Fiqh as Sunna.

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La posture de l'imâm et de l'orant

1- S'il y a un seul orant avec l'imâm, il est recommendé qu'il se tienne à droite de celui-ci ; s'il y en a deux ou plus, ils se tiendront de préférence derrière lui

Pour preuve ce hadîth transmis par Jâbir : " Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) se leva pour la prière. je le rejoignis et me mis à sa gauche. Il me prit alors par la main, me fit pivoter et me plaça à sa droite. Vint ensuite Jâbir Ibn Sakhr qui se tient à gauche du Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم). Aussitôt, ce dernier nous saisit tous deux par la main et nous fis reculer vers l'arrière. " Cette tradition est rapportée par Muslim et Abû Dâwûd.

Si une femme participe à la prière collective, elle doit se tenir seule derrière les hommes. toutefois, si elle s met dans le même rang qu'eux, sa prière est jugée valide selon l'opinion de la majorité des doctes. Al-Bukhârî et Muslim rapportent qu'Anas a dit : " Nous avons fait la prière, un orphelin et moi, derrière le Prophète (صلى الله عليه وسلم), dans notre maison. Ma mère, umm Sulaym, était derrière nous. " On lit dans une autre version : " Nous étions alignés, l'orphelin et moi, derrière le Prophète (صلى الله عليه وسلم) ; derrière nous se tenait la vieille. "

2- Il est recommandé à l'imâm de se tenir dans un emplacement symétrique au milieu du rang, prés des gens les plus sages

Qu'on en juge par ce hadîth transmis par Abû hurayra : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) ordonna : " Placez l'imâm au milieu et colmatez les brèches " Ce hadîth est rapporté par abû Dâwûd ; il n'est pas mentionné par Al-Mundhirî.

D'après Ibn Mas'ûd, le Propjète (صلى الله عليه وسلم) déclara : " Que les gens les plus sensés et les plus sages se tiennent près de moi, puis ceux qui s'apparentent à eux, et ainsi de suite. Et prenez garde au brouhaha des marchés. " Ce hadîth est rapporté par ahmad, Muslim, Abû Dâwûd et At-Tirmidhî.

Anas rapporte que, dans la prière, le Messager de dieu (صلى الله عليه وسلم) préférait être directement suivi par les Emigrés (muhâjirûn) ainsi que par ses partisans médinois (al-Ansâr), et ce afin qu'ils apprennent de lui. Ce propos est rapporté par Ahmad et abû Dâwûd. S'il est préférable que ces fidèles soient dans les premiers rangs, c'est parce qu'ils sont les mieux indiqués pour tirer enseignement de son exemple, pour l'aviser s'il venait à se tromper, ou pour le remplacer le cas échéant.

3- Où doivent se tenir les enfants et les femmes par rapport aux hommes

Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) plaçait les hommes au devant des enfants, et les femmes derrière les enfants. Ce propos est rapporté par Ahmad et Abû Dâwûd.

Muslim, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ'î, Ibn Mâja et Ahmad rapportent, citant Abû Hurayra, que le Messager de dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Le meilleur rang pour les hommes, c'est le premier ; le pire, c'est le dernier. En revanche, le meilleur rang pour les femmes, c'est le dernier ; le pire, c'est le premier. "

Si le dernier rang est assigné aux femmes, c'est pour éviter toute promiscuité entre elles et les hommes.

4- L'orant se tient seul derrière un rang

Est jugé valide, l'office de celui qui prononce la takbîra d'entrée en prière en se tenant seul derrière le rang des orants, mais qui s'aligne avant que se termine l'inclinaison (de l'imâm). On rapporte que Abû Bakra, ayant rattrapé le Prophète (صلى الله عليه وسلم) au moment où celui-ci était incliné, s'inclina avant de parvenir au rang. Lorsqu'il en fit part au Prophète (صلى الله عليه وسلم), ce dernier lui dit : " Puisse Dieu te rendre plus vigilant. Evite de refaire cela. " Cette tradition est rapportée par Ahmad, Al-Bukhârî, Abû Dâwûd et An-Nasâ'î.

De l'avis de la majorité des docteurs de la Loi, est jugée également valide, quoique non recommandée, la prière de celui qui reste seul derrière le rang. Cependant, Ahmad, Ishâq, hammad, ibn Abî Laylâ, Wakî', Al-Hasan Ibn Sâlih, An-Nakha'î et Ibn Al-Mundhir, déclarent nulle la prière de quiconque fait un cycle de prière complet derrière le rang. Wâbisa rapporte en effet que le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم), ayant vu un jour un homme prier seul derrière le rang, lui intima aussitôt l'ordre de refaire sa prière. Ce propos est rapporté par Al-Bukhârî, Muslim, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, Ibn Mâja et Ahmad. Selon la version d'Ahmad, on interrogea le Prophète (صلى الله عليه وسلم) à propos d'un homme qui avait fait la prière seul derrière le rang. Il répondit : " Il doit refaire la prière. " Ce hadîth est jugé bon par At-Tirmidhî ; la chaîne de transmetteurs utilisée par Ahmad est qualifiée de jayyid.

'Alî Ibn Shaybân rapporte qu'ayont vu un oran faire la prière seul derrière le rang, le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) attendit qu'il terminât son office, puis il lui dit : " Tu dois améliorer ta prière : nulle est la prière de l'orant qui se tient seul derrière le rang. " Ce hadîth est rapporté par Ahmad, ibn Mâja et Al-Bayhaqî ; Ahmad constate : " Ce hadîth est bon (hasan) " ; Ibn Sayyid An-Nâs commente : " Les transmetteurs de ce hadîth sont notoirement dignes de foi. or, la majorité des doctes privilégient le hadîth d'Abû Bakra. il a effectué, affirment-ils, une partie de la prière derrière le rang et n'a point, pour autant, reçu du Prophète (صلى الله عليه وسلم) l'injonction de refaire la prière. Al-Kamâl Ibn Al-Humâm (d'obédience hanafite) note : " Nos docteurs ont interprété le hadîth de Wâbisa comme ayant un caractère de recommandation, et celui d'Ibn Shaybân comme étant la négation de la perfection, et ce afin de concilier ces deux textes avec le hadîth d'Abû Bakra, dont le sens explicite est que la répétition n'est pas obligatoire, faute d'injonction s'y rapportant. S'agissant du cas où l'on n'arriverait pas à trouver d'emplacement dans le rang, certains doctes considèrent que l'on doti se tenir seul derrière, et que ce serait une chose déconseillée que d'attirer vers soi un orant (pour obtenir un rang minimal de deux orants). D'autres pensent que l'on peut, après la takbîra d'entrée en prière, attirer quelqu'un à soi en connaissance de cause. il est alors recommandé que ce dernier acquiesce.

5- Bien disposer les rangs et colmater les brèches

Il est recommandé à l'imâm d'ordonner que les rangs soient bien alignés et que les brèches soient colmatées avant d'entrer en prière. Anas - que Dieu l'agrée - rapporte : " le Prophète (صلى الله عليه وسلم), avant de prononcer la takbîra d'entrée en prière, se tenait face à nous et déclarait : " Alignez-vous d'une manière compacte et égale. " Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî et Muslim, lesquels mentionnent cet autre hadîth, citant encore Anas : " Ordonnez bien vos rangs, car cela relève de la perfection de la prière. "

An-Nu'mân Ibn Bashîr rapporte : " Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) veillait à nous aligner en rangs tout comme on dispose des gobelets. Tant et si bien que nous finîmes par assimiler cet enseignement. or, un jour, il se mit en face de nous (au début de la prière) et remarqua qu'un homme se tenait la poitrine en avant. Et le Prophète de dire : " ordonnez bien vos rangs, sinon Dieu sèmera la discorde entre vous. " Ce hadîth est rapporté par Al-bukhârî, muslim, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ'î, Ibn Mâja et Ahmad ; il est authentifié par At-Tirmidhî.

Ahmad et At-Tabarânî rapportent ce hadîth - assorti d'une chaîne acceptable - qu'ils tiennent d'Abû umâma : " Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) affirma : " Ordonnez bien vos rangs. Touchez-vous les épaules. Soyez bienveillants et attentionnés envers vos frères. Et colmatez les brèches ; car Satan s'insinue entre vous dans les interstices les plus infimes. "

Citant Anas, Abû Dâwûd, An-Nasâ'i et Al-Bayhaqî rapportent que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) ordonna : " Complétez les rangs : d'abord le premier, puis le second et ainsi de suite. Si lacune il y a, qu'elle soit dans le dernier rang. "

Al-Bazzâr a rapporté ce hadîth - assorti d'une chaîne jugée bonne - qu'il tient d'Ibn 'Umar : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) déclara : " Il n'est point de pas mieux rétribué que celui qu'un orant fait pour colmater une brèche dans un rang. "

An-Nasâ'î, Al-Hâkim et Ibn khuzayma rapportent, citant également Ibn 'umar : " Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Celui qui combe un vide dans un rang, Dieu le comblera de faveur, et celui qui laisse une place vide dans un rang, Dieu se détournera de Lui. "

Enfin, Muslim, Abû Dâwûd, An-nasâ'î, Ibn Mâja et Ahmad rapportent ce hadîth qu'ils tiennent de Jâbir : " le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) s'adressa à nous en ces termes : " Que ne vous rangez-vous pas comme le font les anges devant leur Seigneur ? - Et comment font-ils, ô Messager de dieu ? lui demanda-t-on. - Ils complètent, reprit le Prophète, le premier rang et se tiennent serrés les uns aux autres. "

6- L'exhortation à occuper le premier rang et la partie droite des rangs

Nous avons mentionné plus haut cette tradition du Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) : " Si les gens connaissaient la valeur de l'appel à la prière et du premier rang, et qu'ils ne trouvent, pour toute solution, que de se les disputer, ils se les disputeraient immanquablement. "

Abû Sa'id Al-Khudrî rapporte qu'ayant vu ses Compagnons tarder à occuper le premier rang, le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) leur enjoignit : " Avancez et suivez ma prière. Ceux qui se tiennent derrière vous vous suivront. il est des gens qui ne cesseront de reculer jusqu'à ce que Dieu, le Très-Haut, le très Exalté, leur assigne le dernier rang. " Ce hadîth est rapporté par Muslim, An-Nasâ'i, Abû Dâwûd et Ibn Mâja. Ces deux derniers traditionnistes rapportent, citant 'Â'isha : " Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Dieu et Ses anges prient sur les orants qui se tiennent dans la partie droite des rangs. "

Citant Abû umâma, Ahmad et at-Tabarâni rapportent, d'après une chaîne de transmission authentique, que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Dieu et Ses anges prient sur les orants qui se tiennent dans le premier rang. - Qu'en est-il du second rang, ô messager de dieu ? lui demanda-t-on alors. - Dieu et Ses anges, reprit le Prophète, prient sur les orants qui se tiennent dans le premier rang. - Et qu'en est-il du second rang, ô Messager de Dieu ? redemanda-t-on. - ils prient également sur les orants du second rang ", répondit-il.

7- Communiquer les paroles de l'imâm

Il est recommandé de répéter les paroles de l'imâm quand cela s'avère nécessaire : par exemple lorsque les orants n'arrivent pas à entendre la voix de l'imâm. Par contre cette répétition est une innovation répréhensible lorsque la voix de l'imâm est perceptible par l'ensemble des orants, de l'avis unanime des doctes.

Les mosquées

Un des bienfaits dont Dieu a gratifié spécialement cette Communauté est qu'Il a fait de la terre un lieu pur sur lequel on peut prier. Où que le musulman se trouve, il peut faire la prière le moment venu. Abû Dharr rapporte qu'il demanda au Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) : " Ô Messager de Dieu, quelle est la première mosquée à avoir été édifiée sur terre ? - La Mosquée Sainte, répondit-il. - Et ensuite ? demandai-je. - La mosquée de jérusalem. - Combien d'années séparent leur édification ? - Quarante ans, répondit-il. " Puis il ajouta : " Où que tu sois, tu peux faire la prière, le moment venu. Ce lieu est une mosquée. " Dans une autre version, on lit : " Tous les lieux sont une mosquée ".

1- Le mérite de la construction des mosquées

'Uthmân rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a déclaré : " Celui qui bâtit une mosquée pour l'amour de Dieu, Dieu lui assignera une demeure en Paradis. " Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî et Muslim. Citant Ibn 'Abbâs, Ahmad, Ibn Hibbân et Al-Bazzâr rapportent ce hadîth assorti d'une chaîne de transmission jugée authentique : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Celui qui bâtit une mosquée pour la cause de Dieu, si petite soit-elle (litt : ne serait-ce que de la taille d'un nid d'oiseau), Dieu lui assignera une demeure au Paradis. "

2- L'invocation à prononcer lorsqu'on perd le chemin de la mosquée

Lorsqu'on prend le chemin de la mosquée, il est recommandée de prononcer les invocations mentionnées dasn les traditions prophétiques suivantes :

- Umm Salama raconte que le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) lorsqu'il quittait la maison pour aller prier, disait : " Au nom de Dieu, Je m'en remets à Dieu. Seigneur, je cherche refuge auuprès de Toi ; puisses-Tu me préserver du risque de m'égarer ou d'être égaré, de me tromper ou d'être trompé, d'être injuste ou de subir l'injustice, de montrer ignorance et déraison ou de les subir de la part d'autrui. " Ce hadîth est rapporté par Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ'î et Ibn Mâja ; il est authentifié par At-Tirmidhî. De même, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî - d'après Anas : " Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Celui qui dit en sortant de chez lui : " Au nom de Dieu. je m'en remets à Dieu. il n'est de force et de puissance qu'en Dieu ", on lui répondra : " Que cela te suffise !... tu es guidé, tu es préservé, tu es désormais protégé ". Et Satan s'écartera alors de lui. "

- Al-Bukhârî et Muslim rapportent, citant Ibn 'Abbâs, que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) sortit pour faire la prière et dit : " Seigneur, puisses-Tu mettre dans mon coeur une lumière, dans ma vue une lumière, dans mon ouïe une lumière, à ma droite une lumière, derrière moi une lumière, dans mes nerfs une lumière, dans ma chair une lumière, dans mes larmes une lumière, dans mes cheveux une lumière, sur ma peau une lumière. " Dans la version de Muslim, on lit : " Seigneur, puisses-Tu mettre dans mon coeur une lumière, sur ma langue une lumière, dans mon ouïe une lumière, dans ma vue une lumière, derrière moi une lumière, devant moi une lumière, au dessus moi une lumière, au dessous de moi une lumière. Seigneur donne-moi une lumière. "

- Ahmad, Ibn Khuzayma et Ibn Mâja ont rapporté ce hadîth - jugé bon (hasan) par Al-Hâfidh - qu'ils tiennent d'Abû Sa'îd : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Celui qui, en quittant sa demeure pour aller prier, dit : " Seigneur, je T'implore au nom des fidèles qui T'invoquent, ainsi qu'au nom de ce chemin que je parcours. En sortant, je ne puis concevoir une quelconque ingratitude ; je ne saurais être mû par l'hypocrisie ou par le désir de l'ostentation Plutôt, je sors pour me prémunir de Ta colère et rechercher Ta satisfaction. Je Te prie de me préserver de l'Enfer, de pardonner mes péchés ; il n'est que Toi qui pardonnes les péchés. " Celui qui dit cela obtiendra que Dieu lui assigne soixante milles anges, qui imploreront pour lui le pardon ; et Dieu se tournera vers lui jusqu'à ce qu'il achève sa prière. "

3- Les invocations à prononcer à l'entrée et à la sortie de la mosquée

Il est recommandé, lorsqu'on s'apprête à franchir le seuil de la mosquée, d'entre du pied droit et de dire : " Je cherche refuge auprès de Dieu le Magnifique, auprès de Son visage Magnanime et de Sa puissance éternelle, contre Satan le lapidé. Au nom de Dieu. Seigneur, prie sur Muhammad. seigneur, puisses-Tu pardonner mes péchés et ouvrir pour moi les portes de Ta miséricorde. " En sortant, on dira : " Au nom de Dieu. Seigneur, prie sur Muhammad. Seigneur, puisses-Tu pardonner mes péchés et ouvrir pour moi les portes de Ta grâce. Seigneur, préserve-moi de Satan le lapidé. "

4- Le mérite de celui qui se rend à la mosquée et de celui qui y reste

- Ahmad, Al-Bukhârî et Muslim rapportent, citant abû Hurayra, que le Prophète (sawws) a dit : " Quant à celui qui va à la mosquée, chaque fois qu'il s'y rendra et en reviendra, Dieu lui réservera une demeure au Paradis. "

- Ahmad, Ibn Mâja, Ibn Khuzayma, Ibn Hibbân et At-Tirmidhî rapportent ce hadîth - lequel est jugé bon par ce dernier et validé par Al-Hâkim - d'après Abû Sa'îd : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Si vous voyez un homme fréquenter la mosquée, témoignez alors qu'il est croyant. " Dieu le Très-haut, le Très-Exalté, a dit : { Rien d'autre, en vérité : que peuplent les mosquées de Dieu ceux qui croient en Dieu et au Jour dernier }.

- Muslim rapporte, citant Abû hurayra, que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Celui qui se purifie chez lui puis se rend à une des demeures de Dieu pour accomplir une des obligations prescrites par Dieu, chacun des pas qu'il fera sur son chemin servira tantôt à diminuer ses péchés, tantôt à rehausser son rang. "

- At-Tabarânî et Al-Bazzâr, s'appuyant sur une chaîne euthentique, rapportent ce hadîth transmis par Abû Ad-Dardâ' : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " La mosquée est la demeure de tout dévot. Aux fidèles qui font de la mosquée leur foyer, Dieu garantira quiétude, miséricorde, ainsi qu'un passage sur le sirât ( pont jeté au-dessus des abîmes de l'Enfer) menant vers l'agrément de Dieu ; vers le Paradis.

- il convient de rappeler cet autre hadîth, mentionné plus haut : " Voulez-vous que je vous montre ce grâce à quoi Dieu effacera vos péchés et rehaussera votre rang ?... "

5- La prière d'entrée à la mosquée

Al-bukhârî, Muslim, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ'î, Ibn Mâja et Ahmad rapportent, citant Abû Qatâda, que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a it : " Lorsque l'un d'entre vous entrera à la mosquée, qu'il fasse une prière de deux cycles avant de s'asseoir. "

6- Les meilleures mosquées

- Citant Jâbir, Al-bayhaqî rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " une prière dans la Mosquée Sainte (de La Mecque) vaut cent milles prières ; une prière dans ma mosquée (celle de Médine) en vaut mille ; dans la mosquée de Jérusalem, elle en vaut cinq cents. "

- Ahmad rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Une prière dans ma mosquée vaut mieux que mille prières dans tout autre mosquée, excepté la Mosquée Sainte. Et une prière dans cette dernière est cent fois meilleure qu'une prière dans ma mosquée. "

- Al-Bukhârî, Muslim, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ'î, Ibn Mâja et Ahmad rapportent que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " on ne fait ses malles que pour se rendre à l'une de ces trois mosquées : la Mosquée Sainte, ma mosquée, et la mosquée de Jérusalem. "

7- L'ornementation des mosquées

- Ahmad, Abû Dâwûd, An-Nasâ'î et Ibn Mâja rapportent ce hadîth qu'ils tiennent d'Anas - et jugé bon par Ibn Hibbân : " La fin du monde ne surviendra pas avant que les gens ne se soient mis à rivaliser de jactance au sujet des mosquées " De ce hadîth, Ibn Khuzayma présente la version suivante : " Il viendra un temps où les gens se mettront à se targuer des mosquées alors qu'ils ne les fréquenteront guère. "

- Abû Dâwûd et Ibn Hibbân rapportent, dans un hadîth authentifié par ce dernier, et qu'ils tiennent d'Ibn 'Abbâs : " Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Je n'ai point reçu l'ordre d'élever les mosquées très haut. " A ce hadîth, Abû Dâwûd ajoute : " Ibn 'Abbâs a dit : " Vous vous livrez à l'ornementation des mosquées, comme le faisaient les juifs et les chrétriens. "

- Ibn Khuzayma rapporte, dans un hadîth qu'il juge authentique, que 'Umar donna l'ordre de bâtir des mosquées, tout en précisant : " Essayez d'abriter les gens de la pluie. Et évitez ornementations et couleurs, ce qui risque de distraire et détourner les esprits. "

8- Nettoyer et embaumer les mosquées

Ahmad, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, Ibn Mâja et Ibn Hibbân rapportent, d'après une chaîne qualifiée de jayyid, d'après 'Â'isha, que le Prophète (saws) enjoint que des oratoires de prière soient aménagés au sein des maisons, et qu'ils soient régulièrement nettoyés et embaumés. Abû Dâwûd ajoute la version suivante : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) nous ordonnait d'aménager des oratoires de prière chez nous, de leur donner une belle forme et de les nettoyer. 'Abdallâh, lorsqu'il s'asseyait sur la tribune, ffaisait répandre de l'encens dans la mosquée. "

Anas rapporte que le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Les rétributions de ma Communauté, jusqu'aux plus insignifiantes, m'ont été montrées, telle la récompense d'un homme qui enlève une souillure infime d'une mosquée. " Ce hadîth est mentionné par Abû Dâwûd et At-Tirmidhî ; il est authentifié par Ibn Khuzayma.

9- L'entretien des mosquées

En tant que lieux de culte, les mosquées doivent faire l'objet d'un entretien minutieux, d'un soin particulier contre totue saleté, contre toute mauvaise odeur. Muslim rapporte que le Prophète (saws) a dit : " Les mosquées ne sauraient être un lieu de souillures, celles-ci étant destinées à l'évocation Dieu et à la récitatiion du Coran. "

Ahmad rapporte, d'après une chaîne authentique, que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " En expectorant, l'un d'entre vous prendra soin de ne pas toucher la peau ou le vêtement de quelque fidèle. "

Ahmad et Al-bukhârî rapportent, citant Abû hurayra, que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Si l'un d'entre vous se met debout pour la prière, qu'il évite de cracher devant soi ; car tant que l'orant est en prière, il communique avec le Très-Haut, le Très Exalté. Il ne crachera pas non plus du côté droit, car un ange s'y trouve. Qu'il crache donc à gauche, ou bien sous son pied pour dissimuler son crachat. "

Citant Jâbir, Al-bukhârî et Muslim rapportent dans un hadîth que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Celui qui a mangé de l'ail, de l'oignon ou du poireau, qu'il n'approche point notre mosquée. Car les anges répugnent aux mêmes choses que ce à quoi répugnent les humains. "

Dans un prêche du vendredi, 'Umar déclara : " Vous mangez des deux plantes que je trouve muvaises : l'ail et l'oignon. J'ai vu le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) enjoindre à ceux qui sentaient l'odeur de ces plantes de sortir au Baqî' (un lieu situé à Médine). Aussi, pour les manger, neutralisez leur odeur en les cuisinant. "

10- A la mosquée, il est déconseillé de publier la perte d'un objet, d'exercer le commerce et de dire des poésies

Abû Hurayra rapporte que le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Celui qui entend un homme s'enquérir sur un objet perdu, qu'il lui dise : Que Dieu ne te rendes pas cette chose, car les mosquées n'ont pas été faites pour cela. " Cette tradition est rapportée par Muslim.

Abû Huayra rapport également que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Si vous voyez quelqu'un vendre ou acheter au sein de la mosquée, dites-lui : Que Dieu ne fasse point prospérer ton commerce. " Ce had^th est cité par An-Nasâ'î et At-Tirmidhî, qui l'a jugé bon.

'Abdallâh Ibn 'Umar a dit : " Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a interdit toute transaction à la mosquée. Il en va autant de la récitation de poèmes et de la publication d'objets perdus. Il a également prohibé la formation de cercles avant la prière du vendredi. " Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî, Muslim, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ'î, Ibn Mâja et Ahmad ; il est authentifié par At-Tirmidhî.

La poésie prohibée est celle qui consite à faire la satire d'un musulman, l'éloge d'un tyran ou à dire quelque insanité. Elle sera en revanche permise si elle consiste en des sagesses, des propos laudatifs à l'adresse de l'Islam ou des discours édifiants et moralisateurs. 'Umar, raconte Abû Hurayra, ayant trouvé un jour Hassân qui disait quelque poésie au sein de la mosquée, lui jeta un regard désapprobateur. " Je scandais des vers, se défendit Hassan, en ce lieu et en présence d'un homme meilleur que toi (le Prophète, s'entend). " Puis, s'adressant à Abû Hurayra : " Au nom de Dieu, je t'en adjure, n'as-tu pas entendu le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) dire : " Réponds en mon nom. Seigneur ! Soutins-le par l'Esprit de sainteté ? " - Si, répondit Abu Hurayra. " Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî et Muslim.

11- La mendicité à la mosquée

Le " cheikh de l'Islam ", Ibn Taymiyya, a dit : " En principe, la mendicité est prohibée, que ce soit à la mosquée ou ailleurs, sauf en cas de nécessité extréme. Celui qui demande la charité pourra alors le faire à la mosquée, mais sans embarrasser les gens (en passant par exemple par dessus les têtes), sans proférer de mensonges dans ses plaintes, et sans élever la voix d'une manière gênante lorsque les fidèles écoutent le discours de l'orateur ou quelque confèrence religieuse. "

12- Elever la voix à la mosquée

il est défendu d'élever la voix à la msoquée au point de gêner les orants, même losqu'il s'agit de réciter le Coran. il y a une seule exception à cette règle : les conférences religieuses, scientifique et autres. Ibn 'Umar raconte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) entra à la mosquée et y trouva un grand tumulte : les gens se livraient à la prière en récitant le Coran à voix haut. " L'orant communique avec Dieu le Très-haut, le Très Exalté, déclara-t-il. Ainsi doit-il prendre garde à ce qu'il Lui communique. N'élevez pas la voix les uns les autres en récitant le Coran. " Ce propos est rapporté par Ahmad, d'après une chaîne authentique.

On rapporte, citant Abû Sa'îd Al-Khudrî, que le Prophète (صلى الله عليه وسلم), lors d'une retraite spirituelle qu'il faisait à la mosquée, entendit les fidèles lire à haute voix, chacun de leur côté. Il se montra alors et déclara : " Chacun d'entre vous est en train de communiquer avec son Seigneur. Aussi ne vous gênez pas les uns les autres ; n'élevez pas la voix plus que les autres lors de la récitation. " Ce hadîth est rapporté par Abû Dâwûd, An-Nasâ'î, Al-Bayhaqî, ainsi que par Al-Hâkim qui constate : " Ce hadîth est authentique selon les conditions posées par les deux cheikhs, Al-Bukhârî et Muslim.

13- Converser dans la mosquée

An-Nawawî affirme qu'il est permis de causer des affaires temporelles et autres dans la mosquée ; on ne refusera pas non plus le plaisir de rire ou de plaisanter dans les limites de la décence. Qu'on en juge par le hadîth de Jâbir Ibn Samura : " Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم), rapporte-t-il, ne quittait pas la mosquée - où il avait accompli l'office du matin - avant le lever du soleil. Ses Compagnons restaient à bvarder sur l'époque préislamique, s'égayaient et le Prophète leur souriait. " Cette tradition est mentionnée par Muslim.

14- Se restaurer et dormir dans la mosquée

Ibn 'Umar a dit : " Du temps du Prophète (صلى الله عليه وسلم) et durant notre jeunesse, nous faisions la sieste et dormions à la mosquée. "

An-Nawawî note : " Il est établi qui les gens de la banquette, les gens de 'Urayn, 'Ali, Safwân Ibn Umayya ainsi qu'un groupe de Compagnons, couchaient à la mosquée ; que Thumâma y a passé la nuit avant de se convertir à l'Islam. Tout cela se produisit du vivant du Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم). "

Ash-Shâfi'î a dit dans son " Al-Umm " : " Si l'associant peut coucher à la mosquée (comme dans l'exemple de Thumâma), à fortiori, le musulman peut le faire aussi. Il est dis dans le " Mukhtasar " : " Il n'y a aucun mal à ce que l'associant dorme à la mosquée, quelle soit-elle, exception faite de la Mosquée Sainte. "

'Abdallâh Ibn Al-Hârith raconte : " Du temps du Prophète (صلى الله عليه وسلم), nous avions coutume de nous restaurer à la mosquée, d'y manger pain et viande. "

15- Croiser les doigts dans la mosquée

Il est déconseillé de croiser les doigts quand on se rend à la mosquée, ainsi que dans la mosquée lorsqu'on attend le moment de la prière. Autrement, ce geste n'est point réprouvable, même dans la mosquée. Ka'b rapporte que le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Lorsque l'un d'entre vous fait dûment ses ablutions et prend le chemin de la mosquée, qu'il ne croise pas les doigts, car il est en prière. " Ce hadîth est rapporté par Ahmad, Abû Dâwûd et At-Thirmidhî.

Abû Sa'îd Al-Khudrî raconte : " J'entrai à la mosquée en compagnie du Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم). Nous trouvâmes un homme accroupi au milieu de la mosquée, les doigts entrelacés. Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) lui fit un signe dont il ne s'avisa point. Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) se retourna alors et déclara : " Lorsque l'un d'entre vous est à la mosquée, qu'il ne croise pas les doigts ; c'est là un geste propre à Satan. Vous êtes en prière tant que vous vous trouvez à l'intérieur de la mosquée. " Ce hadîth est rapporté par Ahmad.

16- La prière entre les colonnes de la mosquée

L'imâm, ainsi que l'orant qui prie seul, peuvent faire la prière entre des colonnes, à en juger par ce hadîth rapporté par Al-Bukhârî et Muslim, citant Ibn 'Umar : " Ayant pénétré dans la Ka'ba, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) accomplit la prière entre deux colonnes. " A cet égard, Sa'îd Ibn Jubayr, Ibrâhîm Al-Taymî et Suwayd Ibn Ghufla présidaient la prière en se tenant entre des colonnes. Quand aux orants, il leur est déconseillé d'en faire autant quand ils disposent d'un espace suffisant, car les colonnes signifient la rupture des rangs. Mais si l'espace est insuffisant, il n'est point déconseillé de se tenir entre des colonnes. Anas a dit : " On nous défendait de prier entre des colonnes ; on nous interrompait dans une telle prière. " Ce hadîth est rapporté par Al-Hâkim, qui l'a jugé authentique.

Abondant dans le même sens, Mu'âwiya Ibn Qurra rapporte, citant son père : " Du temps du Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم), on nous interdisait de nous aligner entre des colonnes ; on nous interrompait de manière catégorique dans une telle prière. "

Dans ses " Sunan ", Sa'îd Ibn Mansûr rapporte que la chose est interdite d'après Ibn Mas'ûd, Ibn 'Abbâs et Hudhayfa. Ibn Sayyid An-Nâs constate que nul Compagnon n'a divergé avec ces derniers sur ce point.

Les endroits où il est interdit de prier

Il est interdit de prier :

- Dans les cimetières. Citant 'Â'isha, Ahmad et An-Nasâ'î rapportent que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Que Dieu maudisse les juifs et les chrétiens ; ils ont utilisé les tombes de leurs prophètes comme lieux de prière ". Citant Abû Marthad Al-Ghanawî, Ahmad et Muslim rapportent que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Ne priez pas sur les tombes et ne vous assoyez pas dessus ". Ils rapportent également ce hadîth, qu'ils tiennent de Jundub Ibn 'Abdallâh Al-Bajalî : " Cinq jours avant son décès, j'ai entendu le Prophète (صلى الله عليه وسلم) dire : " Ceux qui vous ont précédé ont utilisé comme lieux de prière les tombes de leurs prophètes et de leurs saints. Ne prenez donc pas les tombes comme lieux de prière, je vous l'interdis. " D'après 'Â'isha, Umm Salama parla au Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) d'une église, nommée Marie, qu'elle avait vue en Abyssinie. Elle lui décrivit les icônes dont regorgeait cette église. Et le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) de déclarer : " Ce sont des gens qui, lorsqu'un homme vertueux, un dévot d'entre les leurs vient à trépasser, élèvent sur son tombeau un lieu de prière qu'ils garnissent de ces images. Ces gens sont les piètres créatures au regard de Dieu " Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî, Muslim et An-Nasâ'î. On rapporte également que le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Que Dieu maudisse les visiteuses des tombes ainsi que ceux qui y aménagent mosquées et qui s'installent dessus ", Nombre de docteurs ont interprété cet interdiction comme ayant le caractère de réprobation, que le cimetière se trouve devant le lieu de prière ou derrière lui. Les dhâhirites estiment cependant qu'il s'agit d'une interdiction formelle, et que cette prière est nulle. Pour les hanbalites, il en est ainsi quand le cimetière comprend trois tombes ou plus ; s'il ne compte que deux tombes ou une seule, la prière est valide, quoique déconseillée au cas où l'orant se mettrait dans la direction de la tombe. Autrement, elle n'est point réprouvable.

- Dans les églises et les synagogues. Abû Mûsâ Al-Ash'arî et 'umar Ibn 'Abd Al-'Azîz ont fait la prière dans une église. Ash'Sha'bî, Atâ' et Ibn Sîrîn estiment que la chose n'est pas répréhensible. Al-Bukhârî constate : " Ibn 'Abbâs consentait à effectuer la prière dans une synagogue, mais à la condition qu'elle soit dépourvue de statues. A ce titre, des musulmans écrivirent à 'Umar, lui signalant qu'ils n'avaient pas trouvé d'endroit plus propre et plus commode (pour prier) qu'une synagogue. " Aspergez-la d'eau, répondit-il, mettez-y une natte et priez ". De l'avis des hanafites et des shâfi'ites, prier dans les églises et les synagogues est déconseillé dans l'absolu.

- Dans les dépotoirs, les abatoirs, sur la chaussée, dans l'enclos des chameaux, dans les salles de bain, au-dessu de la Ka'ba. Zayd Ibn Jubayr rapporte, citant Dâwûd Ibn Husayn, lequel tient ce hadîth d'Ibn 'Umar, que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a interdit de prier dans sept endroits : " Dans un dépotoir, un abattoir, un cimetière, sur la chaussée, dans l'enclos des chameaux, dans les lieux d'aisance, et au-dessus de la maison de Dieu. " Ce hadîth est rapporté par Ibn Mâja, 'Abd Ibn Humayd, ainsi que par At-Tirmidhî, lequel estime que sa chaîne de transmetteurs n'est pas forte. La prohibition concernant l'abattoir et le dépotoir s'explique par le fait que ces lieux sont immondes. Aussi, prier dans ces lieux sans y étendre un tapis est-il interdit. Si l'on y étend un tapis, la prière devient déconseillée de l'avis de la majorité des doctes, et toujours prohibée, de l'avis d'Ahmad et des dhâhirites. la prohibition touchant le parc des chameaux est motivée par le fait que ces lieux ont été créés pour les djinns. Mais d'autres raisons ont également été invoquées. Prier sur la chaussée est prohibé en raison du tumulte des passants, de l'agitation qui y règne habituellement, ce qui ne manque pas de distraire l'orant et de l'arracher à son recueillement et à sa ferveur. Prier sur la terrasse de la Ka'ba est interdit car l'orant, n'étant pas tourné vers la maison de Dieu, serait placé au dessus de ce lieu sacré, ce qui va à l'encontre de l'injonction divine. Voilà pourquoi nombre de doctes concluent à la nullité de cette prière. Les hanafites considèrent, par contre, que pareille prière est valable, mais déconseillée, car constituant une marque d'irrespect vis-àvis de ce lieu. En tant que lieu de souillures, le cabinet d'aisances, quant à lui, est déconseillé s'il ne contient pas de saletés, selon l'opinion de la majorité des doctes. La prière n'y est point valide, de l'avis d'Ahmad, d'Abû Thawr et des dhâhirites.

La prière dans la Ka'ba

Qu'elles soit obligatoire ou surérogatoire, la prière accomplie dans la Ka'ba est valide. Ibn 'Umar rapporte : " Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) pénétra à l'intérieur de la Ka'ba, accompagné de Usâma Ibn Zayd, de Bilâl et de 'Uthmân Ibn Talha. Puis ils fermèrent la porte. Lorsqu'ils l'ouvrirent, je fus le premier à entrer. J'abordai Bilâl et lui demandai : " Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a-t-il prié ici ? - Oui, répondit-il, entre les deux colonnes d'agate. " Ce hadîth est rapporté par Ahmad ainsi que par les deux cheikhs, Al-Bukhârî et Muslim.

La cloison devant l'orant

a- Le statut légal de cette pratique

Il est recommandé à l'orant de disposer devant lui une sorte de cloison afin d'éviter que l'on passe sur l'endroit où il prie et pour ne pas être distrait par ce qu'il y a au-delà. Pour preuve, ce hadîth rapporté par Abû sa'îd : " Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Lorsque l'un d'entre vous fait la prière, qu'il mette devant lui une cloison et qu'il s'en rapproche. " Ce hadîth est mentionné par Abû Dâwûd et Ibn Mâja.

Ibn 'Umar rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) aait coutume, lorsqu'il sortait pour la prière pendant les jours de fête, d'ordonner qu'on place devant lui une lance. il priait alors en face de cette lance, les orants se tenant derrière. Il en faisait autant lors de ses voyages. Puis les princes adoptèrent cet usage. Ce propos est rapporté par Al-Bukhârî, Muslim et Abû Dâwûd.

Les hanafites et les mâlikites estiment que l'utilisation de cette cloison est préferable si l'orant craint que l'on passe devant lui. Sinon, ce n'est pas recommandé. Qu'on en juge par ce hadîth d'Ibn 'Abbâs : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) pria dans un espace libre sans rien mettre vis-à-vis de lui. " Ce hadîth est rapporté par Ahmad et Abû Dâwûd, ainsi que par Al-Bayhaqî, qui constate : " Il existe, d'après Al-Fadl Ibn 'Abbâs, un hadîth témoin appuyé par une chaîne de transmetteurs plus authentique que celui-ci.

b- Qu'est-ce qui tient lieu de cloison ?

En se fait avec tout objet que l'orant mettra devant lui, ne serait-ce qu'un bout d'étoffe. Sabra Ibn Ma'bad rapporte : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Lorsque l'un d'entre vous fait la prière, qu'il dispose une cloison devant lui, ne fût-ce qu'une flèche. "

Abû hurayra rapporte : " Abû Al-Qâsim (entendre, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Lorsque l'un d'entre vous fait la prière, qu'il mette quelque chose vis-à-vis de lui, qu'il dresse un bâton. Faute de bâton, qu'il trace une ligne, peu importe après cela si l'on passe devant lui. " Cette tradition est rapporté par Ahmad, Abû Dâwûd ainsi que par Ibn Hibbân, qui l'a jugée authentique ; Ahmad et Al-Madînî la jugent telle eux aussi. Al-Bayhaqî constate : " Ce hadîth est acceptable sur cet article. "

On rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) faisait la prière aussi bien devant la colonne qui se dressait dans sa mosquée, devant un arbre, devant le lit où s'étendait 'Â'isha, que devant sa monture, ou devant la partie posstérieure du bât de l'animal.

Talha rapporte : " Nous faisions la prière lorsque des bêtes circulèrent devant nous. Comme on évoquait la chose devant le Prophète (صلى الله عليه وسلم), celui-ci déclara : " Vous pouvez disposer devant vous la partie postérieure du bât et peu importe après cela si quelque chose ou quelqu'un passent devant. " Ce hadîth est rapporté par Ahmad, Muslim, Abû Dâwûd, Ibn Mâja et At-Tirmidhî ; celui-ci constate : " Ce hadîth est hasan sahîh. "

c- La cloison de l'imâm est une pour l'orant

'Amr Ibn Shu'ayb rapporte, citant son père, lequel tient ce propos également de son père : " Nous descendions du chemin dit Adhâkhir en compagnie du Prophète (صلى الله عليه وسلم), lorsque le temps de la prière arriva. le Prophète (صلى الله عليه وسلم) présida la prière en se tenant devant un mur dont il fit sa qibla pendant que nous le suivions derrière. Un chamelon s'approcha alors et chercha à passer devant le Prophète (صلى الله عليه وسلم) ; celui-ci se mit en devoir de le repousser doucement, tant et si bien qu'il en vint à effleurer le mur du ventre, et que la bête finit par passer derrière lui. " Ce propos est rapporté par Ahmad et Abû Dâwûd.

Ibn 'Abbâs rapporte : " Je circulais sur le dos d'une ânesse étant adolescent, lorsque je trouvai le Prophète (صلى الله عليه وسلم) en train de célébrer la prière à Minâ. Je passai devant une partie du rang des orants, puis envoyai ma bête paître tout près. je m'alignai ensuite parmi les orants sans que personne ne dénonçàt ma conduite. " Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî, Muslim, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ'î, Ibn Mâja et Ahmad.

Il ressort de ces hadîth qu'il est permis de passer au devant des orants, et que la cloison n'est préconisée que pour l'imâm ou l'orant qui effectue une prière individuelle.

d- Il est préférable de se tenir près de la cloison

Al-Baghawî a dit : " Les érudits recommandent à l'orant de se rapprocher de la cloison de manière à ne laisser que l'espace nécessaire pour le prosternement. Dans la disposition des rangs, on doit observer le même usage. " Qu'il s'en rapproche ", recommande également le hadîth cité plus haut.

Bilâl rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) fit la prière en laissant quelque trois coudées d'écart entre lui et le mur. Ce hadîth est rapporté par Ahmad et An-Nasâ'î ; Cette version est attribuée à Al-Bukhârî.

Sahl Ibn Sa'd rapporte : " Le lieu de prière du Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) occupait un intervalle à peine suffisant pour le passage d'une brebis. " Ce propos est rapporté par Al-Bukhârî et Muslim.

e- Il est défendu de passer entre l'orant et la cloison

A la lumière des hadîth, il est avéré que passer entre l'orant et sa cloison est un acte interdit, voire un péché grave. Busr Ibn Sa'îd raconte que Zayd Ibn Khâlid l'envoya s'enquérir auprès d'Abû Juhaym sur ce qu'il avait entendu du Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) à propos de celui qui passe entre l'orant et sa cloison. Abû Juhaym dit en guise de réponse : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Si celui qui passe devant un orant savait ce qu'il encourt, il jugerait préférable de rester debout à attendre quarante... plutôt que de passer devant lui. " Cette tradition est rapporté par Al-Bukhârî, Muslim, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ'î, Ibn Mâja et Ahmad.

Zayd Ibn Khâlid rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Si celui qui passe devant un orant savait ce qu'il encourt, il jugerait préférable de rester debout à attendre quarante automnes plutôt que de passer devant lui. " Ce hadîth est rapporté par Al-Bazzâr, d'après une chaîne authentique.

Ibn Al-Qayyim rapporte, citant Ibn Hîbbân, entre autres traditionnistes ; " L'interdiction signalée dans le hadîth concerne le cas où l'orant utilise une cloison ; sinon, le passage devant lui n'est pas chose défendue. Comme argument à l'appui de cette opinion, Abû Al-Hâtim invoque ce récit qu'il présente dans son " Sahîh " et qu'il tient de 'Abd Al-Muttalib Ibn Abî Wadâ'a : " J'ai remarqué, dit celui-ci, que le Prophète (صلى الله عليه وسلم), ayant achevé le tour de la Ka'ba, se tint sur le bord du chemin et fit une prière de deux cycles que rien ne séparait des fidèles qui effectuaient les pérégrimations. C'est là une preuve tangible, poursuit Abû Al-Hâtim, qu'il est permis de passer devant l'orant qui prie sans cloison ; et que la sanction d'un pareil écart concerne uniquement le cas où l'on passerait devant un orant qui utilise une cloison. Et el récit susemtionné montre que, dans cette prière, il n'y avait point de cloison entre le Prophète (صلى الله عليه وسلم) et les fidèles en pérégrination.

Abû Al-Hâtim ajoute ce propos qu'il tient encore d'Al-Muttalib : " j'ai vu le Prophète (صلى الله عليه وسلم) prier à coté de l'angle de la Ka'ba appelé ar-rukn al-aswad sans cloison, pendant que les femmes et hommes circulaient devant lui.

On lit dans l'ouvrage " Ar-Rawda An-Nadiyya " d'As-San'ânî le zaydite) : " Si l'orant fait la prière sans cloison ou bien avec, masi qu'il s'en éloigne, le plus plausible est qu'il ne doit pas repousser le passant, la faute étant imputable à l'orant. Dans ce cas, il n'est pas prohibé de passé devant lui, mais il demeure préférable de s'en abstenir. "

f- Où il est légitime pour l'orant de repousser celui qui passe devant lui

Pour l'orant qui utilise une cloison, il est permis de repousser l'animal ou l'humain qui passe devant lui. Ce n'est pas le cas s'il ne dispose pas d'une cloison, le fait de passer devant lui n'étant point préjudiciable en tel cas.

Humayd Ibn Hilâl rapporte : " Alors que je m'entretenais avec un de mes amis, Abû Sâlih Al-Sammân me dit : " je te ferai part de propos et d'actes que j'ai entendus et vus de la part d'Abû Sa'îd Al-Khudrî. nous étions ensemble un vendredi. Pendant qu'il présidait la prière devant une cloison dont il se servait pour s'abriter, un jeune homme de la tribu des banû Mu'aut entra et voulut passer devant lui. Abû Sa'îd, pour l'en empêcher, lui mit la main devant la gorge et le poussa. Le jeune homme chercha un passage mais n'en trouva aucun. il essaya de nouveau de se faufiler devant Abû Sa'îd. Celui-ci le repoussa plus fort qu'auparavant. L'autre se dressa et déversa sur Abû Sa'îd un flot d'insultes. Les gens s'attroupérent. le jeune homme entra chez Marwân et lui conta l'affront qu'il avait essuyé. puis se fut le tour d'Abû Sa'îd. " Qu'est-ce qui t'es arrivé avec le fils de ton frère qui vient de formuler des griefs contre toi ? demanda marwân. - J'ai entendu le Prophète (صلى الله عليه وسلم) dire : " Si l'un d'entre vous fait la prière devant une cloison pour s'abriter des gens, et que quelqu'un tente de passer devant lui, qu'il le pousse ; si ce passant revient à la charge, qu'il lui livre alors combat. Car c'est un démon. " Ce propos est rapporté par Al-bukhârî et Muslim.

g- La prière ne saurait être interrompue

'Alî, 'Uthmân, Ibn Al-Musayyab, Ash-Sha'bî, Mâlik, Ash-Shâfi'î, Sufyân ath-Thawrî et les hanafites considèrent que la prière ne peut être interrompue, à telle enseigne qu'Abû Dâwûd a rapporté, citant Abû Al-Waddâk : " Un jeune Qurayshite passa devant Abû Sa'îd qui était en prière. Celui-ci le poussa une fois ; l'autre revint à la charge et Abû Sa'îd le poussa une deuxième fois, puis une troisième fois. Et Abû Sa'îd de déclarer à la fin de sa prière : " Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Repoussez (le passant) autant que vous le pourrez, car il s'agit d'un démon. "

Ce qui est permis dans la prière

1- Pleurer, sangloter, gémir. Tout cela est permis, que ce soit par crainte de Dieu ou pour une autre raison ; douleur, malheur ; et cela tant que cette réaction est incontrôlée et inévitable. Dieu le Très-Haut a dit en effet : {Quand les versets du Très Miséricordieux leur sont récités, ils tombent, prosternés, et pleurent}. Ce verset, on le voit, englobe les orants ainsi que les autres. 'Abdallâh Ibn Ash-Shakhîr rapporte : " J'ai vu le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) sangloter, la poitrine dégageant un gémissement pareil au bouillonnement d'une marmite. " Ce hadîth est rapporté par Ahmad,Abû Dâwûd, An-Nasâ'î et At-Tirmidhî ; celui-ci le juge authentique. 'Alî raconte : " Le jour de la bataille de badr, il n'y avait parmi nous d'autre cavalier qu'Al-Miqdâd Ibn Al-Aswad. j'ai constaté qu'entre nous tous, seul le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) se tint debout sous un arbre, priant, pleurant jusqu'au matin. " Ce propos est rapporté par Ibn Hibbân. 'Â'isha - que Dieu l'agrée - rapporte, dans le hadîth relatif à la maladie qui allait aboutir au décès du Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم), que celui-ci déclara : " Ordonnez à Abû Bakr de présider la prière. " - Ô Messager de Dieu, lui répliqua 'Â'isha, Abû Bakr est un homme si doux, si sensible que lorsqu'il lit le Coran, il n'arrive pas à contenir ses larmes. " 'Â'isha ajouta : " Je n'ai dit cela que de peur que les gens tirent mauvais augure d'Abû Bakr, celui-ci étant le premier à remplacer le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) au poste d'imâm. " - ordonnez à Abû Bakr de présider la prière ! répéta le Prophète (صلى الله عليه وسلم). vous autres les femmes, vous êtes pareilles aux dames qui s'adressèrent à Joseph. " Ce hadîth est rapporté par Ahmad, Abû Dâwûd, Ibn Hibbân et At-tirmidhî ; ce dernier le juge authentique. Il s'avère donc qu'en insistant pour qu'abû Bakr se charge de présider la prière, tout en sachant que ce dernier cède aux pleurs lors de la récitation, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a laissé entendre que cela était permis. un jour qu'il célébrait l'office du matin, 'Umar récita la sourate de Joseph. lorsqu'il arriva au verset : { Rien d'autre : je me plains à Dieu de mon malheure et mon affliction}, on l'entendit sangloter. Ce propos est rapporté par Al-Bukhârî, Sa'îd Ibn Mansûr et Ibn Al-Mundhir. En vérité, cette attitude de 'Umar, son gémissement, constituent une réponse à ceux qui estiment que leurs pleurs invalident la prière s'ils sont accompagnés de l'articulation de deux lettres ; peu importe alors s'ils sont motivés par la ferveur, la crainte de Dieu ou par autre chose. Or, c'est une opinion non fondée que d'affirmer que les pleurs deviennent des paroles si deux lettres au minimum sont prononcées. Car pleurer est une chose et parler en est une autre.

2- Tourner la tête au besoin. Ibn 'Abbâs - que Dieu les agrée, son père et lui - rapporte : " Dans sa prière, il arrivait au Prophète (صلى الله عليه وسلم) de regarder à gauche et à droite, mais sans retourner la tête en arrière. " Ce hadîth est rapporté par Ahmad. Abû Dâwûd rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) se mit à prier tout en se tournant du côté de la vallée, où il avait envoyé un garde de nuit. anas Ibn Sîrîn raconte avoir vu anas Ibn Mâlik lever les yeux vers quelque chose pendant la prière. Ce propos est rapporté par Ahmad. Si ce geste n'est pas nécessaire, il est alors déconseillé de le faire, car il contraste avec la ferveur et le recueillement requis. Qu'on en juge par ce que rapporte 'Â'isha - que Dieu l'agrée : " J'interrogeai le messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) sur le fait de tourner la tête pendant la prière. - C'est Satan qui dérobe quelque fragment de la prière du serviteur de Dieu ", me répondit-il. Ce hadîth est rapporté par Ahmad, Al-Bukhârî, An-Nasâ'î et Abû Dâwûd. Abû Ad-Dardâ' -que Dieu l'agrée - rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Ô gens prenez garde de ne pas tourner la tête pendant la prière. Nulle est la prière de celui qui agit ainsi. Si vous y cédez lors de la prière surérogatoire, ne le faites pas dans la prière obligatoire. " Cette tradition est rapportée par Ahmad. Anas - que Dieu l'agrée - rapporte que le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) lui dit : " Prends garde de ne pas te retourner pendant la prière ; c'est là un acte fort préjudiciable. On peut le faire, le cas échéant, dans la prière surérogatoire, mais non dans la prière obligatoire. " Ce hadîth est rapporté et authentifié par At-Tirmidhî, Al-Hârith Al-Ash'arî rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Dieu a enjoint Yahyâ (Jean), fils de Zakariyyâ (Zacharie), d'observer cinq consignes et d'en ordonner l'observance aux fils d'Israël. Parmi ces consignes, il y avait : " Dieu vous ordonne de faire la prière. Et lorsque vous priez, évitez de tourner la tête ; car Dieu met Son visage face au visage de son serviteur pendant la prière tant qeu celui-ci ne tourne pas la tête. " Ce hadîth est rapporté par Ahmad et An-Nasâ'î. Abû Dharr rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Dieu reste face à Son serviteur lorsqu'il se livre à la prière aussi longtemps que ce dernier ne tourne la tête. S'il la tourne, Dieu le quittera. " Ainsi en est-il du fait de tourner la tête. Quant à faire une virevolte avec le corps tout entier en s'écartant de la direction de la qibla, enfraignant par là une règle essentielle, voilà un acte qui invalide la prière, selon l'opinion unanime des docteurs de la Loi.

3- Tuer un serpent, un scorpion, un bourdon, entre autres créature nocives, quand bien même cet acte supposerait beaucoup d'effort. Abû hurayra rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Tuez les deux bêtes noires, serpent et scorpion, quand vous êtes en prière. " Ce hadîth est hasan sahîh ; il a été rapporté par Ahmad, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ'î et Ibn Mâja.

4- Faire quelques pas pour une nécessité quelconque. 'Â'isha rapporte : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) était en train de prier à la maison, la porte fermée. J'arrivai et demandai que l'on m'ouvrît la porte. Il fit alors quelques pas, m'ouvrit et regagna son lieu de prière. " 'Â'isha précise que la porte était du côté de la qibla. Ce hadîth est rapporté par Ahmad, Abû Dâwûd, An-Nasâ'î, ainsi que par At-Tirmidhî, qui l'a jugé bon (hasan). Dire que la porte était du côté de la qibla, revient à dire que le Prophète (صلى الله عليه وسلم), en allant ouvrir puis en reculant, ne s'est nullement détourné de cette direction. Un argument en faveur de cela est le récit de la même 'Â'isha selon lequel le Prophète (صلى الله عليه وسلم), quand quelqu'un demandait qu'on lui ouvrît la porte, s'avançait pour le faire tant que la porte se trouvait située dans le sens de la qibla ou bien à droite ou à gauche du Prophète (صلى الله عليه وسلم), mais jamais quand il fallait tourner le dos à la qibla. Ce propos est rapporté par Ad-Dâraqutnî. Al-Azraq Ibn Qays rapporte : " Abû Barza Al-Aslamî se trouvait à Al-Ahwâz (localité en Irak) au bord d'une rivière. En faisant la prière, il saisit la bride de sa monture. la bête ayant commencé à reculer, il recula doucement avec elle. Un Khârijite le vit qui s'exclama : " Seigneur ! maudis ce cheikh qui prie de cette manière ! "" une fois sa prière achevée, Al-Aslamî déclara : " J'ai entendu vos propos. il se trouve que j'ai accompagné le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) à six, sept ou huit reprises dans ses batailles et j'ai vu avec quelle commodité et quelle aisance il procédait. Reculer avec ma bête m'a semblé moins pénible que de l'abandonner et la laisser regagner son lieu habituel. " Sur ce, il effectua la prière de l'après-midi en deux cycles. " Ce propos est rapporté par Ahmad, Al-Bukhârî et Al-Bayhaqî.

Quant au fait de marcher longuement, voici ce qu'en dit Al-Hâfîdh dans son " Fath " : " Les docteurs de la Loi sont unanimes à dire que marcher longuement pendant la prière est un acte qui rend celle-ci invalide. Aussi, doit-on comprendre du hadîth d'Abû Bazra qu'il s'agit d'un déplacement très court. "

5- Porter un petit enfant et le laisser accroché à soi. Abû Qatâda rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a effectué la prière tout en tenant sa petite-fille Umâma, fille de Zayneb, sur son dos. En s'inclinant, il la déposait par terre ; en se relevant du prosternement, il la remettait sur son dos. 'Âmir a dit : " Je ne lui ai pas demandé quelle prière c'était. " Or, Ibn Jurayj rapporte : " Zayd Ibn Abû 'itâb me dit, en citant 'Amr Ibn Sulaym, que c'était la prière du matin. " Al-Fâkihânî commente : " En portant umâma pendant la prière, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) semble avoir voulu éradiquer le sentiment d'aversion qu'éprouvaient les Arabes pour les filles et leur répugnance à les porter. Il aurait choisi la prière pour corriger ce mode de pensée, sachant que la pédagogie par les actes peut être plus agissante que par la parole. "

'Abdallâh Ibn Shaddâd rapporte ce hadîth qu'il tient de son père : " Lors d'une prière du jour (celle de midi ou celle de l'après-midi), le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) vint nous trouver à la mosquée, portant sur lui Al-Hasan ou Al-husayn. il s'avança, posa l'enfant par terre et prononàa la takbîra d'entrée en prière. Durant la prière, il fit une longue prosternation, si longue que je relevai la tête et vis, à ma surprise, qu'il portait l'enfant sur son dos. je retournai aussitôt à mon prosternement. Quand le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) eut achevé la prière, les gens dirent : " Ô Messager de Dieu, tu as fait une prosternation si longue que nous avons cru qu'il s'était passé quelque chose, ou que tu recevais quelque révélation. - Il n'en est rien, rétorqua le Prophète. Seulement, mon enfant avait envie de faire de moi sa monture et je n'ai pas voulu achever la prière avant de lui avoir donné entière satisfaction. " Cette tradition est rapportée par Ahmad, An-Nasâ'î et Al-Hâkim. An-Nawawî commente : " Cela vient corroborer l'opinion d'Ash-Shâfi'î - que Dieu l'ait en Sa miséricorde - et de ceux qui y adhérent opinion selon laquelle il est permis, tant pour l'imâm que pour l'orant qui le suit, et aussi bien dans la prière obligatoire que dans la prière surérogatoire, de porter un petit garçon, une petite fille, bref tout enfant propre. les disciples de Mâlik - que Dieu l'agrée - estiment que cela est permis exclusivement dans la prière surérogatoire. C'est là une interprétation erronée, dans la mesure où l'indication que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) dirigeait les orants dans la prière montre de manière explicite ou quasi explicite qu'il s'agissait d'une prière obligatoire. On a vu d'ailleurs que cela s'était passé lors de l'office du matin. "

" certains mâlikites, poursuit An-nawawî, prétendent que cette tradition a été abrogée ; d'autres, qu'elle est exclusive au Prophète (صلى الله عليه وسلم) ; d'autres encore, qu'il s'agissait d'un cas de force majeure. or, toutes ces allégations sont oiseuses et dépourvues de fondement, le hadîth étant authentique et explicite quant au caractère permis de l'acte en question, et ne s'écartant en rien des règles de la loi religieuse. C'est que l'être humain est pur : d'une part, ce qu'il renferme dans ses entrailles n'est pas jugé impur tant qu'il se trouve en lui ; d'autre part, les habits des enfants sont également considérés comme purs à en juger par les énoncés de la loi religieuse ; enfin le fait de bouger dans la prière n'annule pas celle-ci tant que les mouvements de l'orant sont peu nombreux ou qu'ils sont espacés. Et si le Prophète (صلى الله عليه وسلم) s'est permis de telles libertés, c'est pour en montrer le caractère permis autant que pour mettre en exergue les règles précitées.

Ceci infirme les présomptions de l'imâm Abû Sulaymân Al-Khattâbî selon lesquelles cet acte serait vraisemblablement non délibéré, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) ayant porté la petite parce qu'elle s'accrochait à lui. il ne l'a pas écartée ; aussi en se levant, l'aurait-il maintenu attachée à son corps. Or, poursuit Al-Khattâbî, on ne saurait imaginer qu'il l'ait portée exprès une autre fois. Car ce serait un acte non négligeable et, partant, de nature à distraire l'esprit. D'ailleurs, si un tissu rayé a pu distraire le Prophète (صلى الله عليه وسلم) dans sa prière, comment en serait-il autrement pour cet acte ?

Telles sont les assertions d'Al-Khattâbî - que Dieu l'ait en Sa miséricorde -, assertions absoluments fausses. Un contre-argument à ces dires est ce qu'il affirme dans le " Sahîh ", de Muslim : " Lorsqu'il se levait, il la portait avec lui et lorsqu'il se relevait du prosternement, il la posait à terre " ; de même, ce qu'il affirme ailleurs : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) vint nous rejoindre à la mosquée, portant umama sur lui. il fit ensuite la prière, etc. "

Quand au tissu rayé, il s'avère qu'il distrait l'esprit sans utilité aucune. Porter la petite Umama, en revanche, n'entraîne pas forcément une telle distraction, et même si c'était le cas, il n'en reste pas moins que ce geste recèle des avantages et des enseignements édifiants que ceux mentionnés ci-dessus. C'est précisément dans ces vertus qu'un tel actes trouve sa raison d'être. par conséquent, la vérité incontournable est que ce hadîth est ainsi conçu qu'il sert à autoriser l'acte en question de même qu'à mettre en lumière ses avantages. Aussi constitue-t-il, pour nous musulmans, une permission et une législation permanente jusqu'au Jour du Jugement dernier. Mais Dieu en sait d'avantage.

6- Répondre par un signe à quelqu'un qui salue. Jâbir Ibn 'Abdallâh rapporte : " essager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) m'envoya pour quelque besogne alors qu'il se rendaiat chez les Banû Al-Mustaliq. De retour, je le trouvai en train de prier sur sa monture. je lui adressai quelques mots et il me fit un signe de la main. Je lui parlai à nouveeau et il refit le même geste. Entre-temps, il récita (le Coran) tout en me faisant signe avec la tête. Lorsqu'il eut terminé sa prière, il se tourna vers moi : " Qu'en est-il du travail que je t'ai envoyé faire ? Je n'ai pu te répondre parce ce que je priais. " Ce propos est rapporté par Ahmad et Muslim. 'Abdallâh Ibn 'Umar rapporte que Suhayb a dit : " J'ai rejoint le Prophète (صلى الله عليه وسلم) alors qu'il était en train de prier. je l'ai salué et il m'a répondu par un geste. " Je crois qu'il a dit, précise Ibn 'umar : " Un geste du doigt. " 'Abdallâh ibn 'Umar rapporte également : " J'ai intérrogé Bilâl : " Comment le Prophète (صلى الله عليه وسلم) répondait-il à vos salutations lorsqu'il était en prière ? - Il nous faisait signe de la main ", répondit-il. Anas affirme également qu'il arrivait parfois au Prophète (صلى الله عليه وسلم) de faire quelque signe lors de la prière. Peu importe dans pareils cas si le signe est fait avec le doigt, la main ou la tête, tous ces modes d'expression ayant été constatés chez le Prophète (صلى الله عليه وسلم).

7- Dire : " Subhan Allah " ou frapper des mains. Il est permis aux hommes de dire : " Subhân Allâh " et aux femmes de frapper des mains lorsqu'il advient quelque incidetn dans la prière : par exemple, prévenir l'imâm lorsqu'il se trompe, donner à quelqu'un la permission d'entrer, avertir un aveugle, etc. Sahl Ibn Sa'd Al-Sâ'idî rapporte en effet que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " L'orant à qui il advient quelque chose pendant la prière se doit de prononcer : " subhân Allâh " pour qu'on se troune vers lui. le frappement de mains, c'est pour les femmes. " Ce hadîth est rapporté par Ahmad, Abû Dâwûd et An-Nasâ'î.

8- Rectifier la récitation de l'imâm. S'il arrive que l'imâm oublie un verset coranique, l'orant qui le suit s'avisera de le lui rappeler, que l'imâm ait lu le minimum exigé ou non. Ibn 'Umar rapporte : " Lors d'une prière, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) se confondit en récitant le Coran. Quand il eut achevé la prière, il demanda à mon père : " T'es-tu rendu compte de mon erreur ? - Oui, répondit, 'umar. - Qu'est-ce qui t'a empêché, repris le Prophète, de rectifier ma récitation ? " Ce hadîth est rapporté par Abû Dâwûd, ainsi que par d'autres traditionnistes ; ses transmetteurs sont dignes de foi.

9- Louer Dieu d'un éternuement ou pour le remercier d'un bienfait.Rifâ'a Ibn Râfi' rapporte : " Pendant que je priais derrière le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم), j'éternuai et dis aussitôt : " Louange à Dieu, une louange aussi réitérée, aussi bénéfique, aussi bénie que notre Seigneur l'aime et l'approuve. " Une fois la prière achevée, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) demanda : " Qui a parlé au cours de la prière ? ". Il répéta sa question plusieurs fois sans qu'on lui répondît. A la troisième reprise, je dis : " C'est moi, ô Messager de Dieu. - Par Celui qui tient en Sa main l'âme de Muhammad, jura alors le Prophète, plus de trente anges se sont disputés cette bonne action, chacun voulant devancer l'autre pour l'élever au ciel. " Ce hadîth est rapporté par An-Nasâ'î et At-Tirmidhî ; Al-bukhârî l'a rapporté en d'autres termes.

10- Se prosterner sur ses vêtements ou son turban. Ibn 'Abbâs rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) fit la prière dans un seul vêtement ; il se protégeait de la chaleur comme de la froideur du sol grâce à un pan de son vêtement. " Dépouvru d'une justification plausible, cet usage n'est pas recommandé.

11- Les autres actes autorisés dans la prière. De certains actes que le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) se permettait dans la prière, Ibn Al-Qayyim préssente le résumé suivant : " il arrivait au Prophète (صلى الله عليه وسلم) de faire la prière alors que 'Â'isha se tenait entre lui et la qibla. En se prosternant, il la touchait de la main pour qu'elle retire son pied. Puis, lorsqu'il se relevait, elle étendait de nouveau son pied. Il lui arrivait aussi de prier et de voir satan qui cherchait à interrompre sa prière ; il le saisissait et l'étouffait au point d'avoir la main souillée par la bave du démon. Il lui arrivait également d'effectuer la prière sur la chaire, de s'incliner, et, le moment du prosternement venu, de descendre à reculons jusqu'au bas de la tribune, de se prosterner à même le sol, puis de remonter. on rapporte également que le Prophète priait face à un mur quand une bête s'approcha et chercha à passer devant lui ; il se mit alors en devoir de la repousser doucement, tant et si bien qu'il en vint à effleuer le mur du ventre, et que la bête finit par passer derrière lui. Un jour qu'il accomplissait la prière, deux servantes - des Banû Al-Muttalib - vinrent auprès de lui, puis se bagarrérent avec acharnement. Il intervint et les sépara de la main alors qu'il était en prière. Selon la version d'Ahmad, elles le saisirent par le genou, et il les sépara sans interrompre sa prière. Une autre fois, un enfant voulut passer devant lui ; il se vit repousser d'un geste de la main et s'abstint de passer. Mais lorsqu'une servante voulut en faire autant, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) lui fit signe de passer. Une fois la prière achevée, il déclara : " Les femmes ont la priorité ". Ce hadîth est rapporté par l'imâm Ahamd et mentionné dans les " Sunan ". On rapporte également que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) soufflait pendant sa prière. Quant au hadîth : " Souffler dans la prière, c'est dire des paroles ", rien n'indique qu'il soit attribué au Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم). Il a été plutôt rapporté par Sa'îd, dans ses " Sunan ", citant Ibn 'Abbâs - que Dieu les agrée tous deux : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) pleurait, sanglotait dans ses prières. " ' Alî Ibn Abî Tâlib - que Dieu l'agrée - rapporte : " Il était une heure à laquelle je venais toujours trouver le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم). En arrivant, je demandais la permission d'entrer. lorsqu'il se trouvait en prière, il toussotait à dessein. " Ce hadîth est cité par An-Nasâ'î et Ahmad ; celui-ci en propose la version suivante : " J'avais coutume d'entrer chez le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) à une heure fixe du jour et de la nuit. Lorsque je le trouvais en train de faire la prière, il toussotait. " Ahmad, qui a rapporté ce hadîth, a pris soin de l'appliquer, d'autant, disait-il, que le toussotement ne saurait invalider la prière. par ailleurs, le Prophète priait tantôt pieds nus, tantôt chaussé. 'Abdallâh Ibn 'umar rapporte : " Il ordonna que l'on fasse la prière en portant des chaussures, pour se démarquer des juifs. " Enfin, il priait vêtu d'une seule étoffe, et, le plus souvent, de deux.

12- Réciter le Coran à partir d'un recueil dans la prière.Pendant le Ramadan, Dhakwânn le domestique de 'Â'isha, avait coutume de diriger celle-ci dans la prière en récitant à partir du Livre Sacré. Ce propos est rapporté par Mâlik. Les shâfi'ites sont partisans de cette opinion. An-Nawawî a dit : " Si, parfois, l'orant tourne les pages (du recueil coranique) au cours de la prière, elle sera toujours valide. Elle sera tout aussi valide s'il regarde un écrit autre que le Coran et qu'il répète son contenu en son for intérieur, quand bien même il s'y attarderait longtemps, mais ce cas de figure n'est point recommandé. Cet usage est approuvé par Ash-Shâfi'î dans son ouvrage " Al-Imlâ' ".

13- Avoir la conscience absorbée par autre chose que la prière. Abû hurayra rapporte queu le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Lorsque la prière est annoncée, Satan s'en va en lâchant des vents pour ne pas entendre l'appel à la prière. A peine cet appel terminé, il revient. Au moment de la takbîra d'entrée en prière il s'esquive, pour revenir aussitôt après. Il s'insinue alors dans la conscience de l'orant et se met à lui dire : " Rappelle-toi ceci, rappelle-toi cela. Tant et si bien que l'orant finit par douter du nombre de cycles de prière accomplis. Si l'un d'entre vous ne sait plus s'il a fait trois ou quatre cycles de prière, qu'il fasse deux prosternations en position assise. " Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî et Muslim. Al-Bukhârî rapporte que 'Umar a dit : " Moi, je prépare mon armée alors que je suis en prière ". Quoi que pareille prière soit valide et suffisante, il n'en reste pas moins que l'orant est censé se tourner vers Dieu et L'adorer avec une âme fervente, en chassant toute préoccupation de son esprit. Pour ce faire, il doit méditer sur la signification des versets coraniques, ainsi que sur le sens de chacun des actes constitutifs de la prière. Car de toute prière, ce qui compte à l'actif de l'orant, ce sont précisément les actes et les paroles qu'il aura vécus et sentis en toute conscience, en toute lucidité. A telle enseigne qu'Abû Dâwûd, An-Nasâ'î et Ibn Hibbân rapportent ce hadîth qu'ils tiennent de 'Ammâr Ibn Yâsir : " j'ai entendu le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) dire : " L'orant se distrait bel et bien ; de l'ensemble de sa prière, il ne lui est alors compté que le dixième, le neuvième, le huitième, le septième, le sixième, le cinquième, le quart, le tiers, ou la moitié.

Al-Bazzâr rapporte, citant Ibn 'Abbâs, que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Dieu le Très-haut, le Très Exalté a dit : " Je n'accepte la prière que de celui qui, à travers elle, s'humilie devant Ma Magnificence, et s'abstient de toute hauteur et de toute jactance envers Mes créatures ; de celui qui, la nuit, ne se couche pas obstiné à Me désobéir, et qui passe le jour à M'évoquer avec persévérance ; de celui qui se montre clément envers le pauvre, la veuve, le voyageur et envers tout être sinistré. Celui-là, sa lumière sera pareille à celle du Soleil. Celui-là, Je l'entourerai de Ma protection et de Ma sollicitude, Je le confierai aux soins attentionnés de Mes anges. Celui-là, Je lui prodiguerai lumière dans les ténèbres et magnanimité dans l'ignorance. Il est à Mes créatures ce qu'est le Firdaws au Paradis. "

Abû Dâwûd rapporte, citant Zayd Ibn Khâlid, que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Celui qui fait ses ablutions selon les règles, puis effectue deux cycles de prière en évitant de se laisser distraire, tous ses péchés antérieurs lui seront pardonnés. " Muslim rapporte ce hadîth qu'il tient de 'Uthmân Ibn Al-'Âs : " J'ai dit au Prophète (صلى الله عليه وسلم) : " Ô Messager de Dieu, Satan s'est mis à gêner ma prière et à brouiller ma récitation. - il s'agit là d'un démon nommé Khunzub. Si tu le sens venir, cherche refuge contre lui aurpès de Dieu et crache trois fois à ta gauche. " Sitôt dit, sitôt fait. Dieu l'éloigna immédiatement de moi. "

On rapporte, d'après Abû hurayra, que le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Dieu le Très-haut, le Très Exalté a dit : " J'ai réparti les versets du Prologue du Coran (la fâtiha) en deux parts, l'une pour Moi et l'autre pour Mon serviteur ; et celui-ci verra ses voeux exaucés. lorsqu'il dit : {Louange à Dieu, Seigneur des mondes}, Dieu le Très-Gaut, le Très Exalté affirmera : " Mon serviteur m'a loué. " Lorsqu'il dit : {le Très Miséricordieux, le tout Miséricordieux}, le Très-Haut, le Très Exalté affirmera : " Mon serviteur M'a exalté. " Lorsqu'il dit : {Maître du jour de la Rétribution}, le Très-Haut, le Très Exalté affirmera : mon serviteur M'a glorifié, mon serviteur s'en est remis à Moi. " Lorsqu'il dit : {C'est toi que nous adorons et c'est toi dont nous implorons secours}, le Très-Haut, le Très Exalté affirmera : " Cela est partagé entre moi et Mon serviteur, et celui-ci verra ses voeux exaucés ". Lorsqu'il dit : {guide-nous dans le chemin droit, le chemin de ceux que Tu as comblés de bienfaits, non pas de ceux qui ont encouru colère, ni de ceux qui s'égarent}, le Très-Haut, le très Exalté effirmera : " Cela est pour mon serviteur, il verra ses voeux exaucés. ".

DicoDinn - 2011/1431
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