Sahih Mouslim.

Avant-Propos - Table des matières - Classement numérique

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DIVORCE

Interdiction du divorce d'une femme qui a ses menstrues, sinon le divorce est valable mais on ordonne à l'homme de la reprendre

2675. Ibn 'Omar (que Dieu agrée le père et le fils) rapporte avoir répudié sa femme pendant qu'elle était indisposée, du temps de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم). Son père, 'Omar Ibn Al-Khattâb, ayant questionné le Prophète (صلى الله عليه وسلم) à ce sujet, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) répondit : "Ordonne-lui de révoquer ce divorce et de la garder jusqu'à ce qu'elle termine ses menstrues, puis qu'elle les ait de nouveau, puis qu'elle les termine encore une fois. Et alors, qu'il la garde s'il le veut, ou qu'il la répudie s'il le veut, mais que ce soit avant de la toucher. Tel est le délai de viduité que Dieu, l'Exalté, a imposé pour que le mari puisse répudier sa femme".

Comment expier le fait d'avoir dit à sa femme : "Tu m'es défendue" sans toutefois l'avoir répudiée

2692. D'après Ibn 'Abbâs (que Dieu agrée le père et le fils), Le fait de déclarer que sa femme lui est illicite, peut être expié. Puis, Ibn 'Abbâs récita ce verset : En effet, vous avez dans le Messager de Dieu un excellent modèle (à suivre), ...

2694. D'après 'Aïcha (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) avait l'habitude de rester longtemps chez Zaynab bint Jahch et de boire du miel. Hafsa et moi, dit 'Aïcha, nous nous entendîmes de dire au Prophète (صلى الله عليه وسلم) quand il viendra chez l'une de nous deux : "je trouve que tu sens le Maghâfîr (Plante mucilagineuse à saveur agréable, mais malodorante). Est-ce que tu as mangé du Maghâfîr?". Quand il pénétra chez l'une d'elles, elle lui dit cela. Et lui de répondre : "Non, mais j'ai bu du miel chez Zaynab bint Jahch et je ne le boirai plus". Les suivants versets furent alors révélés : de Pourquoi, en cherchant l'agrément de tes femmes, t'interdis-tu ce que Dieu t'a rendu licite?... jusqu'à Si vous vous repentez à Dieu... au sujet de 'Aïcha et de Hafsa, et Lorsque le Prophète confia un secret à l'une de ses épouses... au sujet de cette parole : "mais j'ai bu du miel".

Donner le choix à la femme de rester ou de partir n'est pas une répudiation

2696. D'après 'Aïcha (que Dieu l'agrée), Quand l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) reçut de Dieu l'ordre d'offrir à ses femmes de choisir (entre leur union avec lui ou bien les biens de ce monde au lieu de ceux de la vie future), il vint me trouver la première et me dit : "Je vais t'entretenir d'une affaire, mais ne te hâte pas de me répondre tant que tu n'auras pas consulté tes parents". Or il savait bien que ni mon père, ni ma mère ne m'engageraient à me séparer de lui. Puis, il poursuivit : "Dieu, l'Exalté a dit : Ô Prophète! Dis à tes épouses : Si c'est la vie présente que vous désirez et sa parure, alors venez! Je vous donnerez (les moyens) d'en jouir et vous libérerez (par un divorce sans préjudice). Mais si c'est Dieu que vous voulez et Son Messager ainsi que la demeure dernière, Dieu a préparé pour les bienfaisantes parmi vous une énorme récompense". - "A quoi bon, lui répondis-je, consulter mon père et ma mère, puisque c'est Dieu, Son Envoyé et la demeure dernière que je désire?" Les autres épouses du Prophète (صلى الله عليه وسلم) firent de même.

2697. 'Aïcha (que Dieu l'agrée) a dit : L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) demandait notre assentiment au jour fixé pour chacune de nous, depuis la révélation de ce verset : Tu fais attendre qui tu veux d'entre elles et tu héberges chez toi qui tu veux... - "Et toi, lui demanda Mu'âdha, que répondais-tu à l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) quand il te demandait la permission d'aller passer la nuit chez l'une de ses autres femmes?" - "Je lui disais, répliqua-t-elle, si cela dépend de moi, je ne donnerai la prédilection à aucune sur moi".

2698. 'Aïcha (que Dieu l'agrée) a dit : "L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) nous proposa le choix (du divorce). Mais, nous n'avons pas considéré cela comme une répudiation".

Serment fait de ne plus s'approcher des femmes et de leur donner le choix, et ces paroles divines; {Mais si vous vous soutenez l'une l'autre contre le Prophète...}

2704. 'Omar Ibn Al-Khattâb (que Dieu l'agrée) a dit : Lorsque le Prophète (صلى الله عليه وسلم) eut décidé de se priver de ses femmes pour quelque temps, j'entrai à la mosquée et trouvai les gens tout pensifs et inquiets (les yeux fixés par terre en frappant le sol de coups de pierres). Ils disaient : "L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a répudié ses femmes!" Ceci se passait avant la révélation du verset imposant le port du voile. Je me dis alors : "Je dois absolument savoir aujourd'hui la raison de cela". poursuivit : J'entrai chez 'Aïcha et lui dis : "Ô fille de Abou Bakr! Oses-tu nuire à l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم)?" Elle répondit : "Pourquoi te mêles-tu de mes affaires, ô Ibn Al-Khattâb? Occupe-toi plutôt de ta fille (Hafsa)! (également épouse du Prophète)" Je me rendis chez Hafsa bint et lui dis : "Ô Hafsa! Comment oses-tu nuire à l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم)? Par Dieu, je sais que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) ne t'aime pas et sans moi, il t'aurait répudiée". Et Hafsa de se mettre à pleurer. Je lui demandai : "Où est l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم)?" - "Il est dans son belvédère". Je me rendis chez lui et trouvai Rabâh, le domestique de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) assis sur le seuil du belvédère, pendant ses pieds sur un tronc d'arbre creux dont l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) se sert pour accéder ou descendre de son belvédère. Je l'appelai : "Ô Rabâh! Demande-moi l'autorisation d'entrer chez l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم)!" Le serviteur regarda tantôt à moi tantôt au belvédère sans dire un mot. Je réitérai ma demande "Ô Rabâh! Demande-moi l'autorisation d'entrer chez l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم)!" et comme je ne reçus aucune réponse, je m'écriai pour la troisième fois : "Ô Rabâh! Demande-moi l'autorisation d'entrer chez l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم), je crois que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) pense que je suis venu pour lui parler au sujet de Hafsa. Par Dieu, s'il m'ordonne de couper le cou à Hafsa, je le ferais". Je haussai la voix, et alors il me fit signe de monter. J'entrai chez l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) et le trouvai étendu sur une natte. Je m'assis et lui de se couvrir de son ‘izâr qu'il portait seulement. Je vis alors les traces de la natte dessinées sur son flanc. Je regardai dans la chambre de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) et ne trouvai qu'une poignée d'orge et une autre d'acacia blond (servant au tannage), ainsi qu'une peau suspendue qui n'a pas encore été tannée. A cette scène, je ne puis pas retenir mes larmes. "Pourquoi pleures-tu, ô Ibn Al-Khattâb?", demanda le Prophète. Je répondis : "Ô Prophète de Dieu! Et comment ne pas pleurer en voyant les traces qu'a laissée la natte sur ton flanc et ce belvédère qui ne contient presque rien. Comment ne pas pleurer en comparant ta situation - toi l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) et Son élite, dans ta petite chambre - à celle de César ou Cosroès qui jouissent des fruits et des ruisseaux?" - "Ô Ibn Al-Khattâb, répliqua le Prophète, ne consens-tu pas que nous aurons la vie future et qu'ils ont ce bas monde?" - "Si," dis-je. Lorsque je pénétrai chez lui, poursuivit je pus remarquer les signes du mécontentement sur son visage et je lui dis : "Ô Envoyé de Dieu! Pourquoi éprouves-tu trop de peine au sujet des femmes? Si tu les avais répudiées, Dieu est avec toi ainsi que Ses anges, Gabriel, Mikâ'îl, ainsi que moi, Abou Bakr et tous les Croyants". Jamais auparavant - Dieu merci - je n'ai eu, en parlant, un tel désir de recevoir une confirmation divine pour mes propos. Plus tard, le verset du libre arbitrage fut révélé : S'il vous répudie, il se peut que son Seigneur lui donne en échange des épouses meilleures que vous... et : Mais si vous vous soutenez l'une l'autre ('Aïcha et Hafsa) contre le Prophète, alors ses alliés seront Dieu, Gabriel et les vertueux d'entre les Croyants et les anges sont par surcroît (son) soutien. 'Aïcha bint Abou Bakr et Hafsa soutenaient l'une l'autre contre les autres épouses du Prophète (صلى الله عليه وسلم). Je lui dis : "Ô Envoyé de Dieu! Les as-tu répudiées?" - "Non", me répondit-il. "Ô Envoyé de Dieu, poursuivis-je, je suis entré dans la mosquée et j'ai trouvé les musulmans anxieux, pensifs, disant : 'L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a répudié ses femmes!'. Puis-je descendre leur annoncer que tu ne les as pas répudiées?". Il me répondit : "Oui, si tu veux". Je ne cessai de m'entretenir avec lui jusqu'à ce que j'ai vu disparaître les traces de la colère de son visage, il a même souri et ri. L'Envoyé de Dieu avait la plus belle bouche. Puis, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) descendit et je descendis à mon tour, en me collant au tronc, tandis que lui, il descendit si aisément sans le toucher comme s'il marchait sur la terre. Je lui dis : "Ô Envoyé de Dieu! Mais tu n'avais passé que vingt-neuf jours dans ton belvédère!" (le Prophète avait décidé de se retirer pour un mois) Il répondit : "Le mois parfois est de vingt-neuf jours!" Alors, je me tins sur la porte de la mosquée et je m'écriai à voix haute : "L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) n'a pas répudié ses femmes!" A cette occasion, Dieu révéla ce verset : Quand leur parvint une nouvelle rassurante ou alarmante, ils la diffusent. S'ils la rapportaient au Messager et aux détenteurs du commandement parmi eux, ceux d'entre eux qui cherchent à être éclairés, auraient appris (la vérité de la bouche du Prophète et des détenteurs du commandement)... Dans cette affaire, poursuivit j'étais celui qui eut appris la vérité (parmi ceux qui cherchent à être éclairés) et Dieu a révélé le verset du libre arbitrage.

Achèvement de la période de viduité d'une veuve ou d'une divorcée après l'accouchement

2728. 'Umar Ibn 'Abdoullâh écrivit à 'Abdoullâh Ibn 'Utba, l'informant que Subay'a lui avait raconté qu'elle était mariée à Sa'd ibn Khawla des Banû 'Amir Ibn Lu'ayy, un de ceux qui avaient assisté à la journée de Badr. Sa'd mourut pendant le Hajj d'adieu, la laissant enceinte. Peu de temps après la mort de son mari, Subay'a accoucha. Quand elle fut relevée de ses couches, elle se para dans l'intention de se remarier. Mais, un homme des Banû 'Abd Ad-Dâr, Abou As-Sanâbil Ibn Ba'kak, vint alors la trouver et lui dit : "Pourquoi cette parure? As-tu donc le désir de te marier? Par Dieu! Tu ne seras pas mariable avant l'écoulement de quatre mois et dix jours". Ayant entendu ces propos, Subay'a poursuivit, le soir, je mis mes vêtements de sortie et me rendis chez l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم), que j'interrogeai sur ce point (de droit). Il m'informa que j'étais mariable du jour où j'avais accouché et me dit de me marier si je veux".

2729. D'après Oum Salama, Subay'a Al-'Aslamiyya accoucha quelques jours après la mort de son mari. Ayant consulté l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) à ce sujet, il lui recommanda de se marier.

Obligation de rester en deuil de son mari pendant la période de viduité et interdiction de porter le deuil plus de trois jours

2730. D'après 'Umm Habîba, la femme du Prophète (que Dieu l'agrée), Zaynab bint 'Abî Salama a rapporté ce qui suit : Je me rendis chez 'Umm Habîba, la femme du Prophète, quand elle avait perdu son père, Abou Soufyân. 'Umm Habîba demanda qu'on lui apportât un parfum de couleur jaune, "Khalûq" ou autre, puis elle en oignit une de ses suivantes. Ensuite, elle passa ses mains sur ses joues et dit : "Par Dieu! Je n'ai pas besoin de me parfumer, mais j'ai entendu l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) dire sur le minbar qu'une femme qui croit en Dieu et au Jour Dernier ne devait pas prendre le deuil plus de trois jours, à moins qu'il ne s'agît de son mari, dans ce cas, le deuil est de quatre mois et de dix jours".

2731. D'après Zaynab bint Jahch (que Dieu l'agrée) : Zaynab bint 'Abî Salama a dit : Je me rendis chez Zaynab bint Jahch après la mort de son frère. Elle demanda un parfum, s'en oignit et dit : "Par Dieu! Je n'ai pas besoin de me parfumer, mais j'ai entendu l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) déclarer en chaire qu' une femme qui croit en Dieu et au Jour Dernier ne devait pas prendre le deuil plus de trois jours, à moins qu'il ne s'agît de son mari et dans ce cas, le deuil est de quatre mois et de dix jours".

2732. D'après Oum Salama (que Dieu l'agrée), une femme vint dire à l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) : "Ô Envoyé de Dieu, ma fille vient de perdre son mari et elle souffre des yeux. Peut-elle les enduire de koheul?" - "Non", répondit l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم), à deux ou trois reprises, pour insister sur son refus. Puis, il ajouta : "La durée du deuil est de quatre mois et de dix jours. Avant l'Islam, vous femmes, vous lanciez du crottin à la fin de l'année". (acte de l'époque antéislamique par lequel la femme annonçait la fin de son deuil)

2739. D'après 'Umm 'Atiyya (que Dieu l'agrée), Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a déclaré qu' il n'était pas permis à la femme de porter le deuil plus de trois jours, sauf pour son mari; dans ce cas, le deuil est de quatre mois et de dix jours. Il ne lui est pas permis non plus de se vêtir des vêtements teints, à moins qu'ils ne fussent en étoffes dites 'asb; d'enduire ses yeux de koheul ou de se parfumer, sauf d'un petit peu de qust ou de 'azfâr, après la cessation de ses menstrues.

DicoDinn - 2011/1431
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