis sa récitation, il y s'agit d'exhorter le Prophète à prêter une oreille attentive aux versets révélés. Et dans ce verset : A nous ensuite incombera son explication montre que l'explication du Coran sera également révélée au Prophète. Depuis ce temps, chaque fois que Gabriel venait trouver l'Envoyé de Dieu, celui-ci l'écoutait attentivement, puis après son départ, il put réciter le Coran exactement comme Dieu le lui avait promis.

Récitation du Coran à haute voix pendant la prière de l'aurore et récitation pour chasser les djinns

681. Ibn 'Abbâs (que Dieu agrée le père et le fils) a dit : L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) ne vut jamais de djinns ni ne récita du Coran pour eux. L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) s'était mis en route pour la foire de 'Ukâz, avec un groupe de ses compagnons. A ce temps, les diables, qui venaient surprendre les secrets du Ciel, avaient été éloignés et chassés par des flammes dirigées contre eux. Ces diables étant retournés vers leurs compagnons, ceux-ci leur demandèrent ce qui leur était arrivé. - "Nous avons été écartés du Ciel et empêchés d'en surprendre les secrets, répondirent-ils, et des flammes ont été lancées contre nous". - "Il faut, répliquèrent les autres, qu'un événement nouveau ait surgi pour qu'on vous ait éloignés des secrets du Ciel. Parcourez donc la terre entière et voyez quel est celui qui s'est interposé entre vous et les secrets du Ciel". Les diables se mirent à la recherche et ceux d'entre eux qui s'étaient dirigés du côté du Tuhâma trouvèrent le Prophète à Nakhl alors qu'il faisait route avec ses compagnons vers la foire de 'Ukâzh. Au moment de leur arrivée, le Prophète et ses compagnons faisaient la prière de fajr (l'aurore). Quand les diables entendirent la récitation du Coran, ils prêtèrent l'oreille et dirent ensuite : "Par Dieu! voici celui qui s'est interposé entre nous et les secrets du ciel". Aussitôt ils retournèrent vers leurs compagnons et leur dirent : "Frères, Nous avons certes entendu une Lecture (le Coran) merveilleuse, qui guide vers la droiture. Nous y avons cru, et nous n'associerons jamais personne à notre Seigneur. Ce fut alors que Dieu révéla à Son Prophète (صلى الله عليه وسلم) les paroles suivantes : Dis : Il m'a été révélé qu'un groupe de djinns prêtèrent l'oreille, puis dirent :...

Récitation du Coran à la prière de zhuhr (midi) et à celle de 'asr

685. Abou Qatâda (que Dieu l'agrée) a dit : "Durant les deux premières rak'a des prières de zhuhr et de 'asr, le Prophète récitait le premier chapitre du Coran (Al-Fâtiha) et deux autres sourates. Parfois, il récitait les versets de vive voix. Il allongeait la première rak'a de la prière de zhuhr, et en raccourcissait la seconde. Il faisait de même pendant les deux rak'a de la prière de subh (du matin)".

Récitation du Coran à la prière de fajr (l'aurore)

702. D'après Abou Barza (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم), durant la prière de subh (du matin), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) récitait de soixante à cent versets coraniques.

Récitation du Coran à la prière de 'ichâ' (du soir)

706. D'après Al-Barâ (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) étant en voyage, récita durant l'une des deux rak'a de la prière de 'ichâ' la sourate commençant par : "Par le figuier et l'olivier".

709. D'après Jâbir Ibn 'Abdillâh (que Dieu l'agrée), Mou'âdh Ibn Jabal faisait la prière avec le Prophète (صلى الله عليه وسلم), puis, allait diriger la prière des siens. Or un soir, après avoir fait la prière de 'ichâ' avec le Prophète (صلى الله عليه وسلم), il alla trouver les siens et présida la prière en la commençant par la sourate d'Al-Baqara. Un homme quitta aussitôt la prière en commun, fit le taslîm et accomplit la prière en solitaire. L'ayant achevée, on l'accuse d'hypocrisie. Et lui de répondre : "Non, par Dieu! J'irai trouver l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) pour lui raconter ce qui s'est arrivé". Arrivé chez l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم), il dit : "Ô Envoyé de Dieu, nous gardions des chameaux qui servent à distribuer l'eau, nous travaillions toute la journée; et Mu'âdh a fait la prière de 'ichâ' avec vous; puis en nous présidant dans la prière, il l'a entamée par la récitation de la sourate d'Al-Baqara". L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) alla trouver Mu'âdh et lui dit : "Ô Mu'âdh, est-ce que tu veux décourager les fidèles de faire la prière? Récite telle et telle sourate! Sufyân transmet avoir dit à 'Amr que, selon Abou Az-Zoubayr, Jâbir dit que le Prophète conseillait de réciter : {Par le soleil et par sa clarté!} (sourate n° 91, Ach-Chams); {Par le jour montant!} (sourate n° 93, Ad-Duhâ); {Par la nuit quand elle enveloppe tout!} (sourate n° 92, Al-Layl); {Glorifie le nom de ton Seigneur le Très-Haut!} (sourate n° 87, Al-'A'lâ)"; 'Amr ajoute que c'était presque cela.

Obligation faite aux imams d'alléger la prière, tout en la faisant à la perfection

713. D'après Abou Mas'ûd (que Dieu l'agrée), un homme vint trouver l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) et lui dit : "Je n'assiste pas à la prière communautaire de subh (du matin) à cause d'untel qui l'allonge trop". Jamais de la vie, je n'ai vu l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) se mettre dans une telle colère en admonestant. - "Ô gens!, s'écria-t-il, certains parmi vous font fuir les fidèles! Celui qui dirige les gens dans la prière doit l'alléger; car, il y a, parmi eux, des vieillards, des gens faibles et d'autres qui ont des préoccupations".

714. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), le Prophète de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Quiconque, parmi vous, dirige la prière des fidèles, qu'il l'allège, car il est parmi eux : des petits, des personnes âgées, des faibles et des malades. S'il prie en solitaire, qu'il l'allonge autant qu'il voudra".

719. Anas Ibn Mâlik (que Dieu l'agrée) a dit : Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) abrégeait la durée de la prière, tout en l'accomplissant à la perfection.

722. Anas Ibn Mâlik (que Dieu l'agrée) a dit : "Si le Prophète (صلى الله عليه وسلم) entendait les pleurs d'un enfant accompagnant sa mère (pendant la prière communautaire), il récitait de préférence des courtes sourates (afin de terminer vite la prière)".

Modération dans l'application des actes de la prière. Perfectionnement toujours visé

724. Al-Barâ Ibn 'Azib (que Dieu l'agrée) a dit : "En considérant la prière de Muhammad (صلى الله عليه وسلم), je trouvai qu'il faisait durer d'une façon à peu près égale le temps de sa station (pour réciter le Coran); de son inclination et de son redressement de l'inclination; de ses deux prosternations et de l'intervalle qui les sépare. De même, il reste autant, assis, après avoir fait la salutation finale (taslîm) et avant de s'en aller".

726. Anas Ibn Mâlik (que Dieu l'agrée) a dit : "Je ferai de mon mieux pour vous diriger dans la prière, comme j'ai vu l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) faire en présidant la nôtre". Thâbit dit : Alors Anas a prié d'une manière que vous autres ne suivent pas : Quand il relevait la tête, après l'inclination, il restait debout si longtemps qu'on dirait : "Il a oublié (le reste de la prière)", et quand il relevait la tête après la prosternation, il restait assis si longtemps qu'on dirait : "Il a oublié".

Fait de suivre l'imam et ce qu'on doit faire après lui

728. Al-Barâ (que Dieu l'agrée) a dit : "Les fidèles faisaient la prière en commun présidée par l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم). Lorsque celui-ci relevait la tête après l'inclination, je n'ai vu personne parmi nous courbant son échine jusqu'à ce que le Prophète n'étendît son front à terre. Alors seulement tous les fidèles tombèrent prosternés".

Ce qu'on doit dire dans l'inclination et la prosternation

746. 'Aïcha (raa) a dit : L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) disait fréquemment, pendant ses inclinations et prosternations : "Gloire à Toi, ô Dieu, notre Seigneur! Par Ta louange, Seigneur, pardonne-moi!". Il faisait ainsi une application du Coran.

Parties sur lesquelles on se prosterne, interdiction de ramener les cheveux, de ramasser les vêtements et de retenir les cheveux pendant la prière

755. Ibn 'Abbâs (que Dieu agrée le père et le fils) a dit : "Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) reçut l'ordre de se prosterner sur sept membres (du corps) et de ne pas ramasser ses cheveux ni réunir les pans de ses vêtements".

Se mettre en équilibre pendant la prosternation, mettre les mains sur la terre, écarter les bras des deux côtés et le ventre des deux cuisses

762. D'après Anas (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Gardez la juste mesure lors de la prosternation. Qu'aucun de vous n'étend les bras tel le chien (qui étend les pattes, c'est-à-dire tout l'avant-bras à terre, depuis les doigts jusqu'aux coudes)".

Différentes parties de la prière, ce par quoi on commence et on termine sa prière

764. D'après 'Abdallâh Ibn Mâlik Ibn Buhayna (que Dieu l'agrée), lorsque l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) priait, il tenait ses mains écartées l'une de l'autre à tel point qu'on apercevait la blancheur de ses aisselles.

La sutra devant celui qui prie (séparation même virtuelle, pour ne pas être dérangé)

773. D'après Ibn 'Omar (que Dieu agrée le père et le fils), lorsqu'il sortait, le jour de fête, l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) donnait l'ordre d'apporter une pique qu'il plantait devant lui et se mettait à faire la prière, tandis que les fidèles se rangeaient derrière lui. Il faisait de même pendant ses voyages; et les émirs avaient suivi ensuite son exemple.

775. D'après Ibn 'Omar (que Dieu agrée le père et le fils), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) priait en mettant sa chamelle en travers devant lui dans la direction de la Qibla.

777. Abou Juhayfa (que Dieu l'agrée) a dit : Je suis allé rencontrer l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) alors qu'il était à Al- 'Abtah, campant dans une tente en cuir rouge. Bilâl apportait l'eau des ablutions du Prophète et les compagnons se hâtaient, alors, de recueillir de cette eau. Tous ceux qui avaient réussi à en prendre quelques gouttes, en répandaient sur ceux qui n'avaient pas pu en obtenir. Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) sortit, vêtu d'une tunique rouge; il me semble encore voir la blancheur de ses jambes. Il fit ses ablutions, Bilâl appela à la prière et je me mis à suivre la direction de sa bouche de-ci et de-là, de droite et de gauche, pendant qu'il appelait : "Venez à la prière! Venez à la réussite!". Puis, on ficha une pique au Prophète qui s'avança, se mit en face de celle-ci et fit la prière de zhuhr en deux rak'a. Pendant ce temps, j'ai vu un âne et un chien passer devant les fidèles en prière sans qu'on les retienne. Le Prophète fit ensuite la prière de 'asr en deux rak'a également. Il continua à raccourcir les prières de quatre rak'a à deux seulement, pendant son voyage et jusqu'à son retour à Médine.

780. Ibn 'Abbâs (que Dieu agrée le père et le fils) a dit : "Je m'avançai monté sur une ânesse à l'époque où je m'approchai de l'âge de la puberté. A ce moment, l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) présidait la prière à Mina. Je passai alors devant un des rangs des fidèles; et ayant lâché l'ânesse qui alla paître, je pris place dans le rang; et personne ne me donna tort".

Interdiction faite de passer ou de se présenter devant un homme qui prie

782. D'après Abou Sa'îd Al-khudrî (que Dieu l'agrée), L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Pendant que vous priez, ne laissez jamais quelqu'un passer devant vous. Essayez de l'empêcher autant que possible. S'il persiste, combattez-le, car ce passant doit être un diable".

785. D'après Abou Juhaym (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Si celui qui passe devant quelqu'un qui prie savait quel péché il commet, il préférerait rester debout quarante (...) plutôt que passer devant ce fidèle en prière". Abou An-Nadr a dit : "J'ignore s'il a dit quarante jours, quarante mois ou quarante ans!"

Etre près de la sutra en priant

786. Sahl Ibn Sa'd As-Sâ'idî (que Dieu l'agrée) a dit, L'endroit où priait l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) était séparé du mur de la distance nécessaire au passage d'une brebis.

787. D'après Salama Ibn Al-'Akwa' (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) choisissait de préférence pour ses prières supplémentaires un endroit de la Mosquée auquel il tenait beaucoup. C'était la colonne située auprès de l'exemplaire du Saint Coran. La distance qui séparait le minbar de la Qibla était à peine celle nécessaire au passage d'une brebis.

Passage devant un homme qui prie

791. 'Aïcha, la femme du Prophète (raa) a dit : "Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) priait au cours de la nuit, alors que je couchais, étendue en travers entre lui et la Qibla, de la même manière que se trouve posé le cercueil pendant les funérailles".

797. Maymoûna, la femme du Prophète (raa) a dit : "Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) faisait sa prière pendant que je restais à côté de lui, étant indisposée. Parfois, quand il se prosternait, les pans de son vêtement me touchaient".

Prière faite en portant un seul vêtement

799. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), quelqu'un interrogea l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) s'il était permis de faire la prière étant vêtu d'un seul vêtement.

- "Oui, est-ce que chacun de vous a-t-il deux vêtements?", répliqua le Prophète.

801. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Qu'aucun de vous ne prie étant vêtu d'une simple pièce d'étoffe sans que ses épaules n'en soient couvertes".

802. 'Omar Ibn 'Abî Salama (que Dieu l'agrée) a dit : "J'ai vu l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم), chez Oum Salama, faire la prière vêtu d'une simple pièce d'étoffe dont il se couvrait tout le corps, tout en rejetant ses deux pans sur ses épaules".

805. Jâbir (que Dieu l'agrée) a dit : "J'ai vu le Prophète (صلى الله عليه وسلم) prier vêtu d'une seule pièce d'étoffe dont il se couvrait entièrement".

DicoDinn - 2011/1431
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