1625. D'après Abou Sa'îd Al-Khoudri (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Point d'aumône légale à prélever sur un montant inférieur à cinq "wasq" (mesure équivalent à 60 sâ' de dattes ou autre), ni à cinq "zawd" (troupe de 3 à 10 chameaux), ni à cinq onces (quarante dirhams d'argent).
1631. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Le musulman ne doit pas verser une aumône légale, ni pour son cheval, ni pour son esclave".
1634. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), L'Envoyé de Dieu chargea de collecter l'aumône légale. On dit : "Ibn Jamîl, Khâlid Ibn Al-Walîd et Al-'Abbâs, l'oncle de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) se sont abstenus de s'en acquitter". L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) dit alors : "Qu'a-t-il Ibn Jamîl à méconnaître la grâce providentielle après que Dieu l'avait enrichi. Mais Khâlid! Vous ne faites qu'opprimer Khâlid! Il a fait de ses boucliers et de ses équipements militaires un legs pour l'amour de Dieu. Quant à Al-'Abbâs, je paye l'aumône à sa place et une fois autant". Puis s'adressant à "Ô Ne t'es-tu pas aperçu que l'oncle de l'homme est comme son père?".
1635. D'après Ibn 'Omar (que Dieu agrée le père et le fils), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) fixa l'aumône légale de la rupture du jeûne (Zakâ al-fitr) à un sâ' (un quart de litre de grain) de dattes ou un sâ' d'orge imposable à chaque personne libre ou esclave, homme ou femme.
1640. Abou Sa'îd Al-Khoudri (que Dieu l'agrée) a dit : Nous versions comme aumône légale de la rupture du jeûne (Zakâ al-fitr), un sâ' (un quart de litre de grain) de froment, d'orge, de dattes, de fromage blanc ('aqit) ou de raisins secs.
1645. D'après Ibn 'Omar (que Dieu agrée le père et le fils), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) ordonna de s'acquitter de l'aumône légale de la rupture du jeûne (Zakâ al-fitr) avant que les fidèles ne se rendissent à la prière (de fête).
1647. Selon Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Nul homme qui thésaurise de l'or ou de l'argent sans en payer l'aumône légale, au Jour de la Résurrection, des plaques métalliques portées à incandescence dans le feu de la Géhenne lui seront appliquées sur le flanc, le front et le dos. Dès qu'elles se refroidissent, elles seront à nouveau portées à incandescence, et lui seront appliquées durant un jour de cinquante mille ans, jusqu'à ce que les comptes des hommes soient réglés. Il verra alors la destinée qui lui a été réservé : le Paradis ou bien l'Enfer". On demanda : "Ô Envoyé de Dieu! Si les biens étaient des chameaux?" Il répondit : "La même chose pour le possesseur des chameaux qui n'en paye pas l'aumône légale qui consiste à distribuer un peu de leurs laits le jour où il les mène à l'abreuvoir. Au Jour de la Résurrection, il sera jeté à terre et on amènera tous ses chameaux sans même qu'un chamelon ne manque. Ceux-ci le piétineront avec leurs sabots et le mordront. Ils le fouleront dans un va-et-vient continuel et cela durera un jour de cinquante mille ans, jusqu'à ce que les comptes des Serviteurs soient réglés. Il verra alors la destinée qui lui a été réservé : le Paradis ou bien l'Enfer". On demanda ensuite : "Qu'en est donc du sort du possesseur des vaches et des moutons?" L'Envoyé de Dieu répondit : "La même chose pour le possesseur des vaches et des moutons qui n'en paye pas l'aumône légale. Au Jour de la Résurrection, il sera jeté à terre et on amènera tout son bétail sans exception. Aucun d'eux n'aura ni des cornes courbées, ni sera décornu, ni aura l'oreille fendue! Ces animaux l'attaqueront avec leurs cornes et le fouleront aux pieds dans un va-et-vient continuel et cela durera un jour de cinquante mille ans, jusqu'à ce que les comptes des Serviteurs soient réglés.
Il verra alors la destinée qui lui a été réservé : le Paradis ou bien l'Enfer". On demanda de nouveau : "Qu'en est-il du possesseur des chevaux, ô Envoyé de Dieu?" Il répondit : "Les chevaux sont de trois catégories : ils représentent un péché pour un homme, un rempart pour un autre et une récompense pour un troisième. Le cheval est un péché pour son propriétaire, quand celui-ci le destine par vanité et ostentation pour s'attaquer aux musulmans. Le cheval est un rempart à son propriétaire, quand celui-ci le destine à servir dans le chemin de Dieu, sans négliger d'en payer le dû de Dieu soit en donnant à un combattant (pour la cause de Dieu) le droit de s'en servir, soit en versant l'aumône légale. Le cheval est une récompense pour son propriétaire, lorsque celui-ci le consacre aux musulmans pour s'en servir dans la cause de Dieu en l'attachant au sein d'une prairie ou d'un jardin, autant que le cheval mange de ce pâturage, autant que l'homme amasse de bonnes actions, le montant de celles-ci augmentera même suivant la quantité des crottins et des urines de l'animal. Même si ces chevaux se détacheront de leurs longs licous et courront à une longue allure une colline ou plus, Dieu inscrira à leur propriétaire de bonnes actions équivalentes au nombre de leurs traces et de leurs crottins. Et quand leur propriétaire passera par un fleuve, et que ces chevaux s'y abreuveront, même s'il n'avait pas l'intention de les abreuver, Dieu lui inscrira de bonnes actions équivalant à la quantité de l'eau bue". On demanda enfin : "Ô Envoyé de Dieu! Qu'en est-il des ânes?" Il répondit : "Dieu ne m'a rien révélé à leur sujet sauf ce verset exceptionnel et exhaustif : Quiconque fait un bien fût-ce du poids d'un atome, le verra, et quiconque fait un mal fût-ce du poids d'un atome, le verra".
1653. Selon Abou Hourayra (que Dieu l'agrée) le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Je ne serai pas heureux si je possède de l'or autant que la montagne de 'Uhud et qu'à la troisième nuit, j'en ai encore un dinar, sauf au cas où celui-ci aurait été conservé pour que je m'acquitte d'une dette".
1656. D'après Abou Dharr (que Dieu l'agrée) : Al-'Ahnaf Ibn Qays a dit : Je gagnai Médine et alors que j'étais assis parmi un groupe de Qoraychites, arriva un homme grossier de traits, d'aspect et de vêtements. Il s'adressa à eux en disant : "Annonce aux thésauriseurs (des biens et des fortunes qui ne s'acquittent pas de l'aumône légale) qu'on fera rougir dans le feu de la Géhenne pour les punir des pierres qu'on appliquera sur le mamelon de chacun d'eux, qu'on laissera là jusqu'à ce qu'elle pénètre la clavicule de son épaule; et qu'on posera ensuite sur sa clavicule jusqu'à ce qu'elle pénètre son mamelon; ce qui le fera trembler". Ceci dit, les gens inclinèrent leur tête sans souffler mot. Quant à l'homme, il s'en alla et moi, de le suivre. Il s'installa auprès d'un pilier. Je lui dis : "Je crois que ces gens ont pris en horreur ce que tu leur avais dit". - "Ceux-ci ne comprennent rien. Mon ami, Abou Al-Qâsim (صلى الله عليه وسلم) m'appela un jour et me dit : "Vois-tu le mont 'Uhud ?". Alors, je regardai le soleil (pour savoir l'heure), car je pensai qu'il (صلى الله عليه وسلم) voulait me charger de quelque mission, et je répondis : "Oui, je le vois". - "Ah! reprit-il, je ne serais pas heureux de posséder une quantité d'or égale à la montagne de 'Uhud, sinon que pour la dépenser toute en aumône et n'en conserver que trois dinars. Et voilà que ces gens-là, ajouta Abou Dharr, s'acharnent à amasser les biens de l'ici-bas sans penser". Je lui dis alors : "Pourquoi ne demandes-tu pas de l'argent à tes coreligionnaires Qoraychites?". - "Non, par Dieu! Je ne leur demanderai jamais des biens temporels ni ne leur expliquerai leur religion jusqu'à ce que j'aille rejoindre Dieu et Son Envoyé".
1658. Selon Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Dieu, l'Exalté et le Très-Haut, a dit : "Ô fils d' Adam, dépense (en aumônes) et Je te compenserai". Puis il poursuivit : "La main de Dieu est pleine de dons et de bénédictions à déborder, - selon Ibn Numayr -, aucune dépense, durât-elle nuit et jour, ne saurait l'épuiser".
1663. Selon Jâbir (que Dieu l'agrée) : Un homme de la tribu 'Udhra a promis l'affranchissement à son esclave après sa mort. Ceci parvint à la connaissance de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) qui demanda à l'homme : "Possèdes-tu d'autre bien?" - "Non", répondit l'homme - "Qui désire l'acheter?", dit le Prophète (صلى الله عليه وسلم) en s'adressant aux fidèles. Na'îm Ibn 'Abdoullâh Al-'Adawî l'acheta à huit cent dirhams. Il apporta la somme à l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) qui l'avait remise à l'homme en lui disant : "Commence par faire la charité à toi-même, s'il en reste quelque chose, dépense-la au profit de ta famille, s'il en reste encore, dépense-la au profit de tes proches, enfin s'il en reste encore, dépense-la par-ci et par-là". Il voulut dire : "Aux besogneux qui t'entourent de droite et de gauche".
1664. Anas Ibn Mâlik (que Dieu l'agrée) a dit : "Abou Talha était le plus riche de tous les 'Ansâr de Médine. De tous ses biens, celui auquel il tenait le plus était une palmeraie (Bayrahâ) qui se trouvait en face de la mosquée. L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) y pénétrait souvent pour boire de son eau douce. Anas, ajoute : A la révélation du verset suivant : Vous n'atteindrez la (vraie) piété que si vous faites largesse de ce que vous chérissez. Abou Talha alla trouver l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) et lui dit : "Ô Envoyé de Dieu, Dieu a dit dans le Coran : Vous n'atteindrez la (vraie) pitié que si vous faites largesse de ce que vous chérissez. Or, de tous mes biens, celui auquel je tiens le plus c'est Bayrahâ; j'en fais aumône pour la face de Dieu; espérant qu'elle me sera comptée comme bonne oeuvre et ajoutée à mon compte auprès de Lui. Ô Envoyé de Dieu, dispose-toi de cette palmeraie comme bon te semble". - "Comme c'est merveilleux!, répondit l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم), c'est un bien fructueux! C'est un bien fructueux! J'ai bien entendu ce que tu avais dit, mais je te suggère d'en faire aumône au profit de tes proches". Et Abou Talha de la partager entre ses proches parents et ses cousins paternels.
1666. Maymûna bint Al-Hârith (que Dieu l'agrée) a transmis qu' elle avait affranchi une femme esclave au temps du Prophète (صلى الله عليه وسلم). Comme elle lui raconta ce qu'elle avait fait, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) lui dit : "Eh bien! Si tu en avais fait don à tes oncles maternels, cela t'aurait valu une meilleure récompense".
1667. Selon Zaynab (que Dieu l'agrée) : L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit, en s'adressant aux femmes : "Femmes! Faites l'aumône, même avec vos bijoux". Je retournai chez moi et je dis à -mon mari- : "Tu es un homme pauvre et l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) vient de nous ordonner de faire l'aumône. Va lui demander s'il m'est possible de te faire la charité; sinon je la donnerai à quelqu'un d'autre". Il me répondit : "Il vaut mieux que tu ailles toi-même lui demander cela". Zaynab poursuivit : Je me rendis chez l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) et je trouvai à sa porte une femme des 'Ansâr qui était venu pour la même raison. L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) avait un aspect majestueux et impressionnant. Ce fut Bilâl qui nous reçut et nous lui dîmes : "Rends-toi chez l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) et informe-le qu'il y a deux femmes à sa porte et qu'elles voudraient savoir s'il leur était permis de donner l'aumône à leurs maris et aux orphelins qui sont à leurs charges, et ne lui communique pas surtout notre identité". Bilâl entra chez l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) et lui fit part de notre question. Il l'interrogea : "Qui sont-elles?" - "Une femme des 'Ansâr, lui répondit-il, et Zaynab". - "Laquelle des Zaynab?", demanda-t-il. - "La femme de L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) lui dit : "Elles auront ainsi deux récompenses : celle d'entretenir le lien familial, et celle de faire l'aumône".
1668. Oum Salama (que Dieu l'agrée) a transmis qu' elle avait demandé à l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) : "Ô Envoyé de Dieu! Serai-je récompensée si je dépense pour les fils de Abou Salama qui sont mes enfants, bien que ce n'ait pas de mon devoir de le faire?!". Il lui répondit : "Autant que tu dépenses pour eux, autant que tu seras récompensée".
1669. Selon Abou Mas'ûd Al-Badrî (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Tout argent que le musulman dépense pour l'entretien de sa famille, en ne visant rien d'autre que la rétribution de Dieu, lui sera compté pour aumône".
1670. Selon Asma (que Dieu l'agrée) : Je demandai à l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) : "Ô Envoyé de Dieu! Ma mère (qui était polythéiste) vint me trouver dans le désir de rétablir nos liens familiaux. Devrais-je lui afficher de la piété filiale?". Il me répondit : "Certes oui".
1672. D'après 'Aïcha (que Dieu l'agrée), un homme vint demander au Prophète (صلى الله عليه وسلم) : "Ma mère fut victime d'une mort subite et elle n'eut pas le temps de tester. Je crois que si elle avait eu le temps, elle aurait dû faire l'aumône. Est-ce que si je fais l'aumône en son nom, sera-t-elle récompensée?"
- "Oui", répondit le Prophète.
1676. D'après Abou Moûsa (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Tout musulman est tenu de faire l'aumône".
- "Mais, objecta-t-on, et s'il ne trouve pas (d'argent) pour la faire?".
- "Qu'il travaille de ses mains, répondit le Prophète, pour gagner sa vie et faire l'aumône".
- "Mais s'il ne le peut pas?".
- "Qu'il prête une main secourable à un besogneux victime d'une affliction".
- "Et s'il ne le peut pas non plus?".
- "Alors qu'il préconise le bien".
- "Qu'en est-il s'il ne le fait pas?".
- "Qu'il s'abstienne de faire le mal, ce qui lui sera compté pour aumône".
1677. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Chaque jour, à chaque lever du soleil, l'homme doit faire d'aumônes équivalant aux articulations de son corps. Juger équitablement entre deux personnes est une aumône; aider un homme à enfourcher sa monture ou à la charger de ses bagages est une aumône; la bonne parole est une aumône; tout pas fait pour aller à la prière est une aumône; écarter quelque objet nuisible du chemin est une aumône".
1678. Selon Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : Au matin de chaque jour, deux anges descendent du ciel. L'un dit : "Ô Seigneur! Compense celui qui fait l'aumône". - "Ô Seigneur! Inflige une perte à celui qui s'abstient de faire l'aumône", dit l'autre.
1679. Selon Hâritha Ibn Wahb (que Dieu l'agrée), j'ai entendu le Prophète (صلى الله عليه وسلم) dire : Faites l'aumône (maintenant), car un temps viendra où l'homme, voulant faire une charité, se verra repousser, par celui qui est sensée en avoir besoin, en ces termes : "Si tu me l'avais offerte hier, je l'aurais acceptée, mais aujourd'hui je n'en ai nullement besoin. Ainsi l'homme de charité ne trouvera-t-il personne de besogneux".
1680. D'après Abou Moûsa (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Il sera un temps où l'homme, voulant faire une aumône en or, ne trouvera personne qui veuille l'accepter. On verra alors l'homme suivi de quarante femmes qui se réfugieront auprès de lui; ce que les hommes seront très peu nombreux par rapport aux femmes".
1681. Selon Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "l'Heure Suprême n'aura pas lieu avant que l'argent ne soit abondant et débordant, que l'homme, voulant s'acquitter de l'aumône légale, ne trouve personne pour l'accepter; et que le territoire des Arabes ne se transforme en vergers où coulent les rivières".
1684. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Toute aumône faite d'un argent licite -et Dieu n'accepte que le licite-, tombera dans la main droite du Miséricordieux. Même si elle était une datte, celle-ci augmenterait au creux de la main du Miséricordieux jusqu'à ce qu'elle devienne plus grande encore qu'une montagne, tel qu'un poulain ou un chamelon ne grandissent".
1687. 'Adyy Ibn Hâtim (que Dieu l'agrée) a dit : J'ai entendu le Prophète (صلى الله عليه وسلم) prononcer ces mots : "Evitez l'Enfer autant qu'il vous soit possible, fût-ce en faisant l'aumône avec une demi-datte".
1692. Abou Mas'ûd (que Dieu l'agrée) a dit : Lorsque l'aumône nous fut prescris, nous faisions métier de portefaix (pour gagner de quoi la faire). Alors Abou 'Aqîl fit aumône d'un demi sâ' (mesure des grains chez les Médinois, équivalent à huit poignées), alors qu'une autre personne vint faire une aumône plus grande que lui. - "Dieu, dirent les hypocrites, se passera certes de l'aumône du premier. Quant au second, il ne l'a faite que par ostentation". Tel fut l'occasion de la révélation de ce verset : Ceux-là qui dirigent leurs calomnies contre les Croyants qui font des aumônes volontaires et contre ceux qui ne trouvent que leurs faibles moyens (à offrir)...
1693. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Sera largement récompensé, quiconque prête à une famille une chamelle bonne laitière (Maniha) qui, chaque matin, donne une jatte et, chaque soir, une autre".
1694. Selon Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Quiconque prête une bonne laitière "maniha", recevra une récompense équivalante au lait qu'elle donne aux matins comme aux soirs".
1695. Selon Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "L'avare et le charitable sont comparables à deux hommes qui portent chacun une cotte de mailles qui leur serre la torse. Lorsque le charitable veut faire l'aumône, sa cotte se dilate. Tandis que lorsque l'avare veut la faire, les mailles de sa cotte se rétrécissent de sorte que ses mains se joignent l'une à l'autre, et que les traces de ses pas s'effacent". Abou Hourayra ajouta : Et bien que ce dernier s'efforce d'élargir sa cotte, il ne le pourra plus".
1698. Selon Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : Une nuit, un homme décide de faire une aumône. Il va alors et la remet à la main d'une prostituée. Le lendemain, on s'étonne de cette aumône faite à une prostituée.
L'homme dit alors : "Ô Seigneur! A Toi la louange pour cette aumône que Tu m'as fait donner à une prostituée; je vais faire encore une aumône". Il va déposer son aumône à la main d'un riche. Le lendemain, on s'est étonné de cette aumône faite à un homme fortuné. L'homme (charitable) dit alors : "Ô Seigneur! A Toi la louange pour cette aumône que Tu m'as fait donner à un riche. Je vais faire encore une aumône". Puis il va déposer son aumône à la main d'un voleur. Le lendemain on s'est étonné de cette aumône faite à un voleur. L'homme dit alors : "Ô Seigneur! Louange à Toi qui m'as fait donner l'aumône à une prostituée, à un riche et à un voleur". Cet homme vit en songe quelqu'un lui dire : "Tes aumônes sont acceptées. Il se peut que l'aumône faite à la prostituée lui épargnera le péché charnel; que celle faite au riche, lui servira de leçon et le poussera à suivre ton exemple et à dépenser une partie des biens que Dieu lui a octroyés; et, que celle faite au voleur, lui épargnera le vol".
1699. D'après Abou Moûsa (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "L'honnête dépositaire musulman qui exécute -ou qui donne la personne qu'on lui désigne-, ce qu'on lui ordonne d'une façon intégrale, complète et de bon gré, est considéré comme l'un de ceux qui font l'aumône".
1700. D'après 'Aïcha (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Quand la femme fait l'aumône des vivres de sa maison sans gaspillage, elle aura une récompense. Son mari aura également sa part de la récompense puisque c'est lui qui a acquis ce bien. Le dépositaire en aura aussi sa part; sans toutefois que la récompense de l'un amoindrira celle des deux autres".
1704. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "La femme ne doit pas entamer un jeûne (supplémentaire) en la présence de son mari qu'avec sa permission. Elle ne doit pas non plus accueillir quelqu'un chez elle qu'avec sa permission. Quant aux aumônes qu'elle fait avec son argent et sans son autorisation, il aura la moitié de leurs récompenses".
1705. Selon Abou Hourayra (que Dieu l'agrée) : L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Celui qui aura dépensé une paire de quoi que ce soit dans la voie de Dieu, sera ainsi appelé au Paradis : "Ô Adorateur de Dieu, voilà une bonne action!". Celui qui tenait assidûment à accomplir la prière, sera appelé par la porte de la prière. Celui qui tenait à faire le djihad, sera appelé par la porte du djihad. Celui qui tenait à faire l'aumône, sera appelé par la porte de l'aumône. Celui qui pratiquait assidûment le jeûne, sera appelé par la porte dite Ar-Rayyân". Abou Bakr As-Siddîq ayant demandé : "Y aura-t-il un inconvénient à ne pas être appelé par toutes ces portes, et y aura-t-il quelqu'un qui sera appelé par toutes ces portes à la fois, ô Envoyé de Dieu?". - "J'espère, répondit le Prophète (صلى الله عليه وسلم), que tu seras au nombre de ces derniers".
1708. Selon Asma bint 'Abî Bakr (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) lui a dit : "Dépense en aumône, fais des dons et sois charitable. Ne lésine pas pour que Dieu ne te rendes pas impécunieuse".
1711. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Ô femmes musulmanes! Qu'aucune de vous ne dédaigne de faire don à sa voisine, fût-ce d'un sabot de mouton".
1712. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Sept personnes seront à l'ombre de Dieu le Jour où il n'y aura plus d'ombre que la Sienne : le souverain équitable; le jeune homme qui a éteint l'ardeur de sa jeunesse dans l'adoration de Dieu; l'homme dont le coeur est attaché aux mosquées (qui tient à s'y rendre et à y attendre la prière); deux hommes qui, s'aimant en Dieu, se réunissent pour Dieu et se séparent selon Son décret (par la mort); l'homme qui refuse l'invitation à la fornication offerte par une belle femme de haute naissance, en disant : "Je crains Dieu"; l'homme qui fait l'aumône en secret au point que sa main droite ignore ce que vient de dépenser sa main gauche; et l'homme, en retraite spirituelle, qui invoque Dieu et a, par attendrissement, les larmes aux yeux".
1713. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), un homme vint trouver le Prophète (صلى الله عليه وسلم) et lui dit : "Ô Envoyé de Dieu! Quelle est la meilleure aumône?".
- "Celle, répondit-il, faite alors que tu es encore en parfaite santé, parcimonieux, craignant la pauvreté et aspirant à la richesse. N'attends pas le moment de ton agonie pour dire : Ceci est pour untel et cela est pour untel, car tout appartiendra désormais à tes héritiers".
1715. D'après 'Abdoullâh Ibn 'Omar (que Dieu agrée le père et le fils) : Pendant qu'il était en chaire sermonnant au sujet de la charité et de l'abstention d'acquérir des biens illicites ou de mendier, l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "La main de dessus vaut mieux que la main de dessous. La première est celle qui donne et la seconde est celle qui reçoit".
1716. D'après Hakîm Ibn Hizâm (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "La meilleure aumône est celle faite avec des biens superflus. La main de dessus vaut mieux que la main de dessous. Dépense d'abord pour ceux qui sont à ta charge".
1719. D'après Mu'âwiya (que Dieu l'agrée), j'ai entendu le Prophète (صلى الله عليه وسلم) dire : "Je ne suis que le gardien du Trésor Public. Que ce que je donne de bon gré à quelqu'un, lui soit béni. Quant à celui qui convoite un bien et me le demande, il est comme le glouton qui mange sans jamais être rassasié."
1722. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "L'indigent n'est pas celui qui demande la charité aux gens; se contentant d'une ou de deux bouchées de nourriture ou d'une ou deux dattes". - "Qui est-ce donc l'indigent, ô Envoyé de Dieu?", lui demanda-t-on. - "Il est, répondit le Prophète, celui qui ne trouve pas de richesse pour s'épargner le besoin; dont on ne se rend pas compte de son besoin pour lui faire l'aumône, et qui s'abstient de demander aux gens".
1724. Selon 'Abdoullâh Ibn 'Omar (que Dieu agrée le père et le fils), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Celui qui ne cesse de demander aux gens rencontra Dieu, au Jour de la Résurrection, avec un visage décharné".
1727. Selon Abou Hourayra (que Dieu l'agrée) : J'ai entendu l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) dire : "Il vaudrait mieux à l'un de vous d'aller de bonne heure ramasser du bois et porter les bûches à dos en vue de faire l'aumône et de rester à l'abri du besoin; plutôt que de demander la charité à quelqu'un qui peut la lui faire ou la lui refuser.
C'est pourquoi la main qui donne est de beaucoup meilleure que celle qui reçoit. Subviens d'abord aux besoins de ceux qui sont à ta charge".
1731. Selon 'Omar Ibn Al-Khattâb (que Dieu l'agrée) : Quand l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) me faisait un don, je lui disais : "Donne-le à quelqu'un qui en a plus besoin que moi". Un jour, il m'a donné de l'argent, et comme je lui répétai : "Donne-le à quelqu'un de plus besogneux que moi", l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) me dit : "Prends-le, et chaque fois qu'il te viendra quelque bien sans que tu l'aies demandé ou l'aies avidement désiré, accepte-le. Sinon, ne cherche pas à en acquérir".
1734. Selon Abou Hourayra (que Dieu l'agrée) : J'ai entendu l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) dire : "Le coeur de l'homme âgé ne cesse de s'attacher fougueusement à deux choses : la longévité et l'amour de la richesse".
1737. Selon Anas (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Si le fils d' Adam possédait deux vallées pleines de richesses, il aurait désiré acquérir une troisième. Rien que la mort ne mettra une fin à sa convoitise. Et Dieu accepte le repentir du repentant".
1739. Selon Ibn 'Abbâs (que Dieu agrée le père et le fils), j'ai entendu l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) dire : "Même s'il possédait de l'argent autant que le contenu d'une vallée, le fils d' Adam aurait désiré acquérir une autre. Rien si ce n'est que la mort ne réduira sa convoitise. Et Dieu accepte le repentir du repentant".
1741. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "La richesse ne consiste pas dans l'abondance des biens; mais, elle est plutôt celle de l'âme".
1742. D'après Abou Sa'îd Al-Khoudri (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم), prononçant un jour un sermon, dit : "Certes, par Dieu! Je ne crains pour vous, ô gens, que les splendeurs que Dieu vous procure en ce bas monde". Un homme demanda alors : "Ô Envoyé de Dieu! Est-ce que le bien peut apporter le mal?". Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) garda le silence un moment; puis ayant demandé à l'homme de répéter sa question, répondit : "Le bien n'apporte que le bien. Mais est-ce qu'il s'agit vraiment de bien (c'est plutôt une tentation)? (A titre d'exemple), tout ce qui pousse au printemps risque de causer la mort par météorisme (pour en avoir trop mangé) ou au moins de nuire à la santé. Seul, l'animal herbivore échappera à ce danger. Quand celui-ci mange de l'herbe jusqu'au rassasiement, il se met au soleil et quand il fiente ou urine, puis rumine l'herbe, il pourra recommencer de paître. Celui qui use équitablement des richesses (de ce monde) gardera la bénédiction. Quant à celui qui en use injustement, il sera semblable à celui qui mange sans jamais se rassasier".
1745. D'après Abou Sa'îd Al-Khoudri (que Dieu l'agrée), quelques gens des 'Ansâr vinrent demander l'aumône à l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم). Celui-ci leur ayant donné, ils la lui demandèrent de nouveau. Et le Prophète de continuer à leur donner jusqu'à l'épuisement de ses ressources. "Quels que soient les biens que je possède, leur dit alors le Prophète, je ne les mettrai pas de côté pour vous en priver. Pourtant, quiconque s'abstient d'acquérir des biens illicites ou de demander l'aumône aux gens, Dieu le protégera et préservera son amour-propre, quiconque essaye de se mettre à l'abri du besoin, Dieu l'enrichira; quiconque essaye de faire preuve de patience, Dieu fortifiera son endurance.
Certes, personne n'a reçu un don meilleur et plus avantageux que la patience".
1747. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Grand Dieu! Donne à la famille de Muhammad juste ce qu'il faut pour subsister".
1749. Anas Ibn Mâlik (que Dieu l'agrée) a dit : Je marchais en compagnie du Prophète (صلى الله عليه وسلم) qui était vêtu d'une robe najrânite, ayant un ourlet râpeux, quand un bédouin vint le rejoindre et le tira par sa robe si violemment que je vis les traces de l'ourlet marquer le cou du Prophète (صلى الله عليه وسلم). - "Ô Muhammad! Ordonne qu'on me donne des biens de Dieu dont tu disposes", lui dit le bédouin. Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) se tourna vers lui en riant; puis ordonna qu'on lui donnât quelque chose".
1750. Selon Al-Miswar Ibn Makhrama (que Dieu agrée le père et le fils), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) distribua des vêtements de dessus sans rien donner à Makhrama. - "Ô mon fils, dit Makhrama, conduis-moi auprès de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم)". Je l'y donc accompagnai. - "Entre, me dit-il, et appelle le Prophète". Dès que je l'eus appelé, le Prophète sortit, mettant sur ses épaules l'un de ces vêtements, et dit : "Je l'ai mis de côté pour toi". Makhrama alors examina le vêtement et fut satisfait.
1753. D'après Anas Ibn Mâlik (que Dieu l'agrée), le jour de Hunayn, lorsque Dieu eut accordé à Son Prophète (صلى الله عليه وسلم) le butin des Hawâzin, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) donna prés de cent chameaux à certains Qoraychites. Quelques uns des 'Ansâr dirent alors : "Que Dieu pardonne à Son Envoyé! Le voilà qui fait des dons aux Qoraychites et nous laisse de côté. Nous dont les sabres dégouttent encore du sang (des ennemis)!". Anas Ibn Mâlik ajoute : Ces paroles furent transmises à l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) qui convoqua les 'Ansâr à une réunion sous une tente de cuir tanné. Quand ils furent assemblés, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) vint les trouver et s'adressa à eux en ces termes : "Que signifient ces paroles qu'on m'a rapporté d'après vous?". Les plus sensés parmi les 'Ansâr lui répondirent : "Les gens raisonnables d'entre nous n'ont rien dit; mais certains des nôtres tout jeunes encore ont proféré ces paroles : Que Dieu pardonne à son Envoyé! Le voilà qui fait des dons aux Qoraychites et nous laisse de côté, nous dont les sabres dégouttent encore du sang (des ennemis)!". L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) se justifia alors en disant : "Je donne à des hommes qui viennent récemment de quitter l'idolâtrie pour les encourager à rester fidèles à l'Islam. N'êtes-vous donc pas satisfaits que ces gens-là emportent les biens, alors que vous ramenez dans vos demeures l'Envoyé de Dieu? Par Dieu! Ce que vous remportez vaut mieux que ce qu'ils remportent". Les 'Ansâr répondirent : "Si, ô Envoyé de Dieu, nous sommes satisfaits".
L'Envoyé de Dieu reprit : "Certes, vous allez souffrir de cette prédilection, répliqua le Prophète, mais soyez patients jusqu'au Jour où vous rencontrerez Dieu et Son envoyé. Je serai alors au bord du Bassin". - "Nous ferons preuve de patience", répondirent les 'Ansâr.
1758. D'après 'Abdoullâh Ibn Zayd (que Dieu l'agrée), Quand le Prophète (صلى الله عليه وسلم) partagea le butin de Hunayn, il donna à ceux dont les coeurs sont à rallier à l'Islam. Il parvint ensuite à sa connaissance que les 'Ansâr auraient aimé avoir une part du butin comme ceux-ci. Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) leur prononça alors un discours. Après avoir célébré les louanges de Dieu, il dit : "Ô les 'Ansâr! Ne vous ai-je pas trouvés égarés (sous le joug de l'idolâtrie); et Dieu ne vous a-t-Il pas dirigés (à la Bonne Voie) grâce à moi? N'est-ce pas vous étiez pauvres; et Dieu vous a enrichis grâce à moi? N'est-ce pas vous étiez divisés, et Dieu vous a unis grâce à moi?". A chaque question posée par le Prophète, ils répliquaient : "Dieu et Son Envoyé nous ont comblés de faveurs". - "Qu'est-ce que vous empêche de répondre?", demanda le Prophète. Mais, eux, de se contenter de répéter : "Dieu et Son Envoyé, nous ont comblés de faveurs". - "Si vous le vouliez, reprit-il, vous auriez dit : Tu nous es venu dans telle et telle condition"; et il se mit à les énumérer prétend qu'il n'a pas pu retenir la suite des paroles du Prophète). - "N'êtes-vous donc pas satisfaits que ces gens remportent les moutons et les chameaux, tandis que vous emmenez le Prophète chez vous. Ce sont les 'Ansâr qui me sont les plus proches, comme le chi'âr (le sous-vêtement); tandis que les autres peuples ne sont que comme le dithâr (la couverture). Si ce n'était que l'émigration, j'aurais été un homme des 'Ansâr. Si les gens empruntent une vallée ou un défilé, j'aurais préféré de s'engager dans la voie de la vallée et du défilé menant aux 'Ansâr. Vous souffrirez, après moi, du favoritisme, soyez patients alors jusqu'au moment où vous me retrouverez près du Bassin".
1759. 'Abdoullâh Ibn Mas'oûd (que Dieu l'agrée) a dit : Au jour de Hunayn, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) favorisa certains gens dans le partage du butin. Il donna à Al-'Aqra' Ibn Hâbis cent chameaux, à de même; donna aussi la prédilection à certains parmi les chérifs arabes et les combla des faveurs. Un homme dit alors : "Par Dieu! C'est un partage injuste qui n'est pas fait pour l'amour de Dieu". Je me dis alors : "Par Dieu! Je vais faire part de ces propos au Prophète (صلى الله عليه وسلم)". J'allai donc le trouver et je le mis au courant de ce qu'avait dit l'homme. Il rougit puis dit : "Qui donc sera juste si Dieu et Son envoyé ne le sont pas! Que Dieu fasse miséricorde à Moïse qui a souffert beaucoup plus que cela et pourtant il a donné la parfaite preuve de la patience!". A la suite de cet incident, ajouta 'Abdoullâh, je décidai de ne plus rien rapporter au Prophète".
1761. Selon Jâbir Ibn 'Abdoullâh (que Dieu agrée le père et le fils), un homme vint trouver l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) à Al-Ji'râna après la bataille de Hunayn. Il le trouva en train de puiser des billets d'argent dans les pans du vêtement de Bilâl pour en distribuer aux gens. - "Ô Muhammad! Sois équitable!", dit l'homme. - "Malheur à toi!, répliqua le Prophète, et qui donc serait équitable; si moi, je ne l'étais pas! Tu aurais certainement beaucoup perdu si je n'étais pas équitable". 'Omar Ibn Al-Khattâb dit : "Ô Envoyé de Dieu! Laisse-moi tuer cet hypocrite!". Mais le Prophète dit : "A Dieu ne plaise qu'on dit de moi que j'assassine mes compagnons. Cet homme et les siens récitent le Coran sans que sa récitation ne dépasse leur gosier (sans en avoir de récompense) et abandonneront précipitamment l'Islam comme une flèche qui perce un gibier et sort de l'autre côté".
1762. D'après Abou Sa'îd Al-Khoudri (que Dieu l'agrée), 'Ali (que Dieu l'agrée), étant au Yémen, envoya de l'or brut à l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) qui le partagea entre quatre hommes : Al-'Aqra' Ibn Hâbis Al-Hanzalî, 'Uyayna Ibn Badr Al-Fazârî, 'Alqama Ibn 'Ulâtha Al-'Amirî. Puis, il en donna à l'un des Banû Kilâb, à Zayd Al-Khayr At-Tâ'î et à l'un des Banû Nabhân. Les Qoraychites en furent très irrités et lui dirent : "Comment donnes-tu aux chefs de Nedjd et tu nous prives?". Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) répliqua : "Je ne fais cela que dans le but de gagner leurs coeurs à l'Islam". Alors un homme ayant la barbe touffue, les pommettes saillantes, les yeux creux, le front accusé et la tête rasée, vint lui dire : "Ô Muhammad! Crains Dieu!". L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) lui répondit : "Qui donc obéirait à Dieu si moi je Lui désobéissais? Dieu m'a confié tous les gens de la terre, et vous n'avez pas confiance en moi?".
Quand l'homme s'en alla, l'un des fidèles (on raconte qu'il s'agit de Khâlid Ibn Al-Walîd) demanda l'autorisation de le tuer. L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) dit : "De la descendance de cet homme, naîtront des gens qui réciteront le Coran sans qu'il ne dépasse leur gosier, qui tueront les musulmans, qui laisseront en vie les idolâtres et qui abandonneront précipitamment l'Islam comme une flèche qui perce un gibier et sort de l'autre côté. Si je vis encore à cette époque, je les mettrai à mort comme les 'Ad.
1771. Sawayd Ibn Ghafala (que Dieu l'agrée) a dit : J'ai entendu l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم) dire : "A la fin des temps, viendront de jeunes gens faibles d'esprit qui répéteront quelques-unes des meilleures paroles de l'humanité; mais qui pourtant réciteront le Coran sans que sa récitation ne dépasse leur gosier (sans en avoir de récompense) et abandonneront précipitamment l'Islam comme une flèche perce un gibier et sort de l'autre côté. Partout où vous les trouverez, tuez-les; car, leur meurtre vaudra, au Jour de la Résurrection, une récompense à celui qui l'a commis".
1776. Yusayr Ibn 'Amr a demandé à Sahl Ibn Hunayf s'il avait entendu le Prophète (صلى الله عليه وسلم) citer les Kharijites. Sahl lui répondit : Je l'ai entendu dire, en dirigeant sa main vers l'Orient : "De là sortiront des gens qui réciteront le Coran du bout de leurs langues, sans que sa récitation ne dépasse leur gosier; ils abandonneront précipitamment l'Islam comme une flèche perce un gibier et sort de l'autre côté".
1778. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), Al-Hasan Ibn 'Alî prit une des dattes destinées aux aumônes et la mit dans sa bouche. - "Arrête! Arrête et jette-la, s'écria le Prophète (صلى الله عليه وسلم) en ajoutant : "Ne sais-tu pas que, nous ne mangeons guère de ce qui est destiné à l'aumône?".
1779. D'après Abou Hourayra (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : "Quand je rentre chez moi, que je trouve une datte tombée sur mon lit et que je la prends pour la manger; je crains qu'elle ne fasse partie de ce qu'avait été destiné à l'aumône et je la rejette tout de suite".
1781. D'après Anas Ibn Mâlik (que Dieu l'agrée), le Prophète (صلى الله عليه وسلم), ayant trouvé une datte, dit : "Si je ne craignais qu'elle ne fît partie de l'aumône, je l'aurais mangée".
1786. Selon Anas (que Dieu l'agrée), Barîra offrit comme cadeau au Prophète (صلى الله عليه وسلم) de la viande qui lui avait été donnée en aumône. - "Cette viande, dit le Prophète, est une aumône pour elle et un cadeau pour nous".
1787. 'Aïcha (que Dieu l'agrée) a dit : Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) reçut comme cadeau de la viande de boeuf. - "C'est de l'aumône faite à Barîra ", dit-on. - "C'est une aumône pour elle et un cadeau pour nous", répondit-il.
1789. 'Umm 'Atiyya (que Dieu l'agrée) a dit : Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) m'a donné une brebis en aumône; alors, j'en ai envoyé un morceau à 'Aïcha. Quand il entra chez 'Aïcha, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) dit : "Avez-vous quelque chose (à manger)?". Elle répondit : "Non, excepté ce morceau de la brebis provenant de l'aumône faite à Nusayba que celle-ci nous a envoyés". - "Apporte-le, reprit le Prophète, il est arrivé à sa place".
1790. Abou Hourayra (que Dieu l'agrée) a dit : Quand on apportait de la nourriture à l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم), il s'enquérait si c'était un cadeau - et en ce cas il en mangeait- ou une partie de l'aumône -et en ce cas il refusait d'en manger-.
1791. 'Abdoullâh Ibn 'Abî 'Awfâ (que Dieu l'agrée) a dit : Chaque fois que des gens apportaient l'aumône au Prophète (صلى الله عليه وسلم), il disait : "Ô Seigneur!
Répands sur eux Ta bénédiction". Lorsque mon père Abou 'Awfâ vint lui apporter son aumône, il dit : "Seigneur! Répands Ta bénédiction sur la famille de Abou 'Awfâ!"