Sahih Mouslim.

Avant-Propos - Table des matières - Classement numérique

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FOI

A propos de l'Islam, de la foi, du perfectionnement (des actes) et de l'obligation de croire en la prédestination de Dieu le Très-Haut, qu'Il soit glorifié

10. Abou Hourayra (que Dieu l'agrée) a dit : Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) s'étant un jour montré au public, un homme vint lui dire : "Ô Envoyé de Dieu! Qu'est-ce que la foi?".

- "C'est, répondit-il, de croire en Dieu, à Ses anges, à Son Livre, à Sa rencontre, à Ses Prophètes et à la Résurrection".

- "Ô Envoyé de Dieu! Qu'est-ce que l'Islam?", reprit l'homme.

- "L'Islam, dit le Prophète, consiste à adorer Dieu sans jamais Lui donner d'associés, à s'acquitter de la prière prescrite, à verser l'aumône légale (Az-Zakâ), à jeûner le ramadan".

- "Ô Envoyé de Dieu! Qu'est-ce que la perfection (al-'ihsân)?", demanda l'homme.

- "C'est, répliqua le Prophète, d'adorer Dieu comme si vous Le voyiez. Car bien que vous ne le voyiez pas, Lui certes vous voit".

- "Ô Envoyé de Dieu! Quand est-ce qu'aura lieu l'Heure Suprême?", reprit l'homme.

"L'interrogé, dit-il, n'en sait pas plus que celui qui interroge. Je vous parlerai plutôt de ses prodromes : Quand l'esclave enfantera son maître; que les va-nu-pieds seront à la tête des gens; et que les pâtres des moutons se vautreront dans leurs constructions élevées. Cette Heure fait partie des cinq (événements) que Seul Dieu détient le secret". Et le Prophète (صلى الله عليه وسلم) de réciter ce verset : La connaissance de l'Heure et auprès de Dieu; et c'est Lui qui fait tomber la pluie salvatrice; et Il sait ce qu'il y a dans les matrices. Et personne ne sait ce qu'il acquerra demain, et personne ne sait dans quelle terre il mourra. Certes Dieu est Omniscient et Parfaitement Connaisseur. L'homme s'éloigna aussitôt et quand le Prophète (صلى الله عليه وسلم) ordonna de le faire revenir, personne ne put déceler la moindre trace de l'homme. "Cet homme, dit alors le Prophète (صلى الله عليه وسلم), est Gabriel; il est venu enseigner aux hommes leur religion".

Prières considérées comme l'un des piliers de l'Islam

12. Talha Ibn 'Oubaydillâh (que Dieu l'agrée) a dit : Un homme du Nedjd aux cheveux hirsutes vint trouver le Prophète (صلى الله عليه وسلم). Nous entendîmes le retentissement de sa voix sans distinguer ce qu'il disait. Quand il s'approcha du Prophète (صلى الله عليه وسلم), nous nous aperçûmes qu'il l'interrogeait sur l'Islam. L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) lui répondit : "Cinq prières à accomplir pendant le jour et la nuit".

- "Dois-je accomplir d'autres prières?", demanda l'homme.

- "Non, à moins que tu ne veuilles faire oeuvre supplémentaire".

- "Il y a aussi le jeûne du ramadan", reprit le Prophète.

- "Dois-je observer d'autres jeûnes?", ajouta l'homme.

- "Non, à moins que tu ne veuilles faire oeuvre supplémentaire", dit le Prophète (صلى الله عليه وسلم), qui mentionna alors l'aumône légale (Az-Zakâ).

- "Dois-je payer d'autre aumône?", demanda l'homme.

- "Non, à moins que tu ne veuilles faire oeuvre supplémentaire", répéta le Prophète. L'homme s'en alla en disant : "Par Dieu! Je n'en ferai rien de plus ni rien de moins". Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) dit alors : "Il réussira s'il est sincère".

Interrogation au sujet des piliers de l'Islam

13. Anas Ibn Mâlik (que Dieu l'agrée) a dit : Il nous fut interdit de poser des questions inutiles à l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم); aussi nous plaisait-il qu'un bédouin sensé vint lui (صلى الله عليه وسلم) demander des éclaircissements et nous d'entendre ses réponses. Il arriva qu'un bédouin se présenta chez le Prophète et lui dit :" Ô Muhammad! Ton messager est venu nous informer que tu prétends que Dieu t'a chargé d'une Mission".

- "Il a dit vrai", répliqua le Prophète.

- "Qui est donc le Créateur du ciel?", reprit le bédouin.

- "Dieu".

- "Qui est le Créateur de la terre?".

- "Dieu".

- "Qui a dressé ces montagnes et y a mis les choses utiles?".

- "Dieu".

- "Alors! Par le Créateur du ciel et de la terre, qui a dressé ces montagnes, est-ce Dieu qui t'a envoyé?".

- "Oui".

- "Ton messager a prétendu aussi que nous devions accomplir cinq prières tout au long du jour et de la nuit".

- "Il a dit vrai".

- "Par Celui qui t'a envoyé! Est-ce Dieu qui te les a prescrits?". "Oui" -"Ton messager a prétendu aussi que nous devions verser une aumône légale (Az-Zakâ) prélevée sur nos biens (pour les purifier)".

- "Il a dit vrai".

- "Par Celui qui t'a envoyé! Est-ce Dieu qui te l'a prescrite?".

- "Oui".

- "Ton messager a prétendu aussi que nous devions jeûner annuellement pendant le mois du ramadan?".

- "Il a dit vrai".

- "Par Celui qui t'a envoyé! Est-ce Dieu qui te l'a prescrit?".

- "Oui".

- "Ton messager a encore prétendu que chacun de nous devrait accomplir le Hajj s'il en possédait les moyens".

- "Il a dit vrai".

- "Eh bien!, conclut l'homme, par Celui qui t'a envoyé avec la Vérité, je me conformerai à ces prescriptions sans n'y rien ajouter ni omettre".

- "Si cet homme est sincère, dit enfin le Prophète (صلى الله عليه وسلم), il entrera sûrement au Paradis".

Celui qui observe ce dont on lui a ordonné, entrera au Paradis

14. D'après Abou Ayyoûb Al-Ansâri (que Dieu l'agrée), un bédouin se présenta au Prophète (صلى الله عليه وسلم) pendant l'un de ses voyages, saisit le licol de sa chamelle, puis dit : "Ô Envoyé de Dieu (ou "ô Muhammad") Indiquez-moi ce qui me frayera les voies au Paradis et m'écartera de l'Enfer". Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) s'arrêta, se tourna vers ses compagnons et dit : "C'est bien un but qu'il recherche. Répétez ce que vous venez de dire!". A la question répétée, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) répondit : "Adorez Dieu, sans rien Lui associer; observez la prière; versez l'aumône légale (Az-Zakâ) et soignez tes liens de sang... Lâchez la chamelle!".

16. Selon Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), un bédouin vint trouver le Prophète (صلى الله عليه وسلم) et lui dit : "Ô Envoyé de Dieu! Indique-moi une oeuvre qui me frayera la voie au Paradis".

- "Tu n'as qu'à adorer Dieu, répondit le Prophète; sans rien Lui associer, à observer la prière prescrite; à payer l'aumône légale (Az-Zakâ) et à jeûner pendant le ramadan".

- "Par Celui qui tient ma vie entre Ses mains! Je ne ferai rien de plus ni de moins", répliqua le bédouin. Aussitôt l'homme partit, le Prophète dit : "Que celui qui se réjouit de voir l'un des hôtes du Paradis, regarde cet homme".

Piliers et assises de l'Islam

19. Selon Ibn 'Omar (que Dieu agrée le père et le fils), l'Envoyé de Dieu (le Très-Haut) a dit : "L'Islam est bâti sur cinq piliers : l'unicité de Dieu; la pratique de la prière (As-Salâ); l'acquittement de l'aumône légale (Az-Zakâ); le jeûne du ramadan (As-Siyâm) et l'accomplissement du Hajj".

Ordre de croire en Dieu le Très-Haut, en Son Envoyé, et en la loi de la religion, d'inciter à embrasser cette religion, de s'enquérir à son sujet, de l'observer, et de la communiquer à celui qui n'en a pas pris connaissance

23. D'après Ibn 'Abbâs (que Dieu agrée le père et le fils) : Une députation des 'Abd Al-Qays vint trouver le Prophète (صلى الله عليه وسلم). Les députés dirent : "Ô Messager de Dieu! Nous sommes les gens de Rabî'a. Il nous est impossible de venir vers toi excepté durant les Mois Sacrés à cause de cette tribu mécréante de Mudar. qui s'interposait entre vous et nous. Signalez-nous donc quelques prescriptions pour que nous les suivrons et les prêcherons chez nous (à notre retour)". Le Prophète répondit : "Je vous prescrivis quatre choses et vous interdis quatre autres. Je vous enjoignis de croire en Dieu, -il explicita ceci en disant- Cela consiste à déclarer qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu et que Muhammad est l'Envoyé de Dieu". Il leur ordonna ensuite de pratiquer la prière, de s'acquitter de l'aumône légale (Az-Zakâ) et de payer le cinquième du butin. Il leur interdit l'usage de la calebasse, du hantam (récipient fait de la boue, du poil et du sang), de l'auge (naqîr, tronc de palmier creusé en tonneau) et de muqayyar (récipient enduit de résine). (N.B : Ces ustensiles étaient destinés à y fermenter les boissons enivrantes).

Ordre d'attester qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu et que Muhammad est l'Envoyé de Dieu

27. D'après Mou'âdh Ibn Jabal (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (saaw) me chargea d'une mission au Yémen. (Avant de partir), il me dit : "Tu iras chez des gens du Livre. Quand tu seras parmi eux, invite-les à attester qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu, et que Muhammad est l'Envoyé de Dieu. S'ils se conforment à cette invitation, informe-les que Dieu leur prescrit cinq prières à accomplir le jour et la nuit. S'ils y consentent, informe-les que Dieu leur prescrit une aumône qui sera perçue sur les riches parmi eux pour être dépensée aux pauvres parmi eux. S'ils se soumettent à tout cela, garde-toi de toucher à leurs biens précieux et redoute la plainte de l'opprimé, car rien ne s'interpose entre Dieu et elle".

Ordre de combattre les gens jusqu'à ce qu'ils témoignent qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu et que Muhammad est l'Envoyé de Dieu d'accomplir les prières, de verser l'aumône légale, de croire à l'ensemble de la mission prophétique. Celui qui se plie à ces règles mettra à l'abri son âme et ses biens. Ce que cachera son coeur sera une affaire à régler devant Dieu, l'Exalté. Ordre de combattre ceux qui négligent l'aumône légale ou autre droit islamique. L'imam se préoccupe des rites de l'Islam

29. Abou Hourayra (que Dieu l'agrée) a dit : A la mort de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم), quand Abou Bakr fut investi du califat et qu'un certain nombre d'Arabes renièrent leur foi, dit à Abou Bakr : "Comment vas-tu les combattre alors que l'Envoyé de Dieu (le Très-Haut) a dit : J'ai reçu l'ordre de combattre les idolâtres jusqu'à ce qu'ils confessent qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu. Celui qui témoigne de l'unicité de Dieu, rends sa vie et ses biens inviolables, sauf au cas où il serait jugé coupable et c'est à Dieu qu'il appartiendra de régler son compte". Abou Bakr répondit : "Par Dieu! Je combattrai quiconque fait de distinction entre la prière et l'aumône légale (Az-Zakâ); car celle-ci est le dû des biens (c.-à-d. le droit de Dieu sur nos biens comme la prière et le jeûne sont le droit de Dieu sur notre corps). Par Dieu! S'ils me refusent un licou qu'ils livraient en impôt à l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم), je les combattrai pour ce refus".

30. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "J'ai reçu l'ordre de combattre les idolâtres jusqu'à ce qu'ils confessent qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu. Celui qui le confesse n'a rien à craindre de moi : sa vie et ses biens resteront inviolables, sauf au cas où il serait accusé par la loi, et c'est Dieu qui se chargera de régler son compte".

33. D'après Abdoullâh Ibn 'Omar (que Dieu agrée le père et le fils), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "J'ai reçu l'ordre de combattre les idolâtres sans relâche jusqu'à ce qu'ils professent qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu et que Muhammad est l'Envoyé de Dieu; qu'ils accomplissent la prière et qu'ils payent l'aumône légale (Az-Zakâ). S'ils le font, leurs vies et leurs biens me seront inviolables, sauf au cas où ils seraient condamnés par la loi et c'est Dieu qui se chargera de régler leurs comptes".

Validité de l'Islam du moribond s'il n'est pas encore à l'article de la mort. Abrogation de la permission de demander pardon en faveur des polythéistes et preuve que celui qui meurt polythéiste sera un damné et ne pourra jamais être racheté

35. Al-Musayyab Ibn Hazn (que Dieu l'agrée) a dit : Au moment où Abou Tâlib était à l'article de la mort, l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) vint le voir et trouva chez lui Abou Jahl et 'Abdallâh Ibn 'Abî 'Umayya Ibn Al-Mughîra. L'Envoyé de Dieu s'adressa à Abou Tâlib en disant : "Ô mon oncle, Atteste qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu. C'est là un mot dont je serai témoin en ta faveur auprès de Dieu". Aussitôt Abou Jahl et 'Abdallâh Ibn 'Abî 'Umayya s'écrièrent : "Ô Abou Tâlib Vas-tu renier la foi de 'Abd Al-Muttalib?" L'Envoyé de Dieu ne cessa de lui proposer de prononcer la profession de foi en répétant les mêmes mots, (tandis que les deux autres lui répétaient les mêmes propos). Mais, les dernières paroles de Abou Tâlib furent qu'il persistait dans la foi de 'Abd Al-Muttalib en refusant d'attester qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu.

- "Par Dieu!, s'écria l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم), je demanderai à Dieu de te pardonner, tant que cela ne me soit pas défendu". Ce fut à cette occasion que Dieu, le Très-Haut, révéla ce verset : Il n'appartient pas au Prophète et aux Croyants d'implorer le pardon en faveur des polythéistes, fussent-ils des parents alors qu'il leur est apparu clairement que ce sont les gens de l'Enfer. Ensuite, Dieu, le Très-Haut, révéla au sujet de Abou Tâlib, en s'adressant à l'Envoyé de Dieu ce verset : Tu (Muhammad) ne diriges pas celui que tu aimes : mais c'est Dieu qui guide qui Il veut. Il connaît mieux cependant les bien-guidés.

Celui qui témoigne de l'unicité de Dieu et meurt sur cet état, entrera assurément au Paradis

41. D'après 'Oubâda Ibn Sâmit (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Quiconque témoigne qu'il n'y d'autre divinité que Dieu, l'Unique qui n'a point d'associés; que Muhammad est son Adorateur et son Envoyé; que Jésus ('Isa) est l'adorateur de Dieu, fils de Son adoratrice, Sa parole qu'Il envoya à Marie et Son esprit; et que le Paradis est vrai et que l'Enfer est vrai, Dieu le fera accéder, à volonté, au Paradis par n'importe laquelle de ces huit portes".

43. Mou'âdh Ibn Jabal (que Dieu l'agrée) a dit : Un jour que j'étais en croupe derrière le Prophète (صلى الله عليه وسلم), séparé de lui seulement par l'extrémité du bât, il me dit : "Hé! Mou'âdh!".

- "Ô Envoyé de Dieu! A votre service! A vos ordres!". Après que nous avançâmes un instant, il m'appellera de nouveau : "Hé! Mou'âdh!".

- "Ô Envoyé de Dieu! A votre service! A vos ordres!". Nous marchâmes encore un instant et le voilà qu'il me répéta à nouveau : "Hé! Mou'âdh!".

- "Ô Envoyé de Dieu! A votre service! A vos ordres!!"

- "Connais-tu, reprit-il, les droits de Dieu sur Ses adorateurs?".

- "Dieu et Son envoyé le savent mieux que personne", dis-je.

- "Les droits de Dieu sur les adorateurs, dit-il, c'est qu'ils L'adorent sans Lui rien associer".

Nous poursuivâmes la marche encore un instant, puis il me dit : "Hé! Mou'âdh!"

- "Ô Envoyé de Dieu! A votre service! A vos ordres!".

- "Connais-tu ce que Dieu devra aux hommes s'ils agissent de la sorte?".

- "Dieu et Son envoyé le savent mieux que personne", répondis-je. Et lui d'ajouter : "C'est de ne les châtier pas".

47. Selon Anas Ibn Mâlik (que Dieu l'agrée) : Mou'âdh Ibn Jabal était un jour assis en croupe d'une chamelle derrière le Prophète. Celui-ci s'adressa à lui en disant : "Ô Mu'âdh!".

- "Ô Envoyé de Dieu! A votre service! A vos ordres!", répondit Mu'âdh. Le Prophète répéta à deux reprises son appel et reçut toujours la même réponse. Ensuite, il dit : "Toute personne qui témoigne qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu et que Muhammad est l'Adorateur et l'Envoyé de Dieu ne manquera pas d'être préservée -par Dieu- du feu de l'Enfer".

- "Ô Envoyé de Dieu!, reprit alors Mu'âdh, ne dois-je pas en informer les fidèles pour les réjouir?".

- "Non, répliqua le Prophète, ils risquent de s'y appuyer (pour supprimer toute pratique religieuse)". (Mu'âdh transmit cette tradition au moment où il était au chapitre de la mort, de peur de commettre un péché en celant un enseignement du Prophète).

48. Selon 'Itbân Ibn Mâlik (que Dieu l'agrée) : Mahmûd Ibn Ar-Rabî' dit : "Je vins à Médine trouver 'Itbân Ibn Mâlik à qui je demandai de me transmettre les propos qu'eut le Prophète avec lui". Celui-là raconta alors le récit suivant : "Je ne puis plus me fier à ma vue. J'envoyai alors à l'Envoyé de Dieu lui demander de venir prier chez moi, dans un endroit dont je me servirai ensuite de lieu de prière. L'Envoyé de Dieu vint alors chez moi, escorté de ses compagnons. Pendant que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) faisait la prière chez moi, un groupe de ses compagnons se réunirent et firent de Mâlik Ibn Dukhchum sujet de causerie et de condamnation en raison de son hypocrisie. Ils voulurent que le Prophète eût invoqué Dieu de le faire périr ou qu'un mal l'eût atteint. Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) qui vînt de terminer sa prière leur répliqua : "Cet homme n'a-t-il pas attesté qu' il n'y a d'autre divinité que Dieu et que je suis l'Envoyé de Dieu?".

- "C'est ce qu'il a dit de sa langue, mais qui n'émane pas nécessairement de son for intérieur", s'exclamèrent-ils.

- "Quiconque atteste, reprit le Prophète, qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu et que je suis son Envoyé, n'entrera pas en Enfer et ne sera pas consommée par ses flammes".

Nombre des branches de la foi et leur superposition en degrés. La pudeur en fait partie

50. Selon Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "La foi comporte soixante-dix et quelques branches dont la pudeur (timidité freinant toute tendance blâmable)".

52. D'après Ibn 'Omar (que Dieu agrée le père et le fils), le Prophète (صلى الله عليه وسلم), ayant un jour entendu un homme en train de prêcher la pudeur à son coreligionnaire, il dit : "La pudeur fait partie de la foi".

53. Selon 'Imrân Ibn Husayn (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "La pudeur n'emporte que le bien".

Les meilleurs des actes en Islam

56. Selon 'Abdoullâh Ibn 'Amr (que Dieu l'agrée), un homme ayant demandé au Prophète (صلى الله عليه وسلم) quel était le meilleur Islam, celui-ci répondit : "Donne à manger et salue ceux que tu connais et ceux que tu ne connais pas".

57. D'après 'Abdoullâh Ibn 'Amr Ibn Al-'As (que Dieu l'agrée), un homme demanda au Prophète (صلى الله عليه وسلم) : "Qui est le meilleur musulman?" et le Prophète de répondre : "Celui dont aucun des musulmans n'a à redouter ni la langue ni la main".

59. D'après Abou Moûsa (que Dieu l'agrée), je demandai au Prophète (صلى الله عليه وسلم) quel était le meilleur acte de l'Islam, il me répondit : "C'est celui du fidèle dont les musulmans n'ont à redouter ni la main, ni la langue".

Qualités requises en celui qui trouvera la douceur de la foi

60. Selon Anas Ibn Mâlik (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Il en est trois qualités, quiconque les possède, saura savourer la douceur de la foi : vouer un amour exclusif à Dieu et à son Envoyé; si l'on aime quelqu'un d'autre, qu'il ne sera que par amour de Dieu; enfin de redouter le retour à l'incrédulité -condition de laquelle on a été sauvé par Dieu- comme on redoute d'être précipité en Enfer".

L'amour de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) doit supplanter celui des parents, de l'enfant, du père et de tout le monde. Celui qui ne l'aime pas de ce degré sera-t-il ou non appelé incroyant ?

62. D'après Anas (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Aucun Adorateur -ou selon la version de 'Abd Al-Wârith aucun homme- ne sera un parfait Croyant à moins qu'il n'ait pour moi plus d'affection qu'il n'en a pour ses proches, ses biens et pour tout le reste du genre humain".

C'est l'un des aspects de la foi que d'aimer pour son coreligionnaire ce que l'on aime pour soi-même

64. Selon Anas Ibn Mâlik (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Aucun de vous n'aura vraiment la foi que s'il ne désire pour son coreligionnaire (ou pour son voisin) ce qu'il désire pour lui-même".

Incitation à honorer le voisin et l'hôte, et à contenir sa langue à moins qu'il ne soit pour le bien. Ceci fait partie de la foi

67. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Que celui qui croyait en Dieu et au Jour du Jugement Dernier ne dise que du bien ou qu'il se taise. Que celui qui croyait en Dieu et au Jour du Jugement Dernier traite ses voisins avec égards. Que celui qui croyait en Dieu et au Jour du Jugement Dernier donne l'hospitalité à son hôte".

69. D'après Abou Churayh Al-Khuzâ'î (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Que celui qui croyait en Dieu et au Jour du Jugement Dernier traite son voisin avec égards. Que celui qui croyait en Dieu et au Jour du Jugement Dernier donne l'hospitalité à son hôte. Et que celui qui croyait en Dieu et au Jour du Jugement Dernier ne dise que du bien ou qu'il se taise".

L'interdiction des actes blâmables fait partie de la foi. La foi augmente ou diminue. L'ordre de faire le bien et l'interdiction du blâmable sont deux obligations

70. D'après Abou Sa'îd Al-Khoudri (que Dieu l'agrée) : Târiq Ibn Chihâb transmet que Marwân fut le premier à faire devancer la prière au jour de la fête par le prône. Un homme intervint à l'instant et lui dit : "La prière doit se faire avant le prône (selon la pratique du Prophète)!".

- "Ceci n'est plus", répondit Marwân. Abou Sa'îd dit alors : Cet homme a ainsi rempli son devoir. J'ai entendu le Prophète (صلى الله عليه وسلم) dire : "Celui d'entre vous qui assiste à quelque action blâmable, qu'il intervienne pour la changer de sa main; sinon, de sa langue; sinon, de son coeur, et c'est là la plus faible manifestation de la foi".

Superposition des degrés des Croyants. Les gens du Yémen sont les plus voués à la foi

72. Abou Mas'ûd 'Uqba Ibn 'Amr (que Dieu l'agrée) a dit : Le Prophète (صلى الله عليه وسلم), montrant de la main la direction du Yémen, dit : "La foi réside là-bas! Mais la dureté et la grossièreté des coeurs se trouvent chez ceux qui braillent en conduisant leurs chameaux, et qui habitent là où se lèvent les deux cornes du diable, chez les tribus de Rabî'a et de Mudar".

73. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Vous avez reçu la visite des gens du Yémen qui ont les coeurs les plus tendres. La foi, la jurisprudence et la sagesse sont toutes yéménites".

La religion comporte le bon conseil

83. Jarîr Ibn 'Abdillâh (que Dieu l'agrée) a dit : "Je prêtai serment d'obéissance à l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) et je m'engageai à pratiquer la prière, à verser l'aumône légale (Az-Zakâ) et à conseiller à tout musulman".

Les péchés diminuent la foi : celle-ci est imparfaite lors de leurs perpétrations

86. Selon Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Le fornicateur ne reste pas Croyant au moment où il fornique, le voleur ne reste pas Croyant au moment où il vole, le buveur ne reste pas Croyant au moment où il consomme l'alcool".

Signes distinctifs de l'hypocrite

88. Selon 'Abdoullâh Ibn 'Amr (que Dieu agrée le père et le fils) rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Il est quatre défauts qui lorsqu'ils entachent quelqu'un, le rendent un parfait hypocrite. Celui qui en possède un, est atteint d'une des caractéristiques de l'hypocrisie, à moins qu'il ne s'en débarrasse, à savoir : Tenir des propos mensongers; trahir ses serments; manquer à ses promesses et être de mauvaise foi au cours des disputes".

89. Selon Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Trois défauts caractérisent l'hypocrite : Tenir des propos mensongers; manquer à ses promesses et tromper les confiances d'autrui".

L'homme qui dit à un musulman : "Ô infidèle!", est-il Croyant ?

91. Selon Abdoullâh Ibn 'Omar (que Dieu agrée le père et le fils), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : Quand un homme accuse un autre d'incroyance, l'un d'eux mérite bien cette accusation (si l'accusateur dit vrai, l'incroyance de l'autre sera donc attestée, sinon celui qui a entaché son coreligionnaire d'incrédulité, la méritera bien).

Celui qui nie sciemment sa filiation paternelle, est-il Croyant ?

93. Abou Dharr (que Dieu l'agrée) a entendu le Prophète (صلى الله عليه وسلم) dire : "Tout homme qui prétend sciemment être issu d'un autre père que le sien sera (considéré comme un) mécréant. Quant à celui qui prétend la possession de ce qui ne lui appartient pas, il n'est point des nôtres et qu'il aille chercher sa place en Enfer. Celui qui accuse faussement un homme d'incrédulité ou le qualifie d'être l'ennemi de Dieu, ceci ne manque de tourner contre lui".

94. Selon Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Ne désavouez pas vos pères (par mépris pour votre lignage). Celui qui le fait sera (considéré comme un) mécréant".

95. Sa'd Ibn Abi Waqqâs (que Dieu l'agrée) a entendu le Prophète (صلى الله عليه وسلم) dire : "Le Paradis sera interdit à tout musulman qui prétend sciemment être issu d'un autre père que le sien".

A propos des paroles du Prophète : "Injurier un musulman c'est faire acte d'impiété; le combattre, c'est faire acte de perversité"

97. D'après 'Abdoullâh Ibn Mas'oûd (que Dieu l'agrée), le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Le fait d'injurier un musulman tient de la perversité; celui de le combattre tient de l'incrédulité".

Interprétation des paroles du Prophète : "Gardez-vous, après ma mort, d'agir en infidèles en vous entre-tuant".

98. Jarîr (que Dieu l'agrée) a dit : Au cours du Hajj d'adieu, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) m'ordonna de demander aux gens de lui prêter une oreille attentive, puis il s'adressa à eux en disant : "Gardez-vous, après ma mort, de renier votre foi et de vous entretuer".

Incrédulité de celui qui dit : "Nous avons reçu de la pluie grâce à telle étoile"

104. Zayd Ibn Khâlid Al-Juhanî (que Dieu l'agrée) a dit : L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) nous guida pendant la prière de subh (du matin) à Al-Hudaybiya, à la suite d'une pluie qui était tombée pendant la nuit. Quand le Prophète eut terminé la prière, il se tourna vers les fidèles et dit : "Savez-vous ce qu'a dit votre Seigneur?".

- "Dieu et son Envoyé en sont les plus informés", répondirent-ils. - Ce matin, Dieu a dit, répliqua le Prophète, il y a parmi Mes adorateurs qui ont cru en Moi et d'autres qui n'y ont pas cru. Ceux qui ont dit : "Nous avons reçu la pluie par la grâce de Dieu et Sa bénédiction" ont cru en Moi et n'ont pas cru aux étoiles. Mais ceux qui ont dit que c'était grâce à telle ou telle étoile (auxquelles les Arabes attribuaient la chute des pluies avant l'Islam), n'avaient pas cru en Moi et avaient cru aux étoiles.

Le fait d'aimer les 'Ansâr (Auxiliaires du Prophète) est un signe de la foi, et les haïr est une marque de l'hypocrisie

108. Selon Anas (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Haïr les 'Ansâr, c'est le signe de l'hypocrisie; aimer les 'Ansâr, c'est le signe de la foi".

110. Al-Barâ (que Dieu l'agrée) a dit : Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit à propos des 'Ansâr : "Seul le Croyant les aime et seul l'hypocrite les hait. Dieu aime ceux qui les aiment; et hait ceux qui les haïssent ".

La diminution des actes d'obéissance diminue la foi. Emploi des expressions : "incroyance aux bienfaits (ingratitude)" et "incroyance aux droits (manque de reconnaissance)"

114. D'après Abdoullâh Ibn 'Omar (que Dieu agrée le père et le fils), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Ô femmes! Faites l'aumône et sollicitez plus fréquemment le pardon de Dieu, car je vous ai vu former la majorité des réprouvés de l'Enfer". Une femme -parmi elles ayant l'esprit judicieux- s'exclama : "Et pourquoi cela, ô Envoyé de Dieu?".

- "C'est, répondit-il, que vous multipliez vos malédictions et vous êtes ingrates envers vos époux. Je n'ai vu parmi les êtres faibles en intelligence et en religion personne qui, mieux que l'une de vous, fasse perdre l'esprit à un homme sensé".

- "En quoi, reprit-elle, ô Envoyé de Dieu, consiste le défaut de notre intelligence et de notre religion?".

- "Le témoignage de deux femmes équivaut à celui d'un homme... Voilà pour le défaut de l'intelligence, répliqua le Prophète, et quand elles ont leurs menstrues, les femmes ne cessentelles pas de prier et de jeûner des nuits durant?... Eh bien! Voilà pour celui de la religion". La croyance en Dieu le Très-Haut est le meilleur acte

118. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), on demanda au Prophète (صلى الله عليه وسلم) quelle était l'oeuvre la plus méritoire. "C'est, répondit-il, la foi en Dieu".

- "Et quoi encore?", lui dit-on.

- "Le djihad", ajouta-t-il.

- "Et ensuite?", demanda-t-on encore.

- "Un Hajj pieusement accompli", répliqua-t-il.

119. Abou Dharr (que Dieu l'agrée) a dit : Je demandai au Prophète (صلى الله عليه وسلم) quelles étaient les oeuvres les plus méritoires. "La foi en Dieu, répondit-il, et le djihad".

- "Et lequel des esclaves est celui dont l'affranchissement est le plus méritoire?", lui demandai-je.

- "Celui qui a coûté le plus cher, répondit-il, et auquel son maître tient le plus".

- "Et si j'en suis incapable?", repris-je.

- "Alors, répliqua-t-il, aide quelqu'un à accomplir son travail ou travaille pour le compte d'un autre qui ne sait rien faire".

- "Et si j'en suis incapable?".

- "Alors tu t'abstiendras de nuire aux gens et ce sera une sorte d'aumône dont tu bénéficieras".

120. 'Abdoullâh Ibn Mas'oûd (que Dieu l'agrée) a dit : Je demandai au Prophète (صلى الله عليه وسلم) quelle était l'oeuvre la plus méritoire. "La prière faite à point nommé", répondit-il.

- "Et quoi encore?", repris-je.

- "La piété filiale".

- "Et quoi encore?".

- "Le djihad", répliqua-t-il. Ibn Mas'ûd ajouta : "Je cessai de lui poser davantage de questions de peur de le gêner".

Le polythéisme est le péché le plus infamant. Quel péché se classe après ?

124. 'Abdoullâh Ibn Mas'oûd (que Dieu l'agrée) a dit : Je demandai au Prophète (صلى الله عليه وسلم) quel était le péché le plus grave aux yeux de Dieu et il me répondit : "C'est que tu Lui donnes un associé, car c'est Lui qui t'a créé".

- "Certes, repris-je, cela est grave. Et quel est le péché qui vient en second lieu?".

- "C'est, répliqua-t-il, de tuer ton enfant dans la crainte de partager ta nourriture".

- "Et quoi encore?", redemandais-je.

- "De forniquer avec la femme de ton voisin", répondit-il.

Péchés capitaux et le plus grave d'entre eux

126. D'après Abou Bakra (que Dieu l'agrée), Nous étions réunis chez l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم), quand il nous a dits : "Eh bien! Voulez-vous que je vous informe sur les plus graves des péchés capitaux?... Ils sont au nombre de trois : le polythéisme, l'ingratitude envers ses parents et le faux témoignage -ou suivant une variante : les paroles mensongères-". Le Prophète (صلى الله عليه وسلم), qui était accoudé, se mit sur son séant et ne cessa de répéter ces derniers mots au point que nous nous dîmes : Ah! S'il avait cessé". (Cette répétition a, en effet, jeté l'effroi dans les coeurs des fidèles)

127. D'après Anas (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit des péchés capitaux : "Ce sont : le polythéisme, l'ingratitude envers les parents, le meurtre et le faux témoignage".

129. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Evitez les sept turpitudes!".

- "Quelles sont-elles, ô Envoyé de Dieu?", demandèrent les fidèles.

- "Ce sont, répondit-il, le polythéisme, la magie; le meurtre que Dieu a interdit sauf à bon droit; l'usurpation des biens de l'orphelin; l'usure; la fuite du front au jour du djihad et la fausse accusation (de fornication) des femmes vertueuses, chastes et Croyantes".

130. D'après 'Abdoullâh Ibn 'Amr Ibn Al-'As (que Dieu agrée le père et le fils), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Parmi les péchés capitaux figure le fait qu'un homme injure ses parents".

- "Arrive-t-il, ô Envoyé de Dieu, qu'un homme insulte ses parents?", s'exclama-t-on.

- "Oui, c'est quand on injure le père d'un autre qui à son tour répond en insultant le père de l'injurier et quand on injure la mère de quelqu'un qui se venge en insultant celle de l'injurier".

Celui qui meurt sans ne rien associer à Dieu entrera au Paradis, et celui qui meurt polythéiste ira en Enfer

134. D'après 'Abdoullâh Ibn Mas'oûd (que Dieu l'agrée), Le Prophète a dit : "Entrera en Enfer quiconque mourra en invoquant un associé en dehors de Dieu". Et moi ('Abdallâh) d'ajouter : "Et entrera au Paradis quiconque mourra en vouant à Dieu un culte exclusif".

137. D'après Abou Dharr (que Dieu l'agrée) : L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : Gabriel (que la paix soit sur lui) vint m'annoncer cette bonne nouvelle : "Quiconque de ta Communauté meurt sans rien associer à Dieu, entrera au Paradis".

- "Même, m'exclamai-je, s'il avait commis la fornication ou le vol?".

- "Même s'il avait forniqué ou volé", m'assura-t-il.

Interdiction de tuer un polythéiste après qu'il eut témoigné qu'il n'y a d'autre divinité à part Dieu

139. D'après Al-Miqdâd Ibn Al-'Aswad (que Dieu l'agrée) J'ai dit à l'Envoyé de Dieu : "Figurez-vous que je me suis heurté à un polythéiste qui en m'ayant livré combat, m'amputerait la main avec son sabre, puis se réfugierait derrière un arbre où il prononcerait la profession de foi. Aurais-je droit à le tuer ou non (pour se venger) après qu'il eut prononcé la profession de foi?". L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) me répondit par le négatif.

- "Mais, ai-je repris, il m'a coupé la main, et ce n'est qu'après cela qu'il a déclaré sa conversion à l'Islam. Pourrais-je donc le tuer?".

- "Ne le tue pas, répéta l'Envoyé de Dieu, car si tu le tues, il sera dans l'état où tu étais avant de l'exécuter (musulman), et toi tu te trouveras dans celui où il était avant de se convertir (mécréant)".

140. Ousâma Ibn Zayd (que Dieu agrée le père et le fils) a dit : L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) nous envoya à la tête d'un escadron contre les Al-Huraqât de la tribu de Juhayna. Nous les surprîmes au matin et les mîmes en déroute. J'attrapai un des ennemis qui s'écria aussitôt : "Il n'y a d'autre divinité que Dieu!". Quand même, je le tuai; mais je ne puis pour autant rester la conscience en paix. A notre retour (à Médine), je racontai cet événement au Prophète (صلى الله عليه وسلم) qui me dit : "A-t-il dit qu'il n'y avait d'autre divinité que Dieu et tu l'as tué quand même?!".

- "Il ne l'a dit que pour éviter la mort!", me justifiai-je.

- "As-tu sondé son coeur pour vérifier s'il est sincère ou non dans cette attestation?".

Le Prophète ne cessa de répéter cette réprimande au point que je souhaitai que je n'aurais embrassé l'Islam que ce jour-ci (pour qu'une telle faute sévère ne lui soit pas inscrite dans son passif de musulman).

Sa'd commenta (voyant Ousâma rangé de regrets amers) : "Moi, par Dieu! Je ne jugerai qu'un homme doit être tué sans que Dhû Al-Bûtayn (il voulait dire Ousâma qui était un gros ventru) ne le trouve tel". Or, un homme s'exclama : Dieu n'a-t-il pas dit : {Et combattez-les jusqu'à ce qu'il ne subsiste plus d'association, et que la religion soit entièrement à Dieu...!} Et Sa'd d'ajouter : "Nous avons évidemment combattu pour qu'il ne subsiste pas d'association; cherchez-vous, toi et tes compagnons à combattre pour qu'il y ait association?"

A propos des paroles du Prophète : "Il n'est pas des nôtres celui qui porte les armes contre nous"

143. Selon Abdoullâh Ibn 'Omar (que Dieu agrée le père et le fils) : l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Quiconque dirige une arme contre nous, n'est pas des nôtres".

145. D'après Abou Moûsa (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Celui qui porte les armes contre nous n'est pas des nôtres". Interdiction de se frapper les joues, de déchirer les encolures des robes et de proférer des paroles antéislamiques

148. D'après 'Abdoullâh Ibn Mas'oûd (que Dieu l'agrée) a dit :

Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Il n'est pas des nôtres celui qui se frappe les joues, qui déchire les encolures de ses vêtements et qui profère des invocations de l'époque antéislamique (manières extravagantes d'exprimer sa mélancolie à la suite d'un malheur quelconque)".

Interdiction du colportage des ragots

151. Houdhayfa (que Dieu l'agrée) a dit : J'ai entendu le Prophète (صلى الله عليه وسلم) dire : "Jamais une mauvaise langue n'accédera au Paradis".

Interdiction de traîner l'izâr, de rappeler à quelqu'un l'aumône qu'on lui a faite et de faire écouler sa marchandise par un serment, et les trois catégories de personnes que Dieu ne regardera pas au Jour de la Résurrection, ne purifiera pas et qui subiront un châtiment douloureux

157. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée) l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Il est trois personnes à qui Dieu n'adressera pas la parole au Jour de la Résurrection, ni les regardera, ni les purifiera et auxquelles Il a réservé un châtiment douloureux. L'homme, se trouvant dans le désert et ayant de l'eau en surplus, la refuse à un voyageur en détresse. Un second vendant sa marchandise à un autre à qui il jure par Dieu - après l'heure du 'asr- qu'il l'avait achetée à tel ou tel prix (en vue d'un surcroît de profit), prenant ainsi l'acheteur pour dupe. Et un troisième qui, prêtant serment de fidélité à un souverain, ne le fait qu'en vue d'un profit temporel, et qui, reste fidèle tant qu'on le lui donne, sinon, il ne tient aucunement à ses engagements".

Interdiction de se suicider, celui qui se donne la mort au moyen de quelque chose, en sera torturé en Enfer. N'entrera au Paradis qu'une âme Soumise (musulmane)

158. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Quiconque se suicida d'un tranchant, s'en percera incessamment le ventre dans le feu de la Géhenne où il demeurera éternellement. Quiconque s'empoisonna, absorbera incessamment ce poison dans le feu de la Géhenne où il demeurera éternellement. Quiconque se donna la mort en se précipitant du haut d'une montagne, se précipitera incessamment dans le feu de la Géhenne où il demeurera éternellement".

159. D'après Thâbit Ibn Ad-Dahhâk (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Celui qui, de propos délibéré, jure par une religion autre que l'Islam, sera jugé suivant les termes de son serment (c.-à-d. tel un juif, un chrétien ou un idolâtre). Celui qui se donne la mort à l'aide de quelque moyen, en sera torturer au Jour de la Résurrection. L'homme ne doit jamais faire don de ce qu'il ne possède pas".

162. Abou Hourayra (que Dieu l'agrée) a dit : Nous assistions à la bataille de Hunayn au côté de l'Envoyé de Dieu qui désigna un soi-disant musulman en disant : "Celui-là est l'un des damnés de l'Enfer". Or, cet homme montra, dans la mêlée, une grande vaillance et reçut une blessure grave. On dit alors au Prophète : "Ô Envoyé de Dieu! L'homme dont tu as dit qu'il sera au nombre des damnés, a glorieusement combattu aujourd'hui et a succombé".

- "Succombé pour aller en Enfer!", repartit le Prophète (صلى الله عليه وسلم). Certains musulmans furent sur le point de douter des paroles du Prophète, lorsqu'on vint dire : "L'homme est encore vivant, mais il est grièvement blessé". Mais, à la nuit tombante, ne pouvant point souffrir sa blessure, l'homme se suicida. Lorsqu'on apprit la nouvelle au Prophète, il s'écria : "Dieu est le plus Grand! J'atteste que je suis Son adorateur et Son envoyé!". Puis, il donna l'ordre à Bilâl d'aller crier parmi les musulmans : "Il n'accédera au Paradis que les âmes vraiment soumises! Et Dieu fortifie cette religion, (même) par l'aide d'un hommes impie".

163. D'après Sahl Ibn Sa'd As-Sâ'idî (que Dieu l'agrée), A l'issue d'un combat mené contre les polythéistes, l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) se dirigea vers son campement, et les ennemis firent de même. Il y eut sous la bannière de l'Envoyé de Dieu un homme qui ne cessa de poursuivre n'importe quel membre isolé de la troupe ennemie en vue de l'exécuter de son sabre. On dit alors : "Certes, untel nous a surpassés aujourd'hui en mérite (à cause de sa bravoure)".

- "Pourtant, cet homme ira en Enfer", dit le Prophète (صلى الله عليه وسلم).

- "Moi, s'écria un des fidèles, je vais suivre de près cet homme". Et à vrai dire, il put emboîter le pas à cet homme, jusqu'au moment où celui-ci, étant grièvement blessé; se hâta de mettre un terme à sa souffrance et enfonça son sabre dans le sol de telle sorte que sa pointe soit dirigée au sein de sa poitrine, et s'enferra lui-même. Et ainsi trouva-t-il la mort. L'autre homme retourna à l'Envoyé de Dieu et lui dit : "Je témoigne que tu es l'Envoyé de Dieu".

- "Pourquoi tu le dis en ce moment?", demanda le Prophète.

- "L'homme dont tu as dit tout à l'heure qu'il sera parmi les damnés de l'Enfer, répondit l'homme; ce qui a suscité l'étonnement des fidèles, et alors je me suis décider de le suivre (pour percer son secret). Je l'ai poursuivi donc jusqu'à ce qu'il avait reçu une grave blessure. Et alors voulant devancer son trépas, il enfonça son sabre dans le sol de telle sorte que sa pointe soit dirigé vers le sein de sa poitrine et il rendit ainsi le dernier soupir. A ce moment, l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) commenta en disant : "Il se peut qu'un homme suit apparemment la conduite des gens du Paradis, mais en vérité il sera parmi les damnés de l'Enfer; et qu'un autre suit apparemment la conduite des gens de l'Enfer, alors qu'il sera parmi les bienheureux du Paradis".

164. D'après Jundab (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : Il y avait, parmi ceux qui vous ont précédés, un homme qui eut une tumeur inflammatoire. Ne pouvant supporter la douleur, il tira une flèche de son carquois et perça sa tumeur. L'effusion de sang ne cessa pas alors et il en meurt. Dieu dit à son sujet : "Je l'ai privé du Paradis".

Interdiction de voler du butin. N'entreront au Paradis que les Croyants

166. Abou Hourayra (que Dieu l'agrée) a dit : Nous sortîmes avec le Prophète (صلى الله عليه وسلم) pour la conquête de Khaybar et Dieu nous accorda la victoire. Pourtant, nous n'eûmes pour butin ni or ni argent, mais surtout des objets, des aliments et des vêtements. Nous prîmes ensuite avec l'Envoyé de Dieu la direction de Wâdî Al-Qurâ. Celui-ci (صلى الله عليه وسلم) était accompagné d'un esclave que lui avait donné Rifâ'a Ibn Zayd, originaire des Judhâm de la tribu des Banû Ad-Dubayb. A Wâdî Al-Qurâ, cet esclave fut atteint d'une flèche pendant qu'il ôtait la selle de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم). Les fidèles s'écrièrent alors : "Heureux homme! Il est martyr, ô Envoyé de Dieu!"

- "Pas du tout, répondit le Prophète (صلى الله عليه وسلم). J'en jure par Celui qui tient l'âme de Muhammad en Son pouvoir, certes la pèlerine qu'il a dérobée du butin au jour de Khaybar -avant le partage- lui consumera le corps!". A ces paroles, les fidèles furent choqués. Un homme vint alors trouver le Prophète, tenant à la main un ou deux courroies de sandales. "Ô Envoyé de Dieu! Voilà, dit cet homme, ce que j'ai dérobé au jour de la prise de Khaybar".

- "C'est une courroie de feu (ou ce sont deux courroies de feu)", dit le Prophète.

Crainte qu'éprouve le Croyant de perdre les fruits de ses oeuvres

170. Anas Ibn Mâlik (que Dieu l'agrée) a dit : Après la révélation de ce verset : Ô vous qui avez cru! N'élevez pas vos voix au-dessus de la voix du Prophète,... Thâbit Ibn Qays se retira dans sa maison et dit : "Ah! Je serai au nombre des damnés!" Il s'est abstenu d'aller voir le Prophète (صلى الله عليه وسلم). Se rendant compte de son absence, l'Envoyé de Dieu demanda de ses nouvelles à Sa'd Ibn Mu'âdh, en disant : "Ô Abou 'Amr! Est-ce que Thâbit est malade?".

- "Il est mon voisin, répliqua Sa'd, et je n'ai pas entendu qu'il souffre". Sa'd se rendit aussitôt à son voisin et l'informa de ce que l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) avait dit. Thâbit s'exprima ainsi : "Ne voyez-vous pas que je suis visé par ce verset car c'est ma voix qui s'élève le plus souvent au-dessus de celle du Prophète (صلى الله عليه وسلم)? Je serai donc l'un des damnés!". Sa'd revint auprès du Prophète (صلى الله عليه وسلم) et lui fit part de ce que Thâbit avait dit. L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) dit : "Non, il sera au nombre des bienheureux du Paradis".

Le Croyant sera-t-il châtié pour ce qu'il avait commis à l'époque préislamique

171. D'après 'Abdoullâh Ibn Mas'oûd (que Dieu l'agrée), Quelques personnes s'adressèrent à l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) en disant : "Ô Envoyé de Dieu! Seronsnous punis pour ce que nous avons fait au temps de l'idolâtrie?"

- "Celui, répondit-il, qui fait le bien après sa conversion à l'Islam, n'en sera pas puni. Mais celui qui pèche (après sa conversion à l'Islam), ses fautes commises avant et après l'Islam seront toutes punies".

L'Islam, l'émigration et le Hajj annulent les péchés qui les ont précédés

174. D'après Ibn 'Abbâs (que Dieu agrée le père et le fils), Des polythéistes qui avaient commis nombre de meurtres et nombre d'adultères, vinrent trouver Muhammad (صلى الله عليه وسلم) et lui dirent : "Ce que vous nous dites et ce à quoi vous nous invitez est bien; mais veuillez nous indiquer comment racheter nos fautes". C'est alors que fut révélé ce verset : Qui n'invoquent pas d'autre dieu avec Dieu et ne tuent pas la vie que Dieu a rendue sacrée, sauf à bon droit; et qui ne commettent pas de fornication - car quiconque fait cela encourra une punition et ce verset : Ô Mes serviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment ne désespérez pas de la miséricorde de Dieu...

Jugement porté sur les oeuvres du polythéiste avant qu'il ne se convertisse à l'Islam

175. D'après Hakîm Ibn Hizâm (que Dieu l'agrée) J'ai demandé à l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) : "Que pensez-vous de certaines dévotions que j'ai pratiquées au temps du polythéisme? En serai-je récompensé?".

- "En adoptant l'Islam, répondit le Prophète, tu conserves à ton actif tout le bien que tu as fait précédemment".

Sincérité et Fidélité de la foi

178. 'Abdoullâh Ibn Mas'oûd (que Dieu l'agrée) a dit : "Quand fut révélé le verset suivant : {Ceux qui ont cru et n'ont point troublé la pureté de leur foi par quelque iniquité (association)...} les compagnons du Prophète (صلى الله عليه وسلم) en furent peinés et dirent : "Qui est celui d'entre nous qui n'a pas quelque injustice à se reprocher?". L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) leur répondit : "Il ne s'agit pas de ce que vous croyez; mais plutôt de ce à quoi avait songé Luqmân quand il disait à son fils : {Ô mon fils, ne donne pas d'associé à Dieu, car l'association (à Dieu) est vraiment une injustice énorme.}"".

Dieu laisse impunies les (mauvaises) pensées et les soucis du coeur tant qu'ils ne sont pas enracinés dans l'esprit

181. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Dieu excusera aux fidèles de ma Communauté le mal que leurs âmes leur ont inspiré, tant qu'il ne sera pas traduit ni en paroles ni en actes".

Si le Serviteur a l'intention de faire une bonne action, elle passera à son actif, et lorsqu'il a l'intention de faire une mauvaise, elle ne sera pas écrite

183. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a transmis ces propos d'après son Seigneur, l'Exalté : "Quand un de Mes adorateurs veut commettre une mauvaise action, ne l'inscrivez pas à son passif tant qu'il ne l'a pas encore accomplie; s'il l'accomplit, ajoutez à son passif une seule mauvaise action. Par contre, s'il veut faire une bonne action, et même s'il ne l'accomplit pas, ajoutez-lui à son actif une bonne action; mais s'il l'accomplit, ajoutez-lui dix bonnes actions".

187. D'après Ibn 'Abbâs (que Dieu agrée le père et le fils), le Prophète (صلى الله عليه وسلم), transmettant ces propos de son Seigneur, l'Exalté, a dit : "Dieu écrivit les bonnes et les mauvaises actions". Puis, il (صلى الله عليه وسلم) explicita ceci en disant : "Quiconque forme le dessein de faire une bonne action, même s'il ne la met pas en exécution, Dieu lui inscrira à son actif sa récompense complète; et s'il la met à exécution, Dieu -que soient exaltées Sa toute puissance et Sa gloire- lui inscrira à son actif une récompense équivalente à dix bonnes actions, qui pourrait augmenter jusqu'à équivaloir à sept cents et même plusieurs multiples oeuvres pies. Par contre, quiconque a l'intention de commettre une mauvaise action sans toutefois la mettre à exécution, Dieu lui inscrira à son actif la récompense complète d'une bonne action; et s'il la met à exécution, Dieu lui inscrira la punition d'une seule mauvaise action.

Les scrupules en matière de foi et ce qu'il faut dire en ce moment

190. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : Les gens ne cesseront pas de s'interroger mutuellement jusqu'à arriver à poser cette question : "Voilà que Dieu a créé tout l'univers; qui est donc le créateur de Dieu?". Au cas où vous heurteriez à cette question, invoquez la protection divine en disant : "J'ai foi en Dieu!".

195. D'après Anas Ibn Mâlik (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a transmis ces propos d'après Dieu, l'Exalté, qui a dit : Les hommes de ta Communauté ne cesseront de demander : "Qui a créé telle chose? Et qui a créé telle autre?" Au point qu'ils en arriveront à dire : "C'est Dieu qui a créé l'univers; mais qui donc a créé Dieu?".

Celui qui s'empare du droit d'un musulman par un serment mensonger, sera un des réprouvés de l'Enfer

197. D'après 'Abdoullâh Ibn Mas'oûd (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Celui qui, de propos délibéré, fait un serment mensonger dans le but de s'approprier le bien d'un homme musulman, trouvera Dieu irrité contre lui, le Jour où il Le rencontrera".

La preuve que la vie de celui qui s'empare injustement des biens d'autrui n'est pas inviolable. S'il est tué, il sera dans l'Enfer. Celui qui est tué en défendant ses biens est un martyr

202. 'Abdoullâh Ibn 'Amr (que Dieu l'agrée) a dit : J'ai entendu l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) dire : "Celui qui succombe en défendant son bien est un martyr".

L'Enfer sera la rétribution du gouverneur qui trompe ses sujets

203. Ma'qil Ibn Yasâr (que Dieu l'agrée) a dit : J'ai entendu le Prophète (صلى الله عليه وسلم) dire : "Tout Adorateur à qui Dieu confie de l'autorité sur les musulmans et qui meurt après les avoir trompés, Dieu le privera du Paradis".

La disparition de la Responsabilité de certains coeurs et les épreuves qu'on doit subir

206. Houdhayfa (que Dieu l'agrée) a dit : l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) nous fit deux récits que j'ai vu l'un et j'attends l'autre. Il nous dit : "L'Honnêteté (de faire le bien et d'éviter le mal) fut déposée dans le fin fond des coeurs des hommes; puis, ils connurent son existence grâce au Coran et à la Sunna". Ensuite, il nous expliqua comment cette Honnêteté disparaîtra-t-elle, en ces termes : "On enlèvera l'Honnêteté du coeur de l'homme, pendant qu'il dort de sorte qu'il n'en restera que la trace d'une petite tache. Puis, pendant qu'il est encore endormi, on lui enlèvera son reste dont il ne restera qu'une trace pareille à une ampoule -comparable à la vésicule que produit le charbon ardent quand il roule sur la jambe qui se couvre alors de pustules que tu vois renflés d'air". Il prit alors un caillou et le fit rouler sur sa jambe, puis reprit : Au lendemain, les gens se réveilleront et se livreront à leurs affaires (commerciales) et presque personne n'y appliquera l'Honnêteté; au point d'arriver à dire : "Il y a chez les Banû untel un homme digne de confiance!"; et à juger d'un homme, en disant : "Qu'il est endurant! Qu'il est aimable! Qu'il est raisonnable!"; et cependant cet homme n'aura pas dans le coeur le poids d'un grain de moutarde de foi. Il m'est venu un temps où je ne me souciais de savoir avec qui je contracte des actes de commerce : s'il est musulman, il sera retenu par l'Islam; s'il est chrétien ou juif, il sera retenu par son chef. Mais, aujourd'hui je ne fais plus de contrats qu'avec untel et untel parmi vous".

L'Islam, né "étranger", redeviendra "étranger" et se concentrera dans Médine

207. Houdhayfa (que Dieu l'agrée) a dit : Un jour que nous étions chez 'Omar (que Dieu l'agrée), il nous demanda : "Lequel parmi vous a entendu l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) parler des épreuves?". Quelques-uns répondirent : "Nous l'avons entendu".- "Il se peut, répliqua-t-il, que vous voulez dire l'épreuve de l'homme dans sa famille et son voisin". Ils répliquèrent par l'affirmatif. "Les péchés issus de ce type d'épreuves peuvent être expiées par la prière, le jeûne et l'aumône. Mais qui d'entre vous a entendu le Prophète (صلى الله عليه وسلم) parler des épreuves (nombreuses et répandues) qui s'agitent telles les ondes de la mer?". Houdhayfa poursuivit : Les hommes gardèrent le silence, tandis que je lui répondis : "Moi (l'ai entendu)".

- "Toi?; dit 'Omar, que Dieu garde ton père!". Houdhayfa dit alors : J'ai entendu l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) dire : "Les épreuves troublantes seront exposées aux coeurs (des Croyants) et les biens marqueront comme les traces que laissent les joncs de la natte sur le flanc du dormeur. Tout coeur qui en sera passionnément épris, sera marqué d'un point noir, et tout coeur qui les repoussera, sera marqué d'un point blanc. De sorte qu'à ces épreuves, deux coeurs feront face : le premier au point blanc sera comparable au rocher (inébranlable et lisse); aucune épreuve ne le nuira donc jamais aussi longtemps que dureront les cieux et la terre, tandis que l'autre au point noir deviendra presque grisâtre et sera comparable à une gargoulette renversée, incapable de distinguer le convenable du blâmable tant que ni l'un ni l'autre ne correspond à ses propres désirs".

210. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "La foi se réfugiera à Médine comme le serpent se réfugie dans son trou".

Taire sa foi en cas de crainte

213. D'après Houdhayfa (que Dieu l'agrée), Pendant que nous étions chez le Prophète (صلى الله عليه وسلم), il nous dit : "Dénombrez-moi tous ceux qui professent l'Islam". Nous répondîmes alors : "Que regrettes-tu pour nous, alors que nous comptons de six à sept cent fidèles?".

- "Vous ne savez pas! Il se peut que vous soyez éprouvés". Houdhayfa ajouta : "Et à vrai dire, nous avons passé par des épreuves troublantes au point que le fidèle ne faisait la prière qu'en sourdine".

Incitation à gagner les coeurs de foi incertaine et interdiction de juger le degré de la foi de quiconque sans preuve décisive

214. Sa'd (que Dieu l'agrée) a dit : L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) était en train de faire un partage, quand je me suis adressé à lui en disant : "Ô Envoyé de Dieu! Donne à untel, car il est Croyant".

- "Il est plutôt musulman!" répondit le Prophète (صلى الله عليه وسلم). A ma demande répétée à trois reprises, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) donna la même réponse; puis, il ajouta : "Parfois, je donne à un homme, alors que je préfère donner à un autre, dans la crainte que Dieu ne précipite celui-là dans le feu de l'Enfer". (N.B : Le Croyant sincère ne convoite rien; mais c'est surtout un néophyte dont la foi n'est pas encore stable, qui mérite l'aide matérielle pour faire graduellement croître sa foi)

Les preuves rassurent le coeur

216. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : Nous avons plus de droit qu' Abraham ('Ibrâhim) (صلى الله عليه وسلم) de douter comme il l'a fait en disant : "Seigneur! Montre-moi comment Tu ressuscites les morts", Dieu (le Très-Haut) dit : "Ne crois-tu pas encore?"

- "Si! dit Abraham ('Ibrâhim); mais que mon coeur soit rassuré..." Que Dieu fasse miséricorde à Loth parce que (dans l'adversité) il a cherché refuge auprès d'un appui solide (Dieu). Et si j'étais resté en prison aussi longtemps que Joseph (Yûsuf), j'aurais accepté (en toute hâte) la mise en liberté (Joseph avait exigé une certaine enquête pour prouver son innocence avant de quitter la prison).

Obligation à croire au de notre Prophète destiné à tout le monde, et abrogation de toutes les religions par une seule

217. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : Tous les Prophètes furent dotés des preuves (miraculeuses presque) semblables et susceptibles de rendre les gens croyants. Quant à moi, j'ai reçu la Révélation de la part de Dieu. Aussi espérai-je être suivi du plus grand nombre (de croyants) au Jour de la Résurrection.

219. D'après Abou Moûsa (que Dieu l'agrée) l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Il est trois personnes qui auront une double récompense : un homme des gens du Livre qui -ayant cru en son Prophète et survécu jusqu'à l'avènement de Muhammad - a cru sincèrement en celui-ci et l'a suivi; un esclave qui s'acquitte de ses devoirs envers Dieu et envers son maître, enfin un homme qui, possédant une esclave, la bien nourrit, lui donne une bonne éducation, puis l'affranchit et l'épouse".

Descente de Jésus, fils de Marie, appliquant la religion de notre Prophète Muhammad (صلى الله عليه وسلم)

220. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Je jure par Celui qui tient mon âme en Son pouvoir, il s'en faut de bien peu que le fils de Marie (que la paix soit sur lui) descende pour vous juger équitablement. Il brisera le crucifix, tuera les porcs, fera disparaître la capitation. Alors, la richesse débordera au point que personne n'en voudra plus recevoir".

Le temps où le repentir ne profitera pas

226. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : L'Heure n'arrivera pas avant que le soleil ne se soit levé du couchant. A ce moment-là, tous les gens auront la foi; mais, {la foi en Lui ne profitera à aucune âme qui n'avait pas cru auparavant ou qui n'avait acquis aucun mérite de sa croyance...}

228. D'après Abou Dharr (que Dieu l'agrée), Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit un jour : "Savez-vous où va le soleil (au moment du couchant)?".

- "Dieu et Son Envoyé le savent mieux", nous répliquâmes.

- "Eh bien!, reprit-il, il poursuit sa course jusqu'à atteindre son gîte sous le Trône divin; puis se prosterna et demeura ainsi jusqu'à ce qu'on lui dise : "Retourne au lieu d'où tu t'es levé". Le soleil obéit et, le jour suivant, il se leva de l'Est (comme d'habitude). Et ainsi de suite. Les hommes ne verront rien d'étrange, jusqu'au jour où on lui dira : "Lève-toi du couchant". Et lui d'obéir. Savez-vous quand cela arrivera-t-il? C'est lorsque {la foi en Lui ne profitera à aucune âme qui n'avait pas cru auparavant ou qui n'avait acquis aucun mérite de sa croyance...}

Début de la Révélation à l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم)

231. 'Aïcha, l'épouse du Prophète, (raa) a dit : La Révélation se présenta d'abord au Prophète (صلى الله عليه وسلم) sous forme de visions pieuses qu'il voyait pendant son sommeil. Toutes lui parurent avec une très vive clarté. Puis, il eut de l'inclination à la retraite. Il se retirait alors dans la caverne de Hirâ', où il se livrait à la pratique d'actes d'adoration durant des nuits consécutives, avant qu'il ne rentre chez lui pour se munir de provisions de bouche. Il revenait ensuite vers Khadîja et prenait les provisions nécessaires pour une nouvelle retraite. Cela dura jusqu'à ce que la Vérité lui fut enfin révélée dans la caverne de Hirâ'. L'archange y vint alors lui dire : "Lis!".

- "Je ne suis point de ceux qui lisent", répondit-il. Le Prophète raconta cet événement en ces termes : L'archange me saisit aussitôt, me pressa contre lui au point de me faire perdre toute force, puis me lâcha enfin en répétant : "Lis!".

- "Je ne suis point de ceux qui lisent", répliquai-je encore. Cette scène se répéta à deux autres reprises. A la troisième fois, l'archange me dit : {Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé, qui a créé l'homme d'une adhérence. Lis! Ton Seigneur est le Très Noble, qui a enseigné par la plume (le calame), a enseigné à l'homme ce qu'il ne savait pas}. Après avoir entendu ces versets, le Prophète (صلى الله عليه وسلم), tremblant et palpitant, rentra chez son épouse Khadîja et s'écria : "Enveloppez-moi! Enveloppez-moi!". On s'empressa de le couvrir jusqu'au moment où son effroi fut dissipé. Alors, s'adressant à Khadîja, il la mit au courant de ce qui s'était passé, puis il ajouta : "Ah! J'ai cru que j'en allais mourir!".

- "Au contraire, réjouis-toi!, répondit Khadîja, certes jamais Dieu ne te plongera dans l'ignominie; car tu maintiens tes liens de parenté, tu ne dis que la vérité, tu soutiens les faibles, tu donnes aux indigents, tu héberges les hôtes, et tu viens en aide aux éprouvés". Ensuite Khadîja emmena Muhammad chez Waraqa Ibn Nawfal Ibn 'Asad Ibn 'Abd Al-'Uzzâ Cet homme, qui était le cousin paternel de Khadîja, avait embrassé le christianisme aux temps antéislamiques. Il savait l'arabe par écrit, et avait traduit vers l'arabe des passages de l'Evangile autant que Dieu avait voulu. A cette époque, il était âgé et était devenu aveugle : "Ô mon cousin, lui dit Khadîja, écoute ce que va te dire le fils de ton frère".

- "Ô fils de mon frère!, répondit Waraqa Ibn Nawfal, de quoi s'agit-il?". Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) lui raconta alors ce qu'il avait vu. "C'est l'archange, dit Waraqa Ibn Nawfal, que Dieu a envoyé autrefois à Moïse (Mûsa) (صلى الله عليه وسلم). Plût à Dieu que je fusse jeune en ce moment! Ah! Comme je voudrais être encore vivant à l'époque où tes concitoyens te banniront!".

- "Ils m'exileront donc?", s'écria le Prophète (صلى الله عليه وسلم).

- "Oui, reprit Waraqa Jamais un homme n'a apporté ce que tu apportes sans être persécuté! Si je vis encore en ce jour-là, je t'aiderai de toutes mes forces".

232. D'après Jâbir Ibn 'Abdillâh Al-'Ansârî (que Dieu agrée le père et le fils), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم), ayant parlé de l'interruption de la Révélation, a dit : "Tandis que je marchais, j'entendis une voix provenant du ciel. Levant alors les yeux, j'aperçus l'Archange qui était venu me trouver à Hirâ'; il était assis sur un siège entre le ciel et la terre". Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) poursuivit : "Effrayé à sa vue, je rentrai chez moi en criant : "Enveloppez-moi! Enveloppez-moi!". Et on me revêtit d'un manteau. C'est à cette occasion que Dieu - A Lui la puissance et la gloire - révéla ces versets : {O, toi (Muhammad)! Le revêtu d'un manteau! Lève-toi et avertis. Et de ton Seigneur, célèbre la grandeur. Et tes vêtements purifie-les. Et de tout péché, écarte-toi}. - par (tout péché), on entend (les idoles). Ensuite, la Révélation se succéda d'affilée.

Voyage Nocturne de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) et prescription de la Salâ

234. Selon Anas Ibn Mâlik (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Al-Burâq" -une monture blanche, plus grande qu'un âne et plus petite qu'une mule, qui se trouvait d'un bond où son regard s'arrêtait- me fut amenée. Je la montai et fus transporté à Jérusalem. Là-bas, je l'attachai à l'anneau destiné à l'usage des Prophètes. Je pénétrai dans la mosquée où je pria deux rak'a. A ma sortie, Gabriel (que la paix soit sur lui) m'offrit deux récipients : l'un contenant du vin, l'autre du lait. Je choisis le lait; et Gabriel me déclara alors que j'avais élu la voie primordiale. Porté par lui, je m'élevai jusqu'aux régions célestes. Gabriel demanda la permission d'y accéder.

- "Qui est-ce?", demanda-t-on.

- "C'est Gabriel ", répondit-il.

- "Et qui t'accompagne?".

- "C'est Muhammad ".

- "A-t-il donc reçu la Mission?".

- "Oui".

On nous ouvrit et je vis aussitôt Adam qui me souhaita la bienvenue et invoqua (Dieu) en ma faveur. Puis, je fus porté au second ciel, Gabriel (que la paix soit sur lui) demanda qu'on nous ouvrît.

- "Qui est-ce?", demanda-t-on.

- "C'est Gabriel ", répondit-il.

- "Et qui t'accompagne?".

- "C'est Muhammad ".

- "A-t-il donc reçu la Mission?".

- "Oui".

On nous ouvrit et je vis aussitôt les deux cousins maternels : Jésus ('Isa), le fils de Marie et Jean Baptiste, fils de Zacharie (que Dieu leur accorde Ses bénédictions) qui me souhaitèrent la bienvenue et le bien. Puis, je fus porté au troisième ciel, et Gabriel demanda aussi la permission d'y pénétrer.

- "Qui est-ce?", demanda-t-on.

- "C'est Gabriel ", répondit-il.

- "Et qui t'accompagne?".

- "C'est Muhammad ".

- "A-t-il donc reçu la Mission?".

- "Oui".

On nous ouvrit et je trouvai aussitôt Joseph (Yûsuf) (صلى الله عليه وسلم) à qui a été assignée la moitié de la beauté humaine. Celui-ci me souhaita la bienvenue et le bien. Je fus ensuite porté au quatrième ciel et Gabriel (que la paix soit sur lui) demanda qu'on nous ouvrît.

- "Qui est-ce?", demanda-t-on.

- "C'est Gabriel ", répondit-il.

- "Et qui t'accompagne?".

- "C'est Muhammad ".

- "A-t-il donc reçu la Mission?".

- "Oui".

On nous ouvrit et je trouvai Anoch ('Idris) qui me souhaita la bienvenue et le bien. Dieu - à Lui la puissance et la gloire - dit à ce sujet : {Et Nous l'élevâmes à un haut rang}. Je fus alors porté au cinquième ciel et Gabriel demanda qu'on nous ouvrît.

- "Qui est-ce?", demanda-t-on.

- "C'est Gabriel ", répondit-il.

- "Et qui t'accompagne?".

- "C'est Muhammad ".

- "A-t-il donc reçu la Mission?".

- "Oui". On nous ouvrit et je trouvai Aaron (Hârûn) (صلى الله عليه وسلم) qui me souhaita la bienvenue et le bien. Je fus ensuite porté au sixième ciel et Gabriel (que la paix soit sur lui) demanda qu'on nous ouvrît.

- "Qui est-ce?", demanda-t-on.

- "C'est Gabriel ", répondit-il.

- "Et qui t'accompagne?".

- "C'est Muhammad ".

- "A-t-il donc reçu la Mission?".

- "Oui". On nous ouvrit et je trouvai Moïse (Mûsa) (صلى الله عليه وسلم) qui me souhaita la bienvenue et le bien. Je fus porté enfin au septième ciel et Gabriel (que la paix soit sur lui) demanda qu'on nous ouvrît.

- "Qui est-ce?", demanda-t-on.

- "C'est Gabriel ", répondit-il.

- "Et qui t'accompagne?".

- "C'est Muhammad ".

- "A-t-il donc reçu la Mission?".

- "Oui". On nous ouvrit et je trouvai Abraham ('Ibrâhim) (صلى الله عليه وسلم), le dos appuyé contre la Maison Peuplée dans laquelle pénètrent journellement un nouveau groupe de soixante-dix mille anges. Puis, il m'emmena vers "Sidrat al-Muntaha" (le Lotus de la limite extrême) dont les feuilles ressemblaient aux oreilles d'éléphants et les fruits étaient (grands) comme les cruches. Au moment où -par l'ordre de Dieu- le lotus fut couvert de ce qui le couvrit, il se transforma et aucun des créatures de Dieu ne pourrait décrire sa splendeur. Dieu me révéla, alors, ce qu'Il voulut, et prescrivit l'accomplissement de cinquante prières par jour. Je retournai voir Moïse (Mûsa) qui me demanda : "Qu'est-ce qu'a prescrit le Seigneur à ta Communauté?".

- "Une cinquantaine de prières", lui dis-je.

- "Retourne à ton Seigneur et demande-Lui la réduction de ce nombre, car ta Communauté ne supportera point cette prescription. Je connais bien les israélites; je les avais mis à l'épreuve et je m'étais employé à les ramener sur la bonne voie".

Le Prophète poursuivit : Je retournai à mon Seigneur et je Lui demandai de réduire le nombre des prières pour la faveur de ma Communauté. Il m'exauça en les amoindrissant de cinq prières. J'allai ensuite trouver Moïse (Mûsa) pour l'informer de la réduction des cinq prières. Toutefois, il me répéta : "Retourne à ton Seigneur et demande-Lui la réduction de ce nombre, car ta Communauté ne le supportera point". Je ne cessai alors de faire la navette entre mon Seigneur (à Lui la puissance et la gloire) et Moïse (Mûsa) (que la paix soit sur lui) pour demander plus de réduction encore jusqu'à ce que Dieu me décréta : "Ô Muhammad! Je prescris irrévocablement cinq prières jour et nuit, dont chacune équivaut à dix, cela fait alors cinquante. Quiconque a dessein de faire une bonne action et ne la faite pas, on lui inscrira une récompense à son actif; s'il l'exécute, une récompense équivalente à dix bonnes actions lui sera inscrite. Tandis que quiconque a l'intention de perpétrer une mauvaise action et qu'il ne l'accomplit pas, rien ne sera inscrit à son passif; si au contraire il l'accomplit, on lui inscrira la punition d'une seule mauvaise action". Je redescendai et arrivai auprès de Moïse (que la paix soit sur lui) pour l'informer de la chose, mais il me dit : "Retourne à ton Seigneur et demande- Lui une nouvelle réduction".

"Je suis déjà retourné plusieurs fois à mon Seigneur, jusqu'à ce que j'aie trouvé inconvenant de Lui adresser encore une fois cette demande." répondis-je à Mûsa.

238. D'après Mâlik Ibn Sa'sa'a (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : Pendant que je me trouvais auprès de la Maison sacrée (la Ka'ba) dans un état intermédiaire entre le réveil et le sommeil, j'entendis quelqu'un appeler : "L'homme se trouvant entre les deux autres!". (il y avait, selon les commentateurs, deux hommes à côté du Prophète). J'y répondis. On m'emmena et m'offrit ensuite un bassin d'or rempli de l'eau de Zamzam. On me fendit la poitrine d'ici jusque là. Un autre transmetteur, Qatâda, s'enquérit : "Et qu'a-t-il entendu par (d'ici jusque là)?".

- "Jusqu'au bas-ventre", répliqua Anas. - On m'extraira le coeur, dit le Prophète, et après l'avoir lavé avec l'eau de Zamzam, on me le remit à sa place en le bourrant de la foi et de la sagesse. Puis, me fut amenée "Al-Burâq" -une monture blanche, plus grande qu'un âne et plus petite qu'une mule, qui se trouvait d'un bond où son regard s'arrêtait-; sur laquelle on me fit monter. Puis, je m'en allai avec Gabriel, jusqu'à atteindre le ciel le plus proche où il demanda qu'on nous ouvrît.

- "Qui est-ce?", demanda-t-on.

- "C'est Gabriel ", répondit-il.

- "Et qui t'accompagne?".

- "C'est Muhammad ".

- "A-t-il donc reçu la Mission?".

- "Oui". On nous ouvrit donc en disant : "Qu'il soit donc le bienvenu! Quelle heureuse arrivée que la sienne!". J'y trouvai alors Adam (que la paix soit sur lui)". Et le Prophète se mit à relater la suite des événements (déjà mentionnés dans le hadith précédent) en disant qu'il avait rencontré au second ciel, Jésus ('Isa) et Jean-Baptiste (Yahiya) (que la paix soit sur les deux); au troisième, Joseph (Yûsuf); au quatrième, Anoch ('Idris); et au cinquième, Aaron (Hârûn) (que la bénédiction de Dieu soit sur eux tous). - Nous parvînmes enfin au sixième ciel, continua le Prophète, là je vis Moïse (Mûsa) (que la paix soit sur lui) que je saluai. Et lui de me répondre : "Que tu sois le bienvenu, frère vertueux et Prophète vertueux!". A peine l'avais-je dépassé, qu'il se mit à pleurer. "Pourquoi tu pleures?", lui demanda-t-on.

- "Ô Seigneur, répondit-il, ce jeune homme, vous l'avez envoyé après moi; et pourtant une multitude de sa Communauté iront au Paradis, tandis que ceux qui y accéderont parmi ma Communauté seront moins nombreux". Puis, nous montâmes au septième ciel où je vis Abraham ('Ibrâhim). Or, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) raconta qu'il avait vu quatre fleuves : deux apparents et deux autres sous terre. "Ô Gabriel! Quels sont donc ces fleuves?", demanda-t-il. L'Archange répondit : "Les deux fleuves souterrains sont du Paradis; quant aux deux autres, ils sont le Nil et l'Euphrate". Le Prophète poursuivit son récit : Puis, on me montra la Maison Peuplée à son endroit sur laquelle j'interrogeai Gabriel qui me dit : "C'est la Maison Peuplée où chaque jour, soixante-dix mille anges font la prière pour une seule fois dans leur vie". Ensuite, on m'apporta deux récipients : l'un contenant du vin et l'autre de lait. Je choisis celui-ci. "Vous y êtes! Que Dieu te bénis pour la faveur de ta Communauté! Tu as opté pour la voie primordiale", constata Gabriel. Aussi, il me fut prescrit d'accomplir cinquante prières par jour..." Et le Prophète relata ce qui s'était passé à ce sujet.

239. D'après Ibn 'Abbâs (que Dieu agrée le père et le fils) le Prophète (صلى الله عليه وسلم) évoquant son Voyage Nocturne, dit : "Moïse (Mûsa) était brun et de haute taille; on en dirait un homme de la tribu Chanû'a. Quant à Jésus ('Isa), il était d'un corps charnu et de taille moyenne". Le Prophète mentionna aussi Mâlik, le gardien de l'Enfer et l'Antéchrist.

241. D'après Ibn 'Abbâs (que Dieu agrée le père et le fils), comme le Prophète (صلى الله عليه وسلم) passait par la vallée d'Al-'Azraq, il demanda : "Quelle est cette vallée?". - On lui répondit : "C'est la vallée d'Al-'Azraq". Le Prophète dit alors : "Il me semble voir Moïse (Mûsa) (que la paix soit sur lui) descendre du haut du plissement en faisant la Talbiya à haute voix". Ensuite, ayant passé par le plissement de Harchâ, il demanda : "Quel est ce plissement?".

- "C'est le plissement de Harchâ ", lui répondit-on. Le Prophète dit alors : "Il me semble voir Jonas (Yûnus) fils d'Amittaï (que la paix soit sur lui), vêtu d'une tunique de laine et enfourchant une grosse chamelle rousse dont la bride est en fibre, en train de faire la Talbiya".

245. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : Lors de mon Voyage Nocturne, je rencontrai Moïse (Mûsa) (que la paix soit sur lui). C'était un homme fébrile, aux cheveux ni très lisses, ni très hérissés, dont on dirait un homme de la tribu Chanû'a. Je rencontrai aussi Jésus ('Isa); c'était un homme de taille moyenne, rougeaud tel l'homme qui vient de sortir du bain. Je vis également Abraham ('Ibrâhim) (que la paix soit sur lui), de ses descendants c'est moi qui lui ressemble le plus. Ensuite on m'offrit deux récipients : l'un contenant du vin et l'autre du lait. "Bois celui des deux que tu voudras", me dit-on. Je pris le lait et le bus. "Tu as élu la voie primordiale, ajoutat-il; si tu avais pris le vin, ta Communauté aurait été égarée".

Mention de Jésus, fils de Marie, et de l'Antéchrist

246. D'après Abdoullâh Ibn 'Omar (que Dieu agrée le père et le fils), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : Une nuit, je me suis vu (en songe) auprès de la Ka'ba où j'ai vu un homme brun, le plus beau brun que vous puissiez voir; il avait les plus beaux cheveux descendant derrière ses oreilles; ils dégouttaient encore d'eau comme s'il venait de les peigner; il était appuyé sur deux hommes ou, -suivant une variante-, soulevé sur les épaules de deux hommes et faisait ainsi le Tawâf (les tournées rituelles autour de la Maison). Je demandai qui était-il, et on me répondit : "C'est le Messie, fils de Marie". Je vis ensuite un homme boulot aux cheveux crépus; il était borgne de l'oeil droit; celui-ci ressemblait à un grain de raisin saillant. Je demandai qui était-il; et on me répondit : "C'est l'Antéchrist".

251. Selon Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : Je me vis (en songe) dans l'enceinte de la Ka'ba (le Hijr), pendant que les Qoraychites me questionnaient sur mon Voyage Nocturne. Ceux-ci m'interrogèrent alors sur des détails concernant le Temple de Jérusalem que je n'avais pas retenus; ce qui me causa une affliction qui me fut inconnue jusqu'alors. Le Prophète ajouta : "Dieu fit alors apparaître le monument à ma vue, et ainsi je pus répondre à toutes leurs questions". Je me vis ensuite parmi un groupe de Prophètes dont Moïse (Mûsa) qui faisait la prière. Puis, j'aperçus un homme de haute stature, on en aurait dit de la tribu Chanû'a, c'était, en fait, Jésus le fils de Marie (que la paix soit sur lui), faisant la prière; de tous les hommes c'est 'Urwa Ibn Mas'ûd Ath-Thaqafî qui lui ressemble le plus. Je vis ensuite Abraham ('Ibrâhim) (que la paix soit sur lui) debout, faisant la prière; c'est votre ami qui lui ressemble le plus (il faisait allusion à lui-même). L'heure de la prière étant venue, j'y présidai les Prophètes. Une fois l'ayant terminée, on me dit : "Ô Muhammad! Voilà Mâlik le gardien de l'Enfer, salue-lui". Alors que je me tournai vers lui, le voilà qui me salua le premier.

Interprétation de ces paroles de Dieu : "Il l'a pourtant vu, lors d'une autre descente". Le Prophète a-t-il vu son Seigneur la nuit de l'Ascension ?

259. Masroûq a dit : Un jour que j'étais accoudé chez 'Aïcha, elle me dit : "Ô Abou 'Aïcha! Trois choses, quiconque prétend l'une d'elles aura forgé un grand mensonge sur Dieu". Je lui dis : "Lesquelles?".

- "Quiconque prétend que Muhammad, (صلى الله عليه وسلم) a vu son Seigneur, aura forgé un grand mensonge sur Dieu".

Etant appuyé sur mes coudes, ajouta Masroûq, je me mis sur mon séant et dis : "Ô Mère des Croyants! Donnez-moi du temps (pour comprendre) et ne me pressez pas : Dieu, l'Exalté, n'at-Il pas dit : {Il l'a effectivement vu, au clair horizon, et Il l'a pourtant vu, lors d'une autre descente}.

- Parmi les gens de cette Communauté, répondit-elle, j'étais la première à poser cette question à l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) qui m'avait alors répondu : "Il s'agit de Gabriel que je n'ai vu sous sa forme originelle que deux fois : dont une fois quand je l'ai vu descendre du ciel couvrant de sa grande stature tout ce qui se trouve entre le ciel et la terre".

Puis, 'Aïcha ajouta : N'as-tu pas entendu ce verset que Dieu a révélé à Son Prophète : {Les regards ne peuvent l'atteindre, cependant qu'Il saisit tous les regards. Et il est le Doux, le Parfaitement Connaisseur}.

N'as-tu pas non plus entendu ce verset : {Il n'a pas été donné à un mortel que Dieu lui parle autrement que par révélation, ou de derrière un voile, ou qu'Il (lui) envoie un messager (Ange) qui révèle, par Sa permission, ce qu'Il (Dieu) veut. Il est Sublime et Sage.}

'Aïcha poursuivit : Quiconque présume que l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) avait caché quoi que ce soit du Livre de Dieu aurait forgé un grand mensonge sur Dieu. Dieu en effet dit : {Ô Messager, transmets ce qui t'a été descendu de la part de ton Seigneur. Si tu ne le faisais pas, alors tu n'aurais pas communiqué Son }... De plus, celui qui présume que le Prophète prévoit l'avenir, aura forgé un grand mensonge sur Dieu; Dieu (le Très-Haut) a dit : {Dis : Nul de ceux qui sont dans les cieux et sur la terre ne connaît l'Inconnaissable, à part Dieu}.

Ces dires du Prophète : "Dieu ne dort pas. Son voile est la lumière, s'Il l'enlève, la splendeur de Sa mine brûlera tout ce que Sa vision atteindra"

263. Abou Moûsa (que Dieu l'agrée) a dit : Un jour, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) se leva parmi nous et fit état de cinq choses, il dit : Dieu, l'Exalté, ne dort pas et il ne Lui convient pas de dormir. Il abaisse la Balance et l'élève. Il prend connaissance des actes nocturnes (accomplis par Ses créatures) avant que le jour ne se lève, et des actes diurnes avant que la nuit ne tombe. La lumière, ou selon Abou Bakr "le feu", est Son voile; s'Il l'ôte, la splendeur de Sa mine brûlera certes quiconque de Ses créatures qui aurait pu l'apercevoir.

Affirmation que les Croyants verront leur Seigneur le Très-Haut dans la vie future

265. D'après Abou Moûsa (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : Il y aura deux jardins dont les vases et tout ce qui y existe seront en argent, et deux autres jardins dont les vases et tout ce qui y existe seront en or. Dans le jardin d'Eden, rien ne sera interposé entre les bienheureux et la vue du Seigneur, sinon le voile de la grandeur sur Son visage.

267. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), des gens interrogèrent un jour le Prophète (صلى الله عليه وسلم) s'ils verraient le Seigneur le Jour de la Résurrection. Et le Prophète (صلى الله عليه وسلم) de répondre : "Trouvez-vous de la peine à voir la lune quand elle est pleine?".

- "Non, ô Envoyé de Dieu"

- "Trouvez-vous de la peine à voir le soleil quand aucun nuage ne le cache?".

- "Non, ô Envoyé de Dieu!". - Eh bien, reprit-il, de même vous verrez le Seigneur. Le Jour de la Résurrection, Dieu rassemblera les gens, et leur dira : "Que chacun suive ce qu'il adorait!". Ceux qui adoraient le soleil, le suivront; ceux qui adoraient la lune, la suivront; et ceux qui adoraient les taghût (toute fausse divinité), les suivront. Tout le monde s'en ira donc, sauf cette Communauté y compris ses hypocrites. Ensuite Dieu (que soient exaltées Sa toute puissance et Sa grandeur) s'incarnera à elle dans une forme qu'elle ne connaît pas et leur dira : "Je suis votre Seigneur".

- "Nous nous réfugions contre toi auprès de Dieu, diront-ils, nous resterons ici jusqu'à ce que notre Seigneur vienne, et alors nous Le reconnaîtrons". Dieu (que soient exaltées Sa toute puissance et Sa grandeur) leur viendra ensuite sous la forme qu'ils connaissent et leur dira : "Je suis votre Seigneur".

- "Certes, Tu es notre Seigneur", répondront-ils; et ils Le suivront. A ce moment-là, le Sirât (pont aussi fin qu'un fil) sera établi entre les deux extrémités de l'Enfer. Ma Communauté et moi serons les premiers à le traverser. Ce jour-là, personne ne parlera sauf les Prophètes qui imploreront Dieu en ces termes : "Ô Seigneur! Sauve-nous, sauve-nous!". En Enfer, il y aura des grappins pareils aux épines du Sa'dân (plante épineuse), avez-vous vu le Sa'dân? - Certes oui, ô Envoyé de Dieu. - Ces grappins ressembleront donc aux épines du Sa'dân mais personne -si ce n'est que Dieu- ne connaît leur grandeur. Ils saisiront les gens suivant leurs actions : les croyants y échapperont tandis que les coupables y demeureront jusqu'à l'expiation de leurs fautes. Puis, quand Dieu achèvera le jugement de Ses serviteurs, et qu'Il voudra faire sortir par Sa miséricorde et selon Sa volonté certains des réprouvés de l'Enfer, Il donnera l'ordre aux anges de faire sortir du Feu, quiconque ne Lui associait rien parmi ceux à qui Il voudra accorder Sa miséricorde parce qu'ils attestaient qu'il n'y avait d'autre divinité que Dieu. Les anges les reconnaîtront grâce aux traces de la prosternation (marquées sur leur front), car le Feu dévorera entièrement le corps du fils d'Adam, à l'exception de cette partie, parce que Dieu lui a interdit de le faire. Ils sortiront donc de l'Enfer consumés par le Feu; mais grâce à l'eau de la vie qu'on versera sur eux, ils renaîtront comme renaît le pourpier dans le limon de l'inondation. Quand Dieu achèvera de régler les comptes des hommes et qu'il ne restera qu'un seul homme, ayant la face tournée vers le Feu. Celui-ci entrera au Paradis le dernier. Il s'écriera : "Seigneur! Détourne mon visage de l'Enfer dont le souffle m'étouffe et les flammes me brûlent!". L'homme implorera Dieu autant qu'Il lui inspirera.

- "Mais, lui dira-t-Il alors, est-ce que si J'exauce ton voeu, me demanderas-tu un autre?".

- "Non, je ne Te demanderai pas autre chose", dira l'homme en faisant maintes promesses et en prenant maints engagements vis-à-vis de Dieu qui détournera alors son visage de l'Enfer. Mais quand il arrivera au seuil du Paradis et qu'il le verra, l'homme gardera le silence aussi longtemps que Dieu le voudra et finira par dire : "Seigneur! Approche-moi de la porte du Paradis".

- "N'as-tu pas pris, répliquera Dieu, l'engagement formel de ne plus jamais rien Me demander après ce que Je t'ai déjà donné. Malheur à toi, ô fils d'Adam! Combien tu es perfide!".

- "Si Seigneur", dira l'homme qui continuera à invoquer et à implorer Dieu jusqu'à ce qu'Il lui dise : "Me promets-tu de ne Me rien demander si J'exauce ton voeu?". L'homme Lui promettra et confirmera sa promesse par autant d'engagements formels que Dieu voudra. Puis, Dieu l'approchera de la porte du Paradis, qui s'ouvrira alors devant lui. Voyant les biens et les félicités qu'il renferme, il gardera d'abord le silence aussi longtemps que Dieu voudra, puis s'écriera : "Seigneur! Fais-moi entrer au Paradis".

- "N'as-tu pas pris l'engagement formel de ne Me plus rien demander. Malheur à toi, ô fils d'Adam! Combien tu es perfide!". "Ô Seigneur! Fais que je ne sois pas le plus malheureux de Tes créatures", dira l'homme qui poursuivra ses implorations jusqu'à provoquer le rire de Dieu (que soient exaltées Sa toute puissance et Sa grandeur). Dieu le fera alors entrer au Paradis et lui dira ensuite : "Demande ce que tu désire". L'homme ne cessera de demander et de formuler ses désirs, Dieu, de même, lui rappellera des voeux oubliés, jusqu'à ce que l'homme n'ait point de souhaits à exprimer et ce sera alors que Dieu lui dira : "Tout cela est à toi et autant encore".

269. D'après Abou Sa'îd Al-Khoudri (que Dieu l'agrée) : Comme des gens demandèrent au Prophète (صلى الله عليه وسلم) : "Ô Envoyé de Dieu! Verrons-nous le Seigneur au Jour de la Résurrection?". Il leur répondit : "Oui, éprouvez-vous de la peine à voir le soleil quand il est au zénith au temps clair et serein et éprouvez-vous de la peine à voir la pleine lune quand le temps est clair et serein?". -"Non, ô Envoyé de Dieu", répondirent-ils. - Eh bien, vous n'aurez pas non plus de peine à voir le Seigneur ce jour-là ainsi que vous n'en avez pas à voir l'un de ces deux astres. Ce jour-là, un héraut viendra crier : "Que chaque communauté suive ce qu'elle adorait". Ainsi ceux qui associaient une autre divinité à Dieu en vouant un culte aux fétiches ou aux pierres dressées, seront tous précipités au Feu. Il ne restera que ceux qui adoraient Dieu, pieux ou pervers soient-ils, et les restants des gens du Livre (qui ont suivi la religion non-interpolée révélée à leurs Prophètes). On dira aux juifs : "Qu'adoriez-vous?".

- "Nous adorions, répondront-ils, 'Uzayr, le fils de Dieu".

- "Vous mentez, répondra-t-on, Dieu n'a ni compagne ni enfant. Que désirez-vous?".

- "Nous avons soif, ô Seigneur. Donne-nous à boire", répondront-ils.

- "Eh bien, buvez", leur sera-t-il dit. Et alors ils seront précipités d'affilée en Enfer qui s'étendra devant eux comme un mirage. On s'adressera ensuite aux chrétiens et on leur dira : "Qu'adoriez-vous?"

- "Nous adorions, répondront-ils, le Messie, fils de Dieu".

- "Vous mentez, leur répondra-t-on, Dieu n'a ni compagne ni enfant. Que désirez-vous?".

- "Nous avons soif, ô Seigneur. Donne-nous à boire", répondront-ils. -"Eh bien buvez", leur sera-t-il dit. Et alors ils seront précipités d'affilée en Enfer qui s'étendra devant eux comme un mirage. Il en sera ainsi jusqu'à ce qu'il ne restera plus que ceux qui adoraient Dieu, pieux soient-ils ou pervers. Le Tout-Puissant s'incarnera alors à eux dans une forme inférieure à celle sous laquelle Il s'était montré à eux auparavant et leur dira : "Qu'est-ce vous attendez, alors que chaque communauté a rejoint ce qu'elle adorait". Ils répondront : "Ô Seigneur! Nous nous sommes séparés d'eux bien que nous ayons grand besoin de s'attacher à eux". Il leur dira : "Je suis votre Seigneur".

- "Nous nous réfugions contre toi auprès de Dieu. Nous n'associons rien à Dieu", répéterontils deux ou trois fois. Certains parmi eux seront tentés, et ils diront alors : "Avez-vous un signe conventionnel au moyen duquel vous pouvez Le reconnaître?".

- "Oui", répondront-il. Ils seront alors exposés à une grande horreur et tous ceux qui se prosternaient devant Dieu de bon gré seront autorisés à se prosterner tandis que ceux qui se prosternaient devant Dieu par crainte (des gens) ou par ostentation; lorsqu'ils voudront se prosterner, leur dos restera raide et ils tomberont à la renverse chaque fois qu'ils essayeront de se prosterner. Puis, ils relèveront tous la tête et verront Dieu réintégrant Sa forme qu'ils avaient vu la première fois. Il leur dira alors : "Je suis votre Seigneur". Et eux de répondre : "Oui, certes, Tu es notre Seigneur!". A ce moment, le pont sera suspendu entre les deux extrémités de l'Enfer, l'intercession sera permise et l'on entendra implorer le salut de Dieu. Ils lui demandèrent, ajoute le transmetteur : "Ô Envoyé de Dieu! Que sera-ce que ce pont?".

- "Ce sera, répondit-il, un bourbier où l'on risque de glisser, hérissé de harpons, de grappins et d'épines comme celles se trouvant à Nedjd, que l'on appelle le Sa'dân. Les Croyants passeront sur ce pont (graduellement) avec la rapidité d'un clin d'oeil, de l'éclair, du vent, des oiseaux, des chevaux rapides et des autres troupeaux. Les uns échapperont sains et saufs; d'autres échapperont tout en étant égratignés, et d'autres enfin seront précipités dans le feu de l'Enfer. Et cela durera jusqu'à ce que les Croyants soient délivrés de l'Enfer. Eh bien! Par Celui qui tient mon âme en Son pouvoir! Nul parmi vous n'imagine à quel point les Croyants (sauvés) déploieront d'énormes efforts en suppliant le Tout-Puissant à sauver les autres qui n'auraient pas pu échapper au Feu. Ils s'écrieront : "Seigneur, ce sont nos confrères, ils jeûnaient, priaient et accomplissaient le Hajj comme nous".

- "Faites sortir ceux que vous connaissez", leur dira Dieu. Leurs figures ne seront pas atteintes par le feu. Certains parmi eux seront brûlés jusqu'aux mi-jambes et d'autres jusqu'aux genoux. Les Croyants diront alors : "Ô Seigneur! Il n'y reste personne parmi ce que Tu nous as ordonné d'en faire sortir".

- "Retournez-y et faites sortir quiconque ayant au coeur le poids d'un dinar de bien", dira Dieu. Ils feront donc sortir beaucoup de damnés, puis diront : "Ô Seigneur! Il n'y reste personne parmi ce que Tu nous as ordonné d'en faire sortir".

- "Retournez-y et faites sortir quiconque ayant au coeur le poids de la moitié d'un dinar de bien", dira Dieu. Ils feront donc sortir beaucoup de damnés, puis diront : "Ô Seigneur! Il n'y reste personne parmi ce que Tu nous as ordonné d'en faire sortir".

- "Retournez-y et faites sortir quiconque ayant au coeur le poids d'un atome de bien", dira Dieu. Ils feront donc sortir beaucoup de damnés, puis diront : "Ô Seigneur! Nous n'y trouvons aucun bien". Abou Sa'îd Al-Khoudri ajoutait : "Si vous ne me croyez pas, référez-vous à ces paroles du Coran : {Certes, Dieu ne lèse (personne), fût-ce du poids d'un atome. S'il est une bonne action, Il la double, et accorde une grosse récompense de Sa part}. Dieu, l'Exalté, poursuivit le Prophète, dira alors : "Les Prophètes, les anges et les Croyants ont intercédé et c'est maintenant le tour du plus Miséricordieux des miséricordieux". Dieu prendra alors une poignée (de réprouvés) de l'Enfer, qui n'avaient point fait du bien et qui seront alors tout calcinés. Il les jettera dans un fleuve se trouvant près des entrées du Paradis et qu'on appelle le fleuve de la vie; et ils renaîtront ainsi comme renaît le grain semé dans le limon de l'inondation. Vous le voyez à côté du rocher et à côté des arbres; ce qui est exposé au soleil est vert et jaune; tandis que ce qui est dans l'ombre est blanc.

- "Vous en parlez comme un pâtre nomade, ô Envoyé de Dieu", dirent-ils.

- "Ces hommes, ajouta le Prophète, sortiront éclatants comme des perles et portant au cou des sceaux. Ils entreront au Paradis et, en les voyant, les bienheureux diront : "Ceux-là, ce sont les affranchis du Clément; Il les a fait entrer au Paradis bien qu'ils n'aient jamais fait du bien". On leur dira alors : "Entrez au Paradis, ce que vous y voyez est à vous".

- "Ô notre Seigneur! Vous nous avez donné ce que Vous n'aviez donné à nul autre aux mondes", diront-ils.

- "Je vous réserve mieux que cela", dira Dieu.

- "Ô notre Seigneur! Est-ce qu'il y a mieux encore que cela?", diront-ils.

- "Je serai satisfait de vous et ne serai jamais courroucé contre vous".

Les derniers réprouvés qui sortiront de l'Enfer

272. D'après 'Abdoullâh Ibn Mas'oûd (que Dieu l'agrée) le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : Certes, je connais bien celui qui sortira le dernier de l'Enfer et qui entrera le dernier au Paradis. C'est un homme qui sortira de l'Enfer en se traînant et Dieu (que Son nom soit béni et exalté) lui dira : "Entre au Paradis". L'homme s'y rendra et ayant l'impression que le Paradis est encombré, il retournera dire à Dieu : "Seigneur, je l'ai trouvé encombré".

- "Va, lui répétera Dieu, et entre au Paradis". L'homme s'y rendra de nouveau; et ayant toujours l'impression qu'il est encombré, il retournera dire à Dieu : "Seigneur, je l'ai trouvé encombré".

- "Va, répétera Dieu, et entre au Paradis; tu y auras ce qui équivaut aux biens temporels et dix fois plus encore ou, suivant une variante, ce qui équivaut au décuple des biens temporels".

- "Tu Te moques de moi ou, suivant une variante, Tu ris de moi Toi qui es le Souverain Maître", répliquera l'homme.

- "J'ai vu alors, ajoute 'Abdallâh, l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) rire à gorge déployée. Et on disait que cet homme occuperait le rang le plus inférieur parmi les bienheureux du Paradis".

Ceux des hôtes du Paradis qui occupent les places mineures

278. D'après Jâbir Ibn 'Abdillâh (que Dieu agrée le père et le fils) : Abou Az-Zoubayr transmit qu'on avait interrogé Jâbir Ibn 'Abdillâh au sujet du Rassemblement. Celui-ci répondit : Nous serons rassemblés le Jour de la Résurrection et nous occuperons un espace plus étendu par rapport à celui qu'occuperont les autres communautés. Celles-ci seront appelées l'une après l'autre, selon les idoles qu'elles avaient adorées. Quant à nous, Dieu viendra nous demander : "Qui attendez-vous?".

- "Nous attendons notre Seigneur", dirons-nous.

- "Je suis votre Seigneur", répliquera Dieu.

- "Montre-Toi à nous pour que nous puissions Te voir", dirent-ils. Dieu se présentera alors à eux, en riant, et leur demandera de Le suivre. Puis, Il accordera une lumière à chacun d'eux, fidèle soit-il ou hypocrite. Ils Le suivront; et traverseront alors le pont établi entre les deux extrémités de l'Enfer "As-Sirât" couvert de grappins et de grosses épines qui attraperont celui que Dieu veut. La lumière accordée aux hypocrites s'éteindra alors que les fidèles passeront sains et saufs, les premiers à traverser le Sirât auront les visages illuminés comme la pleine lune. Ils seront au nombre de soixante-dix milles et n'auront pas de compte à rendre. Ceux qui les suivront, eux, auront les visages éclatants telle l'étoile la plus brillante. Et ainsi de suite. Puis, il sera temps d'intercession, grâce à laquelle seront sauvés de l'Enfer tous ceux qui attestaient qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu, et qui avaient au coeur fût-ce le poids d'un grain d'orge. Ceux-ci seront rassemblés à la cour du Paradis; les hôtes du Paradis les aspergeront d'eau ce qui les ranimera et les fera renaître tout comme l'inondation fait renaître une graine et leurs brûlures alors disparaîtront. Ils ne cesseront d'implorer Dieu jusqu'à ce qu'ils obtiennent tout le bien du bas-monde ainsi que son décuple.

Invocation que réserve le Prophète (صلى الله عليه وسلم)

293. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Chaque Prophète a une invocation qui sera exaucée. Je tiens à garder la mienne pour s'en servir à intercéder en faveur de ma Communauté le Jour de la Résurrection".

299. D'après Anas Ibn Mâlik (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Chaque Prophète a eu une invocation exaucée en faveur de sa Communauté. Je garde la mienne pour s'en servir à intercéder en faveur de ma Communauté le Jour de la Résurrection".

Ces paroles de Dieu : "Et avertis les gens qui te sont les plus proches"

303. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), lorsque fut révélé ce verset : {Et avertis les gens qui te sont les plus proches.} l'Envoyé de Dieu appela les Qoraychites à se réunir. Allant du général au particulier, il s'adressa à eux en ces termes : "Ô Banû Ka'b Ibn Lu'ay, sauvez-vous du Feu; Ô Banû Murra Ibn Ka'b, sauvez-vous du Feu; Ô Banû 'Abd Chams, sauvez-vous du Feu; Ô Banû 'Abd Manâf, sauvez-vous du Feu; Ô Banû Hâchim, sauvez-vous du Feu; Ô Banû 'Abd Al-Muttalib, sauvez-vous du Feu; Ô Fâtima, sauve-toi du Feu. Car je ne puis rien pour vous tous auprès de Dieu sinon que le maintien de nos liens de parenté que je maintiendrai".

307. D'après Ibn 'Abbâs (que Dieu agrée le père et le fils) : Lorsque fut révélé ce verset : {Et avertis les gens qui te sont les plus proches} le Prophète (صلى الله عليه وسلم) se dirigea vers le mont As-Safâ et l'escalade, puis poussa un cri d'avertissement. Les gens se demandèrent alors qui appelait ainsi. Connaissant que c'était Muhammad, ils allèrent le retrouver.

- Hé! les Banû untel! Hé! les Banû untel! Hé! les Banû untel! Hé les Banû 'Abd Manâf! Hé! les Banû 'Abd Al-Muttalib. Quand ils s'étaient tous assemblés, le Prophète leur dit : "Eh bien! Figurez-vous que je vous annonce qu'il y a au pied de cette montagne des cavaliers qui veulent vous attaquer, me croiriez-vous?".

- "Certes oui, répondirent-ils, car, tu n'as jamais menti".

- "Eh bien! reprit-il, je vous avertis que vous êtes menacés d'un châtiment terrible".

- "Que tu périsses!, s'écria Abou Lahab, est-ce pour cela que tu nous as rassemblés?". C'est alors que fut révélé ce verset : {Que périssent les deux mains de Abou Lahab}, et en fait, il périt.

Intercession du Prophète (صلى الله عليه وسلم) en faveur de son oncle Abou Tâlib, et allégement du châtiment de ce dernier par la suite

308. Al-'Abbâs Ibn 'Abd Al-Mouttalib (que Dieu l'agrée) a dit : "J'ai demandé à l'Envoyé de Dieu : "Est-ce que vous vous êtes rendus utiles en quelque sorte à Abou Tâlib qui -de son vivant- vous favorisait et vous protégeait contre vos ennemis?".

- "Oui, répondit le Prophète, il est dans une sorte de haut-fond de Feu; or sans mon intercession, il aurait été au bas-fond de l'Enfer".

310. D'après Abou Sa'îd Al-Khoudri (que Dieu l'agrée), comme on évoqua un jour devant le Prophète (صلى الله عليه وسلم) son oncle paternel Abou Tâlib, il dit : "Peut-être qu'au Jour du Jugement Dernier mon intercession lui sera utile, en sorte qu'il sera seulement mis au haut-fond du Feu qui lui arrivera jusqu'aux chevilles et lui fera bouillir le cerveau".

Les gens qui subiront le moindre châtiment

313. An-Nu'mân Ibn Bachîr (que Dieu l'agrée) a entendu le Prophète (صلى الله عليه وسلم) dire : "Au Jour de la Résurrection, le réprouvé le plus légèrement châtié sera l'homme à qui on mettra sous la plante des pieds deux braises qui feront bouillir son cerveau".

S'allier aux fidèles et rompre avec les incrédules

316. 'Amr Ibn Al-'As (que Dieu l'agrée) rapporte qu'il a entendu le Prophète (صلى الله عليه وسلم) dire publiquement : "Certes, mes consanguins ne sont pas au nombre de mes alliés. Dieu seul est mon Protecteur et les Croyants vertueux sont mes alliés".

Troupes des musulmans qui entreront au Paradis sans compte à rendre ni châtiment à subir

317. Selon Abou Hourayra (que la paix soit sur lui), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) dit : "Soixante-dix mille de ma Communauté entreront au Paradis sans jugement". Un homme dit alors : "Ô Envoyé de Dieu! Invoque Dieu pour que je sois l'un d'eux".

- "Seigneur, s'écria le Prophète, fais qu'il soit parmi eux!". Un autre homme se leva et dit : "Ô Envoyé de Dieu! Invoque Dieu pour que je sois l'un d'eux". Mais, l'Envoyé de Dieu lui répondit : "'Oukkâcha t'a devancé".

322. D'après Abou Hâzim, Sahl Ibn Sa'd (que Dieu l'agrée) transmet que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Entreront au Paradis soixante-dix mille ou sept cent mille de ma Communauté (Abou Hâzim ne sait pas lequel des deux nombres est le plus correct) liés les uns aux autres de sorte que leur premier ne franchira pas le seuil (du Paradis) sans que le dernier aussi le franchisse. Leurs visages auront l'aspect de la lune quand elle est pleine".

323. D'après Ibn 'Abbâs (que Dieu agrée le père et le fils), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : On fit défiler devant moi les diverses communautés (religieuses). Je vis alors un Prophète passait, étant accompagné d'une petite troupe de fidèles (presque une dizaine), un autre qui passait tout en n'ayant à sa compagnie qu'un ou deux hommes, et un troisième qui passait tout seul. Ensuite, je vis une multitude de gens et je crus qu'il s'agissait de ma Communauté; mais on me dit que c'était Moïse (Mûsa) (que la paix soit sur lui) et son peuple. On me demanda ensuite de regarder une masse nombreuse qui barrait l'horizon.

- "Regarde aussi de l'autre horizon", ajouta-t-on. J'y vis également une autre masse nombreuse, c'est alors qu'on me dit : "Voici ta Communauté et il y aura en outre soixante-dix mille qui entreront au Paradis sans qu'on leur demande aucun compte et sans qu'ils subissent de châtiment". Ceci dit, le Prophète se leva et rentra chez lui. Les assistants, eux, se mirent à discuter au sujet de ceux qui entreront au Paradis sans qu'on leur demande de compte et sans qu'ils subissent de châtiment. Quelques-uns dirent alors : "Peut-être s'agit-il des compagnons du Prophète (صلى الله عليه وسلم)". D'autres dirent : "Ce sont plutôt ceux qui naissent musulmans et qui n'ont jamais associé de divinité à Dieu, etc.". Comme le Prophète (صلى الله عليه وسلم) revint et apprit le sujet de leur discussion, il dit : "Il s'agit de ceux qui ne s'exorcisent pas et ne pratiquent pas l'exorcisme, de ceux qui ne sont pas superstitieux et de ceux qui mettent toute leur confiance en leur Seigneur". 'Oukkâcha Ibn Mihsan se leva alors et dit : "Ô Envoyé de Dieu! Invoque Dieu pour que je sois l'un d'eux".

- "Tu le seras", répondit le Prophète. Un autre musulman se leva ensuite et demanda la même chose au Prophète, celui-ci lui répondit : "Tu as été devancé par 'Oukkâcha".

La Communauté musulmane constituera la moitié des hôtes du Paradis

324. D'après 'Abdoullâh Ibn Mas'oûd (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Vous contenteriez-vous d'être le quart des habitants du Paradis?". Et nous (en signe de réjouissance) de faire le takbîr (dire Dieu est Grand).

- "Vous contenteriez-vous d'être le tiers des hôtes du Paradis?". Nous fîmes de nouveau le takbîr.

- "J'espère, ajouta-t-il que vous serez la moitié des hôtes du Paradis. En effet, les musulmans ne sont au milieu des polythéistes que comme un poil blanc sur la peau d'un taureau noir ou comme un poil noir sur la peau d'un blanc taureau".

A propos de ces dires : Dieu dit à Adam : Fais sortir de l'Enfer de chaque mille, neuf cent quatre vingt dix neuf

327. D'après Abou Sa'îd (que Dieu l'agrée) l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Dieu - qu'Il soit Exalté! - appellera Adam. "Ô Dieu! Me voici répondre à Ton appel, de Toi on tient notre bonheur et entre Tes mains Tu détiens tout le bien", répondra Adam.

- "Fais sortir ceux qui sont destinés à l'Enfer", lui ordonna Dieu.

- "Et quelle est la part de l'Enfer?".

- "De chaque mille hommes neuf cent quatre-vingt-dix-neuf", lui dira-t-Il. Cela aura lieu quand l'enfant se fera des cheveux blancs (à cause de l'horreur de ce jour-là), que {toute femelle enceinte avortera de ce qu'elle portait. Et tu verras les gens ivres, alors qu'ils ne le sont pas. Mais le châtiment de Dieu est dur}". Peinés, les fidèles demandèrent : "Ô Envoyé de Dieu! Qui d'entre nous sera cet homme (le millième)?".

- "Réjouissez-vous, répondit-il, alors qu'il y en aura mille de Gog et de Magog (destiné à l'Enfer), il n'y en aura qu'un d'entre vous". Puis il ajouta : "J'en jure par Celui qui tient mon âme en Son pouvoir, j'espère que vous formerez le quart des hôtes du Paradis". Comme nous louâmes Dieu et fîmes le takbîr, il ajouta : "J'en jure par Celui qui tient mon âme en Son pouvoir, j'espère que vous formerez le tiers des hôtes du Paradis". Comme nous louâmes Dieu et fîmes le takbîr de nouveau, il reprit : "J'en jure par Celui qui tient mon âme en Son pouvoir, j'espère que vous formerez la moitié des hôtes du Paradis. Vous êtes au milieu des autres communautés comme un poil blanc sur la peau d'un taureau noir ou comme une tache blanche au paturon d'un âne".

DicoDinn - 2011/1431
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