Fiqh as Sunna.

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La prière

La prière est un acte de dévotion qui comporte des paroles et des gestes déterminés. Elle débute par la louange de Dieu et s'achève par le salut.

La place de la prière en Islam

En Islam, la prière occupe une place qu'aucun autre acte de dévotion ne peut égaler. Elle est un pilier central sans lequel la religion musulmane serait dénuée de sens. Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " L'Islam est le fondement de toute chose, la prière est son pilier central et le combat sur le chemin de Dieu, son point culminant ".

En outre, la prière est le premier acte cultuel à avoir été imposé par Dieu, Lequel s'est chargé de l'enjoindre à Son Messager la nuit de l'Ascension (mi'râj), et ce sans aucun intermédiaire. Anas a dit à ce sujet : " La prière fut fixée à cinquante offices par jour lorsqu'elle fut imposée au Prophète (صلى الله عليه وسلم), puis elle fut réduite à cinq prières quotidiennes. C'est alors que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) fut interpellé : " Ô Muhammad, Ma parole ne change pas et tes cinq prières équivaudront à cinquante. "

La prière est aussi la première chose sur laquelle l'homme sera interrogé au Jour de la résurrection. On rapporte d'après 'AbdAllah Ibn Qart, que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " La prière est la première obligation dont l'homme devra rendre compte le Jour de la résurrection ; si elle a été faite convenablement, toutes ses bonnes actions seront agréées, et dans le cas contraire, elle seront toutes rejetées. "

C'est aussi la dernière recommandation que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a laissée à sa Communauté. En effet, avant de mourir, ses dernières paroles furent : " La prière ! La prière ! et les escalves qui sont à votre service " .

La prière est la dernière pratique religieuse à se perdre ; si elle se perd,c'est toute la religion qui disparaîtra. Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : Les liens de l'Islam se détacheront les uns après les autres. Chaque fois que l'un disparaîtra, les gens s'accrocheront au suivant. Le premier à se détacher est le pouvoir, et le dernier, la prière. "

Le lecteur attentif du Coran remarquera que chaque fois que Dieu évoque la prière, Il lalie tantôt à l'évocation de Son Nom : { La prière éloigne l'homme de la turpitude et des actions blâmable. L'évocation du nom de Dieu est ce qu'il y a de plus grand } S. 29, v. 45 ; { Heureux celui qui se purifie ; celui qui évoque le nom de son Seigneur et qui prie } S. 87, v. 14, 15 ; { Observe la prière en évoquant Mon Nom } S. 20, v. 14 ; tantôt, Il la lie à l'aumône prescrite : { Soyez assidus à la prière ; faites l'aumône } S. 2, v. 110 ; tantôt, Il la lie à la patience : { Demandez l'aide de la patience et de la prière } S. 2, v. 45 ; tantôt encore, à l'offrande faite à Dieu : { Prie donc ton Seigneur et sacrifie } S. 108, v. 2 ; { Dis : En vérité, ma prière, mes actes de dévotion, ma vie et ma mort, appartiennent à Dieu, le Seigneur des univers, Il n'a pas d'associé. Voilà ce qui m'a été ordonné et je suis le premier de ceux qui se soumettent } S. 6, v. 162, 163.

Parfois, la prière introduit ou couronne les bonnes actions, comme dans la sourate 70 " Al-Ma'ârij " ou au début de la sourate 23 " Al-Mu'minûn " { Heureux les croyants qui sont humbles dans leurs prières } jusqu'à : { Et qui s'acquittent de leurs prières. Ceux-là sont les héritiers ; ils hériteront du paradis où ilsdemeureront immortels } S. 23,v. 1-11.

L'importance capital et l'attention toute particulière accordées par l'Islam à la prière sont illustrées par le fait qu'il est fait obligation aux croyants de l'observer en tout temps et toutes circonstances, que ce soit en voyage, en temps de paix ou en temps de guerre. Dieu a dit : { Soyez assidus aux prière et à la prière du milieu du jour. Tenez-vous debout pour prier Dieu avec piété. En cas de danger, priez soit à pied, soit à cheval. lorsque vous vous sentez en sécurité, souvenez-vous de Dieu comme il vous l'a enseigné, alors que vous ne saviez rien } S. 2, v. 238, 239.

Décrivant la façon de prier en voyage, en cas de guerre ou de paix, Dieu a dit : { Lorsque vous parcourez la terre, vous ne commettez pas de faute si vous abréger la prière de crainte d'être surpris par les incrédules. Les incrédules sont vos ennemis déclarés. Lorsque tu te trouves avec les croyants et que tu diriges la prière,un groupe d'entre eux se tiendra debout avectoi pour prier, tandis qu'un autre groupe prendra les armes.Lorsque ceuxqui prient se prosternent, les autres doivent se tenir derrière vous.L'autre groupe qui n'a pas encoreprié ciendra ensuiteprier avec toi, tandis que le premier assurera la garde et prendra les armes. Les incrédules voudraient vous voir négliger vos armes et vos bagages afin de fondre sur vous d'un seul coup. Iln'y a pas de faute àvous reprocher, si vous déposez vos armes lorsque vous êtes gênés par la pluie ou lorsque vous êtes malades. Mais prenez garde ! Dieu a préparé un châtiment ignomineux pour les incrédules. pensez encre à Dieu, debout, assis ou couchés,lorsque vous avez achevé la prière. Acquittez-vous de la prière, quand vous êtes en sécurité. La prière est prescrite aux croyants à des moments déterminés } S. 44, v. 101 à 103.

En oute, Dieu a prédit un châtiment sévére à ceuxqui négligent la prière ou refusent de s'en acquitter. Dieu a dit : { Leurs successeurs après eux délaissèrent laprière et suivirent leurs passions. Il trouveront l'égarement total } S. 19, v. 59. Il a dit aussi : { Malheur à ceux qui prient tout en étant négligents dans leurs prières } S. 107, v. 4-5.

C'est parce que la prière est un acte qui procède d'un haut degré de piété et de dévotion, qu'Abraham (as) demanda à son Seigneur de l'aider, ainsi que sa postérité, à l'observer sans relâche : { Mon Seigneur, fais queje m'acquitte de la prière, moi, ainsi que ma descendance. Exauce ma prière, ô notre Seigneur ! } S. 14, v. 40

Le statut légal de celui qui délaisse la prière

L'abandon de la prière par abjuration ou reniement est considéré comme une apostasie et un déni de la religion musulmane, et ce, de l'avis unanime des musulmans. Quant à celui qui croit en la prière et est convaincu de son caractère obligatoire, mains s'abstient de l'accomplir, soit par paresse, soit par distraction, ce qui est inacceptable du point de vue religieux, celui-là plusieurs hadîth le déclarent apostat et prévoient même sa mise à mort comme châtiment. Les hadîth qui le déclarent apostat sont les suivants :

- Selon Jâbir, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Entre l'homme et l'incroyance, il y a l'abandon de la prière.

- Selon Burayda, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Le pacte qu'il y a entre eux et nous, c'est la prière ; celui qui l'abandonne a apostasié. "

- Selon 'AbdAllah Ibn 'AmrIbn Al-'As, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit au sujet de la prière : " Celui qui persévère dans la prière, elle sera pour lui une lumière, une preuve et une planche de salut le Jour de la résurrection : celui qui la néglige, elle lui sera d'aucun secours, et il sera, le Jour de la résurrection, avec Qârûn, Pharaon, Hamân et Ubayy Ibn Khalaf. " Le fait que celui qui abandonne la prière soit le compagnon des tenants de l'incroyance dans l'au-delà implique son apostasie.Ibn Al-Qayyim a dit : " Celui qui s'abstient d'accomplir sa prière lefait parce qu'il est occupé, soit par son argent, soit par son royaume, soit par une haute responsabilité, soit par son commerce. Celui qui la délaisse our l'argent sera le compagnon de Qârûn ; Celui qui la délaisse pour un royaume, sera le compagnon de Pharaon ; celui qui la délaisse pour une haute responsabilité, sera le compagnon de Hamân, et celui qui la délaisse pour son commerce, sera le compagnon de Ubayy Ibn Khalaf ".

- Selon 'AbdAllah Ibn Shaqîq Al-'Aqîlî : " Pour les Compagnons du Prophète (صلى الله عليه وسلم) seul l'abandon de la prièreentraînait l'apostasie. "

Muhammad Ibn Nasr Al-Marûzî a dit : "J'ai entendu Ishâq dire : " Il est établi que pour le Prophète (صلى الله عليه وسلم) celui qui délaissait la prière était un apostat ". C'est là aussi l'avis des gens de science dans l'entourage du Prophète (صلى الله عليه وسلم), lesquels considéraient que celui qui n'accomplit pas sa prière dans le temps qui lui est imparti sans excuse valable est un apostat ".

Ibn Hazm adit : " On rapporte d'après 'Umar, 'Abd Ar-Rahmân Ibn 'Awf, Mu'âdhIbn Jabal, Abû Hurayra et d'autres Compagnons que celui qui délaisse volontairement ne serait-ce une seule prière et ne l'accomplit pas dans le temps imparti et sans raison valable est un apostat ". Nous ne connaissons pas d'avis contradictoire à par Al-Mundhirî dans son " Al-Targhîb wa At-Tarhîb ". Al-Mundhirî ajoute : " Certains Compagnons du Prophète (صلى الله عليه وسلم) etcertain de leurs disciples ont été jusqu'à qualifier d'athée celui qui délaisse délibérément la prière et ne l'accomplit pas àtemps.Paris eux : 'umar Ibn Al-Khattâb,'AbdAllahIbn Mas'ûd, 'AbdAllah Ibn 'Abbâs, Mu'âdh Ibn Jabal, Jâbir Ibn 'AbdAllah et Abû Ad-Dardâ. Outre les Compagnons, on peut citer Ahmad Ibn Hanbal, Ishâq Ibn Râhawayh, AbdAllah Ibn Al-Mubârak, An-Nakha'î, Al-Hakam Ibn 'Utayba, Abû Dâwûd As-Sakhtiyânî, Abû Dâwûd Al-Tayâlisî, Abû Bakr Ibn Abî Shayba, Zuhayr Ibn Harb et d'autres encore ".

Quant aux hadîth qui stipulent la mise à mort de celui qui délaisse la prière, citons :

- Selon Ibn 'Abbâs, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Les principes essentiels etlesrègles sur lesquels repose l'Islam sont au nombre de trois : celui qui en néglige ou en délisse une seule est un mécréant dont le châtiment sera lamort : La profession de foi, la prière prescrite etle jeûne du Ramadan. " Dans une autre version, il est dit : " Celui qui délaisse l'une d'elles est un mécréant ; ni ses pratiques obligatoires ni ses pratiques surérogatoires ne seront acceptées de lui, et son sang et ses bien seront licites ".

- Selon Umm Salama, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Il arrivera que vous soyez dirigés par des gouvernants injustes, que vous reconnaîtrez ou que vous rejetterez. Celui qui rejettera sauvera son âme et celui qui désapprouvera échappera au châtiment,mais celui qui acceptera les suivra... ". Ils dirent : " Ô Messager de Dieu, doit-on les combattre ? ". Il répondit : " Non, tant qu'ils font la prière. " Ainsi, il a ordonné de ne point combattre les gouvernants injustes tant qu'ils accomplissent la prière. Ce propos est rapporté par Muslim.

- Selon Abû Sa'îd Al-Khudhrî : " Alors qu'il était au Yémen, 'Alî envoya une pièce d'or au Prophète qui la coupa en quatre parties. Un homme s'exclama alors : " Ô Messager de Dieu, crains Dieu ! ". Le Prophète lui dit : " Malheur à toi, ne suis-je pas, parmi les gens, le plus en droit de craindre Dieu ? ". Sitôit que l'homme fut parti, Khâlid Ibn Al-Walîd dit : " Ô Messager de Dieu, laisse-moi lui couper le cou ! ". Le Prophète lui répondit : " Non, peut-être s'acquitte-t-il de la prière ? ". Khâlid répliqua : " Combien d'hommes disent le contraire de ce qu'ils pensent ". Mais le Prophète de lui répondre : " Il ne m'a pas été demandé d'explorer le coeur des gens ni d'ouvrir leurs poitrines. " Làa aussi, la prière est le critère pour interdire de tuer ; où l'on comprend que le fait dene pas prier peut avoir pour châtiment la mort.

L'avis de certains savants

Il ressort du sens apparent des hadîth précités que l'abandon de la prière entraîne l'apostasie et, partant, la mort. Cependant, plusieurs savants parmi les pieux Anciens et ceux qui vinrent après eux, à l'image d'Abû Hanîfa,Ash-Shâfi'î et Mâlik, considèrent, qu'avant de déclarer apostat celui qui abandonne la prière, on doit d'abord l'assimiler à un égaré qu'il faut remettre sur le droit chemin ; s'il refuse de faire pénitence, la mort sera son châtiment. Tel est l'avis de Mâlik, Ash-Shâfi'î et autres. Quant à Abû Hanîfa,ilplaide pour un châtiment sévère et pour l'emprisonnement du réfractaire jusqu'à ce qu'il fasse pénitence. Ses partisans pensent que l'apostasie concerne le renégat ou celui qui trouve licite l'abandon de la prière. Ils s'appuient en cela sur des textes de portée générale, tel le verset coranique où Dieu dit : { Dieu ne pardonne pas qu'on Lui associe quoi que ce soit. A part cela, Il pardonne à qui Il veut. Quiconque donne des associés à Dieu s'égare très loin dans l'égarement } S. 4, v. 116. Ils s'appuient aussi sur le hadîth rapporté par Ahmad et Muslim d'après Abû Hurayra, disant que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Tout prophète a une prière exaucée. Tous les prophètes se sont empressés de le faire ; quant à moi, j'ai réservé ma demande (ou invocation) pour le Jour de la résurrection, afin d'intercéderen faveur de ma Communauté. Ce sera - si Dieu le veut - ma gratification pour tous ceux qui n'associent rien à Dieu " Toujours selon Abû Hurayra, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Celui qui sera le plus heureux de mon intercession est celui qui proclame qu'il n'y a de dieu que Dieu, sincèrement et de tout coeur. "

Controverse au sujet du c as de c elui qui ne fait pas la prière

As-Subkî rapporte qu'Ahmad et Ash-Shâfi'î ont divergé à ce sujet. Au cours de l'une de leurs discussions, Ash-Shâfi'î dit à Ahmad : " Es-tu convaincu que c'est un apostat ? ". Il répondit : " Oui ". Ash-Shâfi'î reprit : " Si tel est le cas, comment devient-il musulman ? ". Ahmad répondit : En prononçant la profession de foi ". Ash-Shâfi'î demanda : " Et s'il ne cesse pas de la répéter ? ". Ahmad répondit : " C'est en priant qu'il fait la preuve de son islamité ".Ash-Shâfi'î lui rétorqua alors : " Mais la prière de l'incroyant n'est pas acceptée et elle ne saurait lui donner la qualité du musulman ".Sur quoi Ahmad se tut.

Le commentaire d'Ash-Shawkânî

Ash-Shawkânî (le zaydite) a dit à cesujet : " En vérité,c'est un cas d'apostasie dont le châtiment doitêtre lamort. Cette apostasie ressort des hadîth et des avis jurisprudentiels qui qualifient celui qui ne pratique pas la prière d'incroyant et qui font de la pratique de la prière une condition de l'Islam ".

Qui est redevable de la prière ?

La prière est une obligation pour tout musulman adulte,sain d'esprit,d'après le hadîth rapporté par 'Ä'isha où le Prophète (صلى الله عليه وسلم) dit : " Trois personnes ne sont pas comptables de leurs actes : le dormeur, jusqu'àcequ'il se réveille, l'enfant,jusqu'à ce qu'il atteigne sa puberté et l'aliéné mental jusqu'à ce u'il recouvre sa raison. "

La prière de l'enfant

Même si l'enfant n'est pas redevable de la prière, il convient que son père lui ordonne de la pratiquer dès l'âge de sept ans etqu'il réprimande s'ilne s'en acquitte pas à partir de l'âge de dix ans, dans le but de lui apprendre à prier dès sapremière enfance et de l'habituer à la pratiquer dès sa puberté. Selon 'Amr Ibn Shu'ayb, qui le tient de son père,qui le tient, à son tour, de son grand père, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Ordonnez à vos enfants de faire la prière dès l'âge de sept ans, et réprimandez-les s'ils ne s'en acquittent pas à l'âge de dix ans, et séparez les garçons desfilles dans les lits. "

Le nombre de prières obligatoire

Elles sont au nombre de cinq, réparties entre le jour et la nuit. Ibn Muhayrîz rapporte qu'un homme de la tribu de Kinâna, du nom d'Al-Makhdajî entendit un homme dénommé Abû Muhammad dire que la prière impaire (al-witr) était obligatoire. Il se rendit alors chez 'UbâdaIbn As-Sâmit et l'informa de ce qu'il venait d'apprendre. Il lui dit : " Abû Muhammad a menti, car j'ai entendu le Prophète (صلى الله عليه وسلم) dire : " DDieu aprescrit cinq prières à Ses serviteurs. Celui qui lesaccomplit entièrement,sans en négliger aucune, Dieu lui promet le Paradis, et celui qui ne les accomplit pas, n'a aucune promesse venant de Dieu ; Il peut le châtier comme il peut lui pardonner. " Dans une autre version il est dit : " Celui qui viendra avec des prières insuffisantes, par la négligence de sa part ".

Selon Talha Ibn 'UbaydAllah, un nomade aux cheveux ébouriffés vient au Prophète (صلى الله عليه وسلم) et lui dit : " Dis-moi, ô Messager de Dieu, cequeDieu m'a prescrit comme prière ? Le Prophète répondit : " Cinq prières quotidiennes, à moins que tu ne veuilles ajouter des prières surérogatoires à titre volontaire ". L'homme ajouta : "Dis-moi ce que Dieu m'a prescrit comme jeûne ? ". Le Prophète répondit : " Le mois de Ramadan, à moins que tu ne veuille en ajouter à titre volontaire ". Il demanda encore : " Dis-moi ce que Dieu m'a prescrit comme aumône légale ? ". Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) lui rappela alors l'ensemble des prescriptions de l'Islam. Le nomade s'exclama alors : " Par Celui qui t'a honoré, je n'ajouterai rien à titre volontaire,etnediminuerai rien de ce que Dieu m'a prescrit ! ". Le Prophète dit alors : " Cet homme récoltera le succès s'il tient parole ", et dans une autre version : " Cet home entrera au Paradis s'il tient parole. "

Les horaires de prières

La prière s'accomplit à des moments précis. Dieu a dit : { La prière est prescrite aux croyants à des moments déterminés } S. 4, v. 103. C'est-à-dire qu'il s'agit d'une prescription absolue tablie par le saint Coran. Il est dit dans celui-ci : { Acquittez-vous de la prière, le matin, le soir et à certaines heures de la nuit. Les bonnes actions dissipent les mauvaises. ceci est un rappel pour ceux qui se souviennent } S. 11, v. 114. Dans lasourate " Al-Isrâ ", il est dit : { Acquittes-toi de la prière au déclin du soleil, jusqu'à l'obscurité de la nuit, fais aussi une lecture à l'aube,carla lecture de l'aube a des témoins } S. 17, v. 78. Dieu adit aussi : { Célébre-les louanges de ton Seigneur avant le lever du soleil et avant son coucher. Célèbre-les durant la nuit ainsi qu'à l'aube et au crépuscule. Peut-être seras-tu agréé } S. 20 v. 130.

Les louanges avant le lever du soleil signifient la prière du subh et celles d'avant le coucher du soleil désignent la prière du 'asr si l'on en juge par le hadîth rapporté par Al-Bukhârî et Muslim, d'après Jarîr Ibn 'AbdAllah Al-Bajalî,lequel a dit : " Nous étions chez le Prophète (صلى الله عليه وسلم) une nuit de pleine lune et dit :" Vous verrez votre Seigneur comme vous voyez cette lune, et vous ne ressentirez aucune gêne dans Sa vision ; si vous pouvez faireen sorte de ne pas rater une prière avant le lever du soleil et avant son couchez, faite-le, puis il donna lecture du verset ci-dessus. ".

Dans la Sunna, on trouve également plusieurs hadîth indiquant les horaires exactes des prières.

- Selon 'AbdAllab Ibn 'Amr, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " L'horaire de la prière dhuhr (milieu de la journée) correspond au moment oùle soleil décline de la méridienne jusqu'à ce que l'ombre de l'homme égale sa taille et s'étend jusqu'à l'entrée du moment de la prière du 'asr dure jusqu'à cequele soleil commence à pâlir. le temps de la prière du maghrib (coucher du soleil) dure jusqu'à la disparition du crépuscule du soir. L'horaire de la prière du 'isha s'étend jusqu'au milieu de la première tranche de la nuit. L'horaire de la prière du subh s'étend depuis l'aurore jusqu'au lever du soleil.Lorsque lesoleilse lève, abstenez-vous de prier, parce qu'il se lève entre les cornes d'un démon. "

- Selon Jâbir Ibn 'AbdAllah, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) vit apparaître l'Ange Gabril qui lui dit : " Lève-toi et accomplis ta prière ; le Prophète seleva et accomplit la prière du dhuhr au moment où le soleil commencçait à décliner de a méridienne. Puis l'Ange revint au moment de la prière du 'asr et lui dit : " lève-toi et accomplis la prière ". Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) accomplit la prière au moment où l'ombre de toute chose était égale à sa taille exacte. Puis il vint à lui au crépuscule et lui dit: " Lève-toi et accomplis la prière ". Le Prophète accomplit la prière du maghrib au moment du coucher du soleil. Puis il revint au moment du 'isha et lui dit : " Lève-toi eet accomplis-la ". Le Prophète se leva et accomplit la prière du 'isha à la tombée de lanuit. Puis ilvint à lui à l'aube et lui dis : " Lève-toi et prie ". Le lendemain,l'Ange Gabriel revint au moment du dhuhr et lui dis de prier au moment où l'ombre de toute chose était égale à sa réelle dimension ; ilrevint à lui au moment du 'asr, que le Prophète accomplit au moment où toute chose était égale au double de son ombre. Quand au maghrib, il revint au même momnet que la veille et il se présenta pour le 'isha après l'écoulement de la moitié de la nuit - ou du tiers. Enfin, il revint au moment de l'aurore, et le Prophète accomplit la prière du fajr en disant : " Entre ces deux temps, il y a un temps de prière précis. "

L'horaire du dhuhr (prière du milieu de la journée)

A la lumière des deuxhadîth précédents, i est claire que l'horaire de la prière du dhuhr commence au moment où le soleil entame sa déclinaison du milieu du ciel et s'étend jusqu'au moment où l'ombre de toute chose égale sa réelle dimension.Cependant, il est recommandé de retarder la prière en période de chaleur excessive par souci de prserver leur méditation à ceuxqui l'accomplissent, et de l'accomplir au plus tôt en d'autres circonstances.

- Selon Anas : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) commençait tôt la prière par temps froid et la retardait au moment des grandes chaleurs. "

Abû Dhar a dit : " Nous étions en compagnie du Prophète au cours d'un voyage, lorsque le muezzin voulut appeler à la prière du dhuhr. Le Prophète lui dit alors : " Attends que la chaleur baisse ". Quelque temps plus tard, le muezzin voulut appeler, mais le Prophète lui dit d'attendre encore ; deux fois, puis trois,jusqu'à l'apparition de l'ombre des collines suite a la déclinaison du soleil. Il dit alors : " L'excès de chaleur émane de l'Enfer ; lorsqu'il fait très chaud, retardez la prière. "

La limite du retardement de la prière

Al-Hâfidh a écrit dans son " Fath Al-Bârî " : " Les savants ont divergé en ce qui concerne la limite du retardemnt de la prière. Pour certains, on peut la retarder jusqu'à ce que l'ombre atteigne une coudée après l'ombre de la méridienne ; d'autre l'évaluent au quart de la taille, au tiers ou encore à lamoitié ; etc... Cependant, si l'on s'en tient aux principes générau,ceci doit dépendredes circonstances, à condition que la prière ne soit pas retardée jusqu'à la limite du temps règlementaire ".

L'horaire de la prière du 'asr (prière du milieu de l'après-midi)

L'horaire du 'asr débute lorsque l'ombre de toute chose devient son égale, après l'ombre de la méridienne, et s'étend jusqu'au coucher du soleil. Selon Abû Hurayra, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Celui qui parvient à accomplir un cycle de prière (rak'a) du 'asr avant le coucher du soleil, a accompli sa prière. "

L'horaire de prière indiférent et réprouvable

La marge horaire de prière indifférente (ikhtiyârî) du 'asr prend fin lorsque le soleil commence à palir. C'est ce que l'on comprend des deux hadîth précédement cités rapportés respectivement par Jâbir et 'AbdAllah Ibn 'Amr.

Quant au retardement de la prière jusque après le jaunissement du soleil,ilest réprouvable sans raison valable, mais permis. Anas a dit : " J'ai entendu le Prophète (صلى الله عليه وسلم) dire : " C'est là la prière de l'hypocrite. Il attend que le soleil soit entre les deux cornes du démon pour l'accomplir à la hâte,n'invoquant Dieu que très peu. "

Dans son commentaire de Muslim, An-Nawawî écrit : " Nos compagnons [les shâfi'ites] soutiennent qu'il y a cinq temps pour la prière du 'asr :

- Un temps recommandé : c'est le début de l'horaire de la prière.

- Un temps indifférent : il s'étale jusqu'à ce que l'ombre detoute chose égale son double.

- Un temps permis sans qu'il soitréprouvable qui s'étend jusqu'à ce que le soleil pâlisse.

- Un temps toléré qui consiste à rassembler le dhuhr et le 'asr en un seul temps pour cause de voyage ou de pluie.

La prière du 'asr accomplie dans l'un de ces temps sera considérée comme ayant été acquittée en son heure. Si par contre elle est accomplie aprèsle coucher du soleil, elle sera assimilée à une dette dont on doit s'acquitter. "

Il est vivement recommandé de hâter l'accomplissement du 'asr par temps pluvieux

Burayda Al-Aslamî a dit: " Nous étions avec le Prophète (صلى الله عليه وسلم) lors d'une expédition lorsqu'il nous dit : " Hâtez-vous d'accomplir la prière par temps de pluie ; celui qui rate la prière du 'asr voit toutes sesbonnes actions amoindries. " Selon Ibn Al-Qayyim, le délaissement de la prière est de deux sortes : un délaissement toal qui annule toute bonne action et un délaissement partiel et momentané qui annule les bonnes actions de la journée.

La prière du 'asr est la prière médiane

Dieu a dit : { Soyez assidus aux prières et à la prière médiane.tenez-vous debout pour prier Dieu avec piété } S. 2 v. 238. Plusieurs hadîth authentiques sont venus confirmer que la prière du 'asr est bien la prière médiane.

- Selon 'Alî, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit le jour de la bataille des Coalisés : " Puisse Dieu emplir leurs tombes et leurs maisons de feu pour nous avoir occupés et obligés de décaler la prière médiane jusqu'au coucher du soleil. " Pour Muslim, Ahmed et Abû Dâwûd,la prière médiane visée par ce hadîth est la prière du 'asr

- Selon Ibn Mas'ûd, les païens emêchèrent le Prophète (صلى الله عليه وسلم) de prier le 'asr jusqu'au crépuscule. Il dit alors : " Ils nous ont empêché d'accomplir la prière médiane,en l'occurrence la prière du 'asr ; puisse Dieu emplir de feu leurs entrailles et leurs tombe. "

L'horaire de la prière du maghrib (la prière du coucher du soleil)

Le temps imparti ou le délai de la prière du maghrib commence au moment où le soleil se couche et disparaît à l'horizon et il s'étend jusqu'à la fin du crépuscule, d'après le hadîth rapporté par AbdAllah Ibn 'Amr où le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " L'horaire du maghrib commence avec le coucher du soleil, avant la tombée du crépuscule. " On rapporte aussi d'après Abû Mûsâ qu'un homme demanda les horaires des prières au Prophète (صلى الله عليه وسلم)qui lui répondit par ce dire, puis lui demanda d'accomplir la prière du maghrib au moment où le soleil se couche. Le lendemain, il retarda la prière du maghrib jusqu'à la tombée du crépuscule, puis il dit : " Le délai du maghrib s'étend entre ces deux temps ".

Dans son commentaire du " Sahîh de Muslim, An-Nawawî écrit : " Nos compagnons [les shâfi'ites] autorisent le retardement de la prière du maghrib tant que le crépuscule n'est pas tombé tout à fait, comme son accomplissement au tout début de l'horaire légal, sans que ce retardement n'occasionne un péché. Telle est la vraie et seule doctrine. " Quant au hadîth de Gabril qui dit que celui-ci accomplit la prière du Maghrib deux jours de suite au même moment, il indique la préférence d'en hâter l'accomplissement, ainsi que le prouvent les hadîth suivants :

- Selon Al-Sâ'ib Ibn Yazîd, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Ma communauté préservera son bon sens naturel tant que les gens s'acquitteront de la prière du maghrib avant l'apparition des étoiles dans le ciel. "

- Selon Abû Ayyû Al-Ansârî - dans le " Musnad " [d'Ahmad] -, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Acquittez-vous de la prière du maghrib dès la rupture du jeûne et devancez l'apparition des étoiles ".

- Dans le " Sahih " de Muslim, Râfi' Ibn Khadij a dit : " Nous accomplissons laprière du maghib derrière le Prophète, et lorsque nous nous dispersions à la fin de la prière, on pouvait encoreobserver les traits du coucher du soleil ".

- Selon Salama Ibn Al-Aqwa', le Prophète (صلى الله عليه وسلم) accomplissait la prière du maghrib au moment où le soleil se couchait et disparaissait à l'horizon ".

L'horaire de la prière du 'isha' (la prière de la nuit)

Le temps imparti à la prière du 'ishâ' commence avec la disparition de la couleur rougeâtre du crépuscule et s'étend jusqu'au milieu de la nuit. 'Â'isha a dit : " Ils s'acquittaient de la prière du 'isha' entre la disparition du crépuscule et l'écoulement du premier tiers de la nuit. " Selon Abû Hurayra, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Si je ne craignais pas de mettre ma Communauté dans la gêne, je demanderais aux gens de retarder la prière du 'isha' jusqu'au tiers de la nuit. Lorsqu'il arriva, il dirigea la prière, puis il nous dis : " Restez à vos places, car les gens se sont mis dans leurs couches ; vous êtes considéréscommeétant en état de prière tant que vous l'attendez. Et n'était la faiblesse du faible,l'infirmité del'infirme et le besoin du nécessiteux, j'aurais ordonné de retarder cette prière jusqu'au tiers de la nuit. " Il s'agit là du temps indifférent : quant au temps où il est permis d'accomplir la prière du 'isha' en cas de nécessité (idtirâr),il s'étend jusqu'à l'aube, comme l'indique le hadîth rapporté par Abû Qatâta selon lequel le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Il n'y a point de dissipation dans le sommeil, mais la négligence consiste à omettre une prière jusqu'à ce qu'arrive l'horaire de la prière suivante. "

Le hadîth évoqué précédement, et qui traite des horaires des prières, montre que l'horaire de chaque prière s'étend jusqu'à l'entrée de l'horaire de la prière suivante, sauf pour ce qui est de la prière du fajr dont l'horaire ne s'étend pas juqu'à l'horaire de la prière du dhuhr, mais jusqu'au lever du soleil, ainsi que les savants sont unanimes à le dire.

Il est recommandé de retarder la prière du isha

Il est recommandé de retarder la prière du 'ishâ' jusqu'au milieu de la nuit, dans le dernier délai du temps indifférent. 'Â'isha rapporte : " Un soir, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) accomplit la prière du 'isha très tard, au point que les gens de la mosquée s'endormirent. Après avoir accomplit la prière, il dit : " C'est là le temps opportun, n'était-ce chose pénible pour ma Communauté. "

Nous avons déjà vu le récit d'Abû Sa'îd qui confirment tout les deux le sens du hadîth rapporté par 'Â'isha, en ce sens qu'il recommandent le retardement de la prière du 'isha' et indiquent que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) n'y recourait pas fréquemment afin que ce retard ne soit pas consacré, compte tenu de son caractère pénible. Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) agissait en fonction de l'état des croyants, avançant tantôt l'heure de la prière ou la retardant. Jâbir a dit : " Le Prophète'صلى الله عليه وسلم) faisait la prière du dhuhr au milieu de la journée,juste après le déclin du soleil de la méridienne, puis du 'asr lorsque le soleil devenaitnet, puis du maghrib lors du coucher du soleil ; quant à la prière du 'isha, tantôt il l'avançait, tantôt il la retardait. Si les gens se regroupaient rrapidement, il l'avançait, sinon il la retardait. Pour la prière du subh (la prière de l'aurore), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) l'accomplissait durant le dernier voile de la nuit. "

Il est réprouvable de dormir avant la prière du 'isha' et d'engager une conversation après l'avoir accomplie

D'après Abû Barza Al-Aslami, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) aimait que l'on retarde la prière du 'isha' et ne se laissait pas gagner par le sommeil avant de l'avoir accomplie. En outre, il ne tenait pas de conversation après la prière. " Ibn Mas'ûd rapporte à ce sujet : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) nous a vivement déconseillé les causeries nocturnes à l'issue de la prière du 'isha'

La raison semble tenir au fait que le sommeil peut emporter le dormeur au-delà de l'horraire conseillé pour la prière en groupe et que les longues veillées sont une perte de temps et ne sont d'aucun intérêt,sauf si le fidèle esten compagnie de quelqu'un qui peut le réveiller pour la prière ou si la discussion porte sur un sujet d'intérêt général. Ibn 'Umar a dit : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) veillait longuement chez Abû Bakr lorsqu'il était question de choses importantes pour les musulmans, veillée que je partageais avec eux. " Ibn 'Abbâs rapporte pour sa part : " J'ai passé la nuit chez Maymûna, une nuit où le Prophète (صلى الله عليه وسلم) s'y trouvait afin de le voir dans sa prière nocturne. Le Prophète èchangea - avec son épouse - quelques propos durant une heure environ, après la prière du 'isha', puis il s'endormit. "

L'horaire de la prière du subh (la prière de l'aurore)

il commence dès les premières lueurs de l'aurore et s'étend jusqu'au lever du soleil,comme il est décrit plus haut.

Il est vivement recommandéde s'acquitter de la prière du subh dès l'avènement de son heure. Abû Mas'ûd Al-Ansârî rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) s'acquitta une fois de la prière du subh aux premières lueurs de l'aube, une autre fois au lever de l'aurore, puis par la suite il s'en acquitta à l'aurore, et jusqu'à sa mort. " 'Â'isha rapporte pour sa part : " Nous étions des femmes croyantes ; nous accomplissons derrière le Prophète la prière du subh convertes de nos voiles. Lorsqu'à lafin de la prière, nous regagnions nos demeures, personne ne pouvait nous reconnaître à cause de l'obscurité. "

Quant au hadîth rapporté par Râfi'Ibn Khadîj selon lequel le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit :" Faites la prière du subh jusqu'au lever du jour ; votre récompense n'en sera que plus grande " et dans une autre version : " Accompissez la prière du fajr jusqu'à l'aurore, car cela fera augmenter votre récompense ", il signifie qu'il est recommandé d'atteindre le lever du jour à la fin de la prière et non au début, c'est-à-dire qu'il est conseillé de prolonger le temps de lecture du Coran jusqu'à lafin du temps imparti, comme le faisait le Prophète (صلى الله عليه وسلم), lequel lisait entre soixante et cent versets au cours de sa prière du subh. Il se peut aussi que le but en est de s'assurez du lever de l'aube (al-fajr), auquel cas, et en cas de doute insistant, il ne devra pas prier.

Le prieur fait un cycle de prière complet avant que le temps imparti ne soit écoulé

Le prieur qui fait au moins un cycle de prière avant que l'horaire prescrit ne soit passé a accompli sa prière dans son temps, comme l'indique le hadîth rapporté par Abû Hurayra, lequel a dit :" Celui qui fait un cycle de prière a fait sa prière dans son temps. "

Cette règle est valable pour toutes les prières de la journée. Dans un autre hadîth cité par Al-Bukhârî, il est dit : " Que celui d'entre vous qui fait un cycle de la prière du 'asr avant que le soleil ne soitcouché termine sa prière ; ue celui d'entre vous qui fait un cycle de prière du subh avant que le soleil ne soit levé termine sa prière ".

Il ressort de ces hadîth que celui qui accomplit un cycle de la prière de l'aube ou de l'après-midi n'aura pas commis un acte répréhensible (makrûh) en priant au lever du soleil ou à son coucher, bien que ces moments soient des moments où il est répréhensible (makrûh) de prier. Ainsi,quand au moins un cycle de prière a été effectué au cours de l'horraire prescrit, laprière estconsidérée comme ayant été accomplie en son temps, quoiqu'il ne soit pas permis de la retarder volontairement jusqu'à ces horiares.

Le prieur s'endort avant de prier ou oublie de prier

Celui qui dort jusqu'à ce que l'horraire imparti à la prière soit passé ou celui qui oublie de s'en acquitter, doit l'accomplir dèsqu'il se réveille ou s'en rappelle. Abû Qataâta rapporte que des gens firent part au Prophète (صلى الله عليه وسلم) deleur omission d'une prière à cause du sommeil, et il leur répondit : " Le sommeil n'est pas négligence ; il n'y a négligence qu'en état d'éveil. Si vous dormez ou oubliez une prière, acquittez-vous en dès que vous vous en rappellerez. " Dans le même sens, Anas rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Celui qui oublie une prière doit s'en acquitter dès qu'il s'en rappelle. Il n'y a point d'autre expiation que celle-là. " 'Imrân Ibn Husayn a dit : " Nous étions en voyage avec le Prophète (صلى الله عليه وسلم), lorsque, vers la fin de la nuit, nous nous assoupîmes et ne fûmes réveillés que par la chaleur du soleil. Nous nous levâmes alors, étourdis, chacun de nous s'inquiétant de son état de pureté. Le Prophète nous demanda de nous calmer, puis nous reprîmes notre voyage jusqu'au lever du soleil. A ce moment, le Prophète fit ses ablutions et demanda à Bilâl d'appeler à la prière, puis il accomplit la prière [surérogatoire] qui précède celle du fajr, puis nous priâmes [le fajr]. Nous demandâmes au Prophète : " Ne doit-on pas la refaire (la prière) demain matin ? ". Il nous répondit : " Est-il concevable que Dieu vous interdise l'usure, puis l'accepte de vous ? "

Les horaires où il est interdit de prier

Il est interdit de prier entre subh et le lever du soleil, puis depuis le lever du soleil jusqu'à ce qu'il atteigne la hauteur d'une lance, puis entre la fin de la prière de l'après-midi ('asr) jusqu'au coucher du soleil. Selon Abû Sa'îd, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Point de prière après la prière de l'après-midi ('asr) jusqu'au coucher du soleil ; point de prière après la prière de l'aurore (fajr) jusqu'au lever du soleil. " 'Amr Ibn 'Absa rapporte qu'il avait demandé au Prophète (صلى الله عليه وسلم) : " Ô Messager de Dieu, parle-moi de la prière ". Il lui répondit : " Acquitte-toi de la prière du subh, puis abstiens-toi de toute prière jusqu'à ce que le soleil soit haut dans le ciel, car le soleil se lève entre les dux cornes du Diable et c'est ce moment-là que choisissent les mécréants pour se prosterner en signe d'adoration. Ensuite, tu peux prier, car ta prière se fera en présence des Anges, jusqu'à ce que l'ombre atteigne la grandeur d'une lance. Ensuite, ne prie pas, car c'est le moment où la Géhenne s'embrase ; mais lorsque l'ombre survient (après la méridienne), prie, car ta prière se fera en présence des Anges, jusqu'à ce que tu accomplisses la prière de l'après-midi. Ensuite, abstiens-toi de prier, jusqu'à ce que le soleil se couche, car il se couche entre les deux cornes du Diable, et c'est alors que les mécréant se prosternent devant lui. "

Dans ce même ordre d'idées, 'Uqba Ibn 'Âmir a dit : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) nous a interdit de prier et d'inhumer nos morts à trois moments : depuis le lever du soleil jusqu'à ce qu'il soit haut dans le ciel ; durant la méridienne, et enfin au moment où le soleil s'incline vers l'horizon jusqu'à ce qu'il soit couché entièrement. "

L'avis des jurisconsultes concernant le fait de prier apres le subh (la prière de l'aube) et le 'asr (la prière de l'après-midi)

Les jurisconsultes musulmans considèrent qu'il est permis de faire sa prière obligatoire après le subh ou le 'asr lorsque celle-ci n'a pas été accomplie à temps, S'appuyant en cela sur un hadîth du Prophète (صلى الله عليه وسلم) dans lequel il est dit : " Que celui qui oublie une prière l'accomplisse dès qu'il s'en rappelle. " Quant aux prières surérogatoires, il est déconseillé d'en accomplir durant ces moments selon 'Alî, Ibn Mas'ûd, Zayd Ibn Thâbit, Abû Hurayra et Ibn 'Umar d'entre les Compagnons du Prophète. Khâlid Ibn Al-Walîd faisait de même.

Parmi les disciples de la deuxième et troisième générations qui désapprouvaient de prier après le 'asr, citons Al-Hasan [Al-Basrî] et Sa'îd Ibn Al-Musayyab, et, parmi les imâms fondateurs de rites, Abû Hanîfa et Mâlik. Quant à Ash-Shâfi'î, il tolère certaines prières surérogatoires, comme celle du " salut de la mosquée ". ainsi que la sunna des ablutions, durant ces intervalles, conformément à la pratique du Prophète (صلى الله عليه وسلم) lequel accomplissait la prière de la sunna du midi après la prière de l'après-midi. Quant aux hanbalites, ils interdisent d'accomplir une prière surérogatoire durant ces intervalles, même s'il y a une raison pour cela, sauf pour ce qui est des deux cycles de prière du tawâf (circuit autour de la Ka'ba), à raison du hadîth de Jâbir Ibn Mu'im selon lequel le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Ô peuple de Manâf, n'empêchez personne de faire ses processions autour de la Ka'ba et prier à n'importe quel moment de la journée ou de la nuit. "

Les avis des jurisconsultes concernant le fait de prier au moment du lever du soleil, de la méridienne, et de son coucher

En droit hanafite, toute prière accomplie durant ces moments est nulle et non avenue, qu'il s'agisse d'une prière obligatoire ou surérogatoire, sauf la prière du 'asr, qu'elle soit faite dans son temps ou hors de celui-ci, sauf s'il s'agit de la prière de l'après-midi du même jour ou de la prière des morts (janâza), auquel cas celles-ci peuvent être accomplies à tout moment, de même que les prosternations delarécitation du Coran. Abû Yûsuf exclut aussi la prière surérogatoire le vendredi, à l'heure de midi.

L'école shâfi'ite, quant à elle, désapprouvre toute prière surérogatoire n'ayant pas une cause déterminée durant ces moments. Quant aux prières obligatoires et surérogatoires revêtant une raison valable, comme le vendredi à l'heure de midi ou la prière dans la grande mosquée de La Mecque, elles sont toutes tolérées.

L'école mâlikite, de son côté, déclare interdite toute prière surérogatoire, quelle qu'elle soit, de même que les prosternations dela récitation du Coran et la prière des morts, au lever comme au coucher du soleil, même si elle répond àune raison valable, sauf lorsqu'on craint pour elles une variation. Dans ce cas-là, on peutles accomplir. Cette école tolère seulement l'accomplissement et le rattrapage des prières obligatoires de la journée, de même qu'elle tolère l'accomplissement de la prière d'une façon générale, qu'elle soit obligatoire ou surérogatoire, à midi. Dans son commentaire du " muwatta' " et du " Mabsût ", Al-Bâjî rapporte d'après Mâlik Wahb : " Questionné au sujet de la prière au milieu de la journée, alors que certains hadîth interdisent cette pratique. Or ma démarche consiste à ne pas interdire une pratique que les gens accomplissent couramment ; cela ne veut pas dire pour autant que j'approuve une pratique dont l'interdiction est établie ".

Les hanbalites, pour leur part, réprouvent toute prièresurérogatoire durant ces moments, u'ils y ait une raison ou autre à cela, que cela se passe à La Mecque ou non, un jour de vendredi ou autre, sauf pour ce qui est dela prière du " salut de la mosquée ", le vendredi, dont ils tolèrent la pratique, à midi ou durant la khutba (prône). Par contre, ils interdisent la prière des morts durant ces moments, sauf s'ils craignent pour elle une variation, auquel cas, ils lapermettent sans aucun inconvénient. Ils permettent aussi le rattrapage des prières obligatoires, des deux cycles deprière avant la procession rituelle autour de la Ka'ba, même si c'est dans un but surérogatoire, durant ces trois moments.

Les prières surérogatoires après l'aube et avant la prière du subh

Yasâr, le serviteur d'Ibn 'Umar, rapporte que ce dernier, l'ayant surpris en train de prier après le lever de l'aube, lui dit : " Nous voyant prier après l'aube, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Que les présents informent les absents qu'après le lever de l'aube, une seule prière de deux cycles est tolérée. " Bien que ce hadîth soit faible, il n'en demeure pas moins qu'il présente d'autres voies de transmissions qui se fortifient lesunes les autres et qui autorisent qu'on s'en serve comme argument pour prouver le caractère répréhensible de l'accomplissement de plus de deux cycles de pirère après l'aube. C'est là l'avis d'Ash-Shawkânî (le zaydite).

De leur côté, Al-Hasan, Ash-Shâfi'î et Ibn Hazm (le dhâhirite) ont opté pour la permission des prières surérogatoires à ce moment sans aucune répréhension. Quant à Mâlik, il n'a permis cela que pour celui qui a raté la prière de la nuit pour une raison valable. Il a rapporté à ce sujet que 'AbdAllah Ibn 'Abbâs, Al-Qâsim Ibn Muhammad et 'AbdAllah Ibn 'Âmir Ibn Rabî'a ont accompli la prière du witr (impair) après l'aube. Il a rapporté aussique 'AbdAllah Ibn Mas'ûd a dit : " Il m'est indifférent que la prière du subh soit célébrée alors que j'accomplis le witr ". De son côté, Yahyâ Ibn Sa'îd a dit : " 'Ubâda Ibn As-Sâmit sortait un jour pour diriger la prière du subh, lorsque le muezzin commença à appeler à la prière? 'Ubâda le fit taire jusqu'à ce qu'il eut accompli la prière impaire (witr), puis il dirigea la prière du subh. " Sa'îd Ibn Jubayr rapporte qu'une nuit, Ibn 'Abbâs s'endormi, puis s'éveilla. Ayant alors perdu la vue, il dit à son serviteur d'aller voir ce que les gens faisaient. Le serviteur alla à la mosquée, puis il revint etlui dit : " Les gens viennent de se disperser après laprière du subh. Ibn 'Abbâs se leva alors, fit laprière impaire, puis la prière du subh.

Le prieur accomplit une prière surérogatoire au moment de l'appel dit iqâma

Lorsque l'appel à la prière dit iqâma a été fait, il est réprouvé d'accomplir une prière surérogatoire. Abû Hurayra rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit:" Lorsque l'appel dit iqâma a été fait, il n'y point d'autre prière que celle qui a été prescrite . " De son côté, 'AbdAllah Ibn Sarjas a dit : " Un homme entra dans la mosquée tandis que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) faisait la prière du subh. Il fit une prière de deux cycles dans un coin de la mosquée, puis il accomplit la prière du subh derrière le Prophète (صلى الله عليه وسلم). Lorsque le Messager de Dieu eut terminé les salutations finales, il interpella cet homme en ces termes : " Ô un tel ! Sur quelle prière as-tu comptè ?Sur ta prière individuelle ou sur la prière en notre compagnie ? " Le repproche du Prophète (صلى الله عليه وسلم) àl'adresse de cet homme sans qu'il lui ait ordonné de refairesa prière constitue une preuve que la prière à ce moment de la nuit est valable, même si cela reste déconseillé (makrûh).

De son côté, Ibn 'Abbâs a dit : " J'étais en train de prier, lorsque le muezzin se mit à faire l'appel dit iqâma ; leProphète me tira alors par le bras, me disant : " ne prierais-tu pas le subh quatre cycles de prières? " Pour sa part, Abû Mûsâ Al-Ash'arî - Dieu l'agrée - rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) vit un homme prier deux cycles de prière tandis que le muezzin faisait l'appel dit iqâma. Il le tira alors par l'épaule en lui disant : " ne fait-on pas ceci avant cela ? "

DicoDinn - 2011/1431
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