Fiqh as Sunna.

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La prière

Les obligations de la prière

La prière comporte des obligations et repose sur des fondements sans lesquels elle serait nulle et sans effet. C'est obligations sont les suivantes :

1- L'intention

C'est ce qu'indique le verset coranique qui dit : {On ne leur avait pourtant ordonné que d'adorer Dieu, de Lui consacrer à Lui seul, toute leur dévotion} S. 98, V. 5. L'importance del'intention est indiqué ausi dans ce hadîth : " Les actions ne valent que par l'intention (qui les soutient) et chacun n'a pour lui que ce qu'il a eu réellement l'intention de faire. Celui qui s'est exilé par amour de Dieu et de Son messager, son exil sera pour Dieu et Son messager, et celui qui s'est exilé pour s'attribuer des biens de se bas monde ou pour épouser une femme, son exil sera pour la raison qui l'y a poussé. "

Doit-on prononcer l'intention expréssément ?

Ibn Al-Qayyim définit ainsi l'intention : " L'intention est l'objectif et la résolution de faire (ou de ne pas faire) une chose. Elle se situe dans le coeur et n'a aucun lien avec le language. C'est pourquoi il n'a jamais été rapporté du Prophète (صلى الله عليه وسلم) ni de ses Compagnons la moindre expression en matière d'intention. Quant à ces expressions innovées qu'on récite avant les ablutions et avant la prière, elles ne sont rien d'autre que des susurrements inspirés par le diable et que les gens répètent et se fatiguent à réciter sans pour autant que ces susurrements aient un quelconque lien avec les ablutions ou la prière. "

2- La formule de sacralisation (ihrâm) " Dieu est le plus grand "

La formule de sacralisation Allâhu akbar est tirée de hadîth du Prophète (صلى الله عليه وسلم) qui dit : " La clé de la prière est la purification ; sa sacralisation, la glorification de Dieu ; et sa conclusion, les salutations. " Il en est ainsi de la pratique du Prophète et de ses paroles, comme nous l'avons vu dans les deux hadîth précédents. La prononciation de la formule " Dieu est le plus grand " est donc exigé, en vertu du hadîth d'Abû Humayd qui dit : " Lorsque le Prophète (صلى الله عليه وسلم) se levait pour prier, il semettait debout, puis levait les mains et disait : " Dieu est le plus grand ". Ce hadîth est rapporté parIbn Mâja et authentifié par Ibn Khuzayma et Ibn Hibbân. Il y a aussi le hadîth rapporté par Al-Bazzâr d'après 'Alî qui dit : " Lorsque le Prophète (صلى الله عليه وسلم) se levait pour la prière, il disait : " Dieu est le plus grand ".

3- se tenir debout dans les prières obligatoires

Selon le Coran, la Sunna et le consensus des savants, c'est un devoir pour le croyant de se tenir debout pur accomplir la prière, sauf incapacité. Cette position est prescrite dans le verset de la sourate La Vache qui dit : {Observez avec assiduité vos prières et la prière médiane. Tenez-vous debout, devant Dieu, en toute soumission et humilité}.

En outre, 'Imrân Ibn Husayn a it : " Comme je souffrais d'hémorroïdes, je dmandai au Prophète(صلى الله عليه وسلم) comment accomplir la prière. Il me répondit : " Accomplis ta prièredebout ; si tu ne le peux pas, fais-la assis, et si tu ne le peux pas encore, fais-la en étant appuyé sur le côté. " C'est sur cet avis que se sont entendus les savants, de même qu'ils se sont entendus sur le fait qu'il est préférable d'écarter les pieds en étant dans cette position.

Se tenir debout dans les prières surérogatoires

Il est permis de faire les prières surérogatoires en étant assis, même si le fidèle est capable de les accomplir debout, étant bien entendu que celui qui les fait debout est mieux récompensé que celui qui les fait assis. Par ailleurs, Ibn 'Umar rapporte avec été informé que le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : " La prière du fidèle qui est assis équivaut à la moitié d'une prière. "

L'incapacitéde se tenir debout dans les prières obligatoires

Celui qui se trouve dans l'incapacité de faire sa prière obligatoire debout, l'accomplira comme il le pourra. En effet, Dieu ne charge pas une âme que selon ses capacités. En outre, sa récompense sera totale etne sera pas diminuée. Al-Bukhârî rapporte, d'après Abû Mûsâ, que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Quand le serviteur de Dieu est malade ou en voyage, Dieu rétribue ses actes comme s'il était en bonne santé et en état de résidence ".

4- La récitation de la fâtiha durant chaque cycle de la priere est exigée pour les prières obligatoires et surérogatoires

Les hadîth authentiques se rapportant à la récitation obligatoire de la fâtiha dans chaque cycle de prière sont clairs et ne supposent aucune controverse. Citons-en quelques-uns :

- " Pas de prière valable pour celui qui ne récite pas l'Ouverture du Livre (fâtihat-l-kitâb) ". Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî, Muslim, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ'î, Ibn Mâja et Ahmad.

- " Celui qui accomplit une prière sans réciter l'Ouverture du Livre, sa prière est incomplète ". Ce hadîth est rapporté par les deux cheikhs, Al-Bukhârî et Muslim.

- " Une prière au cours de laquelle l'Ouverture du Livre n'est pas récitée, ne sera pas récompensée ". Ce hadîth est rapporté par Ibn Hibbân et Abû Hâtim.

- " La prière au cours de laquelle la fâtiha n'est pas récitée, ne sera pas récompensée ". Ce hadîth est rapporté par Ad-Dâraqutnî.

- On rapporte d'après Abû Sa'îd : " Il nous a été ordonné de réciter l'Ouverture du Livre, ainsi que ce qui nous est aisé (du Coran) ". Ce hadîth est rapporté par Abû Dâwûd.

En outre, il est établi que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) récitait la fâtiha durant chaque cycle des prières obligatoire et surérogatoires, alors que le contraire n'a jamais été établi. Or, la règle, en matière de dévotion est de suivre ce qui faisait le Prophète (صلى الله عليه وسلم). Qui plus est, le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Priez comme vous me voyez prier. "

La prononciation de la basmala (Au Nom de Dieu, le Trés Miséricordieux, le Tout Miséricordieux)

Les jurisconsultes sont unanimes à dire que la basmala est un verset de la sourate Les Fourmis. Quant à la basmala qui se trouve au début de chaque sourate, elle fait l'objet de controverses qui ont abouti à trois avis notoires :

- La basmala est un verset à part entière de l'Ouverture du Livre, ou fâtiha ainsi que de toutes les autres sourates. Aussi est-il obligatoire de la lire, au même titre que la fâtiha, secrètement comme à haute voix. Cet avis est fondé sur un hadîth rapporté par Na'îm Al-Mujammir, lequel a dit : " J'accomplis la prière derrière Abû Hurayra. Il lut : Au nom de Dieu, le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux, puis il récita la fâtiha ". Ce hadîth est rapporté par An-Nasâ'î et d'autres traditionnistes. Al-Hâfidh a dit que c'est le hadîth ayant trait à la basmala à haute voix le plus authentique.

- La basmala est un verset indépendant des autres qui sert à marquer la séparation entre les sourates. Sa lecture avec la fâtiha est permise, voire recommandée, mais non à haute voix. La preuve invoquée est représentée par le hadîth rapporté par An-Nasâ'î, Ibn Hibbân et At-Tahâwî d'après Anas qui dit : " J'ai fait la prière derrière le Prophète (صلى الله عليه وسلم) ainsi que derrière Abû Bakr, 'Umar et 'Uthmân et aucun d'entre eux ne lisait la basmala à haute voix ".

- La basmala n'est pas un verset de la fâtiha, ni des autres sourates, et, par cons"quent, sa lecture est déconseillée dans les prières obligatoires, secrétement ou à haute voix, à l'exception des prières surérogatoires. Ce dernier avis n'est pas le plus fondé.

Ibn Al-Qayyim a concilié les deux premiers avis en disant que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) lisait parfois la basmala à haute voix, mais qu'il la lisait le plus souvent à voix basse. Et il ne fait pas de doute qu'il ne la lisait pas à voix haute durant toutes les prières en sorte que cela échappe aux quatre califes, à l'ensemble de ses Compagnons et aux gens de son pays.

Ceux qui ne maîtrisent pas la lecture obligatoire de la fâtiha

Al-Khattâbî a dit : " Le principe est que la prière n'est récompensée que si la fâtiha y est récité, étant entendu que cette lecture concerne celui qui la maîtrise. Quant à celui qui ne la maîtrise pas, il devra remplacer par sept versets d'une autre sourate. S'il ne connaît rien du Coran pour quelque raison (incapacité naturelle ou mémoire défaillante ou bien langue étrangère pour le fidèle, etc.) le meilleur rappel après le Coran consiste à se conformer à l'enseignement suivant du Messager de Dieu (sasws) : " Le meilleur rappel après les paroles de Dieu,c'est de dire : Gloire à Dieu, louange à Dieu, il n'y a de dieu que Dieu et Dieu est le plus grand ".

Ceci est confirmé par un autre hadîth du Prophète (صلى الله عليه وسلم), s'adressant à un homme pour lui apprendre la prière selon ses possibilités, lui dit : " Si tu as appris (quelques sourates) du Coran récite-les ; sinon dis : " Louange à Dieu, Dieu est le plus grand, et il n'y a de dieu que Dieu. Ensuite, prosterne-toi ". Ce hadîth est rapporté par Abû Dâwûd et At-Tirmidhî.

5- L'inclination (ar-rukû')

L'inclination est obligatoire, del'avis unanime des docteurs de la Loi, compte tenu du verset coranique suivant : {Ô vous qui avez cru, inclinez-vous et prosternez-vous}.

Comment s'accomplit le rukû' ?

Il s'accomplit en inclinant le buste, en mettant les mains sur les genoux et en restant dans cette position un laps de temps. Le Prophète Muhammad (صلى الله عليه وسلم) nous éclaire sur la manière de s'incliner et de se prosterner à travers le hadîth rapporté par Ahmad, At-Tabarânî et Ibn Khuzayma, dans lequel il est dit : " Le pire des voleurs est celui qui vole une partie de sa prière. - Comment peut-on voler de sa prière, ô Envoyé de Dieu ? lui demanda-t-on. - En accomplissant l'inclination et a prosternation de façon inachevée, répondit le Prophète ". Un autre hadîth apporte la précision suivante : " La prière du fidèle ui ne maintient pas son dos droit dans son inclination et sa prosternation, n'est pas récompensée. " En outre, Al-Bukhârî rapporte que Hudhayfa vit un homme ne pas se maintenir droit (un laps de temps minimum) au cours de son inclination et de sa prosternation. Il lui adressa alors un avertissement, lui disant : " Tu n'as pas accompli ta prière et si tu mourais maintenant, tu mourrais selon une autre religion que celle de Muhammad ".

6- Se redresser après l'inclination en se tenant droit un laps de temps

Citons parmi les nombreux hadîth authentiques se rapportant à ce sujet, ceux rapportés par Al-Bukhârî, Muslim et Ahmad.

- Le premier, selon Humayd, décrit la prière du Prophète (صلى الله عليه وسلم) en ces termes : " Quand il (le Prophète) levait la tête (à l'issue de l'inclination) il se maintenait droit au point que chaque vertèbre reprenait sa place. "

- Le deuxième, rapporté par 'Â'isha, la mère des croyants, dit : " Quand il levait la tête après l'inclination, il ne se prosternait qu'après s'être maintenu droit ". Ce hadîth est rapporté par Muslim.

- Le troisième, rapporté par Ahmad d'après Abû Hurayra, dit : " Dieu n'accorde aucune attention à la prière d'un homme dont l'épine dorsale ne se redresse pas entre sa génuflexion et sa prosternation ".

7- La prosternation

Nous avons vu que la prosternation est obligatoire en vertu du verset 77 de la sourate 22, Le Pèlerinage, cité précédemment et du hadîth " de celui qui fait mal sa prière ", dont on conclut que chaque cycle de prière comporte une première prosternation après laquelle on relève la tête et une deuxième prosternation, le tout durant un laps de temps. Cette façon de faire est exigée dans les prières aussi bien obligatoire que surérogatoires.

Limite du temps de pause (tuma'nîna) entre chaque geste de prière

La tuma'nîna consiste à immobiliser les membres du corps un laps de temps. Les savants ont évalué ce laps de temps à la durée d'un tasbîh, à savoir le temps de dire : " Gloire à Dieu ".

Les membres du corps concernés par la prosternation

Ces membres sont : Le visage, les paumes des deux mains, les deux genoux et les deux pieds. Al-'AbbâsIbn 'Abd Al-Muttalib a entendu le Prophète (صلى الله عليه وسلم) dire : " Quand le serviteur de Dieu se prosterne, sept membres de son corps se prosternent avec lui : son visage, ses deux paumes des mains, ses deux genoux et ses deux pieds ". Ce hadîth est rapporté par Muslim, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ'î, Ibn Mâja et Ahmad. En outre, d'après Ibn 'Abbâs : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a ordonné de se prosterner au moyen de sept parties du corps, en évitant de rassembler ses habits et ses cheveux et de les inclure dans la prosternation. Ces parties sont le front, le nez, les paumes des deux mains, les deux genoux etles deux pieds ". Ce hadîth est rapporté par Muslim et Ahmad. Abû Humayd apporte une précision en disant que le Prophète (صلى الله عليه وسلم), quand il se prosternait, plquait son nez et son front au sol ". Ce récit est rapporté par Abû Dâwûd et At-Tirmidhî qui a ajouté que c'est l'avis prôné par les gens de science, à savoir que le fidèle doit se prosterner sur le front et sur le nez. Quant au fait de se prosterner seulement sur le front, certains ont dit que cela était valable, tandis que d'autres soutiennent le contraire.

8- La dernière posture assise (al-qu'ûd al-akhîr) et la lecture du tashahhud dans cette posture

Ce qui est bien établi des enseignements du Prophète (صلى الله عليه وسلم), c'est qu'au cours de la dernière posture assise de la prière, il récitait le tashahhud. Par ailleurs, dans le hadîth " de celui qui fait mal sa prière ", le Prophète (صلى الله عليه وسلم) lui enseigne : " Relève la tête après ta dernière prosternation, assieds-toiletemps de réciter le tashahhud, et tu auras parfaitement accompli ta prière ". Ibn 'Abbâs a dit: " Avant que le tashahhud ne fut prescrit, nous dision : Salut à Dieu de la part de Ses créatures, salut à Gabril, salut à Michel. Mais il fut mis un terme à cette formulation par le Prophète (صلى الله عليه وسلم) lorsque celui-ci nous dit : " Ne dites pas : Salut à Dieu, mais dites plutôt : Salutations à Dieu (at-tahiyyâtu lillâh). " Ce hadîth indique clairement que le tashahhud a été prescrit de façon obligatoire alors qu'il ne l'était pas avant.

Les formulations les plus authentiques du tashahhud

La formulation la plus authentique est celle mentionnée par Ibn Mas'ûd, lequel a dit : " Quand on s'asseyait dans notre prière avec l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه وسلم), on disait : " Salut à Dieu de la part de Ses créatures, salut à untel, salut à untel ". Jusqu'à ce que le Prophète nous dise : "Ne dites pas : "Salut à Dieu", car Dieu est Lui-même Salut, mais quand l'un de vous prend la position assise (dans la prière), qu'il dise : "Salutations à Dieu, prières et bontés ; salut à toi ô Prophète ; que Dieu t'accorde Sa miséricorde et Sa bénédiction ; salut sur nous et sur les pieux serviteurs de Dieu." Si vous dites cela, tout homme vertueux dans le ciel et sur la terre - ou entre le ciel et la terre - sera tonché (par ce salut). " J'atteste qu'il n'y a de dieu que Dieu et j'atteste que Muhammad est Son serviteur et Son Envoyé. " Ensuite, que chacun de vous choisisse la formule d'invocation et de prière qui lui plaît pour invoquer Dieu ". Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî, Muslim, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ'î, Ibn Mâja et Ahmad. Muslim affirme, pour sa part, que tous les fidèles s'accordent à admettre le tashahhud rapporté par Ibn Mas'ûd, car ses disciples ne divergent pas entre eux à ce sujet, alors que les partisans des autres rapporteurs de tashahhud divergent entre eux. Cet avis est partagé par At-Tirmidhî, Al-Khattâbî, Ibn 'Abd Al-Barr et Ibn Al-Mundhir.

Ensuite, on trouve le tashahhud rapportépar Ibn 'Abbâs, leuel a dit: " Le Prophète (saas) nous apprenait le tashahhud comme il nous apprenait le Coran ; il disait : " Les salutations bènies, les prièreset les bontés (sont adressées) à Dieu ; salut à toi, ô Prophète, et que la miséricorde et la bénédiction te soient accordées ; salutà nous et à tous les pieux serviteurs de Dieu ; j'atteste qu'il n'y a de dieu que Dieu et que Muhammad est Son serviteur et Son Envoyé ". Ce hadîth est rapporté par Muslim et d'autres. Ash-Shâfi'i a opté pour le tashahhud d'Ibn 'Abbâs parce que, a-t-il dit, de tous les tashahhud qu'il a rapporté, celui d'Ibn 'Abbâs est le plus complet et le plus parfait.

Un troisième tashahhud est rapporté par Mâlik et est mentionné dans son fameux ouvrage " Al-Muwatta' ". Ilcite 'Abd Ar-Rahmân ibn 'Abd Al-Qûrî qui dit avoi entendu 'Umar Ibn Al-Khattâb enseigner aux gens ce tashahhud du haut de la chaire : " Dites : les Salutation sont à Dieu, ainsi que les paroles pures et les prières ! Salut à toi,ô Prophète, et que la miséricorde et la bénédiction te soient accordées : salut à nous et à tous les pieux serviteurs de Dieu. J'atteste qu'il n'y a de dieu que Dieu et que Muhammad est Son serviteur et Son Envyé ". An-Nawawî a dit : " Tous ces hadîth sur le tashahhud sont authentiques, maisle plus authentique de tous, de l'avis unanime des traditionnistes, est le hadîth d'Ibn MMas'ûd, puis celui d'Ibn 'Abbâs. Pour Ash-Shâfi'i, toutes ces formulations sont valables et justes.

9- Le salut final (As-Salâm)

L'obligation de formuler le salut est établie en vertu des paroles et des gestes du Prophète (صلى الله عليه وسلم), lequel a dit : " La clé de la prière réside dans la purification (les ablutions), sa sacralisation (tahrîm) est la formule de glorification de Dieu et sa conclusion est le salut ". Ce hadîth est rapporté par Ahmad qui cite par ailleurs le père de 'Âmir Ibn Sa'd, disant : " Je vis le Prophète (صلى الله عليه وسلم) saluer en tournant la tête à droite, puis à gauche, au point u'on remarquait la blancheur de sa joue ". Par ailleur, Abû Dâwûd rapporte d'après Wâ'il Ibn Hajar : " Je fis la prière derrière le Prophète (صلى الله عليه وسلم) qui formula le salut en tournant la tête à droite et en disant : Salut à vous et que la miséricorde et la bénédiction vous soient accordées. Puis en tournant la tête à gauche et en disant la même chose ".

Saluer une fois est obligatoire, saluer deux fois est recommandé

L'ensemble des jurisconsultes s'accorde à dire que le premier salut à droite est obligatore et que le second, lequel se fait à gauche, est simplement recommandé. L'absence du deuxième salut n'affecte nullement la validité du premier. Cependant, Ibn Qudâma, considère dans son " Mughni " que le salut deux fois de la part du Prophète est davantage établi, sans pour autant affirmer le caractère obligatoire du deuxième. Ce qui renforce cet avis est sa parole dans une version : " Deux saluts sont préfèrables pour moi ". Par contre, 'Â'isha,l'épouse du Prophète (صلى الله عليه وسلم) ainsi que Salam Ibn Al-Aqwa et Sahl Ibn Sa'd rapportent que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) rendait un seul salut (à l'issue de la prière). Ainsi, la justesse de ce consensus, cité par Al-Mundhir est confirmée et il n'y a aucune raison de s'en départir. An-Nawawî adit de son côté : " L'avis d'Ash-Shâfi'i et de l'ensemble des docteurs anciens et récents est qu'il est recommandé de saluter à deux reprises. Pour Mâlik et un groupe de savants, un seul salut est recommandé. Ceux-ci se fondent sur es hadîth faibles qui ne résistent pas devant ces hadîth authentiques. "

Les actes recommandés de la prière (sunan as-salât)

La prière comporte des actes qu'il est recommandé au prieur de mettre en pratique afin d'en tirer une rétribution (dans l'au-delà). Enumérons donc ces pratiques :

1- Lever les mains

Il est recommandé de lever les mains dans quatres cas : lors de la prononciation de la formule de sacralisation : " Dieu est le plus grand ". L'ensemble des jurisconsultes est unanime pour rapporter que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) levait ses mains quand il débutait la prière. Cet acte fait l'objet d'un consensus formé par cinquante Compagnons, dont lesdix Compagnons à qui le Paradis a été promis. Al-Bayhaqî rapporte d'après Al-Hâkim ce qui suit : " Nous ne connaissons aucun acte recommandé qui ait gagné l'adhésion des quatre califes, des dix Compagnons à qui le Paradis a été promis et des autres Compagnons, malgré leur despersion dans différents pays, comme celui-là ".

Comment lever les mains ?

Plusieurs façons de lever les mains sont mentionnées ; cependant, celle qui recueille l'avis de la majorité consiste à lever les mains au niveau des épaules, de telle sorte que les bouts des doigts se rapprochent du haut des oreilles, que les pouces des mains se situent tout près des lobes des oreilles, et que les paumes des mains soient à hauteur des épaules. C'est de cette façon qu'Ash-Shâfi'i a réuni les différents hadîth cités en la matière et cette initiative a été appréciée par tout le monde. Cependant, Abû Hurayra précise que le Prophète (صلى الله عليه وسلم), quand il débutait la prière, levait les mains en les avançant et en les étendant.

A quel moment doit-on lever les mains ?

Il convient de lever les mains au moment où 'on prononce : " Dieu est le plus grand "pour débuter la prière, ou de les lever avant. Ibn 'Umar rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) levait les mains en même temps qu'il disait ; " Dieu est le plus grand ", jusqu'à ce que ses mains fussent à lahauteur de ses épaules, ou tout près. Quant au fait de lever les mains avant de prononcer : " Dieu est le plus grand ", Al-BukhârîetMuslim rapportent, d'après Ibn 'Umar, que le Prophète (صلى الله عليه وسلم), lorsqu'il débutait sa prière, levait les mains jusqu'à hauteur de ses épaules et, ensuite, il disait : " Dieu est le plus grand ".

Ceci dit, selon Mâlik Ibn Al-Huwayrith, le Prophète (saws) prononçait : " Dieu est le plus grand ", puis il levait les mains. " Al-Hafidh a dit : " Je ne connais personne qui ait dit que la prononciation de la formule " Dieu est le plus grand " devançait le lever des mains ".

Le lever des mains une deuxième fois et troisième fois

Il est recommandé de lever les mains avant et après l'inclination (ruku') compte tenu du témoignage de vingt deux Compagnons du Prophète (صلى الله عليه وسلم) qui ont témoigné que ce dernier faisait ainsi. Ibn 'Umar rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم), lorsqu'il débutait la prière, levait les mains à hauteur des épaules ; pui, il disait : " Dieu est le plus grand ".Quand il voulait ensuite s'incliner, il les levait une seconde fois et quand il relevait de nouveau la tête et se redressait, il les levait une troisième fois en disant : " Dieu a entendu celui qui l'a loué ; notre Seigneur à Toi la louange ". Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî.

A noter que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) ne levait pas lesmains lors des prosternations (sujûd) ni avant ni après ni entre les deux prosternations. Al-Bayhaqî ajoute que telle fut sa prière jusqu'à ce qu'il meure. Ibn Al-Madâ'ini estime que ce hadîth est un argument probant et qu'à ce titre, quiconque le connait doit l'appliquer, parce que ses références ne sont pas contestables. En outre, Al-Bukhârîa réservé à ce sujet toute une partie dans laquelle il rapporte, selon Al-Hasan, que les Compagnons du Prophète (صلى الله عليه وسلم) levaient les mains dans les trois cas mentionnés plus haut.

Quant aux hanafites, ils affirment qu'on ne doit lever les mains qu'une seule fois au moment du début de la prière, lors de la prononciation de la formule : " Dieu est le plus grand ". Il se réfèrent, en cela àun hadîth d'Ibn Mas'ûd qui dit : " Certes, je vais vous montrer la prière qu'accomplissait le Prophète (صلى الله عليه وسلم) ; or, il accomplit la prière et ne leva les mains qu'une seule fois ". Ce point de vue n'est pas solide, parce qu'il contredit un nombre important de spécialistes illustres en matière de hadîth.Ibn Hibbân a dit que c'était là le meilleur des récits. Les gens de Kûfa se sont appuyés sur ce récit pour rejeter le lever des mains dans leurs prière, avant et après l'inclination. Or, c'est là une preuve faible sur laquelle on ne peut s'appuyer, car il y a de nombreuses autres preuves qui l'annulent. Età supposer qu'il soit authentique,comme le soutient At-Tirmidhî, il ne peut s'apposer aux hadîth authentiques qui sont notoirement connus. L'auteur du " tanqîh " estime qu'il est possible qu'Ibn Mas'ûd ait oublié le lever des mains, comme l'ont oubliéd'autres Compagnons. Az-Zayla'î a écrit dans son " nasb Ar-Râya ", citant l'auteur du " Tanqîh " : " Il n'y a rien d'étonnant à ce qu'Ibn Mas'ûd ait oublié cela ; n'a-t-il pas oublié, du Coran ce sur quoi les musulmans n'ont jamais divergé, à savoir les deux sourates préservatrices " al-mu'awwidhatân " ? N'a-t-il pas oublié ce que les savants musulmans ont été unanimes à considérer comme abrogé, à l'exemple du tatbîq (lefait de mettre les mains sur les parois intérieures des cuisses en faisant des inclinations)? N'a-t-il pas oublié lamanière dont doivent s'aligner les deux personnes derrière l'imâm ? N'a-t-il pas oublié ce sur quoi les savants n'ont jamasi divergé, à savoir que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) avait accompli la prière de l'aube du jour du sacrifice à son horaire prescrit ? N'a-t-il pas oublié la manière dont le Prophète (صلى الله عليه وسلم) avait réuni entre deux prière à 'Arafât? N'a-t-il pas oublié ce sur quoi les savants n'ont jamais divergé, à savoir mettre les coudes et les avant-bras sur la terre lors des prosternation ? N'a-t-il pas oublié comment le Prophète récitait : {Et Il n'a créé le mâle et la femelle...}. Aussi, si Ibn Ma'sûd a pu oublier de telles choses dans la prière, pourquoi n'aurait-il pas pu oublier le lever des mains ? "

Le quatrième lever des mains au moment de se relever pour entreprendre le troisième cycle de prière.

Ce quatrième lever des mains est également recommandé, compte tenu du fait qu'Ibn 'Umar levait les mains quand il se relevait après les deux premiers cycles de prière et que l'imam 'Alî, quand il décrivit la prière du Prophète (صلى الله عليه وسلم), dit : " Quand il (le Prophète) se relevait après les deux prosternations, il levait les deux mains à hauteur de ses épaules et disait : " Dieu est le plus grand. "

Cette pratique est applicable autant pour la femme que pour l'homme.

Ash-Shawkânî a dit : " Sache que cette sunna concerne aussi bien l'homme que la femme et aucune information n'existe qui établisse une différence entre eux. Le nombre de fois où l'on lève les mains dans les cas précisés est le même pour chacun des hommes et des femmes ".

2- Poser la main droite sur la main gauche

Il est recommandé de mettre la main droite sur la main gauche au cours de la prière. Quelques vingt hadîth rapportés par dix huit Compagnons et ceux qui les ont suivis mettent l'accent sur cette pratique. Citons,parmi ces hadîth celui rapporté par Sahl Ibn Sa'd,lequel a dit : " Il fut ordonné aux gens de poser la main droite sur l'avant-bras gauche au cours de la prière ". Abû Hâzim adit : " Cela ne peut être attribué qu'au Prophète (صلى الله عليه وسلم) ". Ce propos est rapporté par Al-Bukhârî et Mâlik. On rapporte aussi : " Il nous a été prescrit, à nous, communauté des prophètes, de hâter la rupture du jeûne et de retarder le dernier repas de la nuit (suhûr) ainsi que de poser la main droite sur la main gauche durant la prière ". En outre, Ahmad et d'autres traditionnistes rapportent, d'après Jâbir, que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) passa un jour devant un homme qui faisait sa prière, la main gauche posé sur la droite. Il lui déplaça les mains et mit la droite sur la gauche. Tous les hadîth en la matière sont réputés authentiques et cette pratique fait l'objet d'un consensus entre les savants.

L'endroit où l'on pose les mains

Al-Kamâl Ibn Al-Humâm note qu'aucun hadîth authentique n'oblige les fidèles à posser les mains au-dessous du thorax ou du nombril. Cependant, il est courant chez les hanafites de poser les mains sous le nombril, tandis que les shâfi'ites les posent sous le thorax. En tout état de cause, Ahmad admet que les deux positions sont valables l'une et l'autre. Cependant, on note certaines réserves que d'autres jurisconsultes précisent par référence à d'autres sources.

Citons Hulb At-Tâ'î qui dit : " J'ai vu le Prophète (صلى الله عليه وسلم) posser la main droite sur la main gauche à hauteur de la poitrine et à l'endroit du poignet (de la main gauche) ". Ce propos est rapporté par Ahmad et qualifié de bon par At-Tirmidhî. Par ailleurs, Wâ'il rapporte : " J'ai fait la prière avec le Prophète (صلى الله عليه وسلم) et j'ai vu qu'il posait la main droite sur la main gauche, sur sa poitrine ". Ce hadîth est rapporté par Ibn Khuzayma qui l'a authentifié. Abû Dâwûd et An-Nasâ'îl'ont rapporté aussi selon cette version : " Ensuite, il mit sa main droite sur le dos de sa main gauche, sur l'articulation située entre la main et l'avant-bras ".

3- L'invocation du début de prière (al-istiftâh)

Il est recommandé au fidèle d'invoquer Dieu par une des formulations que récitait le Prophète (صلى الله عليه وسلم) audebut de la prière, après avoir prononcé " Dieu est le plus grand " et avant la lecture du Coran. Citons quelques unes de ces invocations :

- Abû Hurayra a dit que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) débutait la prière en disant : " Dieu est le plus grand ". Puis il se taisait un petit moment avant d'entreprendre la lecture du Coran. Je lui demandai : " Ô Envoyé de Dieu, j'ai remarqué que tu observes un silence entre le moment de dire " Dieu est le plus grand " et celui de la lecture du Coran ; que dis-tu durant cet arrêt ? - Voilà ce que je dis, répondit-il : " Mon Dieu, éloigne-moi de mes péchés aussi loin que Tu as éloigné l'Orient de l'Occident ! Mon Dieu,lave-moi de mes péchés comme sont lavés les vêtements blancs deleurs saletés ! Mon Dieu, nettoie-moi de mes péchés par la neige, l'eau et la grêle ". Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî et Muslim.

- Le calife 'Alî rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) disait, lors de l'accomplissement de la prière : " Dieu est le plus grand ! ". Ensuite, il invoquait Dieu ainsi : " J'oriente mon visage vers Celui qui a créé les cieux et la terre, en tant que pur monothéiste et musulman, et je ne fais pas partie des associateurs, ma prière, ma dévotion, ma vie et ma mort sont pour Dieu, Seigneur et Maître des univers ; Nul n'est associé àLui. Voilà ce qui m'a été ordonné et je suis le premier des musulmans. Mon Dieu, Tu es le Maître et il n'y a de divinité que Toi ; Tu es Mon Seigneur et je suis Ton serviteur ; j'ai été injuste envers moi-même ; je reconnais ma culpabilité ; pardonne-moi donc tous mes péchés, car personne d'autre que Toi ne pardonne les péchés. Guide-moi vers les meilleurs moeurs, car personne d'autre que Toi ne peut y guider ; épargne-moi les mauvaises moeurs, car personne d'autre que Toi ne peut me les épargner ; je demeure obéissant à Tes ordres et je poursuis constamment l'application de Ta religion. Tout le bien est entre Tes mains et le mal ne T'est pas attribué ; je n'existe que par Toi et ne finis que vers Toi. Sois béni, Mon Dieu, et exalté ; j'implore Ton pardon et me repens à Toi. "

- Selon 'Umat, une autre invocation consiste à dire : " Mon Dieu, soit exalté et loué ! Béni soit Ton nom et exaltées Ta toute-puissance et Ta grandeur ; il n'y a de divinité que Toi ! " Ibn Al-Qayyim a authentifié ce hadîth,disant que 'Umar lui-même débutait la prière en récitant cette invocation à haute voix pour enseigner aux gens. L'imam Ahmad a dit à ce sujet : " Quant à moi, je partage l'avis attribué à 'Umar ; et même si un homme débute sa prière par quelque chose de ce qui a été rapporté, il n'y a aucun inconvénient à cela ".

- 'Âsim Ibn Humayd a dit : " J'interrogeai 'Â'isha, la Mère des croyants, sur la manière dont le Prophète (صلى الله عليه وسلم) invoquait durant la nuit. Elle me dit : " C'est une question que personne ne m'a posée auparavant. Le Prophète(صلى الله عليه وسلم) disait dix fois au début de la prière chacune des formules suivantes : " Dieu est le plus grand ! Louange à Dieu ! Dieu soit exalté ! Il n'y a d'autre dieu que Dieu ! Seigneur, j'invoque Ton pardon ". Ensuite, il continuait en disant : " Mon Dieu, accorde-moi Ton pardon et guide-moi ; Procure-moi ma subsistance, accorde-moi le salut (ou la santé), et préserve-moi de l'étroitesse le Jour de la résurrection. " D'autres invocations sont rapportées par'Abd Ar-RahmânIbn 'Awf,Nâfi'Ibn Jubayr et Ibn 'Abbâs.

- Ainsi,'Abd Ar-RahmânIbn 'Awf a dit: " Je demandai à 'Â'isha par quoi le Prophète (صلى الله عليه وسلم) débutait-il sa prière lorsqu'il se levait la nuit ? Elle me répondit : " Lorsqu'il se levait pour prier la nuit, il débutait sa prière par cette formule : " Mon Dieu, Seigneur de Gabriel, de Michel et d'Isrâfil, le Concepteur des cieux et de la terre, le Connaissant de ce qui est invisible et apparent ; c'est Toi qui juge entre Tes serviteurs à propos de leurs divergences ; guide-moi vers la vérité par Ta permission, car Tu guides qui Tu veux vers la droite voie ". Ce hadîth est rapporté par Muslim, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ'î et Ibn Mâja.

- Nâfi' Ibn Jubayr a rapporté, d'après son père : " J'ai enttendu le Prophète (صلى الله عليه وسلم) dire dans une prière surérogatoire : " Dieu est grand " trois fois, puis : " Louange à Dieu en abondance " trois fois, puis : " Gloire à Dieu, matin et soir " trois fois. Ensuite, il disait : " Mon dieu, je me mets sous Ta protection contre le Diable banni, contre ses suggestions, ses inspirations et ses séductions ". Je demandai : " Que sont les suggestions du Diable, ses inspirations et ses séductions, ô Messager de Dieu ? ". Il me répondit : " Ses suggestions, ce sont les paroles qu'il essaye d'inspirer à celui qui se trouve à l'agonie ; ses inspirations, ce sont l'orgueil et l'arrogance, alors que ses séductions, c'est la poésie. "

- De son côté, Ibn 'Abbâs a dit : " Lorsque le Prophète (صلى الله عليه وسلم) se levait la nuit pour prier, ildisait : " mon Dieu, à Toi la louange, Toi qui soutiens les cieux, la terre et tout ce qui s'y trouve. A Toi la louange, Toi, la lumière des cieux, de la terre, et tout ce qui s'y trouve. A Toi la louange, Toi, le Souverain des cieux et de la terre, et de tout ce qui s'y trouve. A Toi la louange ; Tu es la vérité et Ta promesse est vérité, Ta rencontre est vraie, Ta parole est la vérité, le Paradis est vrai, l'Enfer est vrai, les prophètes sont la vérité, Muhammad est la vérité et (la venue de) l'Heure est vraie. Mon Dieu, à Toi je me suis soumis, en Toi j'ai cru, en Toi j'ai mis ma confiance, à Toi je me suis repenti, pour Toi j'ai lutté et c'est à Ton jugement que je m'en remets. Pardonne-moi mes péchés aintérieurs et à venir, ceux que j'ai gardé secrets et ceux que j'ai commis au grand jour. Tu es Celui qui fait avancer et Celui qui diffère l'ordre des choses. Il n'y a de dieu que Toi,et il n'y a de force et de puissance qu'en Dieu ". Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî et Muslim.

4- Se mettre sous la protection de Dieu (al-isti'âdha)

Il est recommandé au fidèle, après le début de la prière et avant la lecture du Coran, de se réfugier auprès de Dieu, conformément au verset coranique suivant : {Quand tu veux lire le Coran, demande à Dieu de te préserver contre le démon lapidé}. Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) confirme cela en disant, d'après Nâfi' Ibn Jubayr : " Mon Dieu préserve-moi du démon lapidé ". Ibn Al-Mundhir rapporte également que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) disait : " Je me réfugie auprès de Dieu contre le démon lapidé ".

Invoquer la protection de Dieu en son for intérieur

Il est de l'ordre de la Sunna de se mettre sous la protection de Dieu contre le démon lapidé ; on fera cela dans son for intérieur et non à haute voix, bien que Ash-Shâfi'i estime que le fidèle a le choix entre invoquer secrétement ou à haute voix.

Cette invocation est de règle dans le premier cycle de prière

Cette invocation est prescrite dans le premier cycle de prière, en raison du témoignage d'Abû Hurayra rapporté en ces termes : " Quand le Prophète (صلى الله عليه وسلم) se levait (de sa prosternation) pour le deuxième cycle de prière, il disait : " Louange à Dieu, Maître des Univers, sans observer de silence. "

Cependant, Ibn Al-Qayyim relève une divergence de points de vueentre les jurisconsultes à ce sujet. le point de désaccord réside dans le fait de savoir si le moment de se lever pour les autres cycles de prière est l'endroit indiqué pour réciter l'invocation de se préserver contre le démon lapidé, après être tombés d'accord sur le fait que ce n'est pas le lieu de l'invocation dite de l'ouverture de la prière (istiftâh). Il y a, à ce sujet, ajoute Ibn Al-Qayyim, deux avis rapportés d'après Ahmad. Les compagnons d'Ahmad en ont déduit que la récitation dans la prière peut être une seuls récitation et, par conséquent, une seule formule de préservation (isti'âdha) du démon suffit, ou bien la récitation de chaque cycle de prière est autonome del'autre, et dans ce cas l'invocation intervient au début de chaque cycle. Cependant, il n'y a aucune divergence entre eux sur le fait que la formule d'ouverture de la prière (istiftâh) doit concerner l'ensemble de cette prière et que la récitation de la formule de préservation (isti'âdha) une seule fois est plus conforme au hadîth authentique rapporté à ce sujet.

Ibn Al-Qayyim, citant le hadîth d'Abû Hurayra, ajoute : " En vérité, une seule formule d'ouverture suffit, car aucun moment de silence n'était marqué par le Prophète (صلى الله عليه وسلم) au début du deuxième cycle de prière. par conséquent, c'est le premier avis qui semble prévaloir. " Aussi, Ash-Shawkânî conclut-il qu'il est plus prudent de se limiter à une seule invocation de préservation contre le démon avant la lecture du Coran et au début du premier cycle de prière.

5- Dire : Amen

Il est recommandé à chaque fidèle de dire : " Amen ", qu'il préside la prière ou qu'il prie seul, après la récitation dite de l'Ouverture (al-fâtiha). Cette formule (Amen) est prononcée à haute voix dans la prières où lalecture se fait à haute voix (prière du matin, du coucher du soleil,et de la nuit), et à voix basse dans les prières où la lecture est faite à voix basse. Tous les témoignages sont unanimes pour confirmer la prononciation de cette formule (Amen) à l'issue de la lecture dela fâtiha. Un Compagnon, Nu'aym Al-Mujammir a dit : " J'ai fais la prière derrière Abû Hurayra.Celui-ci récita : " Au Nom de Dieu, le Très Miséricordieux, le Tout miséricordieux ". Puis, il récita la fâtiha entièrement, après quoi il dit : " Amen ",et les gens répétèrent après lui : " Amen ". Après les salutations finales, Abû Hurayra s'adressa aux fidèles et leur dit : " Par Celui qui tient mon âme entre Ses mains, Je suis celui dont la prière ressemble le plus à celle du Prophète (صلى الله عليه وسلم). "

D'autres Compagnons témoignent que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) disait Amen, ou bien qu'ils le disaient eux-mêmes,et que la Communauté des croyants répètait à l'unisson, leurs voix s'élevant tréshaut dans la mosquée. 'Atâ' reléve que le fait de dire Amen revient à invoquer Dieu. On rapporte qu'Ibn Az-Zubayr et ceux qui priaient derrière lui disaient : " Amen " au point que cela résonnait dans la mosquée. Nâfi' a dit de son côté qu'Ibn 'Umar ne l'oubliait jamais et n'incitait pas les gens à le dire. Abû Dâwûd, Ibn Mâja,Al-Hâkim et Ad-Dâraqutni rapportent, d'après Abû Hurayra, que le Prophète (صلى الله عليه وسلم arrivait au versetdela fâtiha : " Et non de ceux qui ont encouru Ta colère ni des égarés ", il disait : " Amen " de sorte à être entendu par ceux qui se trouvaient au premier rang.

Par ailleurs, Wâ'il rapporte que dès quele Prophète (صلى الله عليه وسلم) récitait : " Et non de ceux qui on encouru Ta colère ni des égarés ", il prononçait : " Amen " en prolongeant les syllabes tout haut et non tout bas ". Ce témoignage est considérè comme authentiue et ses références sont sérieuses. Enfin, l'épouse du Prophète, 'Â'isha, rapporte les parolessuivantes de l'Envoyé e Dieu (صلى الله عليه وسلم) : " Les juifs ne vous jalousent que pour le salut que vous vous rendez et pour la formule : " Amen " que vous dites aprés l'imâm.

Il est recommandé de dire " Amen " en même temps que l'imâm

Le fidèle qui suit l'imâm dans la prièrene doit prononcer la formule " Amen " ni avant ni après l'imâm. Abû Hurayra rapporte les paroles suivantes du Prophète (صلى الله عليه وسلم) : " Quand l'imâm dit : " Et non de ceux qui ont encouru Ta colère ni des égarés ", dites Amen. Celui dont les paroles concorderont avec celles des Anges, verra ses péchés passés pardonnés ". Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî.

Dans le même sens, Al-Bukhârî,Muslim, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ'i,Ibn Mâja et Ahmad rapportent le hadîth suivant : " QQuand l'imâm dit Amen, dites Amen. Celui qui dira Amen en même temps que les Anges, ses péchés passés lui seront pardonnés ". Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî.

le sens du mot Amen

La lettre alif du mot " Amen " peut être écourtée (amîn) comme elle peut être allongée (âmîn). Le mot Amen ne fait pas partie de la fâtiha. Il exprime une invocation, dont le sens est : " Seigneur, réponds-nous ".

6- Reciter le Coran après la fâtiha

Il est recommandé de lire une sourate ou quelques versets du Coran après la fâtiha et ce, dans les deux cycles de prière de l'aube (subh) et du Vendredi, ainsi qu'au cours des deux premiers cycles deprière de midi (dhuhr), de l'après-midi ('asr), du coucher du soleil (maghrib) et de la nuit ('isha') et enfin au cours de tous les cycles de prières surérogatoires. A ce sujet, Abû Qatâda rapporte : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) lisait pendant la prière du midi (dhuhr) et plus précisément lors des deux premiers cycles de prière, la fâtihaet deux sourates ; quant aux deux derniers cycles de prière, il lisait seulement la fâtiha et deux sourates ; quant aux deux derniers cycles de prière, il lisait seulement la fâtiha. Il nous faisait entendre souvent le verset et il lisait davantage dans le premier cycle de prière que dans le second. Il faisait laprière de l'après-midi ('asr) de la même façon et également laprière de l'aube (subh) ". Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî, Muslim et Abû Dâwûd, qui ajoute cette précision ; " Nous pensons que le Prophète (صلى الله عليه وسلم), en prolongeant la lecture au cours du premier cycle de prière, voulait donner aux gens le temps de le rattraper ".

De son côté, Jâbir Ibn Samura rapporte que les gens de Kûfa se plaignirent de Sa'd auprès de 'Umar. Celui-ci le destitua de son poste de gouverneur et le remplaça par 'Ammâr. Les gens se plaigniren,entre autres, du fait qu'il ne savait pas faire la prière convenablement. 'Umar le convoqua donc et lui dit :" Ces gens prétendent que tu ne sais pas faire la prière convenablement, ô Abû Ishâq ! " - " Quant à moi, répondit-il, par Dieu, je dis que la prière que je dirigeais pour eux était conforme à la prière du Prophète (صلى الله عليه وسلم) et que je n'en ai rien diminué ; je faisais la prière de la nuit en prolongeant les deux premiers cycles de prière et en allégeant les deux derniers ". ' Umar lui dit : " Ce ne sont la que des conjectures, ô Abû Ishâq ". 'Umar envoya alors avec un homme (ou des hommes) à Kûfa pour interroger les gens à son sujet. Ils ne laissèrent aucune mosquée sans y entrer et interroger les gens. Toutes personnes interrogées dirent du bien de Sa'd et firent son éloge. Mais en entrant dans une mosquée des Banû 'Abi un homme du nom de Usâma Ibn Qatâda dit : " Si vous voulez savoir la vérité, Sa'd ne partait pas avec nous en expédition, il ne faisait pas un partage équitable des revenus et ne jugeait pas avec justice ". Sa'd s'exclama alors ; " Par Dieu, je vais faire trois invocations contre toi : Mon Dieu, si ton serviteur que voici prolifére des mensonges contre moi pour semettre en valeur et se faire une réputation, prolonge sa vie, accentue sa pauvreté et expose-le aux tentations ". Plus tard, on entendit cet homme dire : " Je suis un vieillard soumis à la tentation, suite à l'invocation de Sa'd ". Abd Al-Mâlik a dit : " " Je l'ai vu moi-même, les sourciles tombant sur les yeux de vieillesse, faisant des clins d'oeil aux jeunes filles ". Ce had^tih est rapporté par Al-Bukhârî. Celui-ci rapporte : " Abû Hurayra lisait (le Coran) dans chaque prière ; ce que nous faisait entendre le Prophète, nous vous le faisons entendre, et ce qu'il nous taisait, nous vous le taisons ; si tu ne lis que la fâtiha, tu en seras récompensé et si tu lis davantage, ce sera mieux. "

DicoDinn - 2011/1431
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