Sahih Mouslim.

Avant-Propos - Table des matières - Classement numérique

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MOSQUEES ET ENDROITS DE PRIERE

808. Abou Dharr (que Dieu l'agrée) a dit : Comme je demandais à l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) quelle était la première mosquée bâtie sur terre, il me répondit : "La Mosquée sacrée". - "Et ensuite?", continuai-je. - "Ensuite, reprit-il, ce fut la mosquée Al-'Aqsa (de Jérusalem)". - "Et quel était l'intervalle du temps entre leurs constructions?", repris-je. - "Quarante ans", répliqua-t-il. Puis il ajouta : "Partout où t'atteindra l'heure de la prière, accomplis-la. Car la terre (entière) est un lieu de prière".

810. D'après Jâbir Ibn 'Abdillâh Al-Ansâri (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "J'ai reçu cinq faveurs que personne n'avait reçues avant moi. Chaque Prophète antérieur a été envoyé à un peuple spécifique, alors que moi, j'ai été envoyé à l'humanité entière. Les butins m'ont été rendus licites tandis qu'ils ne l'étaient pas pour les autres. Toute la terre m'a été offerte comme moyen de purification et un lieu de prière. Tout homme donc, surpris n'importe où par l'heure de prière, peut l'accomplir où est-ce qu'il se trouve. On m'a accordé la victoire (sur l'ennemi) en lui inspirant la terreur à une distance d'un mois de marche. Enfin, j'ai reçu la faveur d'intercéder".

812. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Je fus distingué d'entre les Prophètes par six faveurs (que Dieu m'avaient accordées) : J'ai eu le don de la parole exhaustive quoique brève. J'ai reçu la victoire grâce à l'effroi (jeté dans les c??urs de mes ennemis). Le butin m'a été rendu licite. Toute la terre m'a été offerte comme moyen de purification et un lieu de prière. J'ai été envoyé à l'humanité entière. Enfin, je suis le dernier des Prophètes".

Construction de la Mosquée du Prophète (صلى الله عليه وسلم)

816. Anas Ibn Mâlik (que Dieu l'agrée) a dit : Le Prophète arriva à Médine et s'installa dans la partie la plus haute de cette ville chez une tribu dite les Banû 'Amr Ibn 'Awf. Il séjourna chez eux quatorze nuits; puis il envoya chercher les Banû An-Najjâr. Ceux-ci arrivèrent le sabre en bandoulière. Il me semble encore voir l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) monté sur sa chamelle, Abou Bakr en croupe derrière lui et les notables des Banû An-Najjâr autour d'eux. Ils marchèrent jusqu'à arriver à la demeure de Abou Ayyoûb. L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) priait là où l'heure de la prière l'avait surpris; même parfois dans l'enclos des moutons. Puis, il ordonna de bâtir une mosquée et manda dans cette fin aux chefs des Banû An-Najjâr. - "Ô Banû An-Najjâr, leur dit-il, quel prix me demandez-vous pour cet enclos?". - "Par Dieu! répondirent-ils, rien; nous n'en demandons aucun prix, sinon à Dieu". Or, ajoute Anas, je vais vous dire ce qu'il y avait dans cet enclos; il y avait des palmiers, des sépultures de polythéistes et des tas de ruines. L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) ordonna de couper les palmiers, d'exhumer les cadavres et d'aplanir les ruines. Ceci fait, on aligna les troncs de palmiers pour en faire la Qibla de la mosquée et on y encastra deux chambranles en pierres. Les fidèles et l'Envoyé de Dieu se mettaient au travail en chantant : Ô Seigneur, il n'y a d'autre bien que celui de l'autre monde. Accorde la victoire aux 'Ansâr et aux Muhâjirûn

Transformation de la Qibla de Jérusalem à La Mecque

818. Al-Barâ Ibn 'Azib (que Dieu l'agrée) a dit : J'ai fait la prière avec l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) en faisant face à la direction du Jérusalem pendant seize mois; jusqu'au moment où Dieu lui révéla ce verset de la sourate d'Al-Baqara : Où que vous soyez, tournez-y (vers la mosquée sacrée) vos visages... Ce verset était révélé après que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) eut fait sa prière, alors, un homme des fidèles s'en alla et passa près d'un groupe des 'Ansâr qui faisaient la prière (en faisant face au côté de Jérusalem). Quand il les mit au courant du changement de la Qibla, ceux-ci firent aussitôt face à la direction de la Ka'ba.

820. Ibn 'Omar (que Dieu agrée le père et le fils) a dit : Pendant que les fidèles faisaient la prière de subh (matin) à Qubâ', on vit arriver un homme disant : "La nuit dernière, des versets furent révélés à l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم), l'ordonnant de se tourner (pendant la prière) du côté de la Ka'ba; tournez-vous donc de ce côté". Les fidèles qui faisaient face à la Syrie, se tournèrent aussitôt vers la direction de la Ka'ba.

Une mosquée ne doit : ni avoir des représentations figurées, ni être construite sur un tombeau, ni prendre pour place un ancien tombeau

822. D'après 'Aïcha (raa), Oum Habîba et Oum Salama racontaient à l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) qu'elles avaient vu, en Abyssinie, une église dans laquelle il y avait des représentations figurées. L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) leur dit : "Chez ces gens-là, quand un homme vertueux meurt, ils bâtissent sur sa tombe un oratoire où ils dessinent de telles représentations. Ces gens-là seront les pires des créatures aux yeux de Dieu le Jour de la Résurrection".

823. D'après 'Aïcha (raa), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) dit, lors de sa maladie à la suite de laquelle il succomba : "Que Dieu maudisse les juifs et les chrétiens qui ont pris les tombes de leurs Prophètes pour oratoires". 'Aïcha poursuivit : "Sans cela, on aurait fait bâtir la tombe (du Prophète) sur une place éminente, mais il craignait qu'on la prenne pour oratoire".

824.

D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Que Dieu combatte les juifs qui ont pris pour oratoires les tombes de leurs Prophètes!"

826. 'Aïcha (raa) a dit : Lorsque l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) fut sur le point d'expirer, il se mit à étendre sur son visage une khamîsa (pièce d'étoffe rayée) qui lui appartenait. Quand il se sentait étouffé, il l'écartait de son visage. Puis, il dit : "Que Dieu maudisse les juifs et les chrétiens qui ont pris les tombes de leurs Prophètes pour oratoires". Il mettait ainsi en garde contre cette pratique.

Mérite de la construction des mosquées

'Uthmân Ibn 'Affân (que Dieu l'agrée) a répondu en ces termes aux propos que les gens tenaient sur son compte après avoir reconstruit la mosquée de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) : "Vous avez déblatéré contre moi; j'ai entendu l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) dire : Quiconque bâtit une mosquée pour Dieu, le Très-Haut, -selon Bukayr, pour l'amour de Dieu-, Dieu lui bâtira une demeure au Paradis".

Recommandation de mettre le plat de ses mains sur les genoux et abrogation de les plier

832. D'après Sa'd Ibn Abi Waqqâs (que Dieu l'agrée), Mus'ab Ibn Sa'd a dit : Je faisais la prière à côté de mon père, quand je plaçai mes mains entre mes genoux. Mon père me dit : "Pose tes paumes sur tes genoux". Quand je plaçai de nouveau mes mains entre mes genoux mon père me frappa, en disant : "Ceci nous fut défendu; or, nous reçûmes l'ordre de poser les mains sur les genoux".

Interdiction de mener une conversation pendant la prière après que cela fut toléré

837. 'Abdoullâh Ibn Mas'oûd (que Dieu l'agrée) a dit : Quand nous saluions le Prophète (صلى الله عليه وسلم) en priant, il nous rendait le salut. Plus tard, lorsque nous revînmes de chez le Négus (de retour de l'Abyssinie) et que nous le saluâmes ainsi, il ne nous rendit pas le salut.

- "Ô Envoyé de Dieu, lui dîmes-nous, (autrefois) quand nous te saluions, tu répondais à notre salutation".

- "C'est, répondit-il, parce que la prière est une occupation (absorbante)".

838. Yazîd Ibn Al-'Arqam (que Dieu l'agrée) a dit : Pendant la prière, nous parlions et nous causions ensemble jusqu'à la révélation de ce verset : Tenez-vous devant Dieu, avec humilité. Ainsi reçûmes-nous l'ordre de garder le silence (pendant la prière).

839. Jâbir Ibn 'Abdillâh (que Dieu agrée le père et le fils) a dit : L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) me chargea d'une commission. De retour, j'allai le trouver alors qu'il était - selon Qutayba - en prière. Lorsque je le saluai, il me fit signe. Après avoir terminé sa prière, il dit : "Tu venais de me saluer tandis que j'étais en train de prier (aussi ne t'ai-je pas répondu)". Le Prophète, à ce moment, faisait face au côté de l'Orient.

Tolérance à maudire Satan pendant la prière et à se réfugier auprès de Dieu contre lui

842. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Hier, un éfrit d'entre les djinns s'est mis à me tenter pour interrompre ma prière. Or, Dieu m'a permis de s'emparer de lui et je l'étranglai, j'eus l'intention de l'attacher à côté de l'un des piliers de la mosquée, afin qu'au matin vous puissiez tous le voir. Et je me souvins alors des paroles de mon frère Sulaymân (Salomon) : Seigneur, pardonne-moi et fais-moi don d'un royaume tel que nul après moi n'aura de pareil... Et Dieu chassa l'éfrit qui fuit en toute humilité."

Tolérance de porter les enfants pendant la prière

844. D'après Abou Qatâda (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) faisait sa prière tout en portant 'Umâma que Zaynab, fille de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم), a eu de son époux Abou Al-'As Ibn Ar-Rabî'. Quand il se prosternait, il déposait l'enfant à terre et il la reprenait en se relevant.

Tolérance de faire un ou deux pas pendant la prière

847. D'après Sahl Ibn Sa'd (que Dieu l'agrée), Un groupe d'hommes qui se disputaient à propos du bois dont fut coupé le minbar (du Prophète), vint trouver Sahl Ibn Sa'd qui leur répondit, en disant : "Par Dieu! Je sais très bien de quoi et par qui ce minbar fut fabriqué. J'ai vu en outre l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) quand il s'y installa pour la première fois". - "Ô Abou 'Abbâs (Sahl)! Raconte-nous l'histoire de ce minbar", lui dit-on. Sahl reprit alors : "L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a mandé à une femme -qu'il n'a pas nommé selon Abou Hâzim - pour lui dire : Ordonne à ton esclave le menuisier de me fabriquer une estrade en bois pour que je m'en serve pendant mes sermons publics". Sur ce, le menuisier fabriqua donc ce minbar de trois gradins; puis on le plaça dans cet endroit sur l'ordre de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم). Le bois de ce minbar provenait de tamaris d' Al-Ghâba (nom d'une forêt au Nord-Ouest de Médine). Une fois le minbar achevé, l'Envoyé de Dieu y monta et fit le takbîr (célébra la Grandeur de Dieu pour commencer la prière). Les fidèles firent de même. (Après avoir récité les passages du Coran et fait l'inclination), le Prophète releva la tête, descendit et vint se prosterner à terre. Remontant de nouveau sur le minbar, il fit la deuxième rak'a de la même façon et ainsi de suite jusqu'à la terminer. Puis, il s'adressa au public en disant : "Ô gens! J'ai fait ceci pour que vous suiviez mon exemple et appreniez comment je faisais la prière".

Il est blâmable de poser les mains sur la taille pendant la prière

848. Abou Hourayra (que Dieu l'agrée) a dit : "Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a défendu d'appuyer la main sur la taille pendant la prière".

Il est blâmable de nettoyer le galet dans la mosquée pendant la prière

849. D'après Mu'ayqîb (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit, à propos de l'homme qui égalise le sol (caillouteux) lorsqu'il va se prosterner : "Si vous devez faire cela, ne le faites qu'une seule fois".

Il est blâmable de cracher dans la mosquée et surtout au cours de la prière

852. Selon Abdoullâh Ibn 'Omar (que Dieu agrée le père et le fils), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم), s'ayant aperçu d'un crachat sur le mur de la Qibla, il le frotta, puis se tourna vers les fidèles en disant : "Lorsque l'un de vous fait sa prière, qu'il ne crache pas devant lui, car Dieu se trouve en face de celui qui prie".

853. D'après Abou Sa'îd Al-Khoudri (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم), s'ayant aperçu d'un crachat sur le mur de la Qibla de la mosquée, prit un caillou pour le frotter. Ensuite, il interdit au fidèle voulant cracher, de le faire devant lui ou à sa droite, mais seulement à sa gauche ou sous son pied gauche.

854. D'après 'Aïcha (raa), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) s'ayant aperçu d'un crachat ou d'une morve, sur le mur de la Qibla, il le frotta.

856. D'après Anas Ibn Mâlik (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Quand l'un de vous est en prière, il est en conversation confidentielle avec son Seigneur. Qu'il ne crache donc pas devant lui, ni à sa droite, mais à sa gauche, sous son pied gauche".

857. D'après Anas Ibn Mâlik (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Cracher dans la mosquée est un péché qu'on expie en enterrant (son crachat)".

Tolérance d'accomplir la prière en portant des souliers

862. D'après Anas Ibn Mâlik (que Dieu l'agrée), Sa'îd Ibn Yazîd Al-'Azdî a dit : "Comme je demandai à Anas si le Prophète (صلى الله عليه وسلم) faisait la prière, étant chaussé, il me répondit par l'affirmative".

Il est blâmable d'accomplir la prière en portant un vêtement renfermant des dessins

863. D'après 'Aïcha (raa), le Prophète (صلى الله عليه وسلم), étant vêtu d'une khamîsa brodée. A l'issue de sa prière, il dit : "Je fus distrait par les dessins de cette Khamîsa (pendant la prière); qu'on emporte donc ce vêtement à Abou Jahm et qu'on m'apporte Al-'Anbijâniyya (vêtement épais sans dessins)".

Il est blâmable d'accomplir la prière au moment où le repas est servi

866. D'après Anas Ibn Mâlik (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Lorsque le dîner est servi et que l'heure de la prière est venue, commencez d'abord par le dîner".

868. D'après Ibn 'Omar (que Dieu agrée le père et le fils), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Quand le dîner de l'un de vous est servi et que l'on fait le second appel ('iqâma) à la prière, commencez d'abord par manger et ne vous hâtez pas à terminer votre repas".

Interdiction de l'accès de la mosquée à celui qui a mangé de l'ail, de l'oignon ou du poireau ou autre plante similaire

870. D'après Ibn 'Omar (que Dieu agrée le père et le fils), le Prophète (صلى الله عليه وسلم), pendant la bataille de Khaybar, a dit : " Que quiconque a mangé de cette plante, -il s'agit de l'ail- ne se rende pas aux mosquées".

872. D'après Anas (que Dieu l'agrée) : On demanda à Anas Ibn Mâlik ce qu'il avait entendu de la bouche du Prophète au sujet de l'ail. L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Que celui qui a mangé de cette plante, s'abstient de nous approcher ou de prier avec nous", répondit-il.

874. D'après Jâbir (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) interdit de manger de l'oignon ou du poireau; pourtant nous fûmes pousser par le besoin à en manger. Il dit alors : "Quiconque mange de cette plante malodorante ne doit pas se rendre à notre mosquée; car les anges répugnent de ce que les êtres humains répugnent".

879. 'Omar Ibn Al-Khattâb (que Dieu l'agrée) a dit : Je n'ai demandé à l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) des explications sur un sujet comme je l'ai fait au sujet du défunt sans héritiers. Or, Celui-ci ne m'a jamais rudoyé que sur ce sujet; au point de me pincer la poitrine avec son doigt, en me disant : "Ô 'Omar, ne te suffis pas la révélation du verset d'Al-Sayf, le dernier de la sourate An-Nisâ'! Si je vis encore, je donnerais sur ce verset un jugement qui servira de référence tant à celui qui connaît bien le Coran qu'à celui qui ne le connaît pas". 'Omar poursuivit son discours, en disant : Seigneur, Je Te prends à témoin sur les gouverneurs des provinces que je n'ai fait régné là-bas que pour établir la justice, enseigner aux gens leur religion et la pratique traditionnelle de leur Prophète (صلى الله عليه وسلم), partager entre eux leurs butins et me rendre compte des affaires qui leur semblent obscures. Ô gens, vous mangez deux plantes que je ne trouve autre que mauvaises, à savoir : l'oignon et l'ail. Alors que l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم), s'il en sentait l'odeur émanant de l'un des fidèles dans la mosquée, ordonnait que l'on l'expulse jusqu'à l'emplacement d' Al-Baqî'. Si vous devez manger de ces plantes, cuisinez-les bien.

Distraction au cours de la prière et prosternation à la suite

885. 'Abdallâh Ibn Buhayna (que Dieu l'agrée) a dit : Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) ayant dirigé notre prière de zhuhr (de midi), se mit debout après les deux premières rak'a (pour faire la troisième), sans s'asseoir (pour le premier tachahhud). Les fidèles le suivirent donc et se mirent debout. A la fin de la prière, comme nous attendions sa salutation finale (taslîm), il (صلى الله عليه وسلم) prononça le takbîr en se tenant assis et fit deux prosternations (pour réparer l'oubli) avant de prononcer la salutation finale.

889. 'Abdoullâh Ibn Mas'oûd (que Dieu l'agrée) a dit : Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) fit sa prière - je ne sais au juste, dit 'Ibrâhîm (l'un des transmetteurs du hadith) s'il l'a prolongée ou écourtée (en accomplissant, par inadvertance, des rak'a en plus ou en moins). Quand il eut fait la salutation finale, on lui dit : "Ô Envoyé de Dieu, est-il survenu quelque chose au cours de cette prière?". - "Pourquoi cela?", demanda-t-il. - "Parce que, répliqua-t-on, vous avez prié de telle et telle façon". Le Prophète plia aussitôt ses genoux, se tourna du côté de la Qibla, fit deux prosternations, puis fit -de nouveau- le taslîm. Quand il se retourna vers nous il dit : "S'il était survenu quelque chose, au cours de la prière, je vous en aurais informé. Mais je suis un homme tout comme vous, je risque d'oublier comme vous oubliez. Quand j'oublierai de faire quelque chose, rappelez-moi. Quand l'un de vous doute au sujet de sa prière, qu'il cherche à se corriger autant que possible, qu'il l'achève, puis qu'il fasse deux prosternations".

896. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) nous présida dans une des deux prières de l'après-midi - le zhuhr (de midi) ou le 'asr (après-midi); (le transmetteur ne se rappelle point laquelle des deux fut désignée par Abou Hourayra or, l'une ou l'autre se composent de quatre rak'a). Le Prophète alors pria deux rak'a; fit le taslîm; puis alla s'appuyer à un tronc d'arbre proche de la Qibla de la mosquée, tout en étant courroucé. Parmi les fidèles se trouvaient Abou Bakr et 'Omar qui n'osèrent adresser la parole au Prophète (à propos des deux rak'a manquantes). Les gens pressés s'apprêtèrent à quitter la mosquée en disant : "La prière a été raccourcie!". A ce moment, un homme d'entre les fidèles, surnommé "Dhû Al-Yadayn", s'adressa au Prophète en ces termes : "Ô Envoyé de Dieu! As-tu oublié quelque chose ou bien il vous a été prescrit de raccourcir la prière?". Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) regarda à droite et à gauche; puis, s'adressant aux fidèles, il dit : "De quoi parle Dhû Al-Yadayn? Les choses sont-elles comme il vient de dire?". - "Oui, répliqua-t-on, il a dit vrai : tu n'as fait que deux rak'a". Aussitôt le Prophète acheva ce qu'il avait omis de la prière, fit le taslîm, prononça le takbîr, se prosterna, releva la tête en prononçant le takbîr; puis se prosterna et releva enfin la tête en prononçant de nouveau le takbîr.

Prosternation au cours de la récitation

900. Ibn 'Omar (que Dieu agrée le père et le fils) a dit : "Quand le Prophète (صلى الله عليه وسلم) nous récitait une sourate dans laquelle il y avait à se prosterner, il se prosternait et nous l'imitions. C'était au point que certains d'entre nous ne trouvaient pas de place pour poser leur front (à terre) (allusion au grand nombre des fidèles)".

902. 'Abdoullâh Ibn Mas'oûd (que Dieu l'agrée) a dit : Au cours de sa récitation de la sourate "An-Najm", le Prophète (صلى الله عليه وسلم) se prosterna (à la lecture de l'un de ses versets) et ainsi firent tous ceux qui étaient avec lui, sauf un vieillard qui prit une poignée de cailloux ou de terre et la porta à son front en disant : "Cela me suffit" (Cet homme était infidèle).

903. Le récit de Zayd Ibn Thâbit (que Dieu l'agrée) transmis par 'Atâ' Ibn Yasâr qui dit avoir interrogé Zayd Ibn Thâbit sur la récitation du Coran en même temps que l'imam (pendant la prière). Celui-ci répliqua en disant : "Il n'est jamais de récitation en même temps que l'imam!". 'Atâ' ajoute que Zayd a en outre prétendu avoir récité devant l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) la sourate d'An-Najm sans que ce dernier ne se prosterne".

904. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée) : Abou Salama Ibn 'Abdourrahmân transmet que Abou Hourayra, en leur récitant la sourate d'Al-'Inchiqâq, se prosterna. Sa prière terminée, il informa les fidèles qu'en lisant cette sourate, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) se prosterna (à l'un de ses versets).

Evocation de Dieu après la prière

917. Ibn 'Abbâs (que Dieu agrée le père et le fils) a dit : "Je savais que la prière du Prophète (صلى الله عليه وسلم) était terminée quand j'entendais le takbîr (célébration de la grandeur de Dieu en ces termes : Dieu 'Akbar)".

Recommandation de se réfugier auprès de Dieu contre les supplices de la tombe

922. 'Aïcha (que Dieu l'agrée) a dit : Deux vieilles femmes des juives de Médine vinrent me voir et me dirent : "Les morts sont torturés dans leurs tombeaux". Je traitai cela de mensonge et ne jugeai pas bon de les croire. Quand elles furent parties et que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) étant venu me voir je lui dis : "Ô Envoyé de Dieu, deux vieilles..., et je lui racontai la chose". - "Elles ont dit vrai, me répondit-il; ils sont torturés et leurs cris ne sont perceptibles que des animaux". Depuis ce jour, je ne vis jamais le Prophète (صلى الله عليه وسلم) faire une prière sans se réfugier ensuite auprès de Dieu contre le châtiment de la tombe.

Ce contre quoi on se réfugie auprès de Dieu au cours de la prière

923. 'Aïcha (que Dieu l'agrée) a dit : "J'ai entendu l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم), dans ses prières, se réfugier auprès de Dieu, contre les tentations de l'Antéchrist ".

924. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : Lorsque vous prononcez le tachahhud (le témoignage d'unicité prononcé à la fin de la prière), cherchez refuge auprès de Dieu contre quatre (tourments)... Dites : "Seigneur, je me refuge auprès de Toi contre le châtiment de la Géhenne, contre celui de la tombe, contre les épreuves de la vie et de la mort et contre les tentations de l'Antéchrist".

925. D'après 'Aïcha, la femme du Prophète (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) faisait, dans sa prière, les invocations suivantes : "Seigneur, je me réfugie auprès de Toi contre le châtiment de la tombe, je me réfugie auprès de Toi contre la tentation de l'Antéchrist. Je me réfugie auprès de Toi contre les épreuves de la vie et de la mort. Seigneur, je me réfugie auprès de Toi contre les péchés et contre les dettes". Quelqu'un lui ayant fait remarquer qu'il mettait bien de l'ardeur à chercher refuge auprès de Dieu contre les dettes, le Prophète répondit : "L'homme qui tombe sous le faix de la dette risque de mentir en parlant et de manquer à ses promesses".

933. Récit relevé d'après Al-Mughîra Ibn Chu'ba (que Dieu l'agrée) par Warrâd, son esclave affranchi. Celui-ci raconte qu'Al-Mughîra Ibn Chu'ba écrivit à Mu'âwiya lui informant que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) disait, après le taslîm de chaque prière : "Point de divinité à part Dieu, l'Unique; Qui n'a point d'associés. A Lui appartient le pouvoir, à Lui la louange; Il est Puissant en toutes choses. Seigneur, personne ne peut empêcher ce que Tu donnes; personne ne peut donner ce que Tu refuses. Sans Toi, la fortune du riche ne lui sera d'aucune utilité".

Evocation de Dieu après la prière et sa formule

936. Abou Hourayra (que Dieu l'agrée) a dit : Les pauvres d'entre les Emigrés allèrent trouver le Prophète (صلى الله عليه وسلم) et lui dirent : "Les gens opulents, grâce à leur fortune, accapareront les degrés les plus élevés du Paradis et ses félicités éternelles". - "Comment cela", répliqua le Prophète. - "Ils prient et jeûnent comme nous et, en plus, ils ont l'apanage de faire l'aumône et d'affranchir les esclaves". - "Eh bien!, répondit le Prophète (صلى الله عليه وسلم), ne vous enseigne-je pas une chose qui, si vous la pratiquez, vous rejoindrez ceux qui semblent avoir pris de l'avance sur vous et dépasserez (en mérites) ceux qui viendront après vous. Personne ne sera alors meilleur que vous, hormis ceux qui feront comme vous". - "Si, ô Envoyé de Dieu", dirent-ils - "A l'issue de chaque prière, glorifiez Dieu, célébrez Sa grandeur et faites Sa louange trente-trois fois".

Ce qu'on doit prononcer entre le takbîr avant la prière et la récitation

940. Abou Hourayra (que Dieu l'agrée) a dit : Quand l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) faisait le takbîr pour entamer la prière, il gardait le silence pour un moment avant de réciter (le Coran). Je lui dis, poursuivit Abou Hourayra : "Ô Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم), que mon père et ma mère te servent de rançon! Que dis-tu tout bas pendant le silence que tu gardes entre le takbîr et la récitation?". - "Je dis, me répondit-il, Seigneur! Ecarte-moi de mes péchés comme Tu as écarté l'Orient de l'Occident. Seigneur! Purifie-moi de mes péchés comme on purifie le vêtement blanc de toute tache. Seigneur! Lave-moi de mes péchés avec la neige, l'eau et la grêle!"

Recommandation de se rendre à la prière avec tranquillité et sérénité et interdiction de s'y rendre à la hâte

944. Abou Hourayra (que Dieu l'agrée) a dit : J'ai entendu le Prophète (صلى الله عليه وسلم) dire : "Quand on fait le second appel à la prière en commun, ne vous y rendez pas en accourant; mais allez-y en marchant sereinement. Entamez votre prière dès la partie où vous trouvez les autres fidèles en train de faire et à la fin de la prière communautaire, complétez (chacun seul) la partie que vous avez manquée".

948. Abou Qatâda (que Dieu l'agrée) a dit : Pendant que nous faisions la prière avec le Prophète (صلى الله عليه وسلم), on entendit un certain brouhaha. A l'issue de la prière, le Prophète en demanda la raison. - "Nous nous hâtions à atteindre le commencement de la prière", répondirent-ils. - "N'agissez plus ainsi, répliqua le Prophète; quand vous vous rendez à la prière vous devez avoir un air serein. Entamez votre prière dès la partie où vous trouvez les autres fidèles en train de faire et à la fin de la prière communautaire, complétez (chacun seul) la partie que vous avez manquée".

Quand est-ce que les gens doivent-ils se lever pour faire la prière ?

949. D'après Abou Qatâda (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Quand le second appel à la prière est fait, ne vous mettez pas debout (pour faire la prière), jusqu'à ce que vous me voyiez".

950. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), aussitôt que le second appel à la prière fut fait, nous nous dressâmes et nous arrangeâmes nos rangs avant que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) ne soit sortit de chez lui. Puis, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) vint se mettre à son lieu de prière; et avant qu'il fasse le takbîr (pour entamer la prière), il se souvint qu'il ne s'était pas encore purifié à la suite d'une cohabitation avec sa femme. - "Restez à vos places", nous dit-il. Puis, il rentra chez lui, fit ses ablutions majeures (ghusl) et retourna à nous, en ayant la tête encore ruisselante d'eau. Il prononça alors le takbîr et nous présidâmes dans la prière.

953. Jâbir Ibn Sumra (que Dieu l'agrée) a dit : "Dès que le soleil tendait à se coucher, Bilâl faisait le premier appel à la prière ('adhân). Or, il n'en prononçait pas le second appel ('iqâma) avant de voir le Prophète (صلى الله عليه وسلم) sortir de sa demeure pour présider la prière en commun".

Celui qui rattrape une seule rak'a en commun, c'est comme s'il avait accompli toute la prière en commun

954. Selon Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Quiconque vient de rattraper une seule rak'a de la prière communautaire, sera comme s'il y avait assisté depuis son début".

Heures fixes pour les cinq prières

959. Abou Mas'ûd (que Dieu l'agrée) a dit : J'ai entendu l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) dire : "Gabriel me présider dans la prière. Je fis la prière derrière lui". Le Prophète répéta cinq fois cette dernière phrase en comptant sur ses doigts cinq prières.

961. 'Aïcha (raa) a dit : "L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) faisait la prière de 'asr alors que le soleil inondait ma chambre et que l'ombre ne l'avait pas encore envahie".

Lorsqu'il fait très chaud, il est recommandé d'attendre la fraîcheur pour faire la prière de zhuhr (de midi)

972. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Quand la chaleur devient excessive, attendez la fraîcheur pour faire la prière, car la chaleur intense émane du feu de la Géhenne".

976. Abou Dharr (que Dieu l'agrée) a dit : Quand le muezzin du Prophète (صلى الله عليه وسلم) eut fait le premier appel à la prière de zhuhr (de midi), le Prophète lui dit : "Attends la fraîcheur, attends la fraîcheur (avant de faire le second appel à la prière)! -ou selon une variante- "Attends, attends!". Puis il ajouta : "La chaleur ardente est une émanation de la Géhenne. Aussi quand la chaleur est-elle excessive, attendez la fraîcheur pour faire la prière".

977. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : L'Enfer se plaignit au Seigneur en disant : "Ô Seigneur, je me dévore moi-même (sous l'effet de la chaleur et du froid excessifs)!". Le Seigneur lui autorisa alors de pousser deux souffles, un en hiver et un autre en été. C'est de celui-ci qu'émane la grande chaleur, et de celui-là qu'émane le grand froid que vous en souffrez.

Recommandation de faire la prière de zhuhr (de midi) à la première heure s'il ne fait pas très chaud

983. Anas Ibn Mâlik (que Dieu l'agrée) a dit : "Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) nous présidait dans la prière en pleine canicule et lorsque l'un de nous ne supportait pas de poser son front sur le sol (échauffé), il étendait son vêtement sur celui-ci pour pouvoir se prosterner".

Recommandation de faire la prière de 'asr de bonne heure

984. Anas Ibn Mâlik (que Dieu l'agrée) a dit : "L'Envoyé de Dieu faisait la prière de 'asr alors que le soleil était haut sur l'horizon et bien vivant. Si quelqu'un se rendait à Al-'Awâlî, il y arrivait pendant que le soleil était encore au-dessus de l'horizon. (Or la distance de Al-'Awâlî à Médine est de quatre milles environ)".

987. Récit de Anas Ibn Mâlik (que Dieu l'agrée) transmis par Abou 'Umâma. Celui-ci, après avoir accompli la prière de zhuhr (de midi), alla trouver Anas Ibn Mâlik dans sa demeure de Bassora, qui était contiguë à la mosquée. Quand nous entrâmes chez lui, Anas nous reçut en demandant : "Avez-vous fait la prière de 'asr (de l'après-midi)?". - "Nous venons juste d'accomplir celle de zhuhr!". - "Acquittez-vous de la prière de 'asr". Et nous de se lever pour prier. La prière terminée, Anas nous fit savoir qu'il eut entendu l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) dire : "Telle est la prière de l'hypocrite : il reste à guetter le soleil et ne se lève pour faire sa prière qu'en voyant l'astre sur le point de se coucher, comme s'il était entre les deux cornes du diable. Alors il se lève et s'acquitte en toute hâte des quatre rak'a, sans que son esprit y soit recueilli que pour un petit moment".

990. Râfi' Ibn Khadîj (que Dieu l'agrée) a dit : "Nous faisions avec le Prophète (صلى الله عليه وسلم) la prière de 'asr (l'après-midi); puis, nous égorgions les chamelles dont nous partagions la chair en dix portions. Nous mangions ensuite cette viande cuisinée et cuite à point avant le coucher du soleil".

Gravité du péché commis en négligeant la prière de 'asr

991. D'après Ibn 'Omar (que Dieu agrée le père et le fils), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Celui qui rate l'accomplissement de la prière de 'asr (l'après-midi), sera comme s'il avait perdu sa famille et ses biens".

993. D'après 'Ali (que Dieu l'agrée), Au jour de la bataille livrée contre les Coalisés, l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) dit : "Que Dieu remplit leurs demeures et leurs tombeaux de feu! Ils nous ont empêchés de faire la prière moyenne (celle de l'après-midi), jusqu'au moment où le soleil a couché".

Argument de ceux qui disent que la prière du milieu est celle de 'asr

1000. D'après Jâbir Ibn 'Abdillâh (que Dieu agrée le père et le fils), Au jour de la bataille du Fossé, 'Omar Ibn Al-Khattâb se mit à injurier les infidèles de Quraych (leurs ennemis) en disant : "Ô Envoyé de Dieu! Je suis arrivé à peine de s'acquitter de la prière de 'asr (l'après-midi) alors que le soleil était sur le point de se coucher". Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) lui répondit : "Par Dieu! Moi, je ne l'ai pas encore faite!". Alors nous nous dirigeâmes à Buthân où le Prophète (صلى الله عليه وسلم) fit ses ablutions et nous les fîmes aussi. Puis, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) fit la prière de 'asr après le coucher du soleil, suivie de celle de maghrib (du coucher du soleil).

Mérite des prières de fajr et de 'asr et de leur observance

1001. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Des anges diurnes et d'autres nocturnes se succèdent parmi vous. Or, ils se réunissent aux prières de fajr (l'aurore) et de 'asr (l'après-midi). Ceux qui ont passé la nuit parmi vous remontent vers le Seigneur. Dieu, bien qu'Il le sache mieux qu'eux, leur demande alors : "Comment avez-vous laissé Mes adorateurs?". - "Nous les avons laissés en train de prier, répondront-ils, et nous les avions trouvés en train de prier".

1002. Jarîr Ibn 'Abdillâh (que Dieu l'agrée) a dit : Nous étions assis auprès du Prophète (صلى الله عليه وسلم) une nuit que la lune était pleine. L'ayant aperçue, il nous dit : "Vous verrez le Seigneur comme vous voyez cette lune et vous ne subirez aucune injustice pour Le voir. Autant que vous le pouvez, acquittez-vous de la prière de fajr (l'aurore) avant le lever du soleil et de celle de 'asr (l'après-midi) avant le coucher du soleil". Ensuite Jarîr récita : {et célèbre Sa louange, avant le lever du soleil, avant son coucher}.

1005. D'après Abou Moûsa Al-Ach'âri (que Dieu l'agrée) l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Celui qui fit les deux prières de fajr (l'aurore) et de 'asr (l'après-midi) entrera au Paradis".

Le moment de la prière du coucher du soleil (maghrib) est lorsque celui-ci disparaît

1006. D'après Salama Ibn Al-'Akwa' (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) faisait la prière de maghrib (du coucher du soleil), quand le disque solaire disparaissait aux regards.

1007. Râfi' Ibn Khadîj (que Dieu l'agrée) dit : "Nous faisions la prière de maghrib (du coucher du soleil) avec le Prophète (صلى الله عليه وسلم) et quand nous partions (il faisait encore jour au point que) l'un de nous pouvait encore tirer des flèches".

L'heure fixe de la prière de 'ichâ' (du soir) et mérite de la retarder

1008. D'après 'Aïcha, la femme du Prophète (raa) a dit : Une nuit, l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) retarda l'accomplissement de la prière de 'ichâ' (du soir) jusqu'au premier tiers de la nuit. Quand 'Omar Ibn Al-Khattâb lui eut dit que les femmes et les enfants s'étaient endormis, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) sortit et dit aux gens réunis à la mosquée (à son attente) : "Personne au monde, autre que vous, n'attend la prière ainsi". C'était avant que l'Islam ne fût répandu parmi les gens.

1010. Abdoullâh Ibn 'Omar (que Dieu agrée le père et le fils) a dit : Une nuit, nous nous mettions à l'attente de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) pour nous présider dans la prière de 'ichâ' (du soir). Il ne sortit qu'après l'écoulement du premier tiers de la nuit ou plus tard encore; nous ne sûmes pas ce qui l'avait retenu, est-ce qu'une affaire concernant sa famille ou autres. Ayant sorti de chez lui, il nous dit : "Vous attendez la prière; et ce ne se fait jamais par ceux qui professent d'autres religions que vous. Si je ne craignais d'imposer une lourde tâche à ma Communauté, je lui ordonnerais de faire la prière du soir à cette heure". Puis, il donna l'ordre au muezzin d'appeler à la prière dans laquelle il nous présida.

1012. Le récit de Anas (que Dieu l'agrée), transmis par Thâbit, on demanda à Anas comment fut la bague du Prophète (صلى الله عليه وسلم). Celui-ci répondit : Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) retarda une nuit l'accomplissement de la prière de 'ichâ' (du soir) jusqu'à la moitié de la nuit ou presque. Lorsqu'il entra dans la mosquée, il s'adressa aux fidèles qui étaient restés à son attente : "Il y a des gens qui, s'étant acquitté de la prière, se sont déjà couchés. Quant à vous, vous étiez en prière pendant tout le temps que vous avez attendu son accomplissement en commun". Anas ajoute : "Il me semble encore voir briller sa bague d'argent; alors qu'il haussa son auriculaire gauche".

1014. Abou Moûsa (que Dieu l'agrée) a dit : Mes compagnons qui s'étaient embarqués avec moi, nous étions campés à Buthân alors que le Prophète était à Médine. Chaque nuit, à tour de rôle, un groupe parmi eux allait pour faire la prière de 'ichâ' (du soir) avec le Prophète (صلى الله عليه وسلم). Quand notre tour arriva, mes compagnons et moi, nous nous rendîmes chez le Prophète (صلى الله عليه وسلم) qui étant préoccupé par certaines affaires, retarda la prière de 'ichâ' jusqu'à la tombée de la nuit noire, et même jusqu'à minuit. Puis, il sortit et les présida dans la prière. Une fois celle-ci terminée, il s'adressa aux assistants en disant : "Ne vous pressez pas; écoutez ces enseignements et réjouissez-vous que par une grâce divine exclusive, personne au monde, en dehors de vous, ne fait de prière à cette heure", ou "personne, en dehors de vous, n'a fait la prière à cette heure". Nous ignorons au juste de laquelle de ces deux expressions il s'est servi. Alors, ajoute Abou Moûsa, nous retournâmes enchantés de ce que nous venions d'entendre de la bouche de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم)".

1015. Ibn 'Abbâs (que Dieu agrée le père et le fils) a dit : Une nuit, le Prophète de Dieu (صلى الله عليه وسلم) retarda l'accomplissement de la prière de 'ichâ' (du soir) jusqu'à la tombée de la nuit noire à tel point que les fidèles s'endormirent, se réveillèrent, puis se rendormirent et se réveillèrent de nouveau. Alors, 'Omar Ibn Al-Khattâb alla trouver le Prophète (صلى الله عليه وسلم) et lui dit : "La prière?". 'Atâ' (l'un des transmetteurs du hadith) ajoute qu' Ibn 'Abbâs poursuivit en ces termes : "Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) sortit alors et il me semble encore le voir alors que l'eau ruisselait de sa tête sur laquelle il avait posé la main. Il dit : Si je ne craignais d'imposer une lourde tâche à ma Communauté, je lui aurai ordonné de faire cette prière à ce temps". Je demandai à 'Atâ' de préciser de quelle façon le Prophète (صلى الله عليه وسلم) avait la main posée sur sa tête d'après l'indication d' Ibn 'Abbâs. 'Atâ' écarta alors ses doigts légèrement les uns des autres, puis plaçant les bouts de ces derniers sur le côté de sa tête, et simula la façon avec laquelle le Prophète faisait suer ses cheveux en passant sa main sur sa tête jusqu'à ce que son pouce touchât l'extrémité de l'oreille qui suit immédiatement le visage, puis la tempe à l'endroit de la naissance de la barbe; il faisait ceci ni vite, ni lentement.

Recommandation de faire la prière de fajr de bonne heure et mérite du Coran que l'on y récite

1020. 'Aïcha (que Dieu l'agrée) a dit : "Les femmes croyantes assistaient à la prière de subh (du matin) présidée par l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم); elles retournaient ensuite chez elles, tout en étant complètement recouvertes de leurs vêtements faits de soie ou de laine; et sans que personne ne put les reconnaître".

1023. Récit de Jâbir Ibn 'Abdillâh (que Dieu agrée le père et le fils) transmis par Muhammad Ibn 'Amr Ibn Al-Hasan Ibn 'Ali qui a dit : Al-Hajjâj étant venu à Médine, nous interrogeâmes Jâbir Ibn 'Abdillâh (sur les horaires de la prière). Celui-ci répondit : "Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) faisait la prière de zhuhr (de midi) au moment de la plus forte chaleur vers le milieu de la journée; celle de 'asr (de l'après-midi) quand le soleil était encore vivant; celle de maghrib (du coucher du soleil) quand il avait disparu à l'horizon. Quant à celle de 'ichâ' (du soir), tantôt il l'avançait et tantôt il le retardait : il l'avançait; s'il voyait les fidèles tous réunis; et il la retardait, quand ils tardaient à venir. Quant à celle de subh (du matin), les fidèles -ou le Prophète (صلى الله عليه وسلم)- la faisaient dans le clair-obscur vers la fin de la nuit".

1024. Le récit de Abou Barza (que Dieu l'agrée) : Sayâr Ibn Salâma dit : J'ai entendu mon père interroger Abou Barza au sujet de la prière de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم). Il répondit alors : "Quant à la prière de 'ichâ' (du soir), il ne se gênait pas de la retarder un peu jusqu'au minuit; il n'aimait pas dormir avant son heure, ni causer après son accomplissement". Plus tard, -ajoute Chu'ba le transmetteur- je l'ai rencontré et lui ai posé de nouveau la question, Abou Barza a dit alors : "Et il faisait la prière de zhuhr (de midi), après que le soleil eut passé dans sa course par le méridien; et faisait celle de 'asr (de l'après-midi) alors que le soleil restait bien vivant à tel point qu'un homme aurait le temps d'aller au bout de Médine et d'en revenir". - "Quant à celle de maghrib (du coucher du soleil), j'ai oublié, dit le transmetteur, le temps qu'il m'a spécifié pour l'accomplir. Mais, quand j'ai fait plus tard sa rencontre, je lui ai posé encore la question. Abou Barza ajouta alors : "Le Prophète faisait la prière de subh (du matin) au moment où l'homme, en s'apprêtant de partir, pourra reconnaître celui qui était à ses côtés (pendant la prière communautaire); et récitait au cours de cette prière de soixante à cent versets du Coran".

Mérite de la prière en commun et insistance à ne pas la manquer

1034. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "La prière en commun est supérieure de vingt-cinq degrés de celle qu'accomplie l'un de vous en solitaire".

1038. D'après Ibn 'Omar (que Dieu agrée le père et le fils) : L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "La prière en commun surpasse de vingt-sept degrés celle faite par l'homme en solitaire".

1040. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم), ayant remarqué l'absence d'un nombre de fidèles au cours de certaines prières communautaires, dit : Je fus sur le point de désigner un homme pour présider la prière (à ma place) pour aller trouver à l'improviste ceux qui manquaient à la prière. J'aurais alors donné l'ordre de les brûler en mettant le feu à leurs habitations à l'aide de bûches attisées. Si l'un de ces gens-là savait qu'il y trouverait quelques os gras, il n'aurait jamais manqué à la prière de 'ichâ' (du soir).

Une prière supplémentaire peut être faite en commun. Prière sur une natte ou autre chose pure

1053. D'après Anas Ibn Mâlik (que Dieu l'agrée), sa grand-mère Mulayka invita un jour l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) à un repas qu'elle avait confectionné. Il en mangea, puis dit : "Levez-vous pour que je vous préside dans la prière!". - Aussitôt, ajoute Anas, j'allai chercher une natte que nous avions et qui était devenue toute noire à force d'usage et je l'aspergeai d'eau. Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) se leva; l'orphelin et moi, nous nous rangeâmes derrière lui; quant à la vieille, elle se tint derrière nous. L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) pria avec nous deux rak'a, puis s'en alla.

1054. Anas Ibn Mâlik (que Dieu l'agrée) a dit : "L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) était doué du meilleur caractère. Parfois, l'heure de la prière arriva au moment où le Prophète (صلى الله عليه وسلم) était chez nous, il ordonnait de balayer et d'asperger d'eau la natte sur laquelle il se mettait, puis se levait pour présider la prière et nous nous arrangeâmes derrière lui. Leur natte était de raphia".

1055. D'après Anas (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) vint chez nous alors qu'il n'y avait que ma mère, ma tante maternelle Oum Harâm et moi. - "Allons que je vous préside dans une prière supplémentaire!", dit le Prophète. Et il nous la faite. (Un homme demanda à Thâbit : "Et où Anas s'est-il tenu par rapport au Prophète?". - "Le Prophète a placé Anas à sa droite", répondit-il). Anas poursuivit : Ensuite, le Prophète fit des invocations en notre faveur, -nous, les gens de la maison- en nous souhaitant tout le bien de l'ici-bas ainsi que celui de l'au-delà. Ma mère lui dit : "Ô Envoyé de Dieu! Votre petit serviteur... invoque Dieu en sa faveur". Alors, le Prophète me fit ses meilleurs voeux dont le dernier fut : "Seigneur! Fais accroître ses biens et sa progéniture et bénissez-les-lui".

Mérite des pas faits pour se rendre aux mosquées

1064. D'après Abou Moûsa (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Ceux qui auront la plus grande récompense de leur prière, sont ceux, habitant loin de la mosquée, font une longue marche pour s'y rendre. De même, celui qui reste en attente pour accomplir la prière avec l'imam, obtiendra plus de récompense que celui qui se contente de la faire en solitaire puis se coucher".

La marche vers la mosquée efface les péchés et augmente les bonnes ouvres

1071. Abou Hourayra (que Dieu l'agrée) transmet qu'il a entendu l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) dire : "Supposez qu'une rivière coule devant la porte de l'un de vous et qu'il en puise pour se laver cinq fois par jour. Pensez-vous qu'il lui restera la moindre crasse?". - "Non assurément", répondirent-ils. - "Eh bien! ajouta-t-il, il en est de même des cinq prières, c'est grâce à elles que Dieu efface les péchés".

1073. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Celui qui se rend à la mosquée au petit matin ou au soir, Dieu lui réservera au Paradis un lieu de séjour en récompense de chaque visite diurne soit-elle ou nocturne, qu'il avait faite".

Qui mérite le plus d'être l'imam

1080. Mâlik Ibn Al-Huwayrith (que Dieu l'agrée) a dit : Alors que nous formions un groupe de jeunes de même âge, nous vînmes trouver le Prophète (صلى الله عليه وسلم) et nous séjournâmes auprès de lui pendant une vingtaine de jours. Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) était compatissant et aimable, estimant que nous avions le désir de retourner auprès des nôtres, il nous demanda des informations sur nos parents que nous avions quittés. Quand nous l'informâmes, il dit : "Retournez à vos parents, demeurez parmi eux, instruisez-les et ordonnez-leur que lorsque viendra l'heure de la prière, que l'un parmi vous fasse l'appel à la prière et que le plus âgé parmi vous la préside".

Dévotion dans la prière lorsqu'un malheur frappe les musulmans

1082. Abou Hourayra (que Dieu l'agrée) a dit : Lors de la prière de fajr (de l'aurore), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) avait l'habitude de dire, après la récitation du Coran et la prononciation du takbîr et en relevant sa tête de l'inclination : "Dieu écoute celui qui Le loue. Seigneur! à Toi la louange". Puis, étant toujours debout, il disait : "Seigneur! Délivre Al-Walîd Ibn Al-Walîd, Salama Ibn Hichâm, 'Ayyâch Ibn 'Abî Rabî'a et tous les faibles d'entre les Croyants (ceux-ci étaient emprisonnés chez les polythéistes). Seigneur! Accable de Ta colère la tribu de Mudar (hostile aux musulmans) et fais que ses années soient comme celles de Yûsuf (Joseph) (années de détresse). Seigneur! Maudit Lihyân, Ri'l, Dhakwân et 'Usayya qui s'étaient montrés rebelles à Dieu et à Son Messager". - Plus tard, ajoute le transmetteur, nous sûmes que le Prophète abandonna cette habitude à la révélation de ce verset : Tu n'as (Muhammad) aucune part dans l'ordre (divin) - qu'Il (Dieu) accepte leur repentir (en embrassant l'Islam) ou qu'Il les châtie, car ils sont bien des injustes.

1084. Tradition relevée par Abou Hourayra (que Dieu l'agrée) : Abou Salama Ibn 'Abdourrahmân transmet qu'il a entendu Abou Hourayra dire : "Par Dieu! Je vais suivre de près la prière du Prophète (صلى الله عليه وسلم) en vous présidant dans la prière". Abou Hourayra faisait des invocations pendant la prière avant ou après la prosternation (qunût), pendant les prières de zhuhr (de midi), de 'ichâ' (du soir) et de subh (du matin). Il faisait des invocations en faveur des Croyants et appelait la malédiction de Dieu sur les infidèles.

1085. Anas Ibn Mâlik (que Dieu l'agrée) a dit : "Pendant trente matins, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) fit des invocations contre ceux qui avaient tué ses compagnons à Bi'r Ma'ûna : les Ri'l, les Dhakwân, les Lihyân et les 'Usayya qui s'étaient montrés rebelles à Dieu et à Son Envoyé".

On doit s'acquitter de la prière manquée et recommandation de la faire le plus tôt possible

1099. D'après Abou Qatâda (que Dieu l'agrée) : L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) s'adressa à nous en disant : "Vous aurez à passer l'après-midi et la nuit tout entière en marche. Demain, si Dieu le veut, vous arriverez à une source d'eau". Les voyageurs allèrent chacun son chemin. Abou Qatâda dit : Pendant que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) fit sa marche et que je fus à côté de lui, il s'assoupit vers minuit. Comme il risqua de tomber de sa chamelle, je vins lui servir d'appui sans pour autant le réveiller; jusqu'à ce qu'il se redressât. Il poursuivit ensuite sa marche jusqu'à l'écoulement de la plupart de la nuit. Alors, il s'assoupit; et comme il risqua de tomber de sa chamelle, je vins lui servir d'appui sans pour autant le réveiller et jusqu'à ce qu'il se redressât. Il reprit encore la marche et vers le point du jour, il s'assoupit et s'inclina cette fois-ci plus que les deux précédentes jusqu'à être sur le point de tomber, je vins de nouveau lui servir d'appui. Mais, le Prophète se réveilla et dit en levant sa tête : "Qui est-ce?". - "C'est Abou Qatâda!", répondis-je. - "Et depuis quand étais-tu en train de me servir d'appui de cette manière?". - "Durant toute cette nuit". - "Que Dieu te garde comme tu as gardé Son Prophète!". Puis il ajouta : "Penses-tu que les gens ne peuvent pas nous voir? Peux-tu voir quelqu'un?". - "Voici un voyageur!, dis-je,...... et voilà un autre!". Nous nous réunîmes enfin et nous fûmes au nombre de sept. Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) fit alors halte et dit : "Reposez-vous; mais faites attention à l'heure de notre prière!". Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) fut le premier à se réveiller sous l'effet du soleil qui tombait sur son dos. Et nous de se réveiller en sursaut. Le Prophète nous enjoignit de monter en selle. Nous reprîmes notre marche, jusqu'à ce que le soleil fut élevé. A ce moment, le Prophète descendit et demanda le récipient contenant un peu d'eau que j'emportais avec moi, pour faire ses ablutions. Il les fit avec un peu d'eau et il en resta encore un peu. Il me (Abou Qatâda) dit ensuite : "Garde ton récipient pour que nous en servions : il sera d'une grande utilité". Ensuite, Bilâl appela à la prière et le Prophète (صلى الله عليه وسلم) fit une prière de deux rak'a, suivie de celle de subh (du matin), telle qu'il la faisait chaque jour. Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) monta à nouveau en selle et nous aussi; mais nous mîmes à chuchoter en se demandant comment expier notre manquement à la prière (celle du fajr qui doit être accomplie avant le lever du soleil). Le Prophète nous dit alors : "N'est-ce pas que vous me prenez comme modèle à suivre? Lorsque le retard dans l'accomplissement de la prière est dû au sommeil, il ne s'agit pas de manquement. Il est manquement lorsqu'on relègue intentionnellement l'accomplissement d'une prière jusqu'à la venue de la prière suivante. Quiconque aura manqué involontairement à la prière, qu'il la fera aussitôt dès qu'il s'en rend compte; s'il n'en souvient qu'au lendemain, qu'il l'accomplit à sa pareille heure". Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) pensant aux autres fidèles laissés à l'endroit de la halte, il demanda : "Qu'est-ce que ces gens ont fait?". - "Lorsqu'ils s'étaient réveillés, ils ne trouvèrent pas leur Prophète. Or, Abou Bakr et 'Omar les rassurèrent en leur apprenant que le Prophète fut tout près et qu'il n'était pas à les laisser derrière lui. Certains gens dirent que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) fut devant eux et exhortèrent les autres à obéir à Abou Bakr et à 'Omar pour suivre la bonne direction". Nous trouvâmes ces gens-là alors que la journée s'était avancée et que la chaleur était devenue torride. Ils s'écrièrent alors : "Ô Envoyé de Dieu! Nous allons périr de soif". Le Prophète les rassura en disant : "Vous ne périrez pas! Apportez-moi mon petit bol!". Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) fit apporter le récipient (déjà mentionné) et se mit à verser de l'eau, alors que Abou Qatâda l'offrit aux assoiffés. Quand les gens virent l'eau dans le récipient, ils s'y précipitèrent, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) leur dit : "Observez la discipline en y puisant et vous serez tous désaltérés!". Ils lui obéirent et le Prophète (صلى الله عليه وسلم) se mit ensuite à verser l'eau, et moi (Abou Qatâda) à leur en offrir, jusqu'à ce qu'il ne restât que l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) et moi. Il me versa et me dit : "Bois". - "Je ne boirai qu'après toi, ô Envoyé de Dieu!". - "Boira le dernier celui qui offre la boisson aux gens". - "J'ai bu, dit Abou Qatâda, et après moi l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم). Plus tard, quand nous atteignîmes la source d'eau, les voyageurs furent déjà désaltérés". 'Abdallâh Ibn Rabâh dit : "Alors que je racontais cette tradition (aux fidèles) dans la grande mosquée, 'Imrân Ibn Husayn m'interrompit en disant : "Ô jeune homme! Fais attention en racontant car je faisais partie des voyageurs à cette nuit-là". - "Tu es donc beaucoup plus renseigné sur la chose". - "D'où viens-tu?". - "Je fais partie des 'Ansâr". - "Raconte donc; vous êtes les meilleurs à savoir les hadiths", me répliqua-t-il. Et je poursuivis la relation de ma tradition aux gens. Et 'Imrân de commenter : "J'ai assisté à cette nuit et je ne pense guère que quelqu'un en retenait un souvenir aussi impeccable".

1100. 'Imrân Ibn Husayn (que Dieu agrée le père et le fils) a dit : J'étais en voyage avec le Prophète (صلى الله عليه وسلم). Nous nous mîmes en marche dès le début de la nuit et jusqu'au point du jour. A ce moment, nous fîmes halte pour se reposer. Mais, nous fûmes gagnés par le sommeil jusqu'au lever du soleil. Abou Bakr fut le premier d'entre nous à se réveiller. Nous avions l'habitude de ne jamais réveiller l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم), et de le laisser jusqu'à ce qu'il se réveillât de lui-même. Quand 'Omar se réveilla, il s'approcha du Prophète (صلى الله عليه وسلم) et se mit à faire le takbîr à haute voix de sorte qu'il réveilla le Prophète (صلى الله عليه وسلم). Aussitôt qu'il fut éveillé et qu'il eut vu que le soleil était déjà levé, le Prophète dit : "Mettez-vous en route!". Nous le suivîmes alors et lorsque le soleil luit dans le ciel, le Prophète descendit et nous présida dans la prière de subh (du matin). Un des hommes ne prit pas part à la prière et resta à l'écart des autres. A l'issue de la prière, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) s'adressa à lui en ces termes : "Ô untel, qu'est-ce qui t'a empêché de faire la prière avec nous?". - "Ô Envoyé de Dieu! C'est que, répondit-il, je suis atteint d'impureté à la suite du coït". Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) lui ordonna de faire les ablutions à sec (tayammum) à l'aide de la terre et de faire ensuite la prière. Le transmetteur poursuivit : "Puis, l'Envoyé de Dieu me demanda d'aller en toute hâte avec quelques-uns ayant des chameaux et des chevaux, chercher de l'eau, comme tout le monde haleta de soif. Chemin faisant, nous rencontrâmes une femme sur une monture, qui laissa ses jambes traîner entre deux outres d'eau. - "Où se trouve l'eau?", lui demandâmes-nous. - "Hélas! Hélas! Il n'y a pas d'eau ici", répondit-elle. - "A quelle distance l'eau se trouve-t-elle de chez toi? ", reprîmes-nous. - "A une journée et une nuit de marche", reprit-elle. - "Va trouver l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم)", répliquâmes-nous. - "Qu'est-ce que c'est que l'Envoyé de Dieu?", demanda-t-elle. Or, nous ne lui laissâmes pas le temps de décider et l'amenâmes avec nous. Une fois introduite chez le Prophète (صلى الله عليه وسلم), il lui posa la même question et elle lui fit la même réponse et ajouta qu'elle était veuve et qu'elle élevait des orphelins. Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) ordonna de faire agenouiller son chameau qui portait l'eau, il mit sa bouche sur chacun des orifices des deux outres dans lesquelles il cracha; et nous laissa ensuite la monture. Bien que nous fussions plus de quarante hommes très assoiffés, nous fûmes désaltérés; nous remplissâmes toutes les outres et tous les gobelets que nous avions et l'homme - qui était impur - fit ses ablutions majeures (ghusl). Cependant, nous n'abreuvâmes pas nos chameaux, bien que les deux grandes outres fussent pleines au point d'être sur le point d'éclater. Ensuite le Prophète nous dit : "Donnez-moi ce que vous avez comme provisions!". Nous lui apportâmes des morceaux du pain et des dattes qu'il mit dans un ballot. Il le donna à la femme en disant : "Va donner cette nourriture à tes orphelins, et sache que nous n'avions pas diminué ton eau". Quand elle fut chez les siens, elle leur dit : "Je viens de rencontrer le plus grand des magiciens, à moins qu'il ne soit un Prophète comme il le prétend. Il m'est arrivé telle et telle chose avec lui". Grâce à cette femme, Dieu dirigea vers la bonne voie les habitants de cette localité; et ils embrassèrent tous l'Islam.

1102. D'après Anas Ibn Mâlik (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Quiconque a oublié de faire une prière doit l'accomplir dès qu'il s'en souvient. Telle est l'unique manière de l'expier".

DicoDinn - 2011/1431
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