Fiqh as Sunna.

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Les actes réprouvables dans la prière

Il est recommandé de multiplier les formules de priére et de paix sur le Prophète (صلى الله عليه وسلم) pendantla nuit et la journée du vendredi

Pour preuve, Aws Ibn Aws - Que Dieu l'agrée - rapporte que le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : ¨ Le vendredi figure parmi les meilleurs de vos jours : c'est en ce jour qu'Adam fut créé et c'est en ce jour qu'il rendit l'âme ; c'est en ce jour qu'aura lieu le Souffle (annoncant la fin du monde) ainsi que la Foudre. Aussi multipliez les formules de prière et de paix sur ma personne, car votre prière me sera présentée. - Ô Messager de Dieu, comment notre prière te serait-elle présentée alors que ton corps sera désagrégé ? lui demandèrent les gens. - Dieu le très-Haut, le Très Exalté, répondit-il, a refusé à la terre de ronger la dépouille des prophètes. ¨ Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî, Muslim, Abû Dâwûd, An-Nasâ'i, Ibn Mâja et Ahmad.

Ibn Al-Qayyim constate : ¨ Il est recommandé de prononcer á maintes reprises, pendant la nuit et la journér du vendredi, la formule de la prière sur le Prophète (صلى الله عليه وسلم), à en juger par son injonction : ¨ Multipliez les formules de prière et de paix sur ma personne pendant la nuit et le jour du vendredi. ¨

Le messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) étant l'être humain le plus noble de tous, le vendredi étant le meilleur de tous les jours, la priére sur le Prophète en ce jour acquiert un mérite et une valeur inégalés.

A cela s'ajoute un autre enseignement : tout le bien dont la Communauté musulmanne jouit dans la vie temporelle comme dans la vie éternelle, elle l'a acquis grâce à l'oeuvre du Prophète (صلى الله عليه وسلم). Ainsi, Dieu a-t-il réuni pour la Communauté de Muhammad les biens d'ici-bas et ceux de l'au-delà. Tous les bonheurs, tous les enchantements les qu'ils vivent, c'est le vendredi que les musulmans les recoivent. Ce jour-là, ils seront ressucités et installés dans leurs demeures et leurs palais au milieu du Paradis. Ce jour-là, ils obtiendront davantage de rétributions dans le Paradis. Ce jour-là est une fête qui égaye leur vie terrestre. C'est un moment précieux au cours duquel leurs prières se voient exaucées. Dieu le Très-Haut ne refusent point de répondre à leurs demandes et de pourvoir à la faveur de l'apport et de l'intervention du Prophète. Aussi, convient-il, en guise de reconnaissance, de multiplier en ce jour les formules de prières et les expressions élogieuses à l'égard de sa noble personne.

Il est recommandé de réciter la sourate 18, La Grotte, pendant la nuit et la journée du vendredi

Abû Sa'îd Al-Khudrî rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : ¨ Celui qui récite La Grotte le vendredi, se verra entourer de lumière entre deux vendredis. ¨

Ibn 'Umar rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Celui qui récite la sourate La Grotte le vendredi verra jaillir une lumière de la plante de ses pieds jusqu'à la voute céleste, l'éclairera le Jour de la Résurrection. De plus, tous ses péchés commis entre les deux vendredis seront pardonnés. " Ce haidith est rapporté par Ibn Mardawayh, par le biais d'une chaîne de transmission jugée acceptable.

Il est déconseillé de réciter à haute voix la sourate La Grotte à l'intérieur de la mosquée

Le Cheikh Muhammad 'Abduh a émis une fatwa en ces termes : " Concernant la récitation de la sourate La Grotte le vendredi, il est dit dans " Al-Ashbâh " au chapitre des actes déconseillés : " Il est déconseillé de jeûner uniquement le vendredi, de consacrer la seule nuit du vendredi aux prière surérogatoires, ainsi que de lire dans la mosquée la sourate La Grotte. D'autant que celle-ci doit toujours être récitée avec une modulation musicale dans la voix, et que les fidèles se mettent à bavarder et renoncent à écouter. En outre, le récitateur finit souvent par gêner les orants dans leurs prière. Aussi est-il prohibé de la réciter de cette manière. "

Faire les grandes ablution surérogatoire, se faire élégant, se curer les dents, se parfumer pour les rencontres et les réunions, et notamment pour la prière du vendredi

Il est recommandé à quiconque veut se rendre à la prière du Vendredi, à une rencontre ou à une réunion, qu'il soit âgé ou non, voyageur ou résident, de se prépsenter de la manière la plus élégante possible ; aussi veillera-t-il à faire sa toilette, à mettre des habits propres, à se parfumer et à se curer les dents. Qu'on en juge par les textes suivants :

- Abû Sa'îd - que Dieu l'agrée - rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Tout Musulman est tenu de faire sa grande ablution le jour du vendredi, de porter ses meilleurs habits et, s'il a du parfum, d'en mettre. " Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî et Muslim.

- Ibn Salâm - que Dieu l'agrée - affirme avoir entendu le Prophète (صلى الله عليه وسلم) dire un vendredi, depuis sa tribune : " L'un d'entre vous n'aura point tort s'il s'achète pour le vendredi deux habits autres que ceux du travail. "Ce hadîth est rapporté par Abû Dâwûd et Ibn Mâja.

- Salâm Al-Fârisî - que Dieu l'agrée - rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Sera affranchi de ses péchés commis entre un vendredi et le suivant tout fidèle qui fait sa grande ablution le vendredi, qui fait sa toilette aussi soigneusement que possible, qui arrange et embellit ses cheveux, qui se parfume, qui se dirige vers la mosquée, qui ne sème pas la discorde entre deux personnes, qui accomplit la prière et qui écoute le prêche de l'imâm. " Ce hadîth est rapporté par Ahmad et Al-Bukhârî. Abû Hurayra disait en guise de précision : " [entre un vendredi et le suivant], plus trois autres jours [ce qui fait dix jours]. Car Dieu multiplie par dix chaque bonne action. "Sachant que l'affranchissement des péchés en ce jour ne vaut que pour les péchés véniels, à en juger par le propos rapporté par Ibn Mâja, citant Abû Hurayra : " Tant qu'il ne commettra pas de péché majeurs. "

- Ahmad rapporte, par le biais d'une chaîne authentique, que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Il est du devoir de tout musulman de faire la grande ablution, de se parfumer et de se curer les dents le vendredi> "

- Dans ses ouvrages " Al-Awsat " et " Al-Kabîr ", At-Tabarânî rapporte ce hadîth, d'après une chaîne formée de transmetteurs dignes de foi, qu'il tient d'Abû Hurayra : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) dit un certain vendredi : " Ô musulmans ! Dieu a fait de ce jour une fête pour vous. Faites donc votre grande ablution et prenez soin de vous curer les dents [à l'aide du siwâk] ".

Se rendre de bon heure à la prière du Vendredi

Il est recommandé à l'ensemble des fidèles, excepté l'imâm, de se rendre de bonne heure à la prière du Vendredi, 'Alqama a dit : " je me rendis à la prière du Vendredi en compagnie de 'Abdallâh Ibn Mas'ûd. Il trouva que trois fidèles l'avaient devancé. Et de déclarer : " Le quatrième ! Il n'est point éloigné de Dieu, le quatrième ! J'ai entendu le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) affirmer : " Les gens s'assoient le Jour de la résurrection rangés en fonction de leur assiduité à la prière du Vendredi. Or, le quatrième n'est point éloigné de Dieu. " Cette tradition est rapportée par Ibn Mâja et Al-Mundhirî.

Abû Hurayra rapporte que le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Celui qui, le jour du vendredi, fait une grande ablution semblable à celle que l'on fait lorsque l'on est en état d'impureté majeur, puis se rend à la mosquée à la première heure, c'est comme s'il avait fait don d'un chameau. Celui qui s'y rend à la deuxième heure, c'est comme s'il avait fait don d'une vache. Celui qui s'y rend à la troisième heure, c'est comme s'il avait fait don d'un bélier cornu. Celui qui s'y rend à la quatrième heure, c'est comme s'il avait fait don d'une poule. Celui qui s'y rend à la cinquième heure, c'est comme s'il avait fait don d'un oeuf. Lorsque l'imâm se présente, les anges viennent écouter l'évocation de Dieu. " Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî, Muslim, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ'î et Ahmad.

Ash-Shâfi'i, ainsi qu'un groupe d'érudits, estiment qu'il s'agit là des heures du jour ; ils exhortent les fidèles à gagner la mosquée dès le lever du jour. De son côté, Mâlik parle des parties d'une seule heure, celle qui se situe avant et après le milieu du jour. Selon d'autres opinions, il s'agit des parties de l'heure qui précède midi. " C'est le plus vraisemblable, estime Ibn Rushd, car il est obligatoire de se rendre à la mosquée passée l'heure de midi. "

Il est réprouvable de passer entre les gens

At-Tirmidhî rapporte que les érudits déapprouvent, avec force insistance, que l'on passe entre les gens lors de la prière du Vendredi. Pour prenve, "Abdallâh Ibn Busr - Que Dieu l'agrée - rapporte : " Un vendredi, un homme entra dans la mosquée et se mit à passer entre les gens pendant que le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) prononçait son prêche. " Assieds-toi, lui ordonna le Prophète (صلى الله عليه وسلم), tu dérange et tu tardes. "

Cette règle ne s'applique pas à l'imâm ni a celui qui trouve devant lui un espace qu'il peut atteindre autrement qu'en passant entre les gens, ni a celui qui veut regagner la place qu'il avait quittée pour une raison quelconque, a condition qu'il se garde de gêner les autres.

'Uqba Ibn Al-Hâith - Que Dieu l'agrée - rapporte : "J'ai fait la priere derriere le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) un apres-midi a Médine. Soudain, il se leva en sursaut, se fraya rapidement un passage entre les gens et gagna quelque chambre où se trouvaient ses épouses. Quand il revint un instant plus tard, il trouva les gens stupéfaits de son mouvement si rapide. " Je me suis rapelé que j'avais de l'or qui était chez nous et je n'ai pas voulu que la prière m'empêche de m'en occuper. Ainsi ai-je ordonné qu'il soit réparti. " Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî et An-Nasâ'î.

La légitimité de la prière surérogatoire avant la prière du Vendredi

Il est recommandé d'accomplir des prières surérogatoires avant la prière dite du salut (de la mosquée), laquelle peut être effectuée durant le prêche ; il convient cependant de l'alléger. Mais si le prêche touche à sa fin, on s'en abstiendra, faute de temps. Qu'on en juge par les traditions suivantes :

- Ibn 'Umar - que Dieu les agrée, lui et son père - rapporte qu'il avait coutume de se livrer longuement à des prières surérogatoires avant la prière du Vendredi et d'ajouter deux cycles de prière apr celle-ci. Il précise que le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) en faisait autant. Ce propos est rapporté par Abû Dâwûd.

- Abû Hurayra - que Dieu l'agrée - rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Celui qui fait sa grande ablution le vendredi, qui se rend à la mosquée, prie autant qu'il peut, écoute attentivement l'imâm jusqu'à ce qu'il achève son préche, puis fait la prière avec l'imâm, celui-là obtiendra le pardon de toutes les fautes qu'il a comises entre ce vendredi et le suivant, et trois jours en plus. " Cette tradition est rapporté par Muslim.

- Jâbir - que Dieu l'agrée - rapporte : " Un vendredi, un homme enta à la mosquée alos que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) prononçait son prèche - As-tu prié ? lui demanda le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم). Non, répondit l'homme. - Fais donc deux cycles de prière, reprit le Prophète. " Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî, Muslim, Abû Dâwûd, At-Tirmidhi, An-Nasâ'î, Ibn Mâja et Ahmad. On lit dans une autre version : " Si l'un d'entre vous vient à la mosquée le vendredi et qu'il trouve l'iâm en train de prononcer son prêche, qu'il effectue deux cycles de prière légers. " Ce hadîth est rapporté par Ahmad, Muslim et Abu Dâwûd. Une autre variante e ce même hadîth est la suivante : Si l'un d'entre vous vient à la mosquée le vendredi et qu'il trouve l'imâm en train de précher, qu'il effectue deux cycles de prière. "

Que celui qui se voit vaincu par le sommeil change de place

Il est recommané qu fidéle qui, assis à la mosquée, se voit gagné par le sommeil, de changer de place, ce dèplacement étant propre à le maintenir eveillé. Cela vaut aussi bien pour le vendredi aue pour les autres jours de la semaine. Ibn 'Umar rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Si l'un d'entre vous se voit gagné par le sommeil à la mosquée, alors qu'il cherche une autre place. " Ce hadîth est rapporté par Ahmad, Abû Dâwûd, Al-Bayhaqî et At-Tirmidhî ; ce dernier le juge hasan sahîh.

La caractère obligatoire de la prière du Vendredi

Les doctes sont unanimes à considérer que la prière du Vendredi est une obligation d'ordre individuel, fard 'ayn. Il s'agit de deux cycles de prière. Dieu le Très-Haut a dit : {Ho les croyants ! Quand est fait l'appel à l'Office du jour du vendredi, alors empressez-vous au rappel de Dieu et laissez tout négoce. C'est mieux, pour vous, si vous savez}.

- Qu'on en juge aussi par ce hadîth rapporté par Al-Bukhârî et Muslim, citant Abû Hurayra - que Dieu l'agrée : " Nous sommes les derniers (au point de vue chronologique), les premiers le Jour de la résurrection, même si d'autres ont reçu les Ecritures avant nous et que nous avons reçu le Livre Sacré après eux. Ce jour, il leur a été prescrit de le célébrer, mais ils ont divergé à son sujet, alors que nous, Dieu nous a guidés. Ainsi, les gens ont consacré des jours postérieurs au nôtre : les juifs le lendemain et les chrétiens le surlendemain. "

- Ibn Mas'û - que Dieu l'agrée - rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) dit à des gens qui tendaient à forfaire à la prière du Vendredi : " J'ai songé un moment à charger quelqu'un de présider la prière, puis à m'en aller trouver les gens qui manquent à la prière du Vendredi et les brûler dans leurs demeures. " Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî et Muslim.

- Abû Hurayra et Ibn 'Umar rapportent voir entendu le Prophète (صلى الله عليه وسلم) déclarer de sa chaire : " Que certaines gens cessent résolument de forfaire aux Vendredis ou Dieu scellera leurs coeurs et les rendra imperméables à toute vertu, à toute guidance ; ils seront alors du nombre des imprévoyants. " Ce hadîth est rapporté par Muslim, ainsi que par Ahmad et An-Nasâ'î, qui le tiennent d' Ibn 'Umar et d'Ibn 'Abbâs.

- Abû Al-Ja'd Ad-Damrî rapporte ce hadîth qu'il tient de certains Compagnons : " Le Messager e Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Celui qui manque trois (prières du) Vendredi par négligence, Dieu scellera son coeur. "

Les personnes pour lesquelles la prière du Vendredi est obligatoire et celles qui en sont dispensées

La prière du Vendredi est obligatoire pour tout musulman affranchi, sensé, puère, résident, capable de se rendre à la mosquée pourl'accomplir, ainsi que pour tout musulman qui n'en est pas dispensé pour un motif valable. Quant aux personnes pour qui elle n'est pas obligatoire, ce sont :

- Les femmes.

- Les enfants.

- Le malade pour qui il est malaisé de se rendre à la mosquée, ou qui redoute l'aggravation de son mal ou le ralentissement de sa guérison. Au malade, s'ajoute toute personne chargée de prendre soin de lui au cas où il ne pourrait se passer de ses services. Târiq Ibn Shihâb - que Dieu l'agrée - rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " La prière en commun du Vendredi est une obligation que doit accomplir tout musulman, exception faite de quatre personnes : l'esclave, la femme, l'enfant et le malade. " An-Nawawî atteste que la chaîne de ce hadîth est authentique selon les conditions posées par Al-Bukhârî et Muslim. Al-Hâfidh note : " Plus d'un traditionniste a validé ce hadîth. "

- Le voyageur. Si une personne est en voyage au moment où est célébré la prière du Vendredi, il en demeure dispensé, de l'avis de la plupart des érudits. A telle enseigne aue, lorsqu'il se trouvait en voyage le jour du vendredi, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) n'effectuait pas la prière spécifique du Vendredi ; il se contentait de regrouper, en les avançant, les prières de midi et de l'aprés-midi. De même firent les Successeurs et les doctes après lui.

- La personne insolvable qui craint d'être incarcérée.

- La personne poursuivie par un gouvernement oppresseur, Ibn 'Abbâs - que Dieu l'agrée, son père et lui - rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Celui qui entend l'appel à la prière (du Vendredi) et n'y répond pas, sa prière est nulle, à moins qu'il ait une excuse. - Et quelle est donc cette excuse, ô Messager de Dieu ? lui demanda-t-on. - La peur ou la maladie, répondit-il. "

- Toute personne gênée par quelque handicap ou quelque entrave qui l'empéche de faire la prière en commun : pluie, chemin boueux, froid intense, etc. Ibn 'Abbâs raconte avoir dit à son muezzin, lors d'un jour pluvieux : " Lorsque tu auras dit (dans l'appel à la prière : " J'atteste que Muhammad est le Messager de Dieu ", ne dis pas : " Venez à la prière. ", mais dis plutôt : " Priez chez vous ". Comme les gens désapprouvèrent cela, Ibn 'Abbâs leur dit : " Celui qui est meilleur que moi (le Prophète, s'entend) a procédé ainsi. Certes, la prière du Vendredi est une boligation ; mais je n'ai pas voulu vous faire sortir de vos demeures et vous astreindre à marcher dans la boue glissante. " Abû Mulayh rapporte que son père lui dit : " J'étais en compagnie du Prophète (صلى الله عليه وسلم) un vendredi quand la pluie se mit à tomber sur nous sans pourtant mouiller nos semelles. Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) nous enjoignit alors de faire la prière dans nos maisons; " Ce hadîth est rapporté par Abû Dâwûd et Ibn Mâja. Cependant, celui d'entre eux qui effectuera la prière spécifique du Vendredi aura accompli une pratique cultuelle valide et se sera acquitté de l'ofice de midi. Par ailleurs, du temps du Prophète (صلى الله عليه وسلم), les femmes se rendaient à la mosquée pour accomplir avec lui la prière du Vendredi.

Le temps de la prière du Vendredi

De l'avis de la majorité des Compagnons et des Successeurs, le moment de cette prière correspond à midi. Pour preuve, Ahmad, Al-Bukhârî, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî et Al-Bayhaqî rapportent, citant Anas - que Dieu l'agrée -, que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) célébrait la prière du Vendredi une fois que le soleil avait commencé à s'incliner après la méridienne.

Ahmad et Muslim rapportent qu'Ibn Al-Akwa' a dit : " Nous faisions la prière du Vendredi avec le Prophète (صلى الله عليه وسلم) au moment où le soleil avait quitté le méridien. Ensuite nous cherchions de l'ombre; "

Al-Bukhârî affirme : " Le temps de la prière du Vendredi correspond au moment où le soleil quitte le méridien. On retrouve la même opinion dans des propos attribués à 'Umar, à 'Alî, à An-Nu'mân Ibn Bashîr et à 'Umar Ibn Hurayth - que Dieu les agrée. "

Ash-Shâfi'î affirme que le Prophète (صلى الله عليه وسلم), et à sa suite Abû Bakr, 'Umar, 'Uthmân ainsi que les imâms qui leur succédèrent, célébraien lq prière du Vendredi peu après le milieu de la journée.

Les hanbalites, ainsi qu'Ishâq, estiment que le temps de cette office commence au début du temps imarti à la prière de la fête et se prolonge jusqu'au dernier moment du temps de la prière de midi. Ce disant, ils invoquent les propos rapportés par Ahmad, Muslim et An-Nasâ'î. Jâbir raconte : " Le messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) présidait la prière du Vendredi; Après quoi nous laissions reposer nos chameaux, une fois le soleil incliné. " C'est là une affirmation explicite qu'ils ont fait cette prière avant que le soleil ne s'inclinât.

Un autre hadîth qu'ils ont invoqué est celui transmis par 'Abdallâh Ibn Sîdân As-Sulamî - que Dieu l'agrée : " J'ai assisté, dit-il, à la prière du Vendredi célébrée par Abû Bakr : son prêche et sa prière avaient lieu avant midi. J'ai ensuite assisté à la même prière, mais dirigée cette fois par 'Umar : son prêche et sa prière avait lieu presque à midi. Je l'ai faite encore avec 'Uthmân : son prêche et sa prière avait lieu presque à midi. Je l'ai faite encore avec 'Uthmân : son prêche et sa prière avaient lieu peu après le milieu de la journée. Or, je n'ai entendu personne critiquer ou condamner de tels usages. " Ce hadîth a été rapporté par Ad-Dâraqutnî et l'imâm Ahmad (celui-i est cité dans la version transmise par son fils 'Abdallâh).

L'imâm Ahmad, qui invoque ce hadîth comme preuve, affrime par ailleurs : " On rapporte qu'Ibn Mas'ûd, Jâbir, Sa'îd et Mu'âwiya ont effectué cette prière avant midi, sans que nul ne s'avisât de critiquer cet usage. Aussi cet avis fut-il considéré comme faisant l'objet d'un consensus. "

La plupart des doctes ont répliqués que le hadîth de Jâbir laisse entendre que l'on s'empressait de faire la prière après midi, sans attendre que la chaleur diminue. Il en ressort également que la prière et le repos accordé aux chameaux avaient usuellement lieu après le milieu de la journée.

Au hadîth de 'Abdallâh Ibn Sîdân, ils ont objecté qu'il péchait par faiblesse. A propos de cet homme, Al-Hâfidh Ibn Hajar affirme : " Il s'agit d'un grand Successeur, mais dont l'intégralité n'est pas établie. Ibn 'Adî constate : Il est presque inconnu. Al-Bukhârî précise : Son hadîth ne peut servir d'appui ; il est contredit par des versions d'une validité plus forte. En effet, Ibn Abî Shayba rapporte que Suwayd Ibn Ghafla lui a affirmé avoir effectué la prière du Vendrei en compagnie d'Abû Bakr, puis 'Umar, au moment où le soleil quittait le méridien. "

Le nombre d'orants nécessaire pour que la prière du Vendredi soit valide

L'ensemble des doctes s'accorde à considérer que pour être valide, la prière du Vendredi doit être célébrée en commun. Qu'on en juge par le hadîth de Târiq Ibn Shihâb : Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " La prière en commun du Vendredi est une obligation que doit accomplir tout musulman. "

Ils divergent cependant sur le nombre d'orants indispensables à cette prière. A ce propos, on a recensé jusqu'à quinze opinions différentes, qu'Al-Hâfîdh a exposées dans son ouvrage "Al-Fath "

L'opinion la plus plausible est qu'elle est valable avec un minimum de deux orants. A telle enseigne que le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Avec deux orants et plus, la prière est collective> "

Ash-Shawkânî a dit : " Les érudits sont unanimes à considérer que toutes les prières sont valides - en tant que prières collectives - avec deux orants. Or, la prière du Vendredi ètant collective, elle ne saurait faire l'objet d'un statut différent, à moins qu'il y ait un argument probant sous forme de texte préconisant un nombre supérieur d'orants. "Abd Al-Haqq constate l'absence de hadîth relatifs au nombre d'orants indispensables à cette prière. As-Suyûtî abonde en ce sens : " On ne trouve point dans le hadîth un quelconque énoncé spécifiant un nombre déterminé d'orants ", affirme-t-il. Cette opinion est partagée par At-Tabararî, Dâwûd, An-Nakha'î et Ibn Hazm.

Où célébrer la prière du Vendredi

Il est permis de célébrer la prière du Vendredi dans un endroit quelconque, dans un village, dans une mosquée, dans les constructions et les lieux annexes, entre autres lieux. 'Umar - que Dieu l'agrée - écrivit aux habitants de Bahrayn : " Célébrez la prière du Vendredi où que vous soyez. " De ce propos, transmis par Ibn Abî Shayba dit : " Sa chaîne de transmission est excellente ; cette recommandation englobe milieu rural et milieu urbain. "

Ibn 'Abbâs a dit : " La première prière du Vendredi `avoir eu lieu après celle célébrée à la Mosquée du Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) à Médine, c'est celle qui se fit à Jawâthâ (village du Bahrayn). " Ce propos est rapporté par Bukhârî et Abû D6awûd.

Al-Layth Ibn Sa'd rapporte que les habitants d'Egypte et de son littoral célébraient en commun la prière du Vendredi au temps de 'Umar et de 'Uthmân, sur leur injonction. Or, parmi eux se trouvaient certains Compagnons.

Ibn 'Umar rapporte qu'il voyait les gens des eaux célébrer la prière du Vendredi entre La Mecque et Médine. Or, il ne leur fit aucun reproche. Ce propos est rapporté par 'Abd Ar-Razzâq, par le biais d'une chaîne de transmission authentique.

Critique des conditions stipulées par les doctes en matière de prière du Vendredi

On a vu plus haut que la prière du Vendredi était une obligation pour tout homme affranchi, non malade, résident, capable de se rendre à la mosquée pour l'accomplir, bref, pour qui n'est pas dispensé pour un motif légitime. Il a été également précisé qu'une des conditions requises pour sa validité est qu'elle soit célébrée en commun. Ainsi en est-il des recommandations explicitées par la Sunna et des règles que Dieu nous prescrites.

Quand aux conditions que certains doctes se sont avisés d'ajouter, elles sont dépourvues de tout fondement et de toute référence. Il suffit á cet égard de citer les affirmations de l'auteur du " Ar-Rawda an-Nadiyya ", (As-San'ânî le zaydite) : " Elle est pareille aux autres prières. Elle en saurait différer foute de texte prouvant cela. " C'est là une objection aux dires selon lesquelles la prière du Vendredi devrait impérativement se faire avec un imâm suprême, avec un nombre déterminé de fidèles ainsi que dans une localité regroupant les gens. Il n'est point d'argument probant attestant que ces composantes soient recommandées, a fortiori nécessaires, encore moins qu'elles constituent de vraies conditions. Autant dire que si deux hommes font ensemble la prière du Vendredi dans un lieu retiré du monde, ils auront accompli leur devoir. Si, de surcroît, l'un d'entre eux prononce un prêche, la Sunna sera alors respectée. Autrement, tout au plus s'agirait-il d'une sunna, point d'une obligation. N'était le hadîth rapporté par Târiq Ibn Shihâb, lequel préconise que la participation à la célébration collective de cette prière est chose impérative pour tout musulman ; n'était le fait que du vivant du Prophète (صلى الله عليه وسلم), elle ne fut jamais célébrée autrement qu'en commun, son accomplissement par l'oran isolé aurait été aussi vilade qu'il l'est pour les autres prières. Quand aux présomptions selon lesquelles il faudrait qu'il y ait " quatre orants en plus des responsables " elle ne tiennent en rien, de l'avis des doctes versés en ces matières, du discours prophétique, ni des propos des Compagnons et des contemporains du Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم). Il s'agit seulement de propos tenus par Al-Hasan Al-Basrî. Quiconque se livre à un examen attentif des préseomptions tendancieuses, des affirmations oiseuses et des interprétations fausses se rapportant à cette pratique cultuelle sublime, à cette prière du Vendredi dont Dieu a fait un devoir hebdomadaire et un des rites les plus importants du culte musulman, quiconque se livre à cet examen ne manquerait pas de rester sidéré, tellement les absurdités sont monstrueuses. Ainsi, d'autres prétendent que le prêche équivaut à deux cycles de prière ; le manquer, c'est voir sa prière invalidée. Ils semblent ignorer, entre autres arguments d'autorité, ce hadîth rapporté d'après des versions, des voies de transmission différentes, dont les unes viennent étayer les autres : " Celui qui manque un des deux cycles de prière du Vendredi, qu'il y ajoute un cycle et voilà sa prière parachevée. " Certains disent que la prière du Vendredi n'est valide que si elle est célébrée par trois personnes avec l'imâm ; quatre personnes avec l'imâm, estiment d'autres ; sept, selon d'autre encore ; neuf ; douze ; vingt ; trente ; quarante ; cinquante ; soixante-dix ; entre ces deux limites, a-t-on pu entendre dire. Certains avancent encore qu'il faut une multitude sans restriction de nombre...

" Selon certaines opinions, il est impératif que la prière du Vendredi soit célébrée dans une localité regroupant du monde : quelques milliers d'habitants, aux dires des uns ; une localité dotée d'un hammam et d'une mosquée, aux dires des autres ; dotée de telles ou telles structures, a-t-on pu préconiser. Celui qui présidera la prière sera, à en croire d'autres allégations, exclusivement l'imâm suprême. Autrement - en l'absence de ce dernier, ou si son intégrité laisse à désirer d'une manière ou d'une autre -, la prière sera jugée invalide. Ainsi en est-il de ces présomptions et de maintes autres qui, étrangères à toute approche scientifique, ne trouvent de support ni dans le Livre de Dieu le Très-Haut ni dans la Sunna de Son Messager (صلى الله عليه وسلم). Nulle indication, en effet, qu'il puisse s'agir là de conditions, d'obligations ou de composantes canoniques indispensables pour la validité de la prière. En tout état de cause, pour que soient départagés les serviteurs, il suffit de s'en remettre au Livre Sacré et à la Sunna du Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم). Dieu le Très-Haut a dit : {Si vous vous disputez en quoi que ce soit, renvoyez-le devant Dieu et le messager} (S. 4, v. 59) ; {Rien d'autre : La parole des croyants, quand on les appelle vers Dieu et Son messager, - pour que celui-ci juge parmi eux, - c'est : " Nous entendons et nous obéissons " (S. 24, v. 51)} {Mais non ! Par ton Seigneur ! Ils ne seront pas croyants, qu'ils ne t'aient nommé juge de ce qui était leurs disputes, puis qu'ils n'aient éprouvé nulle gêne de ce que tu auras décidé, et qu'ils se soient soumis de soumission}(S. 4, v. 65). Ces versets offrent la preuve la plus concluante qu'en cas de désaccord, il faut se référer au jugement de Dieu le Très-Haut, énoncé dans Son livre Sacré, et à la parole de Son Messager (صلى الله عليه وسلم), expllicitée après son décés par la seule Sunna. Hormis ces sources, Dieu n'a point conféré à quiconque, quelque soit l'étendue de son savoir, le loisir de légiférer en préconisant des choses inédites, sans fondement aucun dans le Coran et la Sunna. Et si le mujtahid (docte livré à l'effort de recherche personnel) a le loisir de s'en remettre à son propre ugement faute de textes concluants, autrui n'est point habilité à suivre ce jugement et cette opinion, quelqu'en soit la valeur.

Le prêche du Vendredi

Son statut légal

La plupart des érudits jugent obligatoire le prêche du Vendredi ; à telle enseigne qu'il a été attesté à maintes reprises, d'après des hadîth authentiques, que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) prêchait chaque vendredi. Une autre preuve en est son injonction : " Faites la prière comme vous me voyez la faire " autant que la parole divine : { Ho, les croyants ! Quand est fait appel à l'Office du jour du vendredi, alors empressez-vous au rappel de Dieu} (S. 62, v. 9).

C'est là une injonction de s'empresser au rappel de Dieu ; s'empresser au rappel de Dieu est donc obligatoire, car on n'est pas tenu de s'empresser à ce qui n'ets point obligatoire. Or, les doctes ont interprété le rappel comme étant le prêche, dans la mesure où le second englobe le premier.

Ash-Shawkânî (le zaydite) discute ces arguments. S'agissant du premier argument, il précise que l'acte pur et simple du Prophète (صلى الله عليه وسلم) n'est pas synonyme d'obligation. Au second argument (" comme vous me la voyez faire "), il réplique que l'ordre concerne uniquement l'accomplissement de la prière à la manière du Prophète (صلى الله عليه وسلم). Or, le Prêche n'est point une prière. Concernant le troisième argument, il dit que le rappel objet de l'injonction est bel et bien la prière. Et si hésitation il y a, tout au plus se situe-t-elle entre prêche et prière. Or, la prière est par définition obligatoire ; c'est là un constat qui fait l'unanimité. Mais le désaccord touchant le caractère obligatoire ou non du prêche en particulier, ce dernier argument perd toute force probante. Selon toute vraissemblance, et comme l'affirment Al-Hasan Al-Basrî, Dâwûd la dhâhirite et Al-Juwaynî, la prêche est simplement recommandé.

Il est recommandé que l'imâm salue les fidèles lorsqu'il monte en chaire, que l'appel à la prière commence au moment où l'imâm s'assoit et que les fidèles se tiennent en face de lui

Jâbir - que Dieu l'agrée - rapporte que lorsqu'il montait en chaire, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) avait coutume de saluer les fidèles. Ce hadîth est rapporté par Ibn Mâja, dont la chaîne de transmission comprend un certain Ibn Lahî'a. Al-Athram, citant Ash-Sha'bî, a transmis ce hadîth relâché (mursal) dans ses " Sunan " ; " Lorsque le Prophète (صلى الله عليه وسلم) montait en chaire, il se tournait vers les gens et leur disait : " Que la paix soit sur vous ", On retrouve ce texte dans les hadîth relâchés de 'Atâ'entre autres, Ash-Sha'bî précise qu'Abû Bakr et 'umar procédaient de la même facon.

As-Sâ'id Ibn Yazîd - que Dieu l'agrée affirme : " L'appel à la prière du Vendredi commence lorsque l'imâm s'assoit sur la chaire. Ainsi en était-il au temps du Prophète (صلى الله عليه وسلم), d'Abû Bakr et de 'umar. A l'époque de 'Uthmân, le nombre des fidéles s'étant multiplié, on ajouta un troisiéme appel. Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) disposait d'un seul muezzin. " Ce hadîth a été rapporté par Al-Bukhârî, An-Nasâ'î et Abû dâwûd.

Ces derniers rapportent, dans une autre version : " Avec l'avènement de 'Uthmân, le nombre des fidèles ayant proliféré, le Calife 'Uthmân ordonna qu'un troisiéme appel soit lancé le Vendredi, à l'intention des habitants des terres lointaines. Cet usage s'est parpétué depuis los. "

Selon une version rapportée par Ahmad et An-Nasâ'î, Bil, le muezzin, prononcait l'appel dit adhân au moment où le Prophète (صلى الله عليه وسلم) s'assayait sur la chaire ; il prononçait l'appel dit iqâma lorsque ce dernier descendait de la chaire.

Citant son père, lequel cite également son propre père, 'Adiyy Ibn Thât rapporte : " Lorsque le Prophète (صلى الله عليه وسلم) montait en chaire, ses Compagnons se mettaient face à lui. " Ce propos est rapporté par Ibn Mâjâ.

Quoique ce hadîth soit sujet à caution, il n'en reste pas moins que, selon At-Tirmidhî, érudits et Compagnons du Prophète (صلى الله عليه وسلم) estiment louable l'usage consistant à se tenir en face de l'imâm lorsqu'il prononce son prêche.

Il est recommandé que le prêche du Vendredi comprenne la louange à Dieu le Très-Haut, l'éloge du Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم), l'exhortation d'usage et la récitation du Coran

Abû Hurara - que Dieu l'agrée - rapporte : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Tout propos qui ne commence pas par la louange à Dieu est un propos galeux ". Ce hadîth est rapporté par Abû Dâwûd, ainsi que par Ahmad, qui le mentionne en des termes différents.

Dans une autres variante, on lit : " Tout prêche qui ne comporte pas de shahâda (de profession de foi) est pareil à une main lépreuse. "

Ibn Mas'ûd - que Dieu l'agrée - rapporte : " Lorsque le Prophète (صلى الله عليه وسلم) prononçait la profession de foi, il disait : " Louange à Dieu. Nous implorons Son aide et Son pardon. Nous cherchons refuge auprès de Dieu contre le mal qui est en nous. Celui que Dieu guide, nul ne saurait l'égarer ; et celui que Dieu voue à l'égarement, nul ne saurait le guider. Je témoigne qu'il n'est de dieu que Dieu, et que Muhmmad est Son serviteur et Son Messager, qu'Il a envoyé en tant que porteur affable du Vrai avant l'Heure indiquée. Est bien guidé, celui qui obéit à Dieu le Trés-Haut et à Son Messager. Celui qui leur désobéit, c'est à lui-même qu'il nuit et non à Dieu le Trés-Haut. "

Ibn Shih - que Dieu l'agrée - rapporte qu'ayant été interrogé sur le tashahhud du Prophète (صلى الله عليه وسلم) le jour du Vendredi, il répondit qu'il ajoutait au discours ci-dessus cette phrase : " Celui qui leur désobéit donne dans l'égarement. " Ces deux derniers hadîth ont été rappotés par Ahmad.

Jâbir Ibn Samura - que Dieu l'agrée - rapporte que le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) prêchait debout, s'asseyait lors de la pause séparant les deux sermons, récitait des versets coraniques et adressait rappels et conseils aux gens. Ce hadîth est rapporté par Muslim, Abû Dâwûd, An-Nasâ'î, Ibn Mâja et Ahmad.

âbir Ibn Samura - que Dieu l'agrée - rapporte également que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) ne faisait pas de longues exhortations le jour du Vendredi. Il s'en tenait toujours à des propos brefs. Ce propos est rapporté par Abû Dâwûd.

Umm hishâm, fille de Hâritha Ibn An-Nu'mân - que Dieu les agrée tous les deux - rapporte : " J'ai appris la sourate {Qaf. Par le glorieux Coran} de la bouche même du Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم), qui la récitai chaque vendredi dans le prêche qu'il adressat aux fidèles. " Ce hadîth est rapporté par Amad, Muslim, An-Nasâ'î et Abû Dâwûd.

Ya'lâ Ibn Umayya rapporte : " J'ai entendu le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) réciter en chaire : {Et ils crieront : " Ô Malik ! " }. Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî et Muslim.

Ibn Mâja, citant ubayy, rapporte que le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a récité, le jour du vendredi, la sourate La Royauté (tabâraka) pendant qu'il se tenait debout, prodiguant conseils et exhortations.

On lit dans le " Rawda An-Nadiyya " (de As-San'ânî le zaydite) : " Ensuite, sache que le prêche le plus valide est celui que pratiquait couramment le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم), lequel consistait à exhorter les fidèles au bien et à les dissuader du mal. telle est, à vrai dire, la quintessence du prêche et sa raison d'être. Or, poser comme condition la louange à Dieu, la prière sur la Prophète ou la recitation de versets coraniques, c'est s'écarter du propos essentiel assigné au prêche. Que ces composantes figurent dans le sermon du Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) ne signifie point qu'ils constituent une fin en soi, une condition sine qua non pour le prêche. Nul doute, pour tout esprit équitable, que l'objectif majeur assigné au prêche est davantage l'exhortation morale que les formules liminaires de louange à Dieu et de prière sur son Messager. D'ailleurs, les Arabes avaient coutume, lorsqu'il s'agissait de prendre la parole en public, de commencer par la louange à Dieu et l'éloge de Son Messager. Tant mieux. Mais ce n'est pas là l'essentiel : c'est la suite qui constitue lq prière angulaire du discours. Autrement, il s'agirait d'un pur verbiage, d'un discours vidé de tout contenu et, partant, réfractaire au bon goùt.

Il en resort que la clé du prêche du Vendrei, c'est l'exhortation morale. Si l'imâm s'y astreint, il aura accompli son devoir. S'il prend soin d'y ajouer les formules d'exaltation de Dieu et de Son Messager, ou bien le garnit de versets coraniques à l'appui de son enseignement, son prêche n'en sera que plus riche et plus éloquent. "

De la légitimité, pour l'imâm, de se tenir debout lors des deux sermons et de s'asseoir durant la pause qui les sépare

Ibn 'Umar - Que Dieu les agrée, son père et lui - rapporte : " Lors de son prêche du Vendredi, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) se tenait debout, puis s'asseyait un temps avant de se remettre debout, comme c'est l'usage de nos jours. " Ce hadîth es rapporté par Al-Bukhârî, Muslim, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ'î, Ibn Mâja et Ahmed.

Jâbir Ibn Samura - que Dieu l'agrée - rapporte : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) prêchait debout, puis s'asseyait avant de se remettre debout pour continuer son prêche. Or, quiconque affirme qu'il prêchait assis est un menteur. Par Dieu, j'ai prié plus de deux milles fois en compagnie du Prophète (صلى الله عليه وسلم). " Ce hadîth est rapporté par Ahmad, Muslim et Abû Dâwûd.

Citant Tâwûs, Ibn Abî Shayba rapporte : " Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) prêchait debout. Ains procédaient AbÛ Bakr, 'Umar et 'Uthmân. Le premier qui s'assit sur la chaire fut Mu'âwiya. " On rapporte, citant Ash-Sha'bî, que Mu'âwiya prêcha en position assise quand il prit de l'embonpoint.

Certains imâms s'astreignent à l'obligation de se tenir debout lors du prêhe et de s'asseoir lors de la pause par référence à la pratique coutumière du Prophète (صلى الله عليه وسلم) et de ses Compagnons. Toutefois, les actes du Prophète n'ont pas en eux-mêmes un caractère d'obligation.

Il est recommandé de pronnoncer le prêche en élevant la voix, de l'abréger et de le préparer avec sollicitude

'Ammâr Ibn Yâsir - que Dieu l'agrée - rapporte avoir entendu le Prophète (صلى الله عليه وسلم) dire : " La longueur de la prière et de la concision du prêche sont des marques de savoir et de sagacité. Allongez donc la prière et raccourcissez le prêche. " Ce hadîth est rapporté par Ahmad et Muslim. Le respect de ces normes est révélateur de a perspicacité de l'imâm, dans la mesure où le bon orateur est celui qui maîtrise l'art rhétorique, celui qui sait dire beaucoup de choses en peu de mots.

Jâbir Ibn Samura rapporte : " La prière, ainsi aue les prêche du Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم), étaient caractèrisés par la mesure et la sobriété. " Ce propos est rapporté par Muslim, At-Tirmidhî, An-Nasâ'î, Ibn Mâja et Ahmad.

'Abdallâh Ibn Abî Awfâ - que Dieu l'agrée - rapporte : " Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) allongeait la prière et raccourcissait le prêche. " Ce hadîth est rapporté par An-Nasâ'î, par le biais d'une chaîne authentique.

Jâbir - que Dieu l'agrée - rapporte : " Lorsque le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) prêchait, ses yeux devenaient rouges, sa voix retentissait, et sa colère s'accentuait. On aurait dit un chef militaire qui galvanise les troupes en les avertissant : " L'ennemi vous assaillira matin et soir ". Ce propos est rapporté par Muslim et Ibn Mâja.

An-Nawawî commente : " Il est recommandé que le prêche soit prononcé dans un style éloquent, châtié, clair et précis, ien structuré, exempt de délauage et de remplissage. Loin d'être triviaux et ressassés, au risque de ne point rendre l'effet recherché ni agir sur les cosciences, les termes seront évocateurs, expréssifs. Loin d'être insolites et ésotériques, qu risque de ne point livrer l'objectif assigné au prêche, ils seront clairs et éloquents. " S

Ibn Al-Qayyim constate : " Ainsi était le prêche du Prophète (صلى الله عليه وسلم) : il consistait à expliciter les assises de la foi en Dieu, en Ses anges, en Ses Ecritures, en Ses Messagers et au Jour du jugement dernier, à évoquer le Paradis et l'Enfer, avec les merveilles que Dieu a réservées à Ses Saints et à Ses fervents adorateurs, et le supplice qui attend Ses ennemis, ainsi que tous les gens réfractaires aux instructions divines. Ce prêche, ainsi structuré, emplissait les coeurs de ferveur et de dévotion, imprégnait les esprits de monothéisme, de connaissance de Dieu et de Ses bienfaits. Rien à voir avec les prêches prononcés par autrui, lesquels se bornent à rabâcher des affaires communes aux gens, à se lamenter sur la vie d'ici-bas, à inspirer la crainte de la mort, choses qui, somme toute, ne sauraient susciter dans les coeurs ni croyance en Dieu, ni sentiment de Son Unicité, ni connaissance de Son unicité, ni rappel de Ses grâces, ni amour de Son Etre, ni désir de le rencontrer. Ainsi, les auditeurs quittent-ils la mosquée sans tirer d'autre enseignement édifiant que de savoir qu'ils vont trépasser, que leurs biens seront répartis, et que leurs dépouilles seront désagrégées. par Dieu ! quelle foi, quelle Unicité divite et quelle science utile peut-on dégager d'un pareil bavardage ! "

" A considérer les prêches du Prophète (صلى الله عليه وسلم) et de ses Compagnons, on ne manque pas de constater combien ils sont dignes de mettre en lumière l'essence de la guidance et de l'Uncité, avec quelle éloquence ils décrivent les Attributs divens, exposent les fondements généraux et les assises de la foi, exhortent à la religion de Dieu, évoquent Ses Signes dans l'univers. De quoi inspirer aux fidèles l'amour du Seigneur autant que la crainte de perdre Ses faveurs et d'encourir Sa colére. De même, de tels prêches enjoingnent-ils à évoquer et à louer consament Dieu, à mentionner Sa grandeur et Sa majesté, Ses Attributs et Ses Noms, à observer Ses enseignements... ce qui aboutit à développer chez les fidèles l'amour du Seigneur. Aussi, les auditeurs s'en vont-ils imprégnés d'un amour ardent du Très-Haut, amour d'ailleurs réciproque.

Or, les temps et les époques se succédant, le rayonnement de la prophètie perdant en vigueur, les lois, les règles et les ordres divins devinrent des formalités dictées sans considération aucune de leur vérité et de leurs finalités. Façonnées d'une certaine manière, embellies à loisir, ces formalités et ces usages en vinrent à s'ériger en vraies sunan dont l'observance est désormais impérative, au préjudice des véritables finalités auxquelles on ne saurait forfaire. Ainsi les prêches devinrent des morceaux de bravoure à la rhétorique émaillée d'assonances et d'allitérations, de rimes et de maints autres ornements et artifices langagiers. Conséquence : ls coeurs et les esprits n'en tirèrent désormais guére d'enseignement, voire nul enseignement, ce qui rend vains et inopérants de tels discours. "

L'imâm interrompt le prêche à cause d'un incident

Abû Burayda - que Dieu l'agrée - rapporte : " Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) prononçait devant nous son prêche lorsque Al-Hasan et Al-Husayn se présentèrent dans la mosquée, vêtus de chemises rouges, et commencérent à marcher en trébuchant. Le Prophète descendit alors de la chaire, prit les deux enfants, les posa dans son giron et déclara : " Dieu dit vrai, aisi que Son Messager : { vos biens et vos enfants ne sont que tentation }. Ayant vu ces deux enfants chanceler et trébucher en marchant, je n'ai pu patienter. j'ai donc interrompu mon discours pour les relever. " Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî, Muslim, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ'î, Ibn Mâja et Ahmad.

Abû Rifâ'a Al-'Adawî - que Dieu l'agrée - rapporte : " Je me suis adressé au Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) alors qu'il prêchait : " Ô Messager de Dieu, dis-je, je suis un étraner qui ignore sa religion et qui cherche à la connaître. " Faisant abstraction de son prêche, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) vint alors vers moi, prit une chaise en bois avec des pieds en fer, s'assit dessus et commencça à m'apprendre une part des préceptes que Dieu le Très-Haut lui a appris. Après quoi il retourna terminer son prêche. " Ce propos est rapporté par Muslim et An-Nasâ'î.

Ibn Al-Qayyim affirme : " Il arrivait au Prophète (صلى الله عليه وسلم) d'interrompte son prêche pour un motif quelconque, pour répondre à quelque question posée par l'un de ses Compagnons. Il lui arrivait même de quitter la chaire, comme lorsqu'il prit dans ses bras Al-Hasan et Al-Husayn et les hissa avec lui sur la chaire avant d'achever son prêche. Il n'était pas rare non plus de le voir, au milieu du prêche, s'adresser à quelqu'un, lui ordonnant de s'asseoir, de faire la prière, tenir tel propos improvisé selon la situation. "

Du fait qu'il est interdit de parler pendant le prêche

La majorité des doctes estiment qu'il faut écouter le prêche et séabstenir de parler au cours de celui-ci, quand bien même il s'agirait de recommander une chose louable ou de réprouver une chose blâmable, que l'individu se concentre sur le prêche ou non. Ibn 'Abbâs rapporte que le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Celui qui parle le jour du vendredi pendant que l'imâm prêche, celui-là est pareil à un âne portant des livres ; et celui qui l'enjoint de se taire aura manqué la prière du Vendredi. "

'AbdAllah Ibn 'Umar rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Trois types d'hommes viennent accomplir la prière du Vendredi : le premier bavarde : il n'en tire que ce bavardage futile. Le second formule des voeux : c'est un homme qui invoque Dieu : selon Sa volonté, Dieu exaucera ses voeux ou non. Le troisième écoute et se tait, se garde de passer par-dessus une tête, évite de g6ener autrui : pour lui, cette prière sera un rachat des fautes jusqu'au vendredi suivant, et trois jours en plus. C'est que Dieu le Très-Haut, le Très-Exalté a dit : { Celui qui accomplit une bonne action la verra multipliée par dix}. "Ce hadîth est rapporté par Ahmad et Abû Dâwûd ; il est assorti d'une chaîne jugée excellente.

Abû hurayra - Que Dieu l'agrée - rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Si, au moment où l'imâm fait son prêche le jour du vendredi, tu dis à ton comagnon " tais-toi ", tu as alors rompu le silence en proférant des futilités. " Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhâri, Muslim, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ'î et Ahmad.

Abû Ad-Dardâ rapporte : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) s'assit sur la chaire, et, en prononçant son prêche, récita un verset coranique. Je demandai alors à Ubayy Ibn Ka'b, qui se tenait assis à côté de moi : " Quand ce verset a-t-il été révélé ? " mais il ne proféra mot. Je répétai ma question. Point de réponse. Quand le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) eut quitté la chaire, Ubayy me dit : " De ton vendredi, tu n'aura obtenu que ton bavardage futile. " J'allai trouver le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) et lui fit part de cela : " Ubayy a raison, affirma-t-il, lorsque tu entends ton imâm faire son prêche, prête lui l'oreille jusqu'à ce qu'il ait fini son sermon. " Ce hadîth est rapporté par Ahmad et At-Tabarânî.

On rapporte qu'Ash-Shâfi'î et Ahmad ont établi une distinction entre les personnes capables d'écouter et les personnes incapables de le faire, estimant que pour les premières, il est interdit de parler pendant le prêche.Pour les secondes, il est recommandé de prêter l'oreille.

At-Tirmidhî rapporte, citant Ahmad et Ishâq, qu'il est permis, pendant le prêche de l'imâm, de répondre au salut d'autrui, ainsi que de dire la formule : " Dieu te prodigue Sa miséricorde ", que l'on adresse à celui qui éternue.

Ash-Shâfi'î a dit : " Si un homme éternue et qu'un qutre lui dit : " Dieu te prodigue Sa miséricorde ", je trouve cela louable, car cet acte constitue une sunna. Mais si un homme en salue un autre pendant le prêche de l'imâm, je trouve cet acte inopportun, sachant que la réponse à un salut est une obligation alors que le salut initial est simplement recommandé. "

Quant à la conversation en dehors du temps du prêche, elle est autorisée. Tha'laba Ibn Abî Mâlik rapporte que le vendredi, les fidèles échangeaient des propos au moment où 'umar se tenait assis sur la chaire. le muezzin ayant achevé son appel, 'Umar se levait pour prêcher et, alors, nul ne proférait mot jusqu'à ce qu'il eût qchevé ses deux sermons. Ce n'est que lorsque 'Umar descendit de la chaire pour la prière que les fidèles pouvaient parler. Ce hadîth est rapporté par Ash-Shâfi'î dans son " musnad ".

Ahmad rapporte par le biais d'une chaîne de transmission authentique qu'au moment où il se tenait sur la chaire et où le muezzin annonçait la prière, 'uthmân Ibn 'Affân avait coutume de s'enquérir sur les affaires des gens, sur le commerce, les prix, etc.

Du fait d'accomplir (avec l'imâm) un cycle ou moins de la prière du Vendredi

De l'avis de la plupart des érudits, celui qui accomplit un seul cycle de la prière avec l'imâm doit simplement y ajouter un deuxiéme cycle. Ibn 'Umar rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Que celui qui a accompli un cycle de la prière du Vendredi y ajoute un deuxiéme cycle et il verra sa prière parachevée. " Ce hadîth a été rapporté par An-Nasâ'î, Ibn Mâja et Ad-Dâraqutni dans son " Bulûgh Al-Marâm ", Al-Hâfidh le dit assorti d'une chaîne authentique. Cependant, Abû Hâtim le juge relâché (mursal).

Abu Hurayra rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Celui qui accomplit un cycle de prière (dans son temps) aura accompli toute sa prière (dans son temps). Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî, Muslim, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ'î, Ibn Mâja et Ahmad.

Par contre, accomplir moins d'un cycle de prière (avec l'imâm) signifie avoir manqué la prière du Vendredi et devoir effectuer les quattre cycles de prière de midi, selon l'opinion de la majorité des doctes. Ibn Mas'ûd a dit : " Celui qui accomplit un cycle de prière du vendredi avec l'imâm), qu'il y ajote un deuxième cycle ; et celui qui manque les deux cycles de prière, qu'il en fasse quatre. " ce hadîth est rapporté par At-Tabarâni par le biais d'une chaîne qualifiée de bonne hassan).

" Si tu accompli un cycle de la prière du Vendredi (avec l'imâm), a dit Ibn 'Umar, ajoutes-y un deuxième cycle. Si tu trouves les orants assis, alors fait quatre cycles de prière. " Ce hadîth est rapporté par Al-Bayhaqî.

Telle est la thèse des shafi'ites, des malakites, des hanbalites et de Muhammad Ibn Al-Hasan. Pour leurs part, Abû Hanifa et Abu Yusuf commentérent que celui qui prononce le tashahhud avec l'imâm aura accompli la prière du Vendredi (en commun). Aussi devra-t-il, pour parachever sa prière, effectuer seulement deux cycles aprés le salut de l'imâm.

La prière en cas d'affluence

Ahmad et Al-Bayhaqî rapportent ce hadîth qu'ils tiennent de Sayyâr : " J'ai entendu 'Umar dire dans son prêche : " Le Messager de Dieu صلى الله عليه وسلم) a b âti cette mosquée. Nous étions tous à ses côtés, nous, les Emigrés ainsi que les Partisans (médinois, les Ansârs). Si la foule des fidéles est troop nombreuse, prosternez-vous sur le dos de votre frère. " Ayant vu des gens prier sur la chaussée, il leur ordonna de le faire dans la mosquée.

La surérogation avant et après la prière du Vendredi

Il est recommandé d'effectuer quatre cycles de prière ou deux après la prière du Vendredi. Abû Hurayra rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Si l'un d'entre vous prie après l'office du Vendredi, qu'il fasse quatre cycles de prière. " Ce hadîth est rapporté par Muslim, Abû Dâwûd et At-Tirmidhî.

Ibn 'Umar rapporte que chaque vendredi, le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) accomplissait deux cylces de prière chez lui. Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî, Muslim, Abü Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ'î, Ibn Mâja et Ahmad.

Ibn Al-Qayyim affirme : " Aussitôt achevée la prière du Vendredi, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) regagnait sa maison et effectuait deux cycles de prière. il ordonnait ensuite à ceux qui avaient fait de même d'effectuer quatre autres cycles. notre cheikh ibn Taymiyya a dit : " Si l'orant effectue cette surérogation à la mosquée, quatre cyccles de prière sont alors de mise, et seulement deux cycles si c'est à la maison. " C'est ce aue préconissent les différents hadîth ; c'est le cas du hadîth mentionné par Abû Dâwûd, citant Ibn 'Umar : " A la mosquée, le Prophète صلى الله عليه وسلم) effectuait quatre cycles de prière ; à la maison, il en faisait deux. "

Dans les deux " sahih " il est signalé, dans un hadîth transmis par Ibn 'Umar, que le Prophète صلى الله عليه وسلم) avait coutume de faire deux cycles de prière (obligatoire) chez lui après la prière du Vendredi. "

S'il lui arrivait d'en effectuer quatre, c'était d'une manière continue, selon une version, ou bien discontinue soit, en faisant deux cycles de prière suivis du salut, puis deux autres cycles) selon une autre version; Il est en tout cas préférable que cette surérogation ait lieu à la maison. S'il l'accomplit à la mosquée, l'orant veillera à le faire dans un endroit autre que celui où il s'est acquitté de la prière obligatoire.

Quand à la prière surérogatoire précédent l'office du Vendredi, Ibn Taymiyya, " le cheikh de l'Islam ", en dit : " Avant la prière du Vendredi, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) ne priait point lorsque s'achevait l'appel du muezzin. D'ailleurs nul ne lui a attribué un tel usage. Aussitôt fait l'appel du muezzin, le Prophète s'asseyait sur la chaire. Puis il prononçait les deux prônes. Après quoi Bilâl faisait l'appel dit iqâma et le Prophète présidait la prière. Il est exclu que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) ait prié après l'appel dit adhân, ni lui ni aucun des musulmans qui accomplirent ce culte avec lui. De même, nul n'a raconté l'avoir vu prier chez lui avant de se rendre à l'office du Vendredi ni l'avoir entendu fixer expressément un moment précis pour une quelconque surérogation antérieure à la prière du Vendredi. les propos du Prophète se bronent à exhorter à la p les fidèles qui se rendent le vendredi à la mosquée, sans spécifivation temportelle aucune, comme on le voit dans son hadîth relatif à la rétribution de " Celui qui se rend tôt à la mosquée, qui y va à pied et non sur sa monture, et qui effectue à loisir quelques prières... " D'ailleurs, tel était l'usage consacré par les Compagnons : à peine entraient-ils dans la mosquée le jour du vendredi qu'ils accomplissaient chacun un nombre indifférent de cycles de prière : les uns dix cycles, les autres douze, huit, ou un nombre inférieur...

Voilà pourquoi la grande majorité des doctes s'accorde à considérer qu'il n'est point préconisé de surérogation déterminée par un moment précis ou par un nombre fixe de cycles de prière avant celle du Vendredi. il faudrait pour cela un propos ou un acte avérés de la part du Prophète (صلى الله عليه وسلم). Ce qui n'est pas le cas. "

Cas où la prière de la fête coïncide avec le jour du vendredi

Si la fête coïncide avec le jour du vendredi, quiconque accompli la prière de la fête sera dispensé d'accomplir celle du Vendredi. Zayd Ibn Arqam rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) accomplit la prière de la fête et dispensa d'accomplir celle du vendredi, affirmant : « Celui qui veut prier, qu'il le fasse.» "

Abû Hurayra rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " En ce jour, deux fêtes sont réunies pour vous. Chacun peut, à son gré, se contenter de la prière de la fête. Quand à nous, nous accomplirons la prière du Vendredi. " Ce hadîth est rapporté par Abû Dâwûd.

Il est recommandé à l'imâm de célébrer la prière du Vendredi afin qu'y assistent et ceux qui le voudront et ceux qui ont manqué la prière de la fête. Pour preuve, l'expression du Prophète (صلى الله عليه وسلم) : " Nous accomplirons la prière du Vendredi. "

Pour les hanbalites, celui qui, ayant effectué la prière de la fête, a manqué à celle du Vendredi, est tenu d'accomplir l'office de midi. Or, le plus vraise,blable est qu'il ne s'agit pas d'un eobligation. Qu'on en juge par ce propos rapporté par Abû Dâwûd, citant Az-Zubayr : " Deux fêtes, dit ce dernier, ont coïncidé le même jour. le Prophète les a regroupées en faisant deux prières de deux cycles, auxquelles il n'ajouta rien jusqu'à l'office de l'aprés-midi. "

La prière des deux fêtes

La prière des deux fêtes a été instituée durant la première année de l'Hégire. il s'agit d'une sunna fortement recommandée, que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a observée avec assiduité, et qu'il a enjoint hommes et femmes d'observer. De cette prière, nous examinerons succinctement les aspects suivants :

Il est recommandé de faire sa grande ablution, de se parfumer, de mettre ses plus beaux habits

Ja'far Ibn Muhammad rapporte, citant son père, leauel tient ce hadîth de son père : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) portait durant chaque fête un manteau de habara. " Ce propos est rapporté par Ash-Shâfi'î et Al-Baghawî.

Al-Hassan, le petit-fils du Prophète (صلى الله عليه وسلم), rapporte : " Lors des deux fêtes, le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) nous enjoignait de mettre nos plus beaux vêtements, nos meilleurs parfums, et de sacrifier la plus précieuse des victimes. "

Ibn Al-Qayyim affirme : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) portait pour ses deux petits-fils le vêtement le plus beau. Et il avait une tenue réservée aux deux fêtes et aux Vendredis. "

Du fait de se restaurer avant de se rendre à la prière de la rupture du jeûne et non avant de se rendre à la prière du sacrifice

Il est recommandé de prendre quelques dates, en nombre impair, avant de se rendre à la prière de la rupture du jeûne. Concernant la fête du sacrifice, il convient de se restaurer au retour de la mosquée ; le fidèe pourra alors manger du mouton offert en sacrfice, s'il en dispose. Anas a dit : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) ne se rendait à la prière de la rupture du jeûne qu'après avoir mangé un nombre impair de dattes. " Ce propos est rapporté par Ahmad et Al-Bukhârî.

Burayda rapporte : " Le Prophète صلى الله عليه وسلم) ne se rendait à la prière de la rupture du jeûne qu'après avoir mangé. En revanche le jour du sacrifice, il ne mangeait qu'à son retour (de la prière). " Ce hadîth est rapporté par At-Tirmidhî, Ibn Mâja et Ahmad ; celui-ci ajoute : " Et il mangeait du mouton qu'il avait sacrifié. "

On lit dans le " Muwatta' " ce hadîth transmis par Sa'îd Ibn Al-Musayyab : " Les gens recevaient l'ordre de manger avant de se rendre à la prière de la rupture du jeûne. "

Dans ce sens, Ibn Qudâma constate : " Que je sache, il est communément adms qu'il est préférables de se restaurer au plus tôt le jour de la rupture du jeûne. "

Le départ vers le lieu de prière (al-musallâ)

La prière de la fête peut être accomplie à la mosquée, mais il est préférable de la célébrer dans un lieu de prière situé hors de la localité où l'on réside, à moins qu'il y ait un empêchement (pluie, intempérie). En effet, c'était l'usage du Prophète (صلى الله عليه وسلم) que de se rendre au Musallâ, un lieu situé à l'entrée orientale de Médine. le Prophète ne célébra la prière de la fête dans sa mosquée qu'une seule fois, en raison de la pluie. Aû Hurayra rapporte qu'un jour de fête où il pleuvait, le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) présida la prière à la mosquée. Ce hadîth est rapporté par Abû Dâwûd, Ibn Mâja, et Al-Hâkim ; sa chaîne de transmission présente un rapporteur inconnu (majhûl). Dans son " Talkhîs ", Al-Hâfidh juge faible cette chaîne de transmission. pour sa part, Adh-Dhahabî dit de ce hadîth qu'il est contestable (munkar).

La sortie des femmes et des enfants en direction du lieu de prière le jour de la fête

Il est permis aux enfants de se rendre au lieu de prière le jour de fête, ainsi que les femmes, qu'elles soient vierges ou non, jeunes ou vieilles, indisposées ou non. pour preuve, le hadîth d'Umm 'Atiyya : " Il nous a été enjoint, les jours de fête, d'emmener au lieu de prière les femmes vierges et indisposées, afin qu'elle assistent à ces moment solennels et écoutent les invocations prononcées en faveur des musulmans. Sauf que les femmes indisposées étaient tenues hors du lieu de prière. " Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî et Muslim.

Ibn 'Abbâs rapporte que lors des deux fêtes, le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) emmenait hors de la maison ses épouses et ses filles. Ce propos est rapporté par Ibn Maj et Al-Bayhaqî.

Le même Ibn 'Abbâs rapporte : " Je suis sorti en compagnie du Prophète (صلى الله عليه وسلم) le jour de la rupture du jeûne ou du sacrifice. Il présida la prière, prêcha, puis s'adressa aux femmes, les exhortant à la vertu, leur rappelant les enseignements divins, leur recommandant de faire l'aumône. Ce propos est rapporté par Al-Bukhârî.

Prendre un autre chemin au retour de la prière

La plupart des érudits jugent qu'il est recommandé, aussi bien pour l'imâm que pour l'orant, de se rendre à la prière de la fête par un chemin et d'en revenir par un autre. Jâbir (que Dieu l'agrée) rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) procédait ainsi le jour de la fête. Ce propos est rapporté par Al-Bukhârî.

Abû Hurayra rapporte que le jour de la fête, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) se rendait au lieu de prière par un chemin et revenait par un autre. Ce hadîth est rapporté par Ahmad, Muslim et At-Tirmidhî.

Il est néanmoins permis de prendre le même chemin en revenant chez soi. En effet, Abû Dâwûd, Al-Hâkim et Al-Bukhârî (dans son " Târîkh ") rapportent ce hadîth qu'il tiennent de Badr Ibn Mubashhir, lequel affirme : " Je me rendais, le jour de la rupture du jeûne et celui du sacrifice, avec les compagnons du Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) au Musallâ. Nous traversions le val de Bathân, faisions la prière avec le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) puis regagnions nos demeures par la même route. " Ibn As-Sakan note : " La chaîne de transmission de ce hadîth est bonne ".

Le temps de la prière de la fête

Le teps de la prière de la fête va du moment où le soleil s'élève dans le ciel à une hauteur de trois mètres jusqu'à midi, à en juger par ce hadîth de jundub, cité par Ahmad ibn Hassan Al-Bannâ' : " le Prophète (صلى الله عليه وسلم) présidait pour nous la prière de la rupture du jeûne lorsque le soleil se trouvait à un ehauteur de deux lances. il célébrait la prière du sacrifice au moment où le soleil se trouvait à une hauteur d'un elance. "

A propos de ce texte, Ash-Shawkâni affirme qu'il est le meilleur hadîth rapporté à propos du temps de la prière des deux fêtes. Il en ressort qu'il est recommandé de hâter la prière du sacrifice et de retarder celle de la rupture du jeûne. Ibn Qudâma q dit : " Il est recommandé de hâter la prière du sacrifice afin de laisser un temps plus large pour l'immolation du mouton, et de retarder la prière de la rupture du jeûne afin de laisser un temps plus long dans le versement de l'aumône légale du fitr. A ce que nous en savons, ce point fait l'unanimité des légistes. "

Les appels à la prière dit adhân et iqâma lors des deux fêtes

Ibn Al-Qayyim affirme : " lorsque le Prophète (صلى الله عليه وسلم) se rendait qu Mussallâ, il commençait l'office sans que soient faits les appels à la prière dit adhân et iqâma et sans que soit dite la formule : " la prière en commun ! ". Telle est la pratique prophètique. "

Ibn 'Abbâs et Jâbir rapportent : " La prière n'était point annoncée par le muezzin les jours de la rupture du jeûne et du sacrifice. " Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî et Muslim.

Muslim rapporte, cant 'Atâ' : " Jâbir m'a informé qu'on ne fait point l'appel dit adhân le jour de la fête de la rupture du jeûne, ni avant ni après l'arrivée de l'imâm. De même qu'on ne fait pas l'appel dit iqâma. "

Sa'd Ibn Abî Waqqâs rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) célébra la prière de la fête sans appels dit adhân et iqâma. Il faisait son prêche debout, en deux sermons séparés par une pause assise. Ce hadîth est rapporté par Al-Bazzâr.

Les takbîr dans la prière des deux fêtes

La prière de la fête consite en deux cycles. Avant la récitation du Coran dans le premier cycle de prière, l'orant prononce à sept reprise le takbîr (Allâhu akbar), outre le takbîr de levée (après la seconde prosternation du premier cycle de prière), et ce en veillant chaque fois à lever les mains.

On rapporte que 'umar ibn Shu'ayb, citant son père, a dit : " Au cours d'une prière de fête, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) prononça douze takbîr, dont sept pour le premier cycle de prière, et cinq pour le deuxième cycle. Cette prière ainsi accomplie, il ne fit rien de plus, ni avant ni après. " Ce propos est rapporté par Ahmad et Ibn Mâja.

Ahmad affirme qu'il s'aligne sur cette opinion et cet usage. Dans la version proposée par Abû Dâwûd et Ad-Dâraqutnî, on apprend que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Dans la prière de la rupture du jeûne, on prononce le takbîr à sept reprises lors du premier cycle, et à cinq reprises lors du dernier cycle. Après qoi on récite le Coran dans les deux cycles. "

Il s'agit là de la plus vraisemblable des assertions en cette matière, de celle à laquelle adhèrent la majorité des doctes parmis les Compagnons, les Successeurs et les différents imâms.

ibn 'Abd Al-Barr affirme : " On rapporte, par des voies fort appréciables, que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) proclama le takbîr à sept reprises lors du premier cycle de prière, et à cinq reprises lors du deuxième cycle, ç en juger par les propos d'Ibn 'Amr, d'Ibn 'umar, de Jâbir, de 'Â'isha, d'Abû Wâqid et de 'Amr ibn 'Awf Al-Muzanî. or, il n'est point de version, qu'elle relève d'une chaîne de transmission forte ou faile, aui vienne préconiser le contraire de cet usage, lequel fut le premier à être appliqué. "

on rapporte qu'entre un takbîr et un autre, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) se contentait d'observer un bref silence, sans invocations qucune. toutefois, At-Tabarânî et Al-Bayhaqî rapportent, par le biais d'une chaîne forte, en se référant aux propos et aux actes d'Ibn Mas'ûd, que ce dernier, entre un takbîr et un autre, avait coutume de louanger Dieu et de prier sur le Prophète صلى الله عليه وسلم). le même usage a été attribué à Hudhayfa ainsi qu'à Abû Mûsâ.

Ce takbîr consitutue un acte recommandé. Omis délibérément ou par inadvertance, il ne saurait, partant, invalider la prière. Ibn Qudâma affirme : " Dans le même sens, Ash-Shawkânî (la zaydite) déclare que l'orant qui néglige les takbîr n'est point tenu de les compenser par le prosternement de l'omission.

Y a-t-il des surérogations rattachés à la prière de la fête avant ou après celle-ci ?

Il n'a point été établi que telle ou telle prière surérogatoire ait été observée avant ou après la prière de la fête. En arrivant au Musallâ, le Prophète (صلى الله عليه وسلم), ainsi que ses Compagnons, ne se livraient à aucune prière, ni avant ni après celle de la fête. 'Ibn Abbâs rapporte : " Un jour de fête, le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) effectua deux cycles de prière ; il ne fit aucune autre prière ni avant ni après. " Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî, Muslim, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ'î, Ibn Mâja et Ahmad. Ibn 'Umar affirme avoir procédé de même et attribue cet usage au Prophète صلى الله عليه وسلم).

Al-Bukhârî rapporte qu'Ibn 'Abbâs a dconseillé toute prière avant celle de la fête. Quand à la surérogation pure et simple, Al-Hâfidh Ibn Hajar affirme qu'elle ne fait point l'objet d'une quelconque interdiction énoncée par tel ou tel texte spécifique, exception faite des temps ordinairement déconseillés le reste des jours de l'année.

Pour qui la prière de la fête est-elle valide

la prière de la fête est valide pour tous les fidèles, tous âges et sexes confondus, qu'ils soient sédentaires ou en voyage, seuls ou en groupe, que ce soit à la maison, à la mosquée ou au musallâ (lieu de prière). Celui qui manque la prière en commun effectuera deux cycles. Qu'on en juge par le chapitre consacré par Al-Bukhârî aux fidèles qui ont manqué la prière de la fête : ils doivent accomplir deux cycles. il en est ainsi des femmes, de ceux qui restent à la maison ou qui vivent dans des campagnes éloignées. A telle enseigne que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " C'est notre fête, nous gens de l'Islam "

Anas ibn Mâlik ordonna à son valet Ibn 'Abî 'utayba de célébrer la prière de la fête à Zâwiya en compagnie de son épouse et de ses enfants. Chose dite, chose faite : on fit cette prière selon l'usage consacré en ville.

'Ikrima affirme : " les gens de la banlieue se réuniront le jour de la fête et feront deux cycles, comme l'imâm. "

Selon 'Atâ', quiconque forfait à la prière de la fête est censé la compenser par deux cycles de prière.

Le prêche de la fête

Le prêche postérieur à la prière de la fête est une sunna. Son audition l'est également. Abû Sa'îd rapporte, en effet : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم° sse rendait le jour de la rupture du jeûne et du sacrifice au Musallâ. Il faisait d'abord la prière, puis se tournait vers les gens, assis en rangs devant lui. il leur prodiguait conseils et exhortations. il saisissait cette occasion pour envoyer telle troupe vers telle ou telle région, ou pour communiquer d'autres ordres. Puis il s'en allait. Cet usage se consacra, poursuit Abû Sa'îd, jusqu'au jour, un jour de rupture du jeûne ou de sacrifice, où je me rendis au Musallâ en compagnie de Marwân (ibn Al-Hakam), qui était alors gouverneur de Médine. Arrivés au Musallâ, nous trouvâmes qu'une tribune y avait été bâtie par Kuthayr ibn Al(Salt; marwân voulut monter en chaire avant la prière. je le tirai par son vêtement pour l'en empêcher. mais il ne céda point. Il monta et fit son prêche. - Par Dieu, vous avez changé l'usage, dis-je. - Ô Abû Sa'îd, l'usage que tu connais n'est plus de mise. - Par Dieu, répliquai-je, celui que je connais est bien meilleur que celui que j'ignore. - C'est que les gens, expliqua-t-il, ne voulaient plus rester à nous écouter après la prière. Voilà pourquoi j'ai avancé le prêche. " Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî et Muslim.

'Abdallâh ibn As-Sâ'ib rapporte : " j'ai assisté à une prière de fête dirigée par le Prophète صلى الله عليه وسلم). Une fois sa prière achevée, il déclara : " Nous faisons à présent notre prêche et les fidèles ont loisir de l'écouter ou de s'en aller. " Ce hadîth est rapporté par An-Nasâ'î, Abû Dâwûd et ibn Mâja.

or, tous les énoncés scripturaires qui avancent que, pour la fête, il y a deux sermons que l'imâm sépare par une pause, tous ces énoncés, dis-je, sont faibles. An-Nawawî constate : " Nul texte ne vient attester de la nécessité de recommencer le sermon. il est recommandé d'entamer le prêche en faisant la louange de Dieu le Très-Haut. nul autre usage n'a été constaté chez le Prophète (صلى الله عليه وسلم). ibn Al-Qayyim, abondant dans ce sens, précise : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) commençait ses prêches par la louange de Dieu le Très-Haut. on ne lui a attribué aucun hadîth en vertu duquel il aurait eu l'habitude d'ouvrir son sermon par le takbîr. Dans ses " Sunan ", Ibn Mâja rapporte, citant Sa'îd, le muezzin du Prophète (صلى الله عليه وسلم), que celui-ci prononçait maintes fois le takbîr au milieu du prêche de la fête. or, ceci ne veut pas dire que le Prophète commençait son prêche par des takbîr.

Les gens ont divergé sur l'ouverture des prêches de la fête et de l'istisqâ' (demande de la pluie) : d'aucuns avancent qu'on les commence par le takbîr ; d'autres que le prêche de l'istisqâ' est à commencer par l'imploration du pardon divin ; d'autres encore que dans les deux cas, c'est par la louange qu'est censé débuter le sermon; C'est le choix le plus judicieux, de l'avis de Taqiy Ad-Dinn Ibn taymiyya, " le cheikh de l'Islam ", qui précise : " Car le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Est déficient, toute affaire importante qu'on ne commence par la louange à Dieu. " Et c'est ainsi qu'il entamait l'ensemble de ses prêches. Quant aux allégations de certains doctes selon lesquelles c'est par l'imploration du pardon divin que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) ouvrait le prêche de l'istisqâ', et par le takbîr qu'il commençait celui des deux fêtes, elles ne reposent sur qucun texte relevant de la tradition prophétique. loin s'en faut : en vertu de celle-ci, c'est la louange qui prévaut au début de tous les prêches. "

Rattraper la prière de la fête

Abû 'Umayr Ibn Anas rapporte : " Mes oncles parmi les Ansâr, partisans médinois du Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم), m'ont raconté : " N'ayant pu voir le croissant de lune indiquant le premier jour de Shawwâl (et donc le jour de la fête de la rupture du jeûne), nous avons maintenu le jeûne cematin là. or, des gens vinrent en fin dejournée qui nous informèrent que la veille, ils avaient vu le croissant en compagnie du Messager de Dieu صلى الله عليه وسلم). Ce dernier leur ordonna alors de ne pas jeûner le lendemain et de faire la fête. Ce hadîth est rapporté par Ahmad, An-Nasâ'î et Ibn Mâja, par le biais d'un echaîne authentique; Ce hadîth confirme la thèse selon laquelle si, pour une raison ou une autre, un groupe de gens manquait la prière de la fête, il serait alors invité à s'acquitter de cette pratique cultuelle le jour suivant.

Jeu, divertissement, chant et bonne chère pendant les jours de fête

Parmi les usages que la Loi divine nous a recommandés à l'occasion des fêtes, figurent les activités ludique licites, les divertissements décents et les chants bienséants. il s'agit là de détente, de délassement pour l'ésprit et d'exercice pour le corps. Anas rapporte : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) vint à Médine. Les gens avaient deux jours réservés au jeu et à l'amusement. Il leur déclara : " Dieu vous a assigné à la place de ces deux jours, deux autres jours bien meilleurs : le fitr et l'adha. " Ce hadîth est rapporté par An-Nasâ'î et Ibn Hibbân ; il est assorti d'une chaîne authentique.

'Â'isha rapporte : " Un jour de fête, les Abussins se livrèrent, chez le Messager de Dieu (saws), à des jeux divers. Celui-ci se baissa et me hissa sur son épaule afin que je puisse regarder leur spectacle. Une fois mon envie de regarder assouvie, je me retirai. " Ce hadîth a été mentionné par Ahmad, Al-Bukhârî et Muslim, lesquels rapportent cet autre hadîth, citant également 'Â'isha : " Abû bakr, raconte-t-elle, nous rendit visite un jour de fête et trouva chez nous deux servantes qui évoquaient le jour du Bu'âth où périrent les plus vaillantsz combattants des tribus des Aws et des Khazraj. Et Abû bakr de dire à trois reprises : " Ô serviteurs de Dieu. C'est le refrain de satan ! - Ô Abû Bakr, rétorqua le Prophète, chaque communauté a une fête et c'est aujourd'hui la nôtre. "

On lit dans la version préssentée par Al-Bukhârî : " 'Â'isha rapporte : " Un jour que le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) venait me voir, il trouva chez moi deux servantes aui chantaient la bataille de Bu'âth. Il s'étendit alors sur le lit et détourna le visage. Abû bakr (père de 'Â'isha) entre alors et se mit à me gronder : " Les flûtes de Satan dans le foyer du Prophète ! - Laisse-les, ordonna le Prophète (صلى الله عليه وسلم). Un instant plus tard, je fis signe aux deux filles, qui se retirèrent aussitôt. Un autre jour de fête, des Abyssins jouèrent avec des boucliers et des lances. Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) me demanda si je voulais voir. - Volontiers, répondis-je. Il me plaça alors derrière lui, sa joue contre la mienne, puis il dit : Allez-y, ô fils de Arfada. Lorsque je fus rassasiée du spectacle, il me demanda : Cela te suffit-il ? - Oui, répondis-je, et je me retirai. "

Dans son " Fath", Al-Hâfidh a dit : " Ibn As-Sarrâj rapporte, d'après le rapport fait par Abû Al-Zinâd, qui tient ce hadîth de 'Urwa, lequel cite 'Â'isha : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) affirme ce jour-là : " Que les juifs de Medine sachent que notre religion laisse une marge à la détente. j'ai été envoyé pour prôner la tolérance et l'indulgence. "

Selon Ahmad et Muslim, qui citent Nubaysha, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Les jours de tashrîq (les trois jours de l'adhâ : le jour du sacrifice et les deux qui suivent) sont des jours de bonne chère et d'évocation de Dieu le Très-haut, le Très Exalté. "

Le mérite des oeuvres pies pendant les dix premiers jours de Dhû Al-hijja

Ibn 'Abbâs rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Pour les oeuvres pies, il n'est pas de jours plus chers à Dieu que ces jours-ci. " (Entendre, les dix premiers de Dhû Al-Hijja). - Ô Messager de Dieu, lui demanda-t-on, même le combat pour la cause de Dieu ? - Même le combat pour la cause de Dieu, répondit-il, exception faite de l'homme qui, en partant pour le combat, se décide à sacrifier sa vie et ses biens ou, à son retour, se trouve démuni de tout. " Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, Ibn Mâja et Ahmad.

Citant Ibn 'Umar, Ahmad et At-Tabarânî rapportent que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Il n'est point de jours plus appréciés, point de jours où les actes de bienfaisance sont plus aimés de Dieu, le Très Exalté, que ces dix jours. Aussi, multipliez le tahlîl [soit, la formule : Il n'est de dieu que Dieu], le takbîr et la louange durant ces jours. "

Ibn 'Abbâs interprète le verset coranique : {Et qu'ils rappellent le nom de Dieu, pendant quelques jours bien connus} comme une allusion à ces dix jours.

Ibn ' umar et Abû Hurayra se rendaient au marché durant ces dix jours et y proclamaient le takbîr (la Grandeur de Dieu) ; la foule en faisait autant. Ce propos est rapporté par Al-bukhârî.

Pour sa part, Sa'îd Ibn Jubayr avait coutume, lorsque arrivaient ces dix jours, de se livrer à un effort spirituel si intense et si éprouvant qu'il trouvait du mal à le poursuivre.

Al-Awzâ'î déclare : " j'ai appris qu'un acte pieux accompli pendant l'un de ces dix jours est aussi méritore qu'une bataille pour la cause de Dieu dans laquelle le fidèle s'engagerait en jeûnant le jour, en surveillant la nuit. Un seul sacrifice est plus éminent : le martyr. Cet enseignement m'a été confié par un homme de la tribu des Makhzûm, qui le tient du Prophète (صلى الله عليه وسلم) lui m-même. "

Abû Hurayra rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Il n'est point de jours où les actes d'adoration et les pratiques cultuelles sont plus aimés de Dieu que les dix jours de Dhû Al-Hijja. le jeûne de chacun de ces jours équivaut à celui de toute une année. la prière en chacune de ces nuits équivaut à celle de la nuit du Destin. " Ce hadîth est rapporté par At-Tirmidhî, Ibn Mâja et Al-Bayhaqî.

Il est recommandé de féliciter les gens durant les fêtes

Jubayr Ibn Nafîr rapporte : " Lorsqu'ils se rencontraient les jours de fête, les Compagnons du Messager de Dieu صلى الله عليه وسلم) échangeaient ces civilités : " Que Dieu agrée vos actes et les nôtres. " Selon Al-Hâfidh, la chaîne de transmission de ce hadîth est bonne (hasan).

Le takbîr lors des jours de fête

Pendant les jours de fête, le takbîr constitue une sunna. Concernant la fête de la rupture du jeûne, Dieu le Très-Haut dit : {Il ne veut pas pour vous la difficulté, mais que vous en accomplissiez bien le nombre et proclamiez la grandeur de Dieu pour ce qu'Il vous a uidés. peut-être serez-vous reconnaissants ! }. Concernant celle de l'adha, on lit dans le Saint Coran : {Et souvenez-vous de Dieu pendant les jours comptés}. Il en va de même du verset : {Ainsi vous les a-t-il assujettis, afin que vous proclamiez la grandeur de Dieu parce qu'Il vous a guidés}.

La plupart des érudits considèrent que pour le jour de la rupture du jeûne, le takbîr est à prononcer depuis le moment du départ pour la prière (de la fête) jusqu'au début du prêche. Cet usage est affirmé par certains hadîth jugés faibles, mais il existe une version authentique attribuée à Ibn 'Umar ainsi qu'à d'autres Compagnons. Al-Hâkim affirme qu'il s'agit là d'une sunna transmise et consacrée par les traditionnistes. Cette même opinion est avancée par Mâlik, Ahmad, Ishâq et Abû Thawr.

Certains soutiennent qu'il est recommandé de prononcer le takbîr depuis la vue du croissant de lune la veille de la rupture du jeûne, jusqu'au départ pour la prière et l'arrivée de l'imâm.

Concernant la fête du sacrifice, on prononcera les takbîr dès la journée de 'Arafa et on continuera de le faire jusqu'au temps de la prière de l'après-midi du dernier jour de , à savoir les onzième, douzième et treizième jours de Dhû Al-hijja. Dans son " Fath ", Al-Hâfidh affirme : " Nul hadîth émanant du Prophète (صلى الله عليه وسلم) n'a été établi qui préconise cela. Parmi les propos les plus véridiques transmis par les Compagnons, figurent ceux de 'Alî et d'Ibn Mas'ûd, selon lesquels cet usage commence le matin du jour de 'Arafa et se poursuit jusqu'au temps de la prière de l'après-midi du dernier jours consacrés au rituel de Minâ. Ce propos est rapporté par Ibn Al-Mundhir entre autres traditionnistes. A ce point de vue, adhèrent Ash-Shâfi'î, Ahmad, Abû Yûsuf et Muhammad ; c'est aussi l'opinion de 'umar et Ibn 'Abbâs.

Tout au long des jours de tashrîq, le takbîr est de mise ; il n'est point recommandé pour tel ou tel moment particulier. Al-Bukhârî rapporte : " 'Umar - que Dieu l'agrée - proclamait le takbîr depuis son dôme à Minâ. Les fidèles de la mosquée l'entendaient et lui emboîtaient aussitôt le pas. De même, faisaient les gens du marché ; tant et si bien que le takbîr retentissait dans tout Minâ.

Pendant ces jours, Ibn 'Umar proclamait à tout moment le takbîr à Minâ : après la prière, sur sa couche, dans sa demeure, dans ses conseils et ses réunions, dans ses promenades...

Maymûna procédait de même le jour du sacrifice. il en va autant des femmes : dans la mosquée, pendant les nuit de tashrîq, en compagnie des hommes, elles proclamaient la grandeur de Dieu, sous la direction de Ibbân Ibn 'Uthmân et de 'Umar ibn 'Abd Al-'Azîz.

Selon Al-Hâfidh, ces textes témoignent de l'observance du takbîr pendant ces jours, aussi bien après la prière que dans les différentes situations qui se présentent. Or c'est là un sujet controversé : certains doctes estiment que le takbîr est exclusif aux moment postérieurs à la prière ; d'autres qu'il convient de s'y atteler uniquement après les prières prescrites ; d'autres le disent spécifique aux hommes, au groupe, non au fidèle esseulé ; aux prières accomplies ponctuellement, non à celles rattrapées ultérieurement ; aux fidèles sédentaires non aux voyageurs ; aux citadins, non aux campagnards.

Selon toute vraisemblance, le texte d'Al-Bukhârî indique que cette règle englobe toutes ces catégories, sans discrimination aucune, ainsi qu'on peut en juger par les illustrations qu'il a fournies.

Quant à l'énoncé du takbîr, il embrasse plusieurs formulations possible : la plus authentique est ce que rapporte 'Abd Ar-Razzâq, citant Salmân par le biais d'une chaîne valide : " Proclamez, dit ce dernier, la grandeur de Dieu ; dites : Dieu est Grand, Dieu est Grand, Dieu est Grand, tout grand. "

On a également rapporté cette formulation, attribué à 'Umar et à Ibn Mas'ûd : " Dieu est Grand ; il n'est de dieu que Dieu ; Dieu est Grand, Dieu est Grand ; à Dieu la louange. "

DicoDinn - 2011/1431
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