Fiqh as Sunna.

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La prière de l'exaltation (salât at-tasbîh)

'Ikrima rapporte, citant Ibn 'Abbâs : " Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) s'adressa à Al-'Abbâs ibn 'Abd Al-Muttalib en ces termes : " Ô 'Abbâs, ô mon oncle, que ne t'offrirai-je, que ne te prodiguerai-je, que ne te montrerai-je dix actes pieux à obsserver ? Si tu t'y appliques, Dieu pardonnera l'ensemble de tes péchés, des premiers aux derniers, des anciens aux nouveaux, qu'ils soient involontaires ou délibérés, véniels ou graves, commis en cachette ou en public. Les voici : faire quatre cycles de prière en récitant dans chacune la fâtiha, suivie d'une sourate quelconque. Une fois achevée la récitation du premier cycle, tu diras à quinze reprises, en position debout : " Gloire à Dieu, louange à Dieu ; il n'est d'autre divinité en dehors de Dieu ; Dieu est grand. " En t'inclinant, tu diras ces formules à dix reprises ; en te relevant, tu les prononceras dix fois également. Ce même nombre, tu le diras lors de la prosternation, en relevant la tête, en faisant une nouvelle prosternation, et en relevant encore la tête. Cela fait soixante-quinze exaltations dans chaque cycle de prière, lequel acte e répètera à quatre reprises. Si tu peux procéder ainsi une fois par jour, fais-le ; sinon tu le fera une fois chaque vendredi, sinon une fois par an, sinon une fois dans ta vie. " Ce hadîth est rapporté par Abû Dâwûd, Ibn Mâja, Ibn Khuzayma dans son " Sahîh ", ainsi que par At-Tabarânî.

Al-Hâfidh commente : " Ce hadîth a été transmis à travers des chaînes de garants diverses, ainsi qu de la part d'un groupe de Compagnons. La meilleure version est celle de 'Ikrima, présentée ci-dessus, laquelle a été validée par une pléiade de traditionnistes, dont Al-Hâfidh Abû Bakr Al-Âjurî, notre maître Abû Muhammad 'Abd Ar-Rahîm Al-Misrî, notre maître Al-Hâfidh Abû Al-Hasan Al-Maqdisî - que Dieu les ait en Sa miséricorde. Ibn Al-Mubârak constate : " La prière de l'exaltation est recommandée ; il convient de s'y atteler et de ne point l'omettre. "

La prière du besoin (salât al-hâja)

Citant Abû Ad-Dardâ', Ahmad rapporte ce hadîth assorti d'une chaîne authentique : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Celui qui fait ses ablutions selon les règles, puis effectue dûment deux cycles de prière, aura de Dieu ce qu'il a sollicité, que ce soit dans l'immédiat ou plus tard ".

La prière du repentir (salât at-tawba)

Abû Bakr - que Dieu l'agrée - rapporte : " J'ai entendu le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) dire : " Tout homme qui, ayant commis un péché, s'avise de faire ses ablutions, de prier et d'implorer le pardon de Dieu, verra ses péchés pardonnés par Dieu. " Puis il récita ce verset : { Et pour ceux qui, s'ils ont commis quelques turpitude ou prévariqué contre eux-mêmes, se souviennent de Dieu et demandent pardon de leurs péchés, - et qui est-ce qui pardonne les péchés sinon Dieu ? - et qui ne s'entêtent pas, en ce qu'ils ont fait, alors qu'ils savent. Ceux-là ont pour paiement le pardon de la part de leur Seigneur, ainsi que les Jardins, sous quoi coulent les ruisseaux, d'y demeurer éternellement. } (La Famille de 'Imrân, 135-136). Ce hadîth est rapporté par Abû Dâwûd, An-Nasâ'î, Ibn Mâja, Al-Bayhaqî et At-Tirmidhî, qui le juge bon (hasan).

Citant Abû Ad-Fardâ', At-Tabarânî rapporte dans son traité " Al-Kabîr " ce hadîth assorti d'une chaîne de transmission jugée bonne (hasan) : " Les Prophète (صلى الله عليه وسلم) a déclaré : " Celui qui fait ses ablutions en veillant à les accomplir selon les règles, puis effectue deux ou quatres cycles de prière, prescrites ou non, en s'inclinant et en se prosternant dûment, et qui implore le pardon de Dieu, celui-là verra son voeu exaucé. "

La prière de l'éclipse (salât al-kusûf)

Les docteurs de la Loi s'accordent à dire que la prière de l'éclipse est une sunna fortement recommandée, aussi bien pour les hommes que pour les femmes. Ils considèrent qu'elle doit être, de préférence, célébrée en commun, sans pour autant que cela soit obligatoire. On appelle à cette prière par la formule : " (venez à) la prière en commun ". Elle consiste, selon la majorité des doctes, en deux cycles de prière comprenant chacun deux inclinaisons. On rapporte, citant 'Â'isha, que du vivant du Prophète (صلى الله عليه وسلم), le soleil s'éclipsa. Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) se rendit alors à la mosquée, prononça le takbîr de sacralisation (Allâhu akbar) et présida la prière. il fit une longue récitation du Coran, prononça de nouveau un takbîr, s'inclina longuement, mais moins longuement qu'il ne le fit lors de la précédente récitation. En relevant la tête, il dit : " Dieu entend celui qui le louange. Seigneur, à Toi la louange ". Ensuite, il se mit debout et répéta les mêmes actes, mais de manière un peu plus brève, suivis de la louange évoquée ci-dessus, puis de la prosternation. Après quoi il se releva pour le second cycle de prière ; il en fut ainsi jusqu'à ce qu'il acheva le quatrième cycle de prière, faisant de la sorte quatre inclinaisons et quatre prosternations. Le soleil brilla de nouveau, avant que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) ne quitte la mosquée. Il prononça alors, devant les orants, un discours dans lequel il loua Dieu comme il se doit, avant d'ajouter : " Le soleil et la lune sont deux signes du Très-Haut. Ils ne sauraient s'éclipser en raison de la mort d'untel ou de sa vie. Si vous voyez une éclipse, recourez donc à la prière. " Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî et Muslim.

Citant Ibn 'Abbâs, Al-Bukhârî et Muslim rapportent également : " Il advint un jour que le soleil s'éclipsât ; le Prophète (صلى الله عليه وسلم) célébra alors une prière dans laquelle il resta longtemps debout, le temps que dure la récitation de la sourate la Vache, puis il s'inclina longuement. En se relevant, il resta un long moment - mais moins long que lors de la lecture précédente - à réciter le Coran, puis il fit une inclinaison un peu plus brève que la première, se releva et se prosterna. Il répéta ensuite les mêmes actes en diminuant légèrement la durée de chacun. Quand il quitta la mosquée, le soleil brillait de nouveau. Il dit alors : " Le soleil et la lune sont deux des signes du Très-Haut. Ils ne sauraient s'éclipser en raison de la mort d'un tel ou de sa vie. Si vous voyez une éclipse, mentionnez donc Dieu. "

Ibn 'Abd Al-Barr fait le commentaire suivant : " Ces deux hadîth sont parmi les textes les plus authentiques rapportés en cette matière. " Ibn Al-Qayyim note : " S'agissant de la prière de l'éclipse, la sunna authentique, explicite et incontestable consiste à répéter deux fois l'inclinaison lors de chaque cycle de prière. Qu'on en juge par le hadîth rapporté par 'Â'isha, Ibn 'Abbâs, Jâbir, Ubayy Ibn Ka'b, 'Abdallâh Ibn 'Amr Ibn Al-'Âs et Abû Mûsâ Al-Ash'arî. Tous ont confirmé que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) s'inclinait deux fois lors de chaque cycle de prière. Force est de signaler, d'ailleurs, que ceux qui ont rapporté ce détail sont plus nombreux, plus estimés et plus proches du Prophète (صلى الله عليه وسلم).

Telle est l'opinion de Mâlik, d'Ash-Shâfi'î et Ahmad. Abû Hanîfa, quant à lui, considère que la prière de l'éclipse consiste en deux cycles de prière pareils à ceux des prières de fête (al-'id) et du Vendredi. Pour preuve, ce hadîth rapporté par An-Nu'mân Ibn Bashîr : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) présida la prière lors d'une éclipse ; il procéda comme on le fait dans les prières ordinaires, en effectuant par paires inclinaisons et prosternations, en invoquant Dieu, et ce jusqu'au moment où le soleil réapparut. "

Qubaysa Al-Hilâlî rapporte, de son côté, que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Si vous voyez cela (entendre : l'éclipse), célébrez la prière conformément à la dernière prière prescrite que vous avez accomplie " Ce propos est rapporté par Ahmad et An-Nasâ'î.

La récitation de la fâtiha est impérative dans les deux cycles de prière, l'orant étant libre par la suite de lire ce que bon lui semble en fait de Coran. Il est permis de réciter à voix haute ou en silence. Al-Bukhârî estime toutefois que la récitation à voix haute est préférable.

Le temps de cette prière commence au début de l'éclipse et expire avec la réapparition du soleil.

La prière de l'éclipse lunaire est analogue à celle de l'éclipse du soleil. Al-Hasan Al-Basrî raconte : " La lune s'éclipsa une nuit. Ibn 'Abbâs, gouverneur de Basra à l'apoque, se rendit à la mosquée et présida la prière : il fit deux cycles de prière, chacun comprenant deux inclinaisons. Puis il chevaucha sa monture et déclara : " Je m'en suis tenu dans ma prière à ce que j'ai vu du Prophète (صلى الله عليه وسلم). " Ce propos est rapporté par Ash-Shâfi'î dans son traité " Al-Musnad ".

Il est recommandé de proclamer la grandeur de Dieu, de L'invoquer, de faire l'aumône (tasadduq) et d'implorer Son pardon. A telle enseigne qu'Al-Bukhârî et Muslim ont rapporté ce hadîth, citant 'Â'isha : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) affirma : " Le soleil et la lune sont deux des signes du Très-Haut. Ils ne sauraient s'éclipser en raison de la mort d'un tel ou de sa vie. Si vous voyez une éclipse, invoquez donc Dieu, proclamez Sa grandeur, faites l'aumône et priez. "

Citant Abû Mûsâ, Al-Bukhârî et Muslim rapportent que le soleil s'étant éclipsé, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) procéda à la prière et déclara : " Si vous voyez cela (entendre : l'éclipse), mentionnez aussitôt Dieu, invoquez-Le et implorez Son pardon. "

La prière des rogations (salât al-istisqâ)

L'istisqâ', qui, étymologiquement, consiste à demander de l'eau, signifie ici prier Dieu pour obtenir la pluie en temps de sécheresse. Cette prière s'effectue selon l'une des modalités suivantes :

1- L'imâm préside une prière de deux cycles à un moment quelconque en dehors des moments déconseillés. Lors du premier cycle, il récite, à voix haute, la fâtiha et la sourate : ( Chante pureté du nom de ton Seigneur} ; lors du second, la fâtiha suivie de la sourate L'enveloppant. Il fera un sermon, soit avant, soit après la prière. Une fois le sermon achevé, les orants changeront la disposition de leurs vêtements, ce qui était à droite sera désormais à gauche et vice-versa. Ils se tiendront dans le sens de la qibla et lèveront les mains pour invoquer Dieu le Très-Haut avec ferveur. Ibn 'Abbâs a dit : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) sortit de chez lui avec une allure modeste, portant des habits de travail? Tout ferveur et recueillement, il accomplit deux cycles de prière pareils à ceux de la prière de la fête, sans faire ce sermon que vous faites. " Ce hadîth et rapporté par Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ'î, Ibn Mâja et Ahmad ; il est authentifié par At-Tirmidhî, ainsi que par Abû 'Uwâna et Ibn Habbân.

'Â'isha raconte que les gens ayant exprimé au Prophète (صلى الله عليه وسلم) leur plainte au sujet de la sécheresse, il ordonna qu'on disposât une tribune, puis fixa un jour où ils sortiraient ensemble implorer la pluie. Le jour venu, il sortit quand le soleil fut levé, s'assit sur la tribune, proclama la grandeur de Dieu, ainsi que la louange et déclara : " Vous vous êtes plaints de la sécheresse. Dieu vous a enjoints de L'invoquer et vous a promis d'exaucer vos prières. " Et d'ajouter : " Louange à Dieu, Seigneur des mondes le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux, Maître du jour de la Rétribution. Il n'est d'autre divinité en dehors de Dieu ; Il fait ce qu'Il veut. Seigneur, il n'est d'autre divinité en dehors de Toi. Tu es le Riche et nous les pauvres. Puisses-Tu faire tomber Ta pluie sur nous, puisses-Tu faire de ce bien une force et un appui qui nous soulageront pour quelques temps. " Puis il leva les bras et se mit à invoquer longtemps, si longtemps que l'on pouvait voir la blancheur de ses aisselles. Après quoi il trouna le dos aux gens et mis son habit à l'envers en levant les bras. C'est alors qu'il se tourna vers les orants, descendit de la tribune et célébra la prière. Dieu le Très-Haut voulut à ce moment-là que se formât un gros nuage, qui se déclencha en tonnerre et en éclair avant de se déverser par la grace de Dieu. Voyant la pluie tomber à flots et les gens accourir vers leurs maisons, il sourit avec béatitude et déclara : " Je témoigne que Dieu est Tout-Puissant, et que je suis Son serviteur et Son Messager. " Ce hadîth est rapporté par Al-Hâkim et authentifié par Abû Dâwûd qui note : " Ce hadîth est singulier (gharîb), mais assorti d'une chaîne de transmissioin jugée bonne (jayyid). "

Citant son oncle paternel 'Abdallâh Ibn Zayd Al-Mâzinî, 'Abbâd Ibn Tamîm rapporte : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) sortit implorer la pluie, accompagné d'une foule de gens. Il présida une prière de deux cycles, dans lesquesl il récita le Coran à haute voix. " Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî, Muslim, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ'î, Ibn Mâja et Ahmad. Abû Hurayra rapporte : " Un jour, Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) sortit implorer la pluie ; il nous dirigea dans un office de deux cycles, sans appels à la prière dits adhân et iqâma. Ensuite il prononça un sermon, invoqua Dieu, tourna le visage vers la qibla en levant les bras, puis il changea la disposition de son vêtement, en mettant le côté gauche à droite et inversement. " rapporté par Ahmad, Ibn Mâja et Al-Bayhaqî.

2- lors du prêche du Vendredi, l'imâm prononce des invocations auxquelles les orants répliquent par des amen. Qu'on en juge par ce propos rapporté par Al-Bukhârî et Muslim, citant Sharîk Ibn Anas : " Un vendredi, un homme entra dans la mosquée et trouva le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) qui faisait le sermon. - Ô Messager de Dieu, lui dit-il, il ne nous reste plus d'argent, plus de marchandises. Prie donc Dieu pour qu'Il nous viennent en aide. Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) leva alors les bras vers le ciel et implora Dieu en ces termes : " Seigneur, portes-Toi à notre secours ; Seigneur, portes-Toi à notre secours ; Seigneur, porte-Toi à notre secours. " Anas consate : " Par Dieu, on ne voyait pas la trace d'un nuage dans le ciel. Entre nous et la montagne, il ne se trouvait nulle maison ni habitation. Et voilà que de l'autre flanc de la montagne, il s'éleva un nuage rond et dense. Quand il atteignit le milieu du ciel, il se déversa en flots. Par Dieu, toute une semaine durant, nous ne vîmes par le soleil. Le vendredi suivant, par la même porte, entra un homme alors que le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) prononçait son prêche. Celui-ci se tourna vers lui. - Ô Massager de Dieu, dit l'homme, il ne nous reste plus d'argent, plus de marchandises. Prie donc Dieu pour qu'Il mette un terme à ce déluge. Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) leva alors les bras vers le ciel et implora Dieu en ces termes : " Seigneur, déverse-la autour de nour, non sur nous-mêmes. Déverse-la sur les collines et les buttes, sur les fonds des vallées et sur les plantations. " Sitôt dit, sitôt fait : l'averse cessa sur le champ, et nous sortîmes marcher sous le soleil. "

3- On peut s'en tenir à une simple invocation le jour du Vendredi, sans prière aucune à la mosquée ou ailleurs. A telle enseigne que Ibn Mâja et Abû 'Uwâna rapportent , citant Ibn 'Abbâs, qu'un bédouin vint un jour trouver le Prophète (صلى الله عليه وسلم) et lui tint le langage suivant : " Ô Messager de Dieu, je viens de chez un groupe de gens dont les bergers ne trouvent nul pâturage, et dont les boeufs remuent à peine la queue tant ils sont chétifs. le Prophète (صلى الله عليه وسلم) se hissa alors sur la tribune, louangea Dieu et dit : " Seigneur, puisses-Tu nous arroser par une pluie qui nous porte secours, qui soit bienfaisante et fécnde, répandue partout et abondante, immédiate et non tardive. " Puis il descendit de la tribune. Aussitôt après, il n'y eut pas de visiteur venu le voir de telle ou telle contrée qui ne manquât d'affirmer : " Nous avons été arrosés. " Shurahbîl Ibn As-Simt raconte avoir demandé une fois à Ka'b Ibn Murra : " O Ka'b, parle-nous du Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم). - J'ai entendu, dit-il, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) tenir ces propos à un homme qui lui demandait d'implorer la pluie en faveur de la tribu de Mudar : " Tu es bien hardi, lui dit le Prophète, est-ce pour Mudar ? - Ô Messager de Dieu, rétorqua l'homme, tu as demandé soutien et victoire à Dieu le Très-Haut et Il t'a soutenu ; tu l'as invoqué et Il a exaucé tes prières. Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) leva alors les bras vers le ciel en disant : " Seigneur, puisses-Tu nous arroser par une pluie qui nous porte secours, qui soit bienfaisnte et féconde, répandue partout et abondante, immédiate et non tardive, utile et non nocive " Cette prière fut bientôt exaucée. Mais ces gens ne tardèrent pas à venir déplorer une quantité surabondante de précipitations : " Nos maisons se sont écroulées ", dirent-ils. Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) leva alors les bras vers le ciel et pria Dieu : " Seigneur, déverse-la autour de nous, non sur nous-mêmes. " Les nuages commencèrent alors à se disperser en tous sens.

Ash-Sha'bî rapporte : 'Umar sortit solliciter la pluie et se contenta d'implorer le Pardon de Dieu. On lui demanda : " On voit que tu n'as pas demandé la pluie. - J'ai imploré la pluie en demandant pardon à Dieu. Puis il lut ce verset : {Implorez pardon, de votre Seigneur, - Il reste grand pardonneur, vraiment, - pour qu'Il vous envoie la nuée qui tombe abondamment en pluie} ; et cet autre verset : {Implorez pardon, de votre Seigneur, puis repentez-vous à Lui}. Ce propos est rapporté par Sa'id dans ses " Sunan ", ainsi que par 'Abd Ar-Razzâq, Al-Bayhaqî et Ibn Abî Shayba.

Voici quelques formules invocatoires puisées dans la tradition prophétique :

' Selon Ash-Shâfi'î, certains ont rapporté, citant Sâlim Ibn 'Abdallâh, lequel tient ce propos de son père 'Abdallâh, que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) invoqua Dieu en ces termes : " Seigneur, puisses-Tu nous arroser par une pluie qui nous porte secours, qui soit bienfaisante et féconde, répendue partout et abondante, régulière et continue. Seigneur, nous te prions de nous abreuver par la pluie. Fais que nous ne soyons pas de ceux qui se laissent vaincre par le désespoir. Seigneur, le pays, les gens, le bétail et toutes les créatures vivent dans le malaise, la disette, la misère. Et ce n'est qu'à Toi que nous exprimons notre mal et notre souffrance. Seigneur, fais pousser pour nous les récoltes, rends fécondes et productives les bêtes. Arrose-nous par les biens bénis du ciel. Fais pousser pour nous les bien vénis de la terre. Seigneur, débarrasse-nous de la gêne et du malaise, de la faim et du dénuement. Epargne-nous le malheur et l'adversité que nul autre que Toi ne saurait nous épargner. Seigneur, nous implorons Ton pardon ; c'est Toi le Pardonneur. Déverse sur nous les eaux du ciel en abondance. " Puis Ash-Shâfi'î commente : " J'aime à entendre les imâms prononcer cette invocation ".

- Sa'd rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) fit cette invocation pour demander la pluie : " Seigneur, couvre-nous d'une nue épaisse, massive, impétueuse, accompagnée d'éclairs, qui se déverse en bruine, en pluie plus fine, et qui soit régulière, ô Seigneur, plein de majesté et de munificience. " Ce hadîth est rapporté par Abû 'Uwâna dans son " Sahîh ".

- D'après 'Amr Ibn Shu'ayb, citant son père et son grand-père, le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) avant coutume d'invoquer Dieu en ces termes pour demander la pluie : " Seigneur, puisses-Tu abreuver Tes serviteurs et Ton bétail ; puisses-Tu déloyer Ta miséricorde et régénérer Ta terre morte. " Cette tradition est rapportée par Abû Dâwûd.

Il est préférable, lors de l'invocation pour la pluie, de tourner vers le ciel le dos de la main. Qu'on en juge par le propos de Muslim, citant Anas, selon lequel le Prophète (صلى الله عليه وسلم) procéda de cette manière lorsqu'il fit cette invocation.

De même, il est recommandé de dire, en voyant tomber la pluie : " Seigneur, fais que ce soit une pluie bienfaisante. " Ce disant, on découvrira un partie de son corps pour qu'elle soit touchée par la pluie.

Si, la pluie se faisant abondante, on craint quelque désastre, on dira : " Seigneur, fais que ce soit une pluie de miséricorde, non une pluie entraînant souffrance et malheur, destruction et inondation. Déverse-la, Seigneur, sur les collines et les plantations, autour de nous et non sur nous-mêmes. " Toutes ces formules invocatoires font partie de la tradition prophètique authentique.

La prosternation de la récitation

Il est recommandé pour quiconque récite ou entend réciter un verset de prosternement d'effectuer une prosternation précédée et suivie d'un takbir (Allâhu akbar). Cet acte, qui s'appelle " prosternation de la récitation ", ne requiert point de tashahhud ni de salut final.

En effet, Nâfi' rapporte, citant Ibn 'Umar : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) nous récitait le Coran. Lorsqu'il arrivait à un verset de prosternement, il prononçait aussitôt le takbir et se prosternait ; nous faisions de même. " Ce hadîth est rapporté par Abû Dâwûd, Al-Bayhaqî et Al-Hâkim ; Ce dernier constate : " Ce hadîth est authentique selon les conditions posées par les deux cheikhs, Al-Bukhârî et Muslim. "

Abû Dâwûd affirme, citant 'Abd Ar-Razzâq, que ce hadîth plaisait fort à Ath-Thawrî ; il lui plaisait, précise-t-il, en raison de la prononciation du takbir. 'Abdallâh Ibn Mas'ud note : " Si tu récites un verset de prosternement, prononce le takbir et prosterne-toi. Une fois la tête relevée, répète le takbir. "

1- Son mérite

Abû Hurayra rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) déclara : " Lorsque le fils d'Adam récite un verset de prosternement et se prosterne aussitôt, Satan se met à l'écart en pleurant et en s'exclamant : " Malheur ! On lui a ordonné de se prosterner et il a obéi ; Il est donc voué au Paradis. Alors que moi, j'ai reçu l'ordre de me prosterner et j'ai désobéi ; je suis donc voué à l'Enfer. " Ce hadîth est rapporté par Ahmad, Muslim et Ibn Mâja.

2- Son statut légal

La majorité des doctes estime que la prosternation de la récitation tient lieu d'acte recommandé (sunna) pour le récitant et l'auditeur du Coran. Al-Bukhârî rapporte qu'un vendredi, Umar ayant lu sur la tribune la sourate 16, Les Abeilles, il arriva à un verset de prosternement. Il descendit alors de sa chaire et se prosterna ; les fidèles le suivirent. Le vendredi suivant, il récita un verset de prosternement. Et 'Umar de dire aux fidèles : " Ô gens, nous n'avons point été enjoints de nous prosterner. Celui qui le fera, tant mieux ; autrement, nul mal à ne pas le faire. " Dans une autre variante : " Dieu ne nous a point imposé le prosternement. Libre à nous de choisir. "

Al-Boukhârî, Muslim, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ'î et Ahmad rapportent, citant Zayd Ibn Thâbit : " J'ai récité pour le Prophète (صلى الله عليه وسلم) - la sourate 53, L'Etoile. Or, il ne se prosterna point, et nul d'entre nous ne le fit. " Ce propos est rapporté par Ad-Dâraqutnî.

Al-Hâfidh soutient dans son " Al-Fath " qu'il est propable que ce renoncement au prosternement était destiné à m ontrer le caractère facultatif de cet acte cultuel. Cette même opinion est affirmée par Ash-Shâfi'î ; elle se trouve entérinée par ce propos transmis par Al-Bazzâr et Ad-Dâraqutnî, citant Abû Hurayra : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) se prosterna lors de la récitation de la sourate L'Etoile et nous en fîmes autant. " Al-Hâfidh commente (dans son Fath) : " Les rapporteurs de ce hadîth sont dignes de foi. "

Ibn Mas'ûd rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) récita une fois la sourate L'Etoile et se prosterna, suivi par les fidèles qui étaient avec lui. Mais un vieillard de Quraysh prit une poignée de cailloux ou de terre et la leva vers son front, en disant : " Cela me suffit ". 'Abdallâh ajoute : " Je l'ai vu par la suite ; il a été tué mécréant. " Ce propos est rapporté par Al-Bukhârî et Muslim.

3- Les versets de prosternement

Le Coran comprend quinze versets entraînant prosternement. 'Amr Ibn Al-Âs raconte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) lui fit récité quinze passages coraniques de prosternation, dont deux figurent dans la sourate 22, Le Pèlerinage, et treize dans le reste du Livre Sacré. Ce hadîth est rapporté par Abû Dâwûd, Ibn Mâja, Al-Hakim, Ad-Dâraqutnî, et jugé bon (hasan) par Al-Mundhirî et An-Nawawî. Ces versets sont les suivants :

1. {Oui, ceux qui sont auprès de ton Seigneur ne s'éloignent pas de Son adoration en s'enflant d'orgueil : ils chantent pureté de Lui, et devant Lui se prosternent.} Les Limbes, 206.

2. {Et devant Dieu se prosternent, bon gré mal gré, tous ceux qui sont dans les cieux et la terre, et aussi leur ombres les matins et les après-midi} Le Tonnerre, 15.

3. {Et devant Dieu se prosterne tout ce qu'il y a dans les cieux et tout ce qu'il y a d'animaux sur la terre ; et les anges aussi, lesquels cependant ne s'enflent pas d'orgueil.} Les Abeilles, 49.

4. {Dis : " Coryez-y ou ne croyez pas. Ceux à qui science a été donnée avant cela, lorsqu'on le leur récite, oui, tombent sur le menton, prosternés "} Le Voyage Nocturne, 107.

5. {Quand les versets du Très Miséricordieux leur sont récités, ils tombent, prosternés, et pleurent.} Marie, 58.

6. {N'as-tu pas vu que c'est devant Dieu que se prosternent tous ceux qui sont dans les cieux et, tous ceux qui sont sur la terre, et le soleil, et la lune, et les étoiles, et les montagnes, et les arbres, et les animaux, ainsi que beaucoup de gens ? Il y en a aussi beaucoup contre qui le châtiment s'avère. Et quiconque Dieu avilit n'a personne qui l'honore. Dieu fait ce qu'Il veut, vraiment.} Le Pèlerinage, 18.

7. {Ho les gens ! Inclinez-vous, et prosternez-vous, et adorez votre Seigneur, et faites le bien. peut-être serez-vous gagnants.} Le Pèlerinage, 77.

8. {Et quand on leur dit : " Prosternez-vous devant le Très Miséricordieux ", ils disent : " Et qu'est-ce que c'est que le Très Miséricordieux ? Allons-nous nous prosterner devant qui tu nous commandes ? " - Et cela accroît leur répulsion.} Le Discernement, 60.

9. {Que ne se prosternent-ils devant Dieu, qui fait sortir ce qui est caché dans les cieux et la terre, et qui sait ce que vous cachez et aussi ce que vous divulguez ?} Les Fourmis, 25.

10. {Rien d'autre, en vérité : en Nous croient ceux qui, lorsqu'on les leur rappelle, tombent prosternés et, par la louange de leur Seigneur, chantent pureté, tandis qu'ils ne s'enflent pas d'orgueil.} Le Prosternement, 15.

11. {Et David pensa que Nous l'avions mis à l'épreuve. Rien d'autre. Il demanda donc pardon à son Seigneur, et tomba à genoux, et s'inclina.} Sâd, 24.

12. {Et sont de Ses signes la nuit et le jour et le soleil et la lune : ne vous prosternez ni devant le soleil ni devant la lune, mais prosternez-vous devant Dieu qui les a créés, si c'est Lui que vous voulez adorer} Les Détaillés, 37.

13. {Mais prosternez-vous devant Dieu et adorez} L'Etoile, 62.

14. {Et quand le Coran est récité devant eux, à ne pas se prosterner} Le Déchiremnet, 21.

15. {Prosterne-toi et rapproche-toi} Le Caillot de Sang, 19.

4- Les conditions qui sont assorties à la prosternation de la récitation

S'agissant du prosternement de la récitation, les conditions posées par la majorité de doctes sont exactement celles stipulées pour la prière : être en état d'ablution, se mettre en direction de la qibla,cacher ses parties intimes. Ash-Shawkânî (le zaydite) constate qu'il n'y a point, dans les hadîth se rapportant à cette pratique cultuelle, de texte qui rende impératif l'état d'ablution et que les fidèles présents avec le Prophète (صلى الله عليه وسلم) lors de la récitation de l'un des verssets en question se prosternaient à sa suite sans que le Messager de Dieu leur enjoignît - à en croire les propos rapportés - de faire une ablution préalable. " Il est d'ailleurs improbable, poursuit Ash-Shawkânî, que tous aient été en état d'ablution dans ces moments-là. En outre, on sait que les associants se prosternaient avec le Prophète bien qu'étant impurs et n'étant pas habilités à se purifier. "

Al-Bukhârî rapporte, tout comme Ibn Abî Shayba,qu'Ibn 'Umar se prosternait sans être nécessairement en état de pureté qu'un homme peut se prosterner ", (Al-Hâfidh), dans son traité Al-Fath le qualifie de sahih. Or, on peut concilier cette thèse avec la précédente en alléguant l'interprétation avancée par Al-Hâfidh, selon laquelle c'est la grande ablution qui est concerné, laquelle est obligatoire, ou que la petite ablution a ici un caractère falcultatif. il s'avère donc que les hadîth n'évoquent point le caractère impératif de la pureté des habits et du lieu.

Pource qui est de cacher les parties intimes et de se tourner vers la qibla quand c'est possible, ce sont là deux points qui font l'unanimité. On lit dans le " Fath " : " Hormis Ash-Sha'bî, nul n'a adhéré à l'opinion d'Ibn 'Umar selon laquelle il est permis de se prosterner sans être ablutionné. " Ce propos est mentionné par Ibn Abî Shayba, citant Ibn 'Umar, d'après une chaîne authentique. Citant également Abû 'Abd Ar-Rahmaân Al-Sulamî, Ibn Abî Shayba rapporte qu'Ibn 'Umar, lorsqu'il arrivait à l'endroit de la prosternation dans sa récitation coranique, se prosternait sans être ablutionné, et sans être tourné vers la qibla. Quand il marchait, il se contentait de miment le prosternement.

Il convient de préciser que parmi ceux qui, faisant partie de la famille du Prohète (صلى الله عليه وسلم), étaient acquis à l'opinion d'Ibn 'Umar, figurent Abû Tâlib et Al-Mansûr Bi-Allâh.

5- Les invocations qui ont trait à la prosternation de la récitation

Lorsqu'on effectue la prosternation de la récitation, on a loisir de dire les invocations que l'on voudra. De l'ensemble de la tradition prophétique, un seul hadîth se rapportant à ce sujet a été authentifié, celui de 'Â'isha : " Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) disait lors de la prosternation de la récitation : " Mon visage se prosterne devant Celui qui l'a créé, Celui qui, de par Sa puissance et Sa force, l'a doté de la vue et de l'ouïe. Béni soit Dieu le Meilleur des créateurs. é Ce hadîth est rapporté par Abî Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ'î et Ahmad ; il est rapporté également par Al-Hâkim, et authentifié par At-Tirmidhî et Ibn As-Sakan, qui ajoute : " A la fin de la prosternation, il convient de dire à trois reprises : " Gloire à mon Seigneur le Très-Haut. "

6- Le prosternement de la récitation lors des prières

Il est permis à l'imâm, ainsi qu'à l'orant qui prie seul, de lire le verset de la prosternation, tant dans les prières à haute voix quand dans les prières silencieuses, et de se prosterner aussitôt après sa lecture.

Al-Bukhârî et Muslim rapportent ce propos d'Abû Râfi' : " J'ai prié un jour l'office de nuit en compagnie d'Abû Hurayra. il récita la sourate : {Quand le ciel se déchirera} et se prosterna au cours de sa lecture. Comme je lui demandais : " Pourquoi cette prosternation ? ", il me répondit : " Je me prosternais à cet endroit derrière Abû Al-Qâsim (entendre : le Prophète (صلى الله عليه وسلم)) ; et je continuerai de le faire jusqu'au jour où je le rencontrerai. "

Citant Ibn 'umar, Al-Hâkim rapporte ce propos - qu'il juge authentique selon les conditions posées par les deux cheikhs, Al-Bukhârî et Muslim : " Une fois, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) se prosterna dans le premier cycle de la prière de midi. Ses Compagnons constatèrent qu'il avait lu un verset de prosternation (précisément, celui qui se trouve dans la sourate {Alif lâm mîm, la révélation}) ". An-Nawawî commente : " A notre sens, il n'est pas déconsillé, tnat pour l'imâm que pour l'orant qui prie seul, de réciter un verset de prosternation, que la prière soit à haute voix ou silencieuse. Chaque fois qu'un tel verset sera récité, on prendra soin de se proserner. Pour Mâlik, cela est absolument déconseillé. Pour Abû Hanifa, cela est déconseillé seulement dans le cas des prières silencieuses. L'auteur du " Al-Bahr " estime quant à lui qu'il est préférable pour l'imâme de retarder cette prosternation jusqu'â la fin de la prière, afin de ne pas confondre les orants.

7- Cas où un verset de prosternement est lu plusieurs fois de suite

On procèdera à une seule prosternation si le récitant lis un verst de prosternation et le répète, ou que l'orant l'entend plus d'une fois dans la même mosquée, à condition qu'il retarde le prosternement correspondant pour dernière récitation. S'il s'est prosterné après la première récitation, cela suffit, estiment certains (ce sont les hanafites) ; pour d'autres (en l'occurence, Ahmad, Mâlik et Ash-Shâfi'î), il faudra répéter la prosternation, son motif s'étant reproduit.

8- Quand effectuer la prosternation de la récitation

La majorité des doctes s'accordent à considérer qu'il est recommandé de procéder au prosternement aussitôt qu'on lit ou qu'on entend le verset correspondant. Si l'on remet à plus tard le prosternement, il sera valide tant que l'intervalle du temps n'est pas exagérément long. Si le retard est trop grand, il n'y a pas lieu d'accomplir cet acte cultuel.

La prosternation du remerciement

De l'avis de la plupart des doctes, il est recommandé d'accomplir la prosternation du remerciement pour quiconque se voit nanti d'un bien ou préservé d'un mal.

Abû Bakra rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم), chaque fois qu'il recevait une nouvelle heureuse, tombé prosterné en signe de remerciement à Dieu le Très-Haut. Cette tradition est rapporté par Abû Dâwûd, Ibn Mâja et At-Tirmidhî, qui l'a jugée bonne (hasan)

Pour sa part, Al-Bayhaqî rapporte ce hadîth assorti d'une chaîne de transmission réponant aux conditions d'authenticité posées par Al-Bukhârî : " 'Alî - que Dieu l'agrée - ayant écrit au Prophète (صلى الله عليه وسلم) pour l'informer de la conversion à l'Islam de la tribu des Hamdân, celui-ci se jeta à genoux et se prosterna, puis il releva la tête et dit par deux fois : " Paix sur Hamdân. "

'Abd Ar-Rahmân Ibn 'Awf rapporte : " Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) étant sorti un jour dans les parages, je le suivis. Il s'engagea dans une palmeraie et se prosterna longuement, si longuement que je craignais qu'il fût trépassé. Je m'approchai et le vis relever la tête. " Qu'as-tu, ô 'Abd Ar-Rahmân ? ", me demanda-t-il. je lui fit part de mes inquiétudes. " L'archange Gabriel, reprit-il, m'a confié : " Veux-tu que je t'apprenne une bonne nouvelle ? Dieu - le Très-Haut, la Très Exalté - te dit : " Celui qui prie sur toi, Je prierai sur lui ; celui qui te saluera, Je le saluerai ". Aussi me suis-je prosterné devant Dieu pour Le remercier. " Ce hadîth est authentique selon les conditions posées par les deux cheikhs, Al-Bukhârî et Muslim ; à mon sens, s'agissant de prosternement du remerciement, il n'est point de texte plus authentique. "

Al-Bukhârî rapporte que Ka'b Ibn Mâlik se prosternera lorsqu'il eut reçu l'heureuse nouvelle que Dieu avait accepté son repentir.

Ahmad rapporte que 'Alî se prosterna lorsqu'il sut qu'un certain Ath-Thudayya figurait parmi les victimes Khârijites. Abû Bakr en fit autant - rapporte Sa'îd Ibn Mansûr - en apprenant que Musaylima avait été tué.

Pour être effectué, le prosternement du remerciement doit répondre aux mêmes conditions que celui de la prière. Ce n'est pas une condition, affirment certain, car il ne s'agit point d'une prière. On lit dans le " Fath Al-'Allâm " : " Cet avis est le plus vraisemblable. " Ash-Shawkânî (le zaydite) commente : " Dans les hadîth relatifs à ce chapitre, on ne trouve point d'indication que les ablutions, la pureté des habits et du lieu soient une condition impérative pour un tel prosternement. C'est précisément l'opinion affichée par l'imam yahyâ et par Abû Tâlib. Le takbir (Allâhu akbar) n'est pas non plus mentionné. L'auteur du " Al-Bahr soutient cependant qu'il faut le prononcer. Selon l'imam Yahyâ, on ne saurait faire la prosternation du remerciement dans la prière, ni dire la moindre formule, car un tel act ne relève point de la prière. "

Les prosternations dites de l'oubli

Il est avéré qu'il est arrivé au Prophète (صلى الله عليه وسلم) de faire des omissions dans sa prière, et qu'il a déclaré : " Je ne suis qu'un être humain, qui peut oublier comme vous oubliez. Si j'ai un oubli, alors rappelez-le moi. "

Il a donc institué des règles à observer en cette matière, que nous résumerons comme suit :

1- Comment accomplir les prosternations de l'oubli

La compensation d'une omission dans la prière consiste en deux prosternations que l'orant fera avant ou après le salut de clôture, les deux options ayant été constatées tour à tour chez le Prophète (صلى الله عليه وسلم). En effet, on lit dans le " Sahîh " qu'Abû Sa'îd Al-Khudrî a dit : Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a tenu le propos suivant : " S'il arrive à l'un de vous de concevoir des doutes sur sa prière, de ne savoir s'il a effectué trois cycles ou quatre, qu'il se départe de son indécision en s'appuyant sur une certitude, et fasse deux prosternations avant de saluer. " Dans les deux " Sahîh ", ceux d'Al-Bukhârî et de Muslim, on apprend, à travers le récit de Dhû al-Yadayn, que c'est après le salut que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) se prosterna.

Il est préférable de se conformer aux traditions rapportées à ce sujet et de se prosterner avant le salut quand celles-ci le requièrent, et après quand celles-ce le recommandent. Autrement, l'orant aura loisir de faire à sa guise. Ash-Shawkânî note : " Le meilleur que l'on puisse dire sur ce chapitre est qu'il convient d'observer les propos et les actes du Prophète (صلى الله عليه وسلم) qui déterminent si le prosternement de l'omission sera avant ou après le salut. Pour tel motif entraînant un prosternement antérieur. Dans les autres cas, qu'il y ait ajout ou omission dans la prière, on aura la liberté de choisir l'une ou l'autre option. Qu'on en juge par ce hadîth mentionné par Muslim dans son "Sahîh", citant Ibn Mas'ûd : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Si l'orant ajoute ou omet quelque chose dans sa prière, qu'il fasse deux prosternations. "

2- Les differents cas où les prosternations de l'oubli sont requises

Il s'agit des cas suivants :

a- L'orant prononce le salut de clôture avant d'achever la prière. pour preuve, ce hadîth rapporté par Ibn Sîrîn, citant Abû Hurayra : " Lors de l'un des offices du jour (celui de midi ou de l'après-midi), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) présida la prière. Or, il fit deux cycles de prière et salua. pus il se leva et alla s'appuyer, l'air furieux, sur une planche de bois qui se trouvait dans un coin de la mosquée. Il mit la main droite sur la gauche, croisa les doigts et posa la joue sur l'extérieur de la main gauche. Les orans les plus prompts à quitter la mosquée s'interrogérent : " La prière a-t-elle été raccourcie ? ". Abû Bakr et 'Umar étaient là qui hésitaient à lui parler. Parmi les fidèles, il y avait un certain Dhû Al-Yadayn (litt. : " l'homme aux deux main ") qui s'adressa au Prophète (صلى الله عليه وسلم) en ces termes : " Ô Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم), est-e un oubli ou bien la prière a été raccourcie ? - Ni l'un ni l'autre ! " répondit le Prophète. Puis il demanda : " Dhû Al-Yadayn a-t-il dit vrai ? - Oui ", répondirent les fidèles. A ces mots, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) accomplit deux cycles de prière supplémentaires pour compenser son omission. Après le salut, il dit le takbîr, se prosterna aussi longuement que d'habitude, ou plus, releva la tête et prononça encore le takbîr. Puis il fit la même chose une seconde fois dans le même ordre. Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî et Muslim.

'Atâ' rapporte qu'une fois, Ibn Az-Zubayr accomplit l'office du coucher du soleil et fit le salut final au bout de deux cycles. il se leva alors et voulut saluer la Pierre noire. Les gens dirent : " Dieu soit exalté. - Qu'arrive-t-il ? s'enquit-il. " Puis, prenant conscience de son inadvertance, il fit le cycle de prière restant et se prosterna à deux reprises. 'Atâ' poursuit : " Je fis part de cela à Ibn 'Abbâs, qui me déclara : " Il ne s'est point écarte de la tradition du Prophète (صلى الله عليه وسلم). " Ce propos est rapporté par Ahmad, Al-Bazzâr et At-Tabarânî.

b- Lors d'un ajout dans la prière. En effet, Al-Bukhârî, Muslim, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ'î, Ibn Mâja et Ahmad, citant Ibn Mas'ûd, rapportent que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) effectua un jour une prière de cinq cycles. " Le nombre des cycles de prière aurait-il augmenté ? s'enquit-on. - De quoi parlez-vous ? demanda le Prophète. - Tu as fait cinq cycles de prière, lui répondit-on. Sur ce, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) se prosterna à deux reprises après le salut final.

c- En cas d'omission du premier tashahhud ou de l'un des actes recommandés de la prière dits sunan. Al-Bukhârî, Muslim, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ'î, Ibn Mâja et Ahmad rapportent en effet, citant Ibn Buhayna, que le Prophète (صلى الله عليه وسلم), dans l'une de ses prières, se releva après les deux premiers cycles (sans dire le 'tashahhud'). Les orants dirent alors : " Dieu soit Exalté ". Or, il continua la prière, et ce n'est qu'à son terme qu'il se prosterna à deux reprises puis fit le salut. Selon une tradition prophétique, celui qui oublie le premier repos assis et s'en avise avant de se mettre complètement debout, celui-là peut y retourner. En revanche, il doit y renoncer s'il s'est mis complètement debout. A telle enseigne qu'Ahmad, Abû Dâwûd, Ibn Mâja rapportent, citant Al-Mughîra Ibn Shu'ba, que le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Si l'un d'entre vous se relève après les deux premiers cycles de prière, qu'il s'assoie s'il ne s'est pas mis complètement debout ; s'il s'est mis complètement debout, qu'il poursuive sa prière et fasse à la fin les deux prosternations de l'oubli. "

d- En cas de doute sur la prière. 'Abd Ar-Rahmân Ibn 'Awf affirme avoir entendu le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) dire : " S'il arrive à l'un d'entre vous de concevoir des doutes sur sa prière, de ne pas savoir s'il a effectué un cycle et deux cycles, qu'il se dise qu'il en a fait un. S'il hésite entre deux et trois cycles, qu'il décide qu'il en a fait deux. S'il hésite entre trois ou quatre cycles, qu'il décide qu'il en a fait trois. Puis, à la fin de sa prière, avant le salut, qu'il effectue deux prosternations en position assise. " Ce hadîth est rapporté par Ahmad, Ibn Ar-Rahmân et At-Tirmidhî ; celui-ci le juge authentique. Dans une autre version, 'Abd Ar-Rahmân Ibn 'Awf a dit : J'ai entendu le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) déclarer : " Celui qui, dans sa prière, soupçonne qu'il y a quelque lacune, devra prier encore jusqu'à présumer qu'il y a ajout. " Abû Sa'îd Al-Khudrî rapporte que le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : " S'il arrive à l'un d'entre vous de concevoir des doutes sur sa prière, de ne pas savoir s'il a effectué trois cycles ou quatre, qu'il se départe de son indécision en s'appuyant sur une certitude quelconque, et qu'il fasse deux prosternations avant de saluer. S'il a accompli cinq cycles de prière, les deux prosternations rachèteront sa prière. S'il en a effectué quatre, les deux prosternations seront une humiliation pour Satan. " Cette tradition est rapportée par Ahmad et Muslim. C'est deux hadîth corroborent l''opinion de la majorité des doctes selon laquelle l'orant, en cas de doute concernant le nombre de cycles de prière accomplis, fondera sa décision sur le minimum certain, puis procédera à la prosternation de l'oubli.

La prière en commun

La prière en commun est une sunna fortement recommandée ; son mérite est mis en exerge par maints hadîth, dont les suivants :

- Ibn 'Umar (que Dieu les agrée, son père et lui) rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " La prière en commun surpasse de vingt-sept degrés la prière faite par l'orant qui prie seul " Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî et Muslim.

- Abû Hurayra - que Dieu l'agrée - rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Pour tout homme, la prière en commun est vingt-cinq fois meilleure que celle accomplie chez lui ou dans son commerce. Car s'il fait dûment ses ablutions et sort en direction de la mosquée, animé uniquement par le zèle de la prière, tout pas qu'il fera l'exhaussera d'un degré et effacera l'un de ses péchés. L'office accompli, les anges prieront sur lui tant qu'il sera dans la mosquée, tant qu'il y sera en état de pureté : " Seigneur, prie sur lui, diront-ils, Seigneur, accorde-lui Ta miséricorde ". Tant qu'il attendra la prière suivante, il sera considéré comme étant toujours en prière. " Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî et Muslim ; la version mentionnée ici est celle d'Al-Bukhâ^ri.

- Abû Hurayra - que Dieu l'agrée - rapporte qu'un homme aveugle vint trouver un jour le Prophète (صلى الله عليه وسلم) : " Ô Messager de Dieu, lui dit-il, je n'ai personne qui me conduise à la mosquée ". Et il demanda au Prophète (صلى الله عليه وسلم) l'autorisation de faire la prière à la maison. Lorsqu'il s'éloigna, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) l'appela et lui demanda : " Entends-tu l'appel à la prière ? - Oui, répondit l'homme. - Réonds-y donc ", conclut le Prophète. Ce hadîth est rapporté par Muslim.

- Abû Hurayra - que Dieu l'agrée - rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Par Celui qui tient mon âme entre Ses mains, je pensais demander qu'on m'apporte du bois, et charger quelqu'un de présider la prière ; puis m'en aller trouver les gens (qui ne viennent pas à la mosquée ) et les brûler dans leurs demeures. " Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî et Muslim.

- Ibn Mas'ud - que Dieu l'agrée - a dit : " Qe celui qui désire faire la rencontre de Dieu en tant que musulman veille à faire les cinq prière dès qu'on y appelle. Car Dieu à édicté pour vous Prophète des sunan de guidance ; or ces prières relèvent bel et bien des sunan de la guidance. Si vous priez dans vos maisons comme le font les inscouciants, vous aurez enfreint la sunna de votre Prophète. Et si vous délaissz la sunna de votre Prophète, vou serez voués à l'égarement. Or, vous le savez, il n'est que l'hypocrite avéré qui la délaisse. On en est arrivé même à amener tel ou tel, porté par deux hommes, pour le mettre dans le rang des orants. " Ce hadîth est rapporté par Muslim, qui propose dans une autre version : " Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) nous a enseigné les sunan de la guidance : faire la prière dans la mosquée où l'appel est effectué. "

- Abû Ad-Dardâ' - que Dieu l'agrée - affirme avoir entendu le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) dire : " Tout groupe au sein duquel on n'appel pas à la prière, qu'il s'agisse de trois personnes dans un hameau ou d'un groupe de bédouins, est inexorablement dominé par Satan. Faites la prière en commun, car ce sont les brebis isolées que dévore le loup. " Ce hadîth est rapporté par Abû Dâwûd, assorti d'une chaîne jugée bonne (hasan).

1- La présence des femmes aux prières collectives de la mosquée et le mérite qu'il y a pour elles à prier à la maison

Les femmes ont le droi de se rendre à la mosquée pour la prière en commun à condition d'éviter tout ce qui, en fait d'apparence, d'habits et de senteurs, est de nature à exciter et stimuler les tentations. En effet, Ibn 'Umar rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " N'empêchez pas les femmes de se rendre à la mosquée. Mais leurs demeures restent meilleures (pour la prière). "

Abû Hurayra - que Dieu l'agrée - rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " N'empêchez pas les femmes d'aller à la mosquée. mis, qu'elles s'y rendent sans être parfumées. " Ces deux hadîth ont été rapportés par Ahmad et Abü Dâwûd. D'après Abû Hureayra également, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Toute femme parfumée se doit d'éviter de faire avec nous le dernier office de la nuit. " Ce hadîth est rapporté par Muslim, Abû Dâwûd et An-Nasâ'î, et est assorti d'une bonne chaîne de transmission.

Il est préférable que les femmes accomplissent la prière chez elles. A telle enseigne qu'Ahmad et At-Tabarânî rapportent qu'un jour, Umm Humayd vint trouver le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) et lui dit : " Ô Messager de Dieu, j'aime faire la prière en ta compagnie. - Je le sais répliqua-t-il. Mais la prière dans ta chambre vaut mieux que celle célébrée dans la mosquée où prient les tiens ; et celle-ci vaut mieux que celle célébrée dans la mosquée cathédrale (masjid al-jama'a). "

2- Il est recommandé de prier dans la mosquée la plus éloignée et la plus fréquentée

Pour preuve, Muslim rapporte, citant Abû Mûsâ : " Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Les gens dont la prière sera la mieux rétribuée sont ceux dont le parcours vers la mosquée est le plus long. "

Citant Jâbir, il rapporte également : " Les alentours de la mosquée éant restés inoccupés, les Banû Salam voulurent s'y installer. Ayant eu vent de leur décision, le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) leur déclara : " J'ai appris que vous vouliez vous installer à proximité de la mosquée. - Oui, Ô Messager de Dieu réondirent-ils. - Ô Banû Salama, reprit le Prophète, demeurez sur votre territoire, et vos traces vous seront comptés. " Ce même hadîth a été mentionné par les deux cheikhs, Al-Bukhârî et Muslim, entre autres traditionnistes.

Ubayy Ibn Ka'b rapporte : " Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : " La prière accomplie par deux hommes ensemble est meilleure (en rétribution et en purification) que la prière d'un orant seul. Celle de trois hommes est meilleure que celle de deux. Plus la prière est célébrée par un nombre élevé d'orants, meilleure elle est auprès de Dieu le Très-Haut. "

3- Il est recommandé de cheminer vers la mosquée en toute sérénité

Il convient de se déplacer vers la mosquée avec sérénité et dignité, sans précipitation et sans effort. Car l'homme est considéré comme étant un orant dès qu'il sort pour la prière.

Abû Qatada raconte : " Nous étions en train de prier en compagnie du Prophète (صلى الله عليه وسلم) lorsque nous entendîmes un brouhaha venant d'un groupe d'hommes. " Qu'est-ce qui vous arrive ? demanda le Prophète. - Nous nous précipitions, dirent-ils, de crainte de manquer la prière. - Ne faites pas cela, rétorqua le Prophète. Si vous allez à la prière, allez-y posément et sereinement. Les parties de la prière que vous n'avez pas manquées, vous les ferez ; les autres, vous les rattraperez. " Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî et Muslim.

Abû Hurayra rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Lorsque vous entendez l'appel à la prière, marchez vers la mosquée avec une allure sereine et digne ; ne vous hâtez point. Les parties de la prière que vous n'aurez pas manquées, vous les effectuerez ; les autres, vous les rattraperez. "

4- Il est recommandé à l'imâm d'alléger la prière

Pour preuve, ce hadîth transmis par Abû Hurayra : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Quand l'un d'entre vous préside la prière, qu'il l'allège ; car parmi les orants, il y a des gens faibles, malades ou vieux. S'il fait la prière tout seul, il pourra l'allonger autant qu'il voudra. " Cette tradition est rapporté par Al-Bukhârî, Muslim, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ'î, Ibn Mâja et Ahmad. Une autre preuve est de hadîth rapporté par Anas : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " je m'engage dans la prière avec l'envie de l'allonger. M'arrive-t-il d'entendre pleurer un petit enfant, j'allège de suite la prière, conscient du tracas que ces pleurs suscitent chez la mère. "

Citant le même Anas, Al-Buhârî et Muslim rapporte : " Je n'ai jamais fait la prière derrière un imâm qui y procédait d'une manière aussi légère et aussi parfaite que le Prophète (صلى الله عليه وسلم). "

Abû 'Umar Ibn 'Abd Al-Barr commente : " Le fait, pour un imâm d'alléger la prière est un choix dont le caractère recommandé fait l'unanimité des doctes. il représente cependant le degré minimal de la perfection (dans la prière). Quand à supprimer quelque partie de la prière, voilà qui est impensable. Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) avait défendu qu'on effleure seulemnet le sol en se prosternant. Ayant vu un homme se courber sans faire dûment son inclinaison, il lui dit : " Refais ta prière, car tu n'as point prié. " Et le Prophète d'ajouter : " Dieu renonce à regarder celui qui, dans sa prière, ne se tient pas le dos droit en s'inclinant et en se prosternant. "

Puis Abû 'Umar Ibn 'Abd Al-Barr poursuit : " Il n'est point, que je sache, de divergence entre les doctes sur le caractère recommandé de l'allègement de la prière, à condition que celle-ci soit dûment accomplie. Qu'on en juge par ce propos attribué à 'Umar : " Ne poussez pas les gens à concevoir de l'aversion envers Dieu à force d'allonger la prière jusqu'à la rendre pénible aux orants. "

5- Il est recommandé à l'imâm d'allonger le premier cycle de prière et d'attendre ceux qui entrent dans la mosquée pour qu'ils accomplissent la prière collectivement

L'imâm a loisir d'allonger le premier cycle de prière afin de permettre aux fidèles qui pénètrent dans la mosquée. Il peut procéder de même lors du dernier repos assis, avant le salut final. Abû Qatâda rapporte, en effet, que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) s'attardait longuement dans le premier cycle de prière. " Nous avons pensé, précise-t-il, qu'il voulait de la sorte permettre aux gens d'accomplir ce premier cycle. " Abû Sa'îd abonde dans le même sens et affirme : " On annonçait la prière. Or, le fidèle pouvait aller à la selle, faire ses ablutions et rejoindre la mosquée : Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) n'en était qu'au premier cycle de prière, tellement il l'allongeait. " Ce hadîth est rapporté par Ahmad, Muslim, Ibn Mâja et An-Nasâ'î.

6- Il est obligatoire de suivre l'imâm et interdit de le devancer

Il est obligatoire de suivre l'imâm et défendu de le précéder. Qu'on en juge par ce hadîth d'Abû Hurayra : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) déclara : " L'imâm est fait pour qu'on le suive. Ne vous démarquez donc pas de lui. S'il prononce le takbîr, faites de même ; s'il s'incline, inclinez-vous. S'il dit : " Dieu entend celui qui le loue ", répliquez : " Notre Seigneur, à Toi la louange ". S'il se prosterne, prosternez-vous. S'il prie en position assise, faites tous de même. " Cette tradition est rapportée par Al-Bukhârî et Muslim.

Dans la version présentée par Ahmad et Abû Dâwûd, on lit : " L'imâm est fait pour qu'on le suive. S'il proclame la grandeur de Dieu (le takbir), faites de même, mais ne le faites pas avant lui. S'il s'incline, inclinez-vous, mais ne le faites pas avant lui. S'il se prosterne, prosternez-vous, mais non avant lui. "

Abû Hurayra - que Dieu l'agrée - rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " L'un d'entre vous ne craint-il pas, s'il relève la tête avant l'imâm, de la voir métamorphosée par Dieu en tête d'âne, et de se retrouver lui-même avec un corps d'âne ? " Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî, Muslim, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ'î, Ibn Mâja et Ahmad.

Anas rapporte : " Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) déclara : " Ô gens, je suis votre imâme. Ne me devancez donc point dans l'inclinaison, ni dans le prosternement, ni lorsque je me mets debout, ni lorsque je m'assieds, ni lorsque je termine la prière. " Cette tradition est rapportée par Ahmad et Muslim.

Enfin, Al-Barâ' Ibn 'Âzib a dit : " Nous accomplissions la prière avec le Prophète (صلى الله عليه وسلم). Lorsqu'il disait : " Dieu entent celui qui le loue ", nous restions debout jusqu'à l'instant précis où il touchait le sol du front. " Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî, Muslim, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ'î, Ibn Mâja et Ahmad.

7- La prière est considérée comme ayant été accomplie en commun lorsque l'imâm est accompagnée, ne serait-ce que d'un seul orant

La prière en commun se réalise s'il y a un seul orant avec l'imâm, quand bien même l'un d'eux serait un enfant ou une femme. on rapporte qu'Ibn 'Abbâs a dit : " J'ai passé la nuit chez ma tante Maymûna. Au milieu de la nuit, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) se réveilla pour la prière. j'en fis autant. Je me mis à sa gauche ; il me prit alors par la tête et me plaça à sa droite. " Ce propos est rapporté par Al-Bukhârî, Muslim, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ'î, Ibn Mâja et Ahmad.

Abû Sa'îd et Abû Hurayra rapportent que le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Si un homme se réveille et réveille son épouse pendant la nuit, et qu'ils effectuent ensemble deux cycles de prière, ils seront tous rangés dans la classe des dévots et des dévotes qui évoquent Dieu avec zèle. " Ce hadîth est rapporté par Abû Dâwûd.

Abû Sa'îd raconte qu'un homme, en entrant à la mosquée, trouva que le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) avait déjà terminé la prière avec ses Compagnons. " Qui veut faire à cet homme la charité de partager avec lui la prière ? " demanda le Messager de Dieu. Sitôt dit, sitôt fait : un fidèle se leva et fit la prière avec le retardataire. Ce hadîth est rapporté par Ahmad, Abû Dâwûd et At-Tirmidhî, qui l'a jugé bon (hasan).

Ibn Abî Shayba raconte que cet homme n'était autre qu'Abû Bakr. Force est de signaler qu'At-Tirmidhî invoque ce hadîth pour montrer qu'il est permis à un groupe d'orants de faire la prière en commun dans une mosquée où elle vient d'être célébrée. Il note : " C'et l'opinion d'Ahmad et d'Ishâq ".

D'autres érudits, tels Sufyân, Mâlik, Ibn Al-Mubârak et Ash-Shâfi'î, estiment en revanche que ces orants se doivent de faire une prière individuelle.

8- Il est permis que l'imâm cède sa place à un autre et devienne un simple orant

L'imâm peut laisser sa place (et devenir un des orants) si un imâm titulaire se présente. Poour preuve, ce hadîth rapporté par Al-Bukhârî et Muslim, citant Sahl Ibn Sa'd : " Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) se rendit chez les Banû 'Amr Ibn 'Awf pour les réconcilier et résoudre quelque différend qui les opposait. Sur ces entrefaites, le temps de la prière arriva. Le muezzin vint demander à Abû Bakr de bien vouloir la présider. Alos que ce dernier célébrait l'office, le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) entra dans la mosquée et se tint dans le rang des orants. Pour prévenir Abû Bakr de la présence du Prophète (صلى الله عليه وسلم), les fidèles se mirent à frapper des mains. En vain, car Abû Bakr ne se retourna point pendant la prière. Il dut le faire cependant, tant les frappements de mains s'étaint fait retentissants. Il vit le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم), qui lui faisait signe de rester à sa place. Abû Bakr leva les bras et rendit grâce à Dieu pour cet ordre que lui intimait le Prophète. Puis il se mit à reculer jusqu'à ce qu'il se trouvât aligné dans le rang des premiers fidèles. Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) fit alors un pas en avant et présida la suite de la prière. Quand il eut fini, il dit à Abû Bakr : " Ô Abû Bakr, qu'est-ce qui t'a empêché de rester à ta place alors que je te l'ai ordonné ? - Le fils d'Abû Quhâfa (Abû Bakr, s'entend) ne saurait présider la prière en présence du Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم). " Et le Prophète (صلى الله عليه وسلم) de reprocher alors aux fidèles : " Je ne sais pourquoi vous battez des mains avec une telle ardeur. l'orant à qui quelque chose arrive pendant la prière se doit de prononcer la formule : " Dieu soit Exalté " pour qu'on se tourne vers lui. Les frappements de mains, c'est pour les femmes. "

9- Rattraper l'imâm

Celui qui rattrape l'imâm en prière dira, en position debout : " Dieu est grand " (soit : la takbîra d'entrée en prière) puis entrera dans la prière selon la position adopté par l'imâma. Il ne comptera un cycle de prière que s'il s'est incliné, que cette inclinaison se soit réalisée complètement et simultanément avec l'imâm, ou qu'elle soit brève, l'essentiel étant que l'orant arrive à se courber en touchant les genoux des mains avant que l'imâm ne relève la tête. Abû Hurayra rapporte que le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Quand vous venez faire la prière et que vous nous trouvez prosternez, prosternez-vous et ne comptez point cet acte. Si vous rattrapez l'inclinaison, vous avez rattrapé la prière. " Ce hadîth est rapporté par Abû Dâwûd, par Ibn Khuzayma dans son " Sahîh " ainsi que par Al-Hâkim - qui le juge authentique - dans son ouvrage " Al-Mustadrak ".

L'orant devancé procède comme l'imâm : il s'asoit pour le dernier repos assis et prononce des invocations. Il ne doit se lever qu'après le salut final. Il prononce alors le takbîr et achève les parties manquées de sa prière.

10- Les motifs légaux qui justifient le manquement à la prière en commun

Il est permis de se soustraire à la prière en commun dans les cas suivants :

a- Froid, pluie. Ibn 'umar rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) ordonnait au muezzin de dire en annonçant la prière : " S vous êtes en voyages, faites la prière dans vos demeures pendant les nuits froides et pluvieuses " Ce hadîth et rapporté par Al-Bukhârî et Muslim. Jâbir raconte : " Un jour que nous étions en voyage avec le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم), la pluie se mit à tomber. " Il nous dit alors : Que chacun fasse la prière dasn son camp, s'il le veut. " Ce hadîth est rapporté par Ahmad, Muslim, Abû Dâwûd et At-Tirmidhî.

On rapporte qu'Ibn 'Abbâs dit à son muezzin un jour de pluie : " Une fois que tu auras dit (dans l'appel à la prière) : " Je témoigne que Muhammad est le Messager de Dieu ", tu dira : " Priez dans vos maisons ", au lieu de proclamer : " Aller à la prière ". Les gens trouvèrent cela répréhensible, constate Ibn 'Abbâs, que leur dit : " Cela vous semble étrange ? Eh bien, un homme autrement meilleur que moi en a fait autant : le Prophète (صلى الله عليه وسلم). Certes, la prière en commun est de rigueur. Mais je n'ai pas voulu vous sortir de vos demeures et vous astreindre à marcher dans la boue. " Ce propos est rapporté par Al-Bukhârî et Muslim. Une variante présenté par Muslim signale qu'Ibn 'Abbâs intima cet ordre à son muezzin un jour de vendredi où il pleuvait. S'il en est ainsi du froid, il en va de même de circonstances telles que la chaleur étouffante, l'obscurité, la peur d'une agression... Ibn Battâl a dit : " Les doctes s'accordent à considérer qu'il est légitime de manquer à la prière en commun en cas de pluie abondante, d'obscurité, de tempête, entre autres intempéries. "

b- Être en train de se restaurer. pour preuve, ce hadîth cité par Ibn 'Umar : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Si l'un d'entre vous se trouve à table, qu'il se restaure à loisir quand bien même on annoncerait la prière. " Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî.

c- Être préssé de faire ses besoins naturels. 'Â'isha raconte avoir entendu le Prophète (صلى الله عليه وسلم) dire : " Il n'est point de prière en présence d'un repas, ni pour celui qui s'efforce de réprimer ses besoins naturels. " Cette tradition est rapporté par Ahmad, Mulsim et Abû Dâwûd. Abû Ad-Dardâ' rapporte que le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : " L'homme sensé s'avise de faire d'abord ses besoins pour entreprendre ensuite la prière le coeur bien aise et serein. " Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî.

11- Les gens les plus dignent de l'imamat

Le plus digne d'être imâm est le plus versé dans la récitation du Livre Sacré ; si les hommes se valent en cela, cet honneur sera alors au plus docte en Sunna ; si ils se valent, il est alors au plus ancien d'entre eux à avoir émigré (vers Médine) ; s'ils se valent, il est alors au plus âgé.

- Abû Sa'îd rapporte que le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : " S'ils sont trois, que l'un d'eux préside la prière. Le plus digne de cela est le plus versé en récitation ", c'est-àdire celui qui maîtrise le plus le Coran au niveau de la mémorisation. Ce propos est rapporté par Ahmad, Muslim et An-Nasâ'î. Qu'on en juge par ce hadîth mentionné par 'Amr Ibn Salama : " Le plus docte en Coran est le mieux indiqué pour vous diriger dans la prière. "

- Abû Dâwûd rapporte, d'après Ibn Mas'ûd, que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) déclara : " Se charge de diriger les fidèles dans la prière, celui qui est le plus versé dasn le Livre Sacré ; s'ils sont pareils en cette qualité, c'est alors au plus docte en Sunna ; s'ils sont pareils en maîtrise de la Sunna, c'est alors au plus ancien d'entre eux à avoir émigré (vers Médine) ; s'ils sont pareils en cela, c'est alors au plus âgé. l'invité ne saurait, à moins d'y avoir été invité, officier d'imâm pour le sultant ou l'amphitryon, ni s'installer sur le sofa du maître de la maison. " On lit dans une autre veresion : " L'invité ne saurait être imâm pour l'homme qui se trouve parmi les siens, ou dans son domaine. " Ce hadîth, rapporté par Ahmad et Muslim, a été également mentionné par Sa'îd Ibn Mansûr, qui le présente comme suit : " L'invité ne saurait tenir lieu d'imâm pour l'homme qui se trouve dans son domaine, à moins d'avoir sa permission. Il ne peut non plus s'installer sur le sofa du maître de la maison, à moins d'avoir sa permission. " Autrement dit, le sultan (ou le maître d'un domain), l'amphitryon, le chef d'une réunion sont les mieux indiqués pour présider la prière, sauf s'ils en donnent l'autorisation à un tiers. Abû Hurayra rapporte que le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Il n'est point légitime pour un homme qui croit en Dieu et au Jour du jugement dernier de diriger des gens dans la prière sans leur permission, ou bien de jouir d'une invitation à titre exclusif ; ce serait les trahir que d'agir ainsi. "

12- Les gens habilités à être imâms

Ce sont, l'adolescent raisonnable, l'aveugle, l'orant sain dirigeant l'handicapé, l'orant handicapé dirigeant l'oran sain, l'orant qui accomplit une prière obligatoire dirigeant celui qui accomplit une prière surérogatoire et inversement ; celui qui a fait dûment ses ablutions dirigeant celui qui a fait une ablution sans eau (une ablution sèche, s'entend), et vice-versa ; le voyageur dirigeant l'orant sédentaire et inversement ; l'orant au statut inférieur dirigeant quelqu'un qui lui est supérieur. De fait, étant âgé de six ou sept ans, 'Amr Ibn Salama présida la prière accompagné des siens. A Médine, le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) en vint, à deux reprises, à se faire substituer comme chef de prière par l'aveugle Ibn Umm Maktûm. De même, lors de la maladie qui allait entraîner son décés, le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) fit la prière en position assise, derrière Abû Bakr. Il lui arriva également de prier chez lui, malade qu'il était, de le faire assis, suivi par des orants qui restèrent debout et à qui il fit signe de s'asseoir. Une fois l'office achevé, il leur dit : " L'imâm et fait pour qu'on le suive ; s'il s'incline, inclinez-vous ; s'il se relève, faites de même ; s'il prie en position assise, faites de même. ". Pour sa part, Mu'âdh Ibn Jabal effectuait l'office de nuit en compagnie du Prophète (صلى الله عليه وسلم), puis il rejoignait les siens et présidait cette même prière : pour lui, il s'agissait d'une surérogation, alors que pour eux, il s'agissait d'une obligation.

Mihjan Ibn Al-Adra' raconte : " Je rejoignis une fois le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) à la mosquée. Vint le temps de la prière. il la célébra et je ne la fis point. " Tu ne pries pas ? s'inquit-il. - Ô Messager de Dieu, répondis-je, j'ai fais la prière à la maison avant de venir. - Dans ce cas, reprit le Prophète, tu peux partager la prière avec les orants et la considérer comme surérogatoire. "

D'autre part, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) vit un jour un homme prier tout seul et dit : " Quelqu'un veut-il faire à cet homme la charité de partager avec lui la prière ?

'Amr Ibn Al-'Âs présida un jour la prière tout en ayant fait une ablution sèche (tayammum) et le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) l'approuva.

De même, le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) dirigea la prière à La Mecque au jour de sa conquête, et ce par deux cycles dans tous les offices, excepté la prière du coucher du soleil. Il dit alors : " Ô Mecquois, appliquez-vous à accomplir deux autres cycles de prière. Quand à nous, nous sommes en situation de voyage. "

Si le voyageur effectue une prière présidée par un résident, il fera quatre cycles de prière, quand bien même il accomplirait avec cet imâm moins d'un cycle. A telle enseigne qu'ayant reçu cette question : " Pourquoi le voyageur fait-il deux cycles de prière s'il est seul, et quatre s'il est derrière un imâm résident ? ". Ibn 'Abbâs répondit : " C'est la Sunna. " Dans une autre version, on rapporte que Mûsâ Ibn Salam lui fit ce commentaire : " Lorsque nous prions en votre compagnie, nous effectuons quatre cycles de prière. Et lorsque nous prenons le chemin du retour, nous en faisons deux. " Ibn 'Abbâs rétorqua alors : " C'est la Sunna d'Abû Al-Qâsim (entendre : le Prophète (صلى الله عليه وسلم). " Ce propos est rapporté par Ahmad.

13- Les gens non habilités à être imâms

La majorité des érudits considèrent qu'il n'est pas permis à un imâm indisposé de diriger un orant non indisposé ni un orant indisposé par un autre mal. Les mâlikites estimes, quant à eux, que cet imâm peut, le cas échéant, diriger un orant non indisposé.

14- Il est recommandé qu'une femme officie d'imâm pour les orantes

A telle enseigne que 'Â'isha - que Dieu l'agrée - présidait la Prière pour les femmes en se tenant dans les même rang qu'elles. De même fit Umm Salama. Mieux, le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) assigna un muezzin à Umm Waraqa, à laquelle il ordonna de diriger les siens dans les prières obligatoires.

15- Une homme préside la prière pour des femmes

Abû Ya'lâ et Et-Tabarânî rapportent dans le livre " Al-Awsat " ce hadîth assorti d'une chaîne de transmission jugée bonne (hasan) : " ubayy Ibn Ka'b vint trouver le Prophète (صلى الله عليه وسلم) et lui dit : " Ô Messager de Dieu, cette nuit, j'ai fait quelque chose de singulier. - Quoi donc ? demanda le Prophète. - Il y a chez moi des femmes qui me dirent : " Tu sais réciter le Coran, pas nous. Préside donc la prière pour nous. " Chose dite, chose faite : j'ai effectué huit cycles de prière, ainsi que le witr. A ces mots, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) se tut. - Nous avons donc interprété son silence comme un acquiescement, conclut Ubayy. "

16- Il est déconseillé de conférer l'imamat au libertin et à l'hérétique

Al-Bukhârî rapporte qu'Ibn 'Umar faisait la prière derrière Al-hajjâj. Muslim rapporte que Abû Sa'id Al-Khudrî accomplit la prière de la fête derrière Marwân (Ibn Al-Hakam). Ibn Mas'ûd le fit derrière Al-Walîd Ibn 'Uqba Ibn Abî Mu'ayt, qui s'adonnait à la boisson, et qui, une fois, effectua la prière du matin en quatre cycles, ce qui lui coûta la flagellation de la part de 'Uthmân. Les Compagnons et les Successeurs accomplissaient la prière présidée par Ibn Abî 'Ubayd, qui, autrefois, passait pour un athée et un prédicateur de l'égarement. Or, il est un principe auquel adhèrent les doctes : celui dont la prière pour soi est valide, sa prière pour autrui est également valide. Sauf qu'ils ont déconseillé la prière présidée par un libertin ou un hérétique. Pour preuve, ce propos rapporté par Abû Dâwûd et Ibn Hibbân - mais non mentionnonné par Al-Mundhirî -, citant Al-Sâ'ib Ibn Khallâd : " Un homme qui présidait la prière cracha dans la direction de la qibla. Le Prophète (صلى الله عليه وسلم), qui s'était aperçu de cela, dit plus tard aux fidèles : " Que cet homme ne préside plus la prière. " Or, ce même individu voulut par la suite faire office d'imâm. les gens refusèrent et lui firent part de l'injonction du Prophète (صلى الله عليه وسلم). il alla s'enquérir auprès de ce dernier, qui lui déclara : " En effet, tu as offensé Dieu et son Messager. "

17- Il est permis d'abandonner, pour un motif plausible, la prière célébrée par l'imâm

L'Orant qui a entamé une prière avec l'imâm peut en sortir délibérément pour l'achever tout seul au cas où l'imâm allongerait trop cette prière. Il en va de même des cas suivants : malaise ou maladie soudains, la peur de perdre de l'argent, le risque de détérioration de quelque bien, la crainte de manquer quelque chose ou quelqu'un, sommeil irrésistible, etc. En effet, Al-Bukhârî, Muslim, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ'î, Ibn Mâja et Ahmad rapportent, citant Jâbir : " Mu'âdh Ibn Jabal effectuait l'office de nuit en compagnie du Prophète (صلى الله عليه وسلم), puis rejoignait les siens et présidait cette même prière. Or une nuit, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) retarda l'office nocturne ; Mu'âdh attendit et fit cette prière avec le Prophète. Quand il retourna chez les siens, il célébra la prière en tant qu'imâm. il s'avisa de réciter la sourate La Vache. Un des orants n'hésita pas à reculer pour prier seul. " Tu agis en faux dévot ! " lança-t-on à cet homme. ( Non point ! rétorqua-t-il. je vais me renseigner aurpès du Prophète (صلى الله عليه وسلم). " Ayant appris ce qui s'était passé, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) se retourna vers Mu'âdh : " Serais-tu un fauteur de troubles, ô Mu'âdh ; serais-tu un fauteur de troubles, ô Mu'âdh ; il fallait réciter telle sourate ou telle autre. "

18- Les traditions qui se rapportent à l'accomplissement d'une prière en commun qui a déjà été accomplie une première fois

Al-Yazîd Ibn Al-Aswad rapporte : " Alors que nous faisions la prière avec le Prophète (صلى الله عليه وسلم) à Minâ, deux hommes s'approchèrent sur leurs montures et demeurèrent coi. Sur injonction du Prophète (صلى الله عليه وسلم), on les amena. ils étaient transis de peur. " Qu'est-ce qui vous a empéché de faire la prière avec les fidèles ? N'êtes-vous pas musulmans ? s'enquit le Prophète. - Si, ô Messager de Dieu, répondirent-ils. Mais nous avons déjà fait la prière chez nous. - Si vous l'avez faite dans vos demeures et que vous rejoignez l'imâm, priez alors avec lui. ce sera pour vous une surérogation. " Ce hadîth et rapporté par Ahmad et Abû Dâwûd. An-Nasâ'î et At-Trimidhî en fournissent la version suivante : " Si vous avez fait la prière dans vos demeures et qeu vous rejoigniez les fidèles dans une mosquée, priez alors avec eux. Ce sera pour vous une surérogation. " At-Tirmidhî commente : " Ce hadîth est hasan sahih ". ibn As-Sakan l'a jugé authentique.

Ce hadîth prouve qu'il est légitime de refaire la prière avec une intention de surérogatoire pour quiconque a accompli, seul ou avec un groupe, l'office obligatoire, et ce au cas où il rejoindrait un autre groupe d'orants dans une mosquée. On rapporte à cet égard que Hudhayfa refit les prières de midi, de l'après-midi et du coucher du soleil, alors qu'il les avait déjà accomplies avec un groupe d'orants. On rapporte également qu'Anas fit la prière du matin avec Abû Mûsâ dans l'aire à sécher les dattes. les deux se rendirent ensuite à la grande mosquée, où on célébra l'office. ils prièrent alors derrière Al-Mughîra Ibn Shu'ba.

Quand à ce hadîth authentique du Prophète (صلى الله عليه وسلم) : " ne faites pas uen prière deux fois le même jour ", Ibn 'Abd Al-Barr en dit : " De l'avis d'Ahmad et Ishâq, ce hadîth signifie qu'on ne saurait accomplir une prière obligatoire puir la refaire en tant que telle. On peut en revanche la refaire avec le groupe avec une intention de surérogation, conformément à la tradition prophètique, laquelle exhorte à cela. Dans ce cas, refaire la prière ne contraste nullement avec le hadîth susmentionné, étant donné qu'il ne s'agit point d'une répétition, la première prière étant obligatoire, la seconde surérogatoire. "

19- Il est recommandé à l'imâm de se tourner à droite ou à gauche après le salut final, puis de quitter le lieu de prière

on rappore à ce titre, citant Qabisa Ibn Hulb, qui tient ce propos de son père : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) présidait la prière et lorsqu'il l'achevait, il se tournait des deux côtés, soit à droite, soit à gauche. " Ce hadîth est rapporté par Abû Dâwûd, Ibn Mâjâ et At-Tirmidhî, qui l'a jugé bon (hasan. Les érudits estiment que l'orant peut se trouner du côté qu'il voudra. il est à signaler que les deux démarches ont été constatées tour à tour chez le Prophète (صلى الله عليه وسلم).

Par ailleurs, 'Â'isha rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) lorsqu'il prononçait le salut final ne demeurait assis que le temps de dire : " Seigneur, c'est Toi la Paix, de Toi émane la paix. Béni sois-Tu, Seigneur de la Majesté et la Munificience. " Ce propos est rapporté par Ahmad, Muslim, At-Tirmidhî et Ibn Mâja.

Citant Umm Salama, Ahmad et Al-Bukhârî rapporte : " Lorsque le Prophète (صلى الله عليه وسلم) prononçait le salut final, il demeurait à sa place quelque temps tandis que les orantes se levaient pour quitter les lieux. Nous pensons - mais Dieu en sait davantage - qu'il procédait ainsi afin de laisser sortir les femmes avant que les hommes ne les rejoignent. "

20- L'imâm se tient dans une position plus haute que celle des orants et inversement

Il est réprouvable que l'imâm se place dans une position plus haute que celle du ou des orant(s). Abî Mas'ûd Al-Ansârî a dit : " Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a interdit que l'imâm se tienne sur un support élevé par rapport aux orants qui sont derrière lui. " Ce hadîth est rapporté par Ad-Dâraqutni ; il n'est pas mentionné par Al-Hâfidh dans son " Talkhîs ".

Humâm Ibn Al-Hârith rapporte que Hudhayfa entreprit un jour, à Al-Madâ'in (ancienne ville d'Iraq), de présider la prière sur un monticule. Abû Mas'ûd le tira alors par son vêtement. une fois la prière achevée, il lui dit : " Ne sais-tu pas qu'ils interdisaient cela ? - Si, répondit-il, je me le suuis rappelé lorsque tu m'as tiré. " Ce hadîth est rapporté par Abû Dâwûd, Ash-Shâfi'î, Al-Bayhaqî, et authentifié par Al-Hâkim Ibn Khuzayma et Ibn Habbân.

Si l'imâm choisit une position élevé à tel ou tel dessein, sa décision ne sera point réprouvée. Sahl Ibn Sa'd Al-Sâ'idî rapporte à cet égard : " La première fois qu'on disposa la tribune dans la mosquée, je vis le Prophète (صلى الله عليه وسلم) s'y asseoir, proclamer la grandeur de Dieu (prononcer le takbîr), s'incliner, puis descendre à reculons. il se prosterna à la base de la tribune puis remonta s'asseoir. Après l'office, il dit aux fidèles : " Ô gens, si j'ai disposé cette tribune, c'est pour que vous me preniez pour imâm et que vous appreniez ma prière. " Ce hadîth est rapporté par Ahmad, Al-Bukhârî et Muslim.

D'autre part, que l'orant se tienne dans un emplacement élevé par rapport à l'imâm, voilà qui est permis. Qu'on en juge par ce propos mentionné par Sa'îd Ibn Mansûr, Ash-Shâfi'î et Al-Bayhaqî, ainsi que par Al-Bukhârî dans les rubriques (de son " Sahîh " ), d'après Abû Hurayra, propos selon lequel ce dernier a effectué, sur la terrasse dela mosquée, une prière présidée par un imâm.

On rapporte qu'Anas faisait la prière dans la maison d'Abû Nâfi', à Basra, laquelle était située du côté droit de la mosquée et dasn laquelle il y avait une chambre au plafond aussi haut que la taille d'un homme. C'est précisément dans cette chambre, qui avait une porte donnant sur la mosquée, qu'Anas effectuait la prière, présidé par un imâm. Or, les Compagnons ne remirent pas en cause l'agissement d'Anas. Ce propos a été rapporté par Sa'îd Ibn Mansûr dans ses " Sunan ".

Ash-Shawkânî commente : " Que l'orant se tienne dans un emplacement élevé, c'est une chose prohibée si la hauteur est excessive, comme de dépasser les trois cents coudées, auquel cas l'orant se trouverait dasn l'incapacité de savoir ce que fait l'imâm. En principe, la position élevée de l'orant est permise, jusqu'à preuve du contraire. Ce principe se voit corroboré par l'acte précité d'Abû hurayra, lequel ne rencontra point de désapprobation. "

21- L'orant imite l'imâm malgré l'existence d'un obstacle qui les sépare

Il est permis que l'orant suive l'imâm quand bien même ils seraient séparés par quelque barrière, à condition que le premier puisse percevoir les actes du second par la vue ou l'ouïe. Al-bukhârî rapporte, citant Al-hasan : " nul blâme à ce que vous fassiez la prière séparés par une rivière. " Abû Mijlaz déclare : " On peut prier derrière l'imâm même si l'on se trouve séparé de lui apr une route ou un mur ; il suffit seulement d'entendre la takbîra initiale. " D'ailleurs, on a vu plus haut que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a présidé la prière alors que les orants qui le suivaient se trouvaient dans une chambre située en arrière.

22- Peut-on prier derrière un imâm qui a omis une prière obligatoire

Est jugé valide, l'imamat de celui qui a manqué à une obligation cultuelle si l'orant - qui le suit - a accompli les siennes et ignore l'omission de l'imâm. pour preuve, ce hadîth d'Abû Hurayra : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Ils (entendre : les imâmes) vous dirigent dans la prière ; s'ils agissent correctement, ils en auront le mérite ainsi que vous ; s'ils se trompent, vous aurez toujours du mérite alors qu'ils démériteront. " Cette tradition est rapportée par Al-Bukhârî et Muslim.

Sahl affirme avoir entendu le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) dire : " L'imâm est un garant. S'il agit bien, il en aura le mérite autant que les orants ; s'il agit mal, lui seul déméritera. " Ce propos est rapporté par Ibn Mâja. On rapporte d'après un propos authentique que 'Umar présida une fois la prière alors qu'il était impur à son insu. il dut refaire sa prière, pas les orants.

23- Se faire substituer en tant qu'imâm

Si l'imâm se voit dans l'impossibilité de poursuivre la prière pour tel ou tel motif (par exemple, il se rappelle qu'il n'est pas en état de pureté ou qu'il a cessé de l'être), il peut se faire substituer par quelqu'un qui se charge d'achever la prière à sa place. "Amr Ibn Maymûn raconte : " J'était en prière. entre 'Umar, qui était imâm, et moi, il n'y avait que 'Abdallâh Ibn 'Abbâs. Dès que 'Umar eût prononcé le takbîr, je l'entendis crier : " Il m'a tué ! le chien ! " Il venait d'être poignardé. Il saisit alors 'Abd Ar-Rahmân Ibn 'Awf et le poussa en avant pour qu'il terminât l'office ; ce dernier présida la prière, qu'il fit légère. "

Abû Ruzayn rapporte qu'un jour, 'Alî, qui présidait la prière, fut pris d'un saignement de nez. Il prit aussitôt un homme par la main, le mit en avant et s'en alla. " Ce propos est rapporté par Sa'îd Ibn Mansûr.

Ahmad constate : " Si l'imâm s'avise de se faire substituer, c'est que 'umar et 'Alî l'ont déjà fait. Si les orants continuent seuls leur prière, c'est que les fidèles l'ont déjà fait lorsque Mu'âwiya fut poignardé, achevant ainsi leur prière. "

24- Celui qui tient lieu d'imâm pour des gens qui l'abhorrent

Nombre de hadîth interdisent qu'un homme dirige des orants qui ont de l'aversion pour lui. L'aversion dont il est question ici est censée être justifiée par des motifs juridico-religieux. Qu'on en juge par ce hadîth transmis par Ibn 'Abbâs : " Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) déclara : " Il est trois personnes dont la prière ne se hisse pas d'un pan au dessus de leur tête : un homme qui préside la prière pour des gens qui le rejettent, une épouse qui passe la nuit en ayant provoqué le mécontentement de son mari, et deux frères ennemis. " Ce hadîth est rapporté par Ibn Mâja ; sa chaîne de transmetteurs est jugée bonne par Al-'Irâqî.

'Abdallâh Ibn 'Amr rapporte que le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : " il est trois personnes dont Dieu n'accepte point la prière : celui qui préside la prière pour des gens qui le rejettent, celui qui fait la prière trop tard et celui qui asservit son esclave après l'avoir affranchi. " Ce hadîth est rapporté par Abû Dâwûd et Ibn Mâja.

At-Tirmidhî commente : " Certains désapprouvent qu'un homme préside la prière pour des gens qui le rejettent. Cependant, si cet imâm indésirable n'est point malhonnête, la faute est alors imputable à ceux qui ont de l'aversion contre lui. "

DicoDinn - 2011/1431
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