Fiqh as Sunna.

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Le prière impaire (al-witr)

1- Son mérite et son statut

Le witr, ou prière impaire, est une prière surérogatoire fortement recommandée à laquelle le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a exhorté avec insistance. Selon 'Âli - que Dieu l'agrée : " l'observance du witr n'est pas aussi impérative que celle de vos prières obligatoires, mais le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) veillait à pratiquer cette prière impaire. " Et 'Âli d'ajouter : " Ô gens du Coran, faites la prière impaire. Car, étant unique, Dieu aime l'impair. "

Or, l'opinion affichée par Abû Hanîfa, alléguant le caractère obligatoire du witr, demeure faible et fort contestable. " Je ne connais personne qui ait souscrit à l'opinion d'Abû Hanîfa ", déclare Ibn Al-Mundhir.

D'après Ahmad, Abû Dâwûd, An-Nasâ'î et Ibn Mâja, Al-Makhdijî, un homme de la tribu des Banû Kinâna, apprit de la part d'un Ansâr, un certain Abû Muhammad, que le witr, ou prière impaire, est obligatoire. Al-Makhdijî se rendit alors chez 'Ubâda Ibn As-Sâmit et lui fit part de ce qu'on lui avait dit. 'Ubâda rétorqua : " Abû Muhammad a tort ; j'ai entendu le Prpohète (صلى الله عليه وسلم) affirmer : " Il est cinq prières que Dieu le Très-Haut a prescrites aux serviteurs : celui qui les accomplira et prendra soin de n'en manquer et n'en négliger aucune, obtiendra de Dieu la promesse de le faire accéder au Paradis. Et celui qui ne les observa pas n'obtiendra nulle promesse. Dieu peut, à Son gré, lui infliger le supplice comme Il peut lui pardonner. "

Selon Al-Bukhârî et Muslim, citant un hadîth rapporté par Talha Ibn 'Ubaydallâh, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Il est cinq prières que Dieu le Très-Haut a prescrites de jour et de nuit ". Un bédouin lui demanda alors : " Dois-je y ajouter quelque prière ? - Non, répondit le Prophète, à moins que tu veuilles prier en surérogation. "

2- A quel moment effectuer la prière impaire ?

Les doctes sont unanimes à considérer que le moment de cette prière échoit après l'office de nuit et se prolonge jusqu'à l'aube. Selon Abû Tamîm Al-Jayshânî - que Dieu l'agrée : " 'Amr Ibn Al-'Âs déclara un jour dans le prêche du Vendredi : " Abû Basra m'a informé que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Dieu vous a ajouté une autre prière : le witr ; faites-la entre l'office de nuit et celle de l'aube. "

Abû Tamîm dit : " Abû Dharr me prit par la main et m'emmena à la mosquée où nous trouvâmes Abû Basra - que Dieu l'agrée. Il lui demanda : " Est-il exact que tu aies entendu le Prophète (صلى الله عليه وسلم) dire ce qeu dit 'Amr ? - Oui, rétorqua Abû Basra, j'ai entendu cela du Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم). " Ce propos est rapporté par Ahmad, d'après une chaîne authentique.

Abû Mas'ûd Al-Ansârî - que Dieu l'agrée - raconte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) avait coutume d'accomplir la prière impaire, au debut, au milieu et à la fin de la nuit. Ce propos est rapporté par Ahmad par le biais d'une chaîne de transmission authentique.

'Abdallâh Ibn Abî Qays a dit : " J'interrogeai 'Â'isha - que Dieu l'agrée - sur la prière impaire du Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم). Elle me répondit : " Il l'effectuait tantôt au début, tntôt à la fin de la nuit. - Sa lecture, demandai-je, était-elle silencieuse ou à voix haute ? -Il faisait les deux, selon les cas. Par ailleurs, tantôt il se lavait avant d'aller se coucher, tantôt il faisait ses ablutions [après le rapport sexuel, s'entend] puis allait au lit. " Ce propos est rapporté par Abû Dâwûd, Ahmad, Muslim et At-Tirmidhî.

3- Il est recommandé d'avancer cette prière si l'on pense ne pas pouvoir se r éveiller à la fin de la nuit, et recommandé de la retarder si l'on pense pouvoir se réveiller

D'après Jâbir - que Dieu l'agrée -, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Que celui d'entre vous qui estime ne pas pouvoir se réveiller à la fin de la nuit, fasse la prière impaire à son début. Et celui qui s'éstime capable de se réveiller, qu'il l'effectue à la fin. Car la prière en fin de nuit a ceci de méritoire que les anges y assistent. Elle est donc plus valorisée. "

Le même Jâbir raconte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) demanda à Abû Bakr : " Quand fais-tu la prière impaire ? - Au début de la nuit, répondit-il, après l'office nocturne. - Et toi, 'Umar ? - A la fin de la nuit ". Et le Prophète de dire : " Tu as opté pour la prudence, ô Abû Bakr. Quand à toi, ô 'Umar, tu as opté pour la determination. "

Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) en vint à se livrer à cette pirère peu avant l'aube. 'Â'isha - que Dieu l'agrée - rapporte : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) effectuait la prière impaire à tous les moments de la nuit, tant au début, au milieu, qu'à la fin. Or, il finit par l'accomplir peu avant l'aube. " Ce propos est transmis par Al-Bukhârî, Muslim, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ'î, Ibn Mâja et Ahmad.

Néanmmoins, il a exhorté certains de ses Compagnons à ne se coucher qu'après avoir accompli la prière impaire, par précaution. Sa'd Ibn Abî Waqqâs, qui était habitué à faire l'office nocturne dans la mosquée du Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) y ajoutait un seul cycle de prière surérogatoire. On lui fit remarquer : " Tu fais la prière impaire en accomplissant un seul cycle de prière, ô Abû ishâq, et tu n'y ajoutes rien de plus ? - En effet, répondit Sa'd. j'ai entendu le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) dire : " Celui qui ne va point se coucher avant d'avoir effectué le witr, celui-là est un homme sérieux ". Ce porpos est rapporté par Ahmad, dont les sources sont dignes de foi.

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4- Le nombre de cycle de prière dans la prière impaire

At-Tirmidhî a dit : " On raconte que le Prohpète (صلى الله عليه وسلم) a affirmé que la prière impaire pouvait compter aussi bien treize cycles de prière, que onze, neuf, sept, cinq, trois ou un seul ". D'après Ishâq Ibn ibrâhim, le fait que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) effectuait treize cycles dans cette prière signifie qu'il s'agit de treize cycles surérogatoires nocturnes, y compris le cycle impair. Aussi la prière de la nuit fut-elle associée au witr.

Dans cette prière, on peut effectuer les cycles de prière deux par deux, puis ajouter un seul cycle assorti du tashahhud (profession de foi) et du salut final. On peut également achever la prière par deux tashahhud et un salut : dans ce cas, l'orant enchaînera les cycles de prière et ne dira le tashahhud qu'à l'avant-dernier cycle, après lequel il se lèvera pour le dernier cycle, qu'il terminera par le tashahhud et le salut de clôture. On peut encore se contenter, pour l'ensemble de la prière, d'un seul tashahhud et d'un seul salut de clôture, à placer dasn le dernier cycle de prière. Toutes ces manières de faire sont valable et font partie des coutumes constatées chez le Prophète (صلى الله عليه وسلم). Ibn Al-Qayyim affirme que la tradition prophétique authentique, dans sa forme explicite et exacte, consiste en une prière impaire de cinq ou de sept cycles de prière ininterrompus. Pour preuve, ce hadîth d'Umm Salama : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم), dans sa prière impaire, effectuait sept ou cinq cycles de prière qu'il ne séparait par aucun salut, par aucune parole. " Ce hadîth est rapporté par Ahmad, An-Nasâ'î et Ibn Mâja, d'après une chaîne de transmission qualifiée de bonne (jayyid)

Considérons cet autres propos, attribué à 'Â'isha, selon lequel le Prophète (صلى الله عليه وسلم) accomplissait pendant la nuit treize cycles de prière ; il ne s'asseyait qu'ua bout de cinq cycles. Ce propos est rapporté par Al-Bukhârî et Muslim. Et cet autre propos de 'Â'isha : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) effectuait pendant la nuit neuf cycles de prière ; il ne restait assis qu'à partir du huitième cycle : il louait alors Dieu et l'invoquait, puis se levait sans saluer. Ce n'est qu'au neuvième cycle qu'il prononçait le tashahhud, puis le salut de clôture à voix haute. A cela, il ajoutait deux cycles de prière anvant de conclure par le salut en position assise. Voilà qui fait onze cycles. "

Dans une autre version de ce hadîth de 'Â'isha, lorsque le Prophète (صلى الله عليه وسلم) prit de l'âge et de l'embonpoint, il se mit à faire sept cycles de prière, ne restant assis qu'aux sixième et septième cycle, et ne saluant qu'au septième.

Une autre version avance qu'il accomplissait sept cycles de prière et ne restait en position assise qu'au dernier cycle. Ces hadîth sont authentiques et explicites, et ne sont infirmés que par cette assertion du Prophète (صلى الله عليه وسلم) : " Les prières de nuit se font deux par deux. " Ce hadîth est authentique ; cependant, il est confirmé que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) pratiquait la prière impaire par cinq ou sept cycles de prière. Du reste, toutes ces traditions sont aussi authentiques les unes que les autres.

C'est que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a répondu à celui qui l'interrogeait sur la prière surérogatoire de nuit et sa répartition en paires, non sur la prière impaire. Parler de sept cycles de prière, de cinq, de neuf ou d'un seul cycle, c'est parler de la prière impaire, sachant que le terme impair (witr) désigne aussi bien le seul cycle séparé de celui qui le précède, que les cinq, sept, ou neuf cycles ininterrompus, et ce de la même manière que le terme maghrib, ou office du coucher du soleil, désigne trois cycles de prière continus. S'il arrive que les cinq ou sept cycles se voient séparés par deux saluts de clôture, comme c'est le cas pour les onze cycles, le mot impair dénomme désormais le cycle de prière dissocié des autres. Qu'on en juge par l'affirmation du Prophète (صلى الله عليه وسلم) : " Les prières de nuit s'opère deux par deux. Si l'orant crain tque l'échéance de l'office matinal n'arrive, il effectuera alors un cycle de prière en guise de clôture de la prière surérogatoire accomplie ". On voit ainsi toute la concordance et l'harmonie qui unissent les propos et les actes du Prophète (صلى الله عليه وسلم).

5- La récitation du Coran lors de la prière impaire

Après la lecture de la fâtiha, on a le loisir de réciter n'importe quel verset du Coran. D'après 'Alî, il n'y a rien dans le Coran qui soit à délaisser. Aussi, l'orant peut-il faire la prière impaire avec les versets coraniques qu'il voudra. Il est toutes fois préférable, s'il s'agit de trois cycles de prière, de réciter lors du premier cycles - après la fâtîha - la sourate 87 : {Chante pureté du nom de ton Seigneur le Très-Haut} ; lors du secong cycles, la sourate 109 : {Dis : " O mécréants !} ; et lors du troisième la sourate 112 : {Dis : " Lui, Dieu, est Unique "}, ainsi que les sourates 113-114 : L'aurore et Les Gens. A telle enseigne que Ahmad, Abû Dâwûd et At-Tirmidhî ont rapporté ce propos - jugé bon par At-Tirmidhî - attribué à 'Â'isha : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) récitait dans le premier cycle de prière : {Chante pureté du nom de ton Seigneur le Très-Haut} ; dans le second cycle, il disait : {Dis : " O mécréants !}, et dans le troisième cycle : {Dis : " Lui, Dieu, est Unique "} ainsi que les sourates La Pureté et Les Gens. "

6- L'imploration dite qunût dans la prière impaire

L'imploration dite qunût a été instituée par la tradition prophètique. Qu'on en juge par le propos rapporté par Ahmad, Abû Dâwûd, At-tirmidhî, An-Nasâ'î et Ibn Mâja, entre autres traditionnistes, citant Al-Hasan Ibn 'Alî - que Dieu l'agrée : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) m'a appris ces paroles lors de la prière impaire : " Seigneur, puisses-Tu me guider entre ceux que Tu as guidés, puisses-Tu me prodiguer la santé comme ceux que Tu as gratifiés de ce bien, puisses-Tu me couvrir de Ta protection, parmis ceux que Tu as couverts. Bénis ce que Tu m'as donné, et préserve-moi de la rigueur de ce que Tu as décrété contre Toi. Celui que Tu soutiens ne saurait souffrir d'avilissement ; de même, à quiconque devient Ton ennemi, l'honneur est chose inaccesssible. Tu es le Béni, le Très-Haut. Et prière et salut de Dieu sur le Prophète Muhammad. "

At-Tirmidhî juge bon (hasan ce hadîth et précise qu'il n'est rien de meilleur que l'on ait attribué au Prophète (صلى الله عليه وسلم) en cette matière. An-Nawawî juge authentique la chaîne de ce hadîth. Quant à Ibn Hazm, tout en doutant de l'authenticité et du caractère probant de ce hadîth, il considère qu'il est unique en son genre. Or, un hadîth, quoique faible, demeure toujours préférable à l'opinion pure et simple, affirme-t-il. C'est d'ailleurs la position d'Ibn Hanbal ainsi que de nombreux doctes, tels Ibn Mas'ûd, Abû Mûsâ, Ibn 'Abbâs, Al Barâ, Anas, Al Hasan Al-Basrî, 'Umar Ibn 'Abd Al-'Azîz, Ath-Thawrî, Ibn Al-Mubârak et les hanafites. C'est ce qu'on rapporte également d'après Ahmad. Selon An-Nawawî, il s'agit d'une source ayant une grande force probante.

Ash-Shâfi'î soutient, pour sa part, qu'on ne doit dire cette imploration que dans la seconde moitié du Ramadan ; à telle enseigne que, selon Abû Dâwûd, 'Umar Ibn Al-Khattâb réunit un jour les gens autour du Ubayy Ibn Ka'b pour célébrer les prières nocturnes de Ramadan ; or celui-ci ne disait l'imploration du qunût que durant les dix derniers jours de ce mois. Muhammad Ibn Nasr raconte avoir interrogé Sa'îd Ibn Jubayr sur le moment où cette imploration a été instituée dans les prières impaires. Il reçut la réponse suivante : " 'Umar Ibn Al-Khattâb envoya une armée pour quelque mission, mais ayant constaté, avec appréhension, que ses hommes étaient en difficulté, il se mit, lors de la dernière partie du Ramadan, à implorer Dieu pour eux. "

7- A quel moment fait-on l'imploration dite du qunût ?

Il est loisible d'implorer Dieu après la récitation du Coran et avant de s'incliner. On peut le faire également en se relevant de l'inclinaison. Humayd a dit : " J'interrogeai Anas sur le moment de l'imploration du qunût : est-ce avant ou après l'inclinaison ? Il me répondit : " Nous faisions les deux, tanôt nous la faisions avant, tantôt après. "

Si l'orant fait l'imploration avant de s'incliner, il dira : " Dieu est Grand " en levant les mains, et ce aussi bien après la récitation du Coran qu'après l'imploration. C'est ce que l'on rapporte d'après les Compagnons. Certains doctes ont estimé préférable de lever les mains lors de l'imploration, d'autres ne l'ont pas jugé tel.

Pour ce qui est de passer les mains sur le visage, Al-Bayhaqî affirme qu'il vaut mieux ne pas procéder ainsi et s'en tenir à l'usage des Prédécesseurs - que Dieu les agrée - qui se contentaient de lever simplement les mains.

8- L'invocation après l'imploration dite du qunût

Une fois prononcé le salut qui achève la prière impaire, il est recommandé de dire trois fois, en élevant la voix à la troisième reprise : " Gloire et pureté au Roi, au Très Saint, Seingeur des Anges et de l'Esprit (Gabriel) ". Abû Dâwûd et An-Nasâ'î rapportent en effet ce hadîth, qu'ils tiennent de Ubayy Ibn Ka'b : " Lors de la prière impaire, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) récitait les sourates : {Chante pureté du nom de ton Seigneur le Très-Haut}, et {Dis : " Ô mécréants ! "}, et {Dis : " Lui, Dieu, est Unique " }. Puis, lorsqu'il pornonçait le salut de clôture, il disait à trois reprises, en élevant la voix et en allongeant l'intonation la dernière fois : " Gloire et pureté au Roi, au Très Saint, Seigneur des Anges et de l'Esprit (Gabriel). " A cette version, présentée par An-Nasâ'î, Ad-Dâraqutnî y ajoute encore l'expression : " Seigneur des anges et de l'Esprit " ainsi que cette invocation - rapportée par Ahmad, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ'î et Ibn Mâja, que 'Alî attribue au Prophète (صلى الله عليه وسلم) : " Seigneur ! Je Te demande de me protéger de Ton agrément contre Ton courroux, de Ton salut contre Ton châtiment et je me réfugie en Ta miséricorde contre Ta rigueur. je ne puis recenser les éloges qui Te reviennent. Tu es tel que Tu T'es Toi-même glorifié. "

9- On ne peut effectuer deux prières impaires durant la même nuit

Si l'orant, ayant fait la prière impaire, s'avise de prier de nouveau, il peut le faire mais ne peut procéder à une autre prière impaire. pour preuve, ce hadîth rapporté par Abû Dâwûd, An-Nasâ'î et At-Tirmidhî, qui l'a jugé bon (hasan) : 'Alî raconte : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " On ne peut faire deux witr durant la même nuit. "

D'après 'Â'isha, le Prophète (ssaws), au terme de sa prière, prononçait le salut à haute voix, après quoi il faisait deux cycles de prière en position assise. Ce propos est rapporté par Muslim. Abondant dans le même sens, Umm Salama raconte : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) après sa prière impaire, avait coutume d'accomplir deux cycles de prière en restant assis. " Ce propos est rapporté par Ahmad, Abû Dâwûd et At-Tirmidhî, entre autres traditionnistes.

10- Comment compenser la prière impaire ?

La majorité des docteurs de la Loi estiment qu'il est légitime de compenser la prière impaire, alléguant ce hadîth attribué à Abû Hurayra et rapporté par Al-Bayhaqî et Al-Hâkim, lequel le juge authentique selon les règles posées par les deux cheikhs, Al-Bukhârî et Muslim : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Si le jour se lève et que l'un de vous n'a pas encore effectué la prière impaire, qu'il la fasse. "

Abû Dâwûd rapporte, d'après Abû Sa'îd Al-Khudrî, que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Celui qui s'endort en oubliant sa prière impaire, qu'il la fasse dès qu'il s'en rappelle ". La chaîne de transmission de ce hadîth est authentique selon Al-'Irâqî.

Ahmad et At-Tabarânî rapportent, d'après une chaîne jugée bonne (hasan),qu'il arrivait au Prophète (صلى الله عليه وسلم) de rattraper, le matin, la prière impaire. Il y a cependant divergence sur le moment d'accomplir ce rattrapage : pour les hanafites, il faut s'y atteler hors des moments déconseillés. Pour les shâfi'ites, on peut s'en acquitter à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit.En revanche, Mâlik et Ahmad considèrent qu'il faut le faire après l'aube, tant que l'office du matin n'a pas encore été accompli.

Le qunût dans les 5 prières canoniques

Il est permis de prononcer à voix haute l'imploration du qunût dans les cinq prières canoniques en cas de grand malheur, Ibn 'Abbâs affirme : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a pratiqué le qunût durant tout un mois, à la fin des prières de midi, de l'après-midi, du coucher du soleil, de la nuit et de l'Aube. Ainsi, après avoi dit, dans le dernier cycle de prière : " Dieu entend celui qui Le loue ", il prononça des formules imprécatoires contre certains quartiers des Banû Sulaym, contre Ri'l, Dhakwân et 'Usayya. " Les orants derrière lui disaient Amen. " Ce hadîth est rapporté par Abû Dâwûd et Ahmad ; celui-ci y ajoute : " Il leur envoya des gens chargés de les appeler à l'Islam, mais ils les tuèrent. " 'Ikrima note : " C'est à ce moment que le qunût fut institué ".

Abû Hurayra rapporte que lorsque le Prophète (صلى الله عليه وسلم) voulait invoquer Dieu en faveur de quelqu'un ou, au contraire, proférer une imprécation contre lui, il faisait le qunût après l'inclinaison. Ainsi, après la formule : " Dieu entend celui qui Le loue ; notre Seigneur, à Toi la louange ", il disait par exemple : " Seigneur, je Te prie de prodiguer Ton secours à Al-Walîd Ibn Al-Walîd, à Salama Ibn Hishâm, à 'Ayyash Ibn Rabî'a, ainsi qu'à tous les déshérités parmi les croyants. Seigneur, fais que la tribu des Mudar vive dans le malaise et la misère, et que leur existence soit aussi accablante que les années de détresse vécues par (les gens à l'époque de) Joseph. " Et Abû Hurayra d'ajouter : " C'est formules, il les prononçait à voix haute dans certaines prières ". Dans celle de l'aube, il lui arrivait de dire à l'encontre de tel groupe, de tel clan parmi les Arabes : " Seigneur, maudis un tel et un tel ". Il en fut ainsi jusqu'à ce que Dieu révélât le verset suivant : { Tu n'est pour rien dans l'affaire, - soit qu'Il accepte leur repentance, soit qu'Il les châtie. Car ce sont bien des prévaricateurs ! } Ce propos est rapporté par Ahmad et Al-Bukhârî.

Le qunût dans la prière de l'aube

Le qunût n'a point été institué dans cette prière, si ce n'est en situation de malheur, auquel cas il devient permis dans toute prière, comme on l'a signalé plus haut. Ahmad, An-Nasâ'î, Ibn Mâja et At-Tirmidhî, lequel l'a authentifié, rapportent ce hadîth d'après Abû Mâlik Al-Ashja'î : " Mon père était âgé de seize ans lorsqu'il prié derrière le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم). il ria aussi derrière Abû Bakr, 'Umar et 'Uthmân. - Faisaient-ils le qunût ? Lui demandai-je. - Non, c'est une innovation, ô mon fils. "

Citant Anas, Ibn Hibbân, Al-Khatîb et Ibn Khuzayma rapportent ce hadîth - lequel a été authentifié par ce dernier : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) n'avait pas l'habitude de dire le qunût dans l'office du matin, sauf lorsqu'il voulait invoquer Dieu pour tel groupe ou proférer des imprécations contre tel autre. Az-Zubayr, ainsi que les trois Successeurs ( Abû Bakr, 'Umar et 'Uthmân), affirment qu'ils n'effectuaient point le qunût lors de la prière de l'aube. C'est d'ailleurs l'opinion adoptée par les hanafites, les hanbalites, Ibn Al-Mubârak, Ath-Thawri et Ishâq.

Les shâfi'ites estiment pour leur part que c'est un acte recommandé que de faire le qunût au cours de l'office du matin, précisément après l'inclinaison du deuxième cycle de prière. A telle enseigne que l'ensemble des docteurs de la Loi, excepté At-Tirmidhî, rapportent, citant Ibn Sîrîn, qu'Anas Ibn Mâlik, étant interrogé à propos du qunût en ces termes : " Les Prophète (صلى الله عليه وسلم) effectuait-il le qunût lors de l'office du matin ? ", répondit par l'affirmative. - Avant l'inclinaise ou après ? lui demanda-t-on. - Après, reprit-il. "

De même, Ahmad et Al-Bazzâr, ainsi que Ad-Dâraqutnî, Al-Bayhqî et Al-Hâkim rapportent ce hadîth, lequel a été authentifié par ce dernier, citant également Ibn Anas : " Jusqu'à son décès, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) n'eut cesse d'effectuer le qunût durant la prière de l'aube. "

Dans les citations ci-dessus, il convient de souligner que le qunût dont il est question est celui mis en application lors des malheurs, comme le montrent explicitement la version d'Al-Bukhârî et celle de Muslim. Quant au second hadîth, on trouve dasn sa chaîne Abû Ja'far Ar-Râzî, or ce transmetteur n'est pas considéré comme fiable (laysa bi al-qawî). Ce hadîth n'a donc pas force de loi ; outre le fait qu'il soit inconcevable que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) se soit évertué, sa vie durant, à faire le qunût dans la prière de l'aube, et que les sages Successeurs aient délaissé cette pratique après lui. Mieux, Anas lui-même n'a point accompli cette imploration dans l'office de l'aube, comme il a été établi. A supposer que ledit hadîth soit authentique, le qunût pourrait alors être interprété comme suit : jusqu'à la fin de sa vie, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) aimait à rester debout un certain temps après l'inclinaison, et ce pour invoquer et louanger Dieu ; c'est d'ailleurs là une des significations du qunût, la plus plausible en l'occurrence. Quoi qu'il en soit, pareille divergence demeure acceptable, dans la mesure où se valent en elle l'observance et l'inobservance de la pratique du qunût. En somme, le meilleur exemple à suivre est celui de Muhammad (صلى الله عليه وسلم).

La prière surérogatoire nocturne (qiyâm al-layl)

1- Le mérite attribué à cette prière

- Dieu a recommandé cette prière au Prophète (صلى الله عليه وسلم) en ces termes : { Et la nuit, fait figile, à titre de surérogation de ta part ; il se peut que ton Seigneur te ressuscite en une posture de gloire }. (Sourate 17, verset 79). Quoique adressée apparemment au Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) en particulier, cette injonction concerne bel et bien l'ensemble des musulmans, du moment qu'ils sont censés suivre l'exemple du Prophète (صلى الله عليه وسلم).

- Dieu a montré que ceux qui s'y appliquent avec assidiuté sont les gens bienfaisants qui méritent Ses grâces et Sa miséricorde : { Oui, les pieux sont parmi des Jardins et des sources, prenant ce que leur Seigneur leur apporte. Oui, ils ont été, auparavant, bienfaisants : ils dormaient peu, la nuit, et à chaque aube ils imploraient pardon }. (Sourate 51, versets 15/17).

- Ceux-là, Dieu les vante et les classe parmi Ses serviteurs obéissants et déférents : { Et voici quels sont les esclaves du Très Miséricordieux : ils marchent humblement sur terre ; et lorsque les ignorants s'adressent à eux, ils disent : " Paix ", et ils passent les nuits prosternés et debout devant leur Seigneur } (Sourate 25, verset 63/64).

- Ceux-là, Dieu témoigne qu'ils croient en Ses signes : { Rien d'autre, en vérité : en Nos signes croient ceux qui, lorsqu'on les leur rappelle, tombent prosternés et, par la louange de leur Seigneur, chantent pureté, tandis qu'ils ne s'enflent pas d'orgueil. Leurs flancs s'arrachent à leurs lits pour invoquer leur Seigneur, par crainte autant que par avidité ; et ils font largesses sur ce que Nous leur attribuons. Pourtant, nul ne sait ce qui leur est réservé de fraîcheur des yeux, en paiement de ce qu'ils oeuvraient } (Sourate 32, verset 15/17).

- Enfin, Il refuse de les assimiler aux autres, à ceux qui ne présentent pas les mêmes qualités : { Quoi ! celui qui, aux heures de la nuit, reste en dévotion, prosterné et debout, prenant garde à l'au-delà et espérant la miséricorde de son Seigneur... - Dis : " Est-ce qu'ils sont égaux, ceux qui savent, et ceux qui ne savent pas ? Rien d'autre : se rappellent les gens doués d'intelligence } (Sourate 39, verset 9).

Ce sont mà quelques versets coraniques mettant en exergue le mérite de la prière surérogatoire nocturne. S'agissant de la Sunna du Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم), voici quelques traditions se rapportant à ce sujet :

- 'Abdallâh Ibn Salâm rapporte : " Dès que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) arriva à Médine, les gens accoururent vers lui. J'étais parmi eux. En étudiant sa physionomie, je compris aussitôt que ce n'était pas là la mine d'un menteur. Voici les premières paroles que j'ai entendues de lui : " Ô gens, saluez autrui ; prodiguez-lui nourriture ; entretenez les liens de parenté ; faites la prière la nuit lorsque les autres sommeillent. Vous aurez ainsi un accès paisible au Paradis. " Cette traditioin est rapportée par Al-Hâkim, Ibn Mâja et At-Tirmidhî, lequel fait ce commentaire : " Ce hadîth est hasan sahîh. "

- Salmân Al-Fârisî rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Je vous conseille de vous mettre debout la nuit pour la prière ; car c'était l'usage constant des vertueux qui vous ont précédés. C'est aussi le moyen de vous rapprocher de votre Seigneur, de racheter vos péchés, de vous détourner de la turpitude, et d'écarter tout mal de votre corps. "

- Sahl Ibn Sa'd rapporte que l'ange Gabriel vint dire au Prophète (صلى الله عليه وسلم) : " Ô Muhammad, vis aussi longtemps que tu voudras, tu es voué à mourir. Fais comme bon te semble, tu en seras récompensé. Aime celui que tu voudras, tu t'en sépareras inexorablement. Sache que l'honneur du croyant, c'est la prière nocturne ; sache que sa dignité, c'est de pouvoir se passer des gens. "

- Enfin, Abû Ad-Dardâ' rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Il est trois hommes à qui Dieu sourit, qui Lui sont source de joie : celui qui, lorsqu'un groupe de combattants se trouve affaibli, s'engage stoïquement dans la lutte, sacrifiant son âme pour la cause de Dieu le Très-Haut ; celui-là, soit il mourra, soit il triomphera grâce à l'assistance de Dieu le Très-Haut, qui lui sera suffisante. Dieu dira alors : " Regardez mon serviteur ! regardez comme il a su tenir patience pour Ma cause ". Le second est celui qui, quoiqu'ayant une femme belle et un lit douillet, se lève la nuit pour prier ; Dieu dira alors : " Il renonce à son plaisir pour Me rappeler et M'invoquer, alors qu'il aurait pu rester couché ". Le troisième est celui qui, lors d'un voyage, ayant veillé avec ses compagnons de route, prend soin de se réveiller à l'aube pour la prière alors que les autres sont plongés dans le sommeil. "

2- Les convenances à observer en matière de prière surérogatoire nocturne

Il est recommandé à quiconque se propose d'accomplir la prière nocturne d'observer les convenances suivantes :

- Concevoir l'intention de prier la nuit, avant de se coucher. En effet, Abû Ad-Dardâ' rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Quiconque rejoint sa couche avec l'intention de se réveiller la nuit pour la prière et plonge dans le sommeil jusqu'au matin, son intention sera tenu pour un acte accompli, et son sommeil sera considéré comme une aumône offerte par Dieu " Ce hadîth est rapporté par An-Nasâ'î et Ibn Mâja, et assorti d'une chaîne de transmission authentique.

- Se laver la figure après le réveil, se curer les dents, regarder le ciel et prononcer cette invocation transmise d'après le Prophète (صلى الله عليه وسلم) : " Il n'est d'autre divinité en dehors de Toi, gloire à Toi. j'implore Ton pardon et miséricorde. Seigneur, donne-moi davantage de savoir ; préserve mon âme de l'égarement après m'avoir guidé vers la bonne voie ; accorde-moi une part de Ta miséricorde, c'est Toi le Donneur par excellence. Louange à Dieu qui nous fait revivre après notre mort, et vers Lequel nous retournerons. " Puis il récitait les dix derniers verset de la sourate La Famille de 'Imrân, à partir de : { Oui, dans la création des cieux et de la terre, et dans l'alternance de la nuit et du jour, il y a vraiment des signes pour les douées d'intelligence }. Après quoi il invoquait Dieu en ces termes : " Seigneur, à Toi la louange, Tu es la Lumière des cieux, de la terre et de tout ce qu'ils recèlent. A Toi la louange, Tu es le Maître des cieux, de la terre et de tout ce qu'ils recèlent. A Toi la louange, Tu es Vérité, Ta promesse est vérité, Ta rencontre est vérité, le Paradis est vérité, l'Enfer est vérité, les prophètes sont vérité, Muhammad est vérité, l'Heure du Jugement est vérité. Seigneur, c'est à Toi que je me soumets, c'est en Toi que je crois, à Toi que je m'en remets, vers Toi que je m'incline ; c'est pour Toi que je combats les ennemis ; c'est à Ton jugemnet que je m'en tiens. pardonne donc mes fautes antérieures et mes fautes postérieures, mes péchés secrets et mes péchés manifestes. C'est Toi Dieu, il n'est d'autre divinité en dehors de Toi. "

- Commencer la prière par deux cycles de prière légers puis en effectuer autant qu'on voudra. D'après 'Â'isha, dans sa prière surérogatoire nocturne, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) effectuait au préalable deux brefs cycles de prière. Abû Hurayra rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Si vous vous levez la nuit pour la prière, commencez par deux cycles de prière légers. " Cette tradition est rapporté par Muslim.

- Réveiller les siens. Abû Hurayra rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Dieu accorde Sa miséricorde à tout hommes qui se lève la nuit, qui réveille son épouse, et qui, si elle refuse, n'hésite pas à lui asperger de l'eau sur le visage. De même, Dieu accorde Sa miséricorde à toute femme qui se lève la nuit, qui réveille son époux, et qui, s'il refuse, n'hésite pas à lui asperger de l'eau sur le visage. " D'après le même Abû Hurayra, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Quand un homme réveille son épouse pendant la nuit, et qu'ils effectuent ensemble deux cycles de prière, ils sont rangés dans la classe des dévots et des dévotes qui se rappellent Dieu. " Ce hadîth est rapporté par Abû Dâwûd, assorti d'une chaîne authentique. Umm Salama rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم), s'étant réveillé une nuit, déclaré : " Gloire à Dieu. Quelles rentations verra-t-on advenir cette nuit ? Quelles richesses verra-t-on se déployer ? Qui réveillera les dormeurs ? Combien de femmes bien vêtues ici-bas seront dénudées le Jour de la Résurrection ! " Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî. 'Alî rapporte qu'un jour, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) vint frapper à sa porte ; il lui demanda ainsi qu'à son épouse Fâtima : " Ne priez-vous point ? - Ô Messager de Dieu, répondirent-ils, nos âmes sont entre les mains de Dieu. S'il veut nous réveiller, Il le fera. A ces paroles, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) s'en alla. Je l'entendis qui disait, tout en se frappant la cuisse : " L'homme est la créature la plus encline à polémiquer. " Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî et Muslim.

- Laisser la prière et se coucher, si l'on se sent vaincu par le sommeil, jusqu'à ce que l'on se sente dispos. 'Â'isha rapporte en effet que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Si vous vous levez la nuit pour prier, et que vous sentiez que votre langue a du mal à réciter le Coran, le mieux que vous ayez à faire est de vous recoucher. " Cette tradition est rapportée par Muslim. Anas rapporte : " En entrant un jour à la mosquée, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) trouva une corde étendue entre deux piliers : " Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-il. - C'est Zaynab qui fait la prière, répondit-on, lorsqu'elle se sent languissante ou lasse, elle saisit cette corde. - Déliez cette corde, ordonna le Prophète. Que chacun prie tant qu'il est dispos ; s'il est alangui ou fatigué, qu'il aille ses coucher. " Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî et Muslim.

- Ne pas se donner trop de peine ; il est préférable de se lever la nuit autant que l'on peut, d'observer assidûment cet usage et de n'y renoncer qu'en cas de force majeure. 'Â'isha rapporte : Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) faisait cette recommandation : " De toutes les oeuvres, accomplissez celle que vous êtes en mesure de faire. Par Dieu ! Dieu ne saurait se lasser tant que vous ne vous lassez pas vous-mêmes. " Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî et Muslim.

- Al-Bukhârî et Muslim rapportent, citant également 'Â'isha, qu'ayant été interrogé sur les oeuvres les plus aimées de Dieu le Très-Haut, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) répondit : " La plus assidue, ainsi infime soit-elle. " Citant la même 'Â'isha, Muslim rapporte : " Les actres du Prophète (صلى الله عليه وسلم) se caractérisaient par la constance. Lorsqu'il faisait quelque chose, il le faisait avec ténacité. " 'Abdallâh Ibn 'Umar rapporte : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) m'a recommandé : " Ô 'Abdallâh ne soit pas comme ces gens qui avaient coutume de prier la nuit et qui ont renoncé à le faire. " Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî et Muslim. Citant Ibn Mas'ûd, Al-Bukhârî et Muslim rapportent : " Un jour qu'on évoquait auprès du Prophète (صلى الله عليه وسلم) un homme qui avait cédé au sommeil jusqu'au matin : " C'est là un homme, s'exclama-t-il, dans l'oreille duquel Satan a uriné - dans une autre version : " dans l'oreille duquel Satan a parlé ". Enfin, citant Sâlim Ibn 'Abdallâh Ibn 'Umar, qui tient ce i>hadîth de son père, Al-Bukhârî et Muslim rapportent : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Quel homme de bien serait 'Abdallâh, s'il s'appliquait à faire la prière nocturne. " Depuis lors, affirma Sâlim, 'Abdallâh ne dormit que fort peu la nuit.

3- A quel moment accomplit-on la prière surérogatoire nocturne ?

Il est permis d'effectuer cette prière au debut, au milieu ou à la fin de la nuit, sachant qu'elle doit avoir lieu après l'office de la nuit (al-'ishâ'). Anas - que Dieu l'agrée - décrit en ces termes la prière du Prophète (صلى الله عليه وسلم) : " Chaque fois que nous voulions le voir prier la nuit, nous le voyions immanquablement ; et lorsque nous voulions le voir préférer le sommeil, nous le voyions le faire également. jeûnait-il, on aurait dit qu'il ne romprait le jeûne aucun des jours du mois ; ne jeûnait-il pas, on aurait dit qu'il ne jeûnerait aucun des jours du mois. " Ce hadîth est rapporté par Ahmad, Al-Bukhârî et An-Nasâ'î. Al-Hâfidh précise : " Loin d'assigner ç ses prières nocturnes un moment précis, Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) procédait librement, en faisant autant qu'il pouvait. "

4- Le meilleur moment pour accomplir la prière surérogatoire nocturne

Il est recommandé de la remettre jusqu'au dernier tiers de la nuit :

- Abû Hurayra - que Dieu l'agrée - rapporte que le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Au cours du dernier tiers de la nuit, notre Seigneur, le Très-Haut, l'Exalté, descend vers le ciel d'ici-bas et dit : " Qui M'invoque, j'exaucerai ses voeux, qui demande Mes grâces, je lui en prodiguerai, qui implore Mon pardon, je le lui accorderai " Ce hadîth est rapporté par Al-Bukhârî, Muslim, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ'î, Ibn Mâja, et Ahmad.

- 'Amr Ibn 'Absa rapporte : " J'ai entendu le Prophète (صلى الله عليه وسلم) dire : " Il n'est point de moment où le serviteur se trouve plus proche du Seigneur que celui de la dernière partie de la nuit. Si tu peux être du nombre de ceux qui évoquent Dieu à cette heure-là, sois-en. " Ce hadîth est rapporté par Al-Hakim, qui précise : " Il est conforme au conditions d'authenticité posées par Muslim ", et par At-Tirmidhî qui le juge hasan sahîh, ainsi que par An-Nasâ'î et Ibn Khuzayma.

- Abû Muslim interrogea Abû Dharr en ces termes : " Laquelle des prières de la nuit est la meilleure ? - Je m'en suis enquis, répondit-il, aurpès du Messager de Dieu -صلى الله عليه وسلم), tout comme tu le fais maintenant. il me répondit : " Celle du milieu de la nuit, de sa moitié restante, mais rares sont ceux qui s'y attèlent. " Ce hadîth est rapporté par Ahmad ; il est assorti d'une chaîne de transmission qualifiée de bonne (jayyid).

- 'Abdallâh Ibn 'Umar rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a déclaré : " Le jeûne privilégié de Dieu et celui de Dâwûd (David) ; la prière privilégiée de Dieu est également celle de Dâwûd : de la nuit, celui-ci dormait la moitié, priait le tiers, puis se rendormait durant la sixième partie. Il avait coutume de jeûner un jour sur deux. " Cette tradition est rapportée par Al-Bukhârî, Muslim, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ'î, Ibn Mâja, et Ahmad.

5- Le nombre de cycles de prière requis dans la prière surérogatoire nocturne

Cette pratique cultuelle n'est point délimitée par un nombre défini de cycles de prière ; elle peut même se ramener au seul cycle de prière du witr, qui est postérieure à l'office de nuit (al-'ishâ').

- Samura Ibn Jundab - que Dieu l'agrée - rapporte : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) nous a recommandé de prier peu ou prou durant la nuit, et d'achever notre prière par le witr. Ce propos est rapporté par At-Tabarânî et Al-Bazzâr.

- On rapporte, citant Anas - que Dieu l'agrée - que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Une prière dans ma mosquée vaut dix mille prières ; une prière dans la Mosquée Sacrée équivaut à cent mille prières ; dans le campement des combattants, elle en vaut un million. Mais, bien meilleures que tout cela sont les deux cycles de prière accomplis par le serviteur de Dieu au milieu de la nuit. " Ce hadîth est rapporté par Abû Al-Shaykh et Ibn Hibbân dans on ouvrage " Ath-Thawâb " ; il n'est point mentionné dans le livre d'Al-Mundhirî : " At-Targhîb wa at-Tarhîb ".

- Iyâs Ibn Mu'âwiya Al-Muzanî - que Dieu l'agrée - rapporte que le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a déclaré : " Il convient de se livrer à quelque prière pendant la nuit, si brève fût-elle. Or, tout ce qui est postérieur à l'office nocturne (al-'ishâ') fait partie de la nuit. " Ce hadîth est rapporté par At-Tabarânî ; ses transmetteurs sont dignes de foi, hormis Muhammad Ibn Ishâq.

- Ibn 'Abbâs - que Dieu l'agrée, lui et son père - évoqua un jour la prière de la nuit. " Le Messager de Dieu, lui précisa-t-on alors, a affirmé : " Sa moitié, son tiers, son quart valent le temps de traire une chamelle ou une brebis ".

- On rapporte, citant également Ibn 'Abbâs : " Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) nous a recommandé de nous appliquer à la prière de la nuit : il nous y a exhorté avec insistance, en affirmant : " Prenez soin de faire la prière de la nuit, ne serait-ce qu'en faisant un cycle de prière. Cette tradition est rapportée par At-Tabarânî dans ses traités : " Al-Kabîr " et " Al-Aswat ".

Il est préférable de faire onze ou treize cycles de prière, l'orant ayant toute latitude de procéder de façon continue ou discontinue. 'Â'isha - que Dieu l'agrée - raconte que le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم), aussi bien pendant le Ramadan qu'en d'autres période, ne dépassait jamais les onze cycles de prière. Il en faisait d'abord quatre : tu ne saurais imaginer combien elles étaient longues, belles, ferventes, puis quatre autres, tout aussi longues, belles et fervantes. Enfin trois cycles. 'Â'isha relate : " Je demandai : Ô Messager de Dieu, rejoindrais-tu ta couche avant de faire le witr ? - Ô 'Â'isha, me répondit-il ; se mes yeux s'endorment, mon coeur ne s'endort point. " Ce dernier hadîth a été rapporté par Al-Bukhârî et Muslim, lesquels rapportent également, citant Al-Qâsim Ibn Muhammad : " J'ai entendu 'Â'isha - que Dieu l'agrée - dire : " La prière que le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) accomplissait pendant la nuit consistait en dix cycles, auxquels s'ajoutait un cycle en guise de witr. "

6- Comment rattraper la prière surérogatoire nocturne ?

Muslim rapporte, citant 'Â'isha, que le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم), lorsqu'il lui arrivait de manquer la prière nocturne à cause d'un ambarras, se livrait pendant le jour à une prière de douze cycles.

Muslim, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ'î, Ibn Mâja, et Ahmad rapportent, citant 'Umar, que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Celui qui s'endort sans avoir récité sa part du Coran, ou quelques versets, et qui s'en acquitte entre l'office de l'aube et celui de midi, sera considéré comme ayant accompli ce culte pendant la nuit. "

La prière surérogatoire nocturne du Ramadan

1- Son fondement légal

Il est recommandé autant aux hommes qu'aux femmes d'accomplir la prière surérogatoire nocturne du Ramadan, ou tarâwîh. C'ette prière se fait après l'office de nuit et avant le witr, et ce, deux cycles par deux cycles. il est loisible de l'accomplir après le witr, mais cette option n'est pas la meilleure. Force est de signaler que le temps de cette pratique cultuelle se prolonge jusqu'à la fin de la nuit. L'ensemble des docteurs de le Loi rapporte, citan Abû Hurayra, que le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) exhortait à pratiquer la prière surérogatoire nocturne du Ramadan, mais sans insister. Il disait : " Quiconque fait la prière surérogatoire nocturne du Ramadan, avec foi et sincérité, tous ses péchés antérieurs seront pardonnés ".

Al-Bukhârî, Muslim, Abû Dâwûd, An-Nasâ'î, Ibn Mâja et Ahmad rapportent encore, citant 'Â'isha : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) fit une nuit la prière à la mosquée, suivi de nombreux orants. Le lendemain, il en fait autant et le nombre des orants s'accrut. Or, la troisième nuit, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) ne se rendit pas à la mosquée, alors que les gens s'y étaient rassemblés et l'attendaient. Le matin, il leur déclara : " Je sais que vous étiez là. Ne m'a empêché de vous rejoindre que la crainte que cette prière ne devienne pour vous une obligation. "

2- Le nombre de cycles requis dans la prière surérogatoire nocturne du Ramadan

Al-Bukhârî, Muslim, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ'î, Ibn Mâja, et Ahmad rapportent, citant 'Â'isha, que le Prophète (صلى الله عليه وسلم), ne dépassait point les onze cycles de prière,lLe Prophète (صلى الله عليه وسلم), en dirigeant les gens dans la prière surérogatoire nocturne, fit huit cycles suivis du witr, et qu'il ne vint pas la nuit suivante alors qu'ils l'attendaient. Citant également Jâbir, Abû Ya'lâ et At-Tabarânî rapportent, suivant une chaîne de transmission jugée bonne : " Ubayy Ibn Ka'b vint trouver le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) une nuit de Ramadan et lui dit : " Ô Messager de Dieu, j'ai fait quelque chose de particulier cette nuit. - Quoi donc ? demanda le Prophète. - Des femmes de ma maisonnée m'ont dit : " Nous ne lisons pas le Coran. pouvons-nous te suivre dans ta prière ? ". J'ai donc dirigé ces femmes dans la prière, en faisant huit cycles suivis du witr. A ces mots, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) ne dit rien, en signe d'approbation. " Telle est la tradition authentique et exclusive héritée du Prophète (صلى الله عليه وسلم). Il est tout aussi vrai que le sgens, du temps de 'Umar, 'Uthmân et 'Alî, faisaient vingt cycles de prière. C'est d'ailleurs l'opinion adoptée par la majorité des juristes hanafites, hanbalites ainsi que par Dâwûd (le dhâhirite). At-Tirmidhî affirme à ce ttire : " La majorité des docteurs de la loi s'aligne sur l'usage consacré par 'Umar et 'Alî, entre autres Compagnons du Prophète (صلى الله عليه وسلم), à savoir accomplir la prière (surérogatoire nocturne du Ramadan) en vingt cycles de prière. A cette opinion adhérent également Ath-Thawrî, Ibn Al-Mubâral et Ash-Shâfi'î, lequel a dit : " J'ai constaté que les gens en faisaient autant à La Mecque. "

Certains docteurs estiment qu'il est recommandé d'accomplir onze cycles de prière assortis du witr, tout ajout étant louable, bien entendu.

Al-Kamâl Ibn Al-Humâm commente : " S'agissant des vingts cycles de prière, il convient, selon toute vraisemblance, de s'en tenir à la coutume du Prophète (صلى الله عليه وسلم), qui s'est avisé de renoncer à en effectuer un nombre supplémentaire - ajout qui demeure préférable - de crainte d'en faire une pratique prescrite. Or, il est établi, comme le montrent les deux " Sahîh " (elui d'Al-Bukhârî et de Muslim), que cette prière compte onze cycles incluant le witr. La tradition consiste donc, en vertu des fondements entérinés par nos docteurs, en huit cycles, sachant que c'est un choix toujours louable que d'en faire douze. "

3- La célébration en commun de la prière surérogatoire nocturne du Ramadan

Il est loisible d'accomplir cette prière en commun ou individuellement. Toutefois, sa célébration en commun à la mosquée demeure préférable, de l'avis de la majorité des doctes. Il a été signalé plus haut que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a bel et bien présidé cette prière, et qu'il a pris soin de ne pas en faire un usage quotidien de peur qu'elle ne se transforme en prescription. Il advint par la suite que 'Umar regroupa les musulmans autour d'un imâm pour la réalisation de cette pratique cultuelle. 'Abd Ar-Rahmân Ibn 'Abd Al-Qârî raconte : " Ayant accompagné 'Umar à la mosquée une nuit de Ramadan, nous trouvâmes les gens dispersés, les uns priant seuls, les autres célébrant ce culte en commun. Et 'Umar de déclarer : " Il me semble qu'il serait bien mieux de regrouer ces orants autour d'un seul récitant. " Sitôt dit, sitôt fait. L'imaâm désigné fut 'Ubayy Ibn Ka'b. Une autre nuit, je me rendis avec lui à la mosquée. Les gens suivaient la prière de leur récitant. Et 'Umar de s'exclamer : " Quelle belle innovation que celle-là ! Ceux qui sommeillent en la délaissant valent mieux que les orants qui s'y attèlent ", voulant dire par là qu'il vaut mieux l'effectuer à la fin de la nuit. Ce Propos est rapporté par Al-Bukhârî, Muslim, Ibn Khuzayma, Al-Bayhaqî, entre autres traditionnistes.

4- Les récitation du Coran dans la prière surérogatoire nocturne du Ramadan

Pour la prière surérogatoire nocturne du Ramadan, il n'est point de tradition consacrée se rapportant à la récitation du Coran. On rapporte que les pieux Anciens récitaient deux cent versets et s'appuyaient sur des bâtons tellement ils restaient debout. Ils ne s'en allaient que peu de temps avant l'aube ; aussi exigeaient-ils de leurs valets promptitude et célérité dans la présentation du repas, de crainte que le jour ne se lève. la sourate La Vache était habituellement récitée en huit cycles de prière ; si on le faisait en douze cycles, la prière était jugée allégée.

Ibn Qudâma rapporte, citant Ahmad : " Pendant le mois de Ramadan, l'imâm récitera, en fait de Coran, ce qui est de nature à ne pas lasser les orants, notamment dans les nuits courtes. "

Le cadi 'Iyâd affirme : " Il n'est point recommandé d'écourter la lecture du Coran durant ce mois, car il convient que les gens entendent réciter la totalité du Coran. l'imâm ne devra pas non plus allonger la récitation outre mesure, pour ne pas fatiguer les orants. Il convient de prendre en compte l'état et la disposition des gens. Ce serait une chose idéale que de voir un groupe d'orants s'accorder à célébrer une prière longue. Qu'on en juge par cette affirmation d'Abû Dharr : " Une nuit, nous avons prié longuement en compagnie du Prophète (صلى الله عليه وسلم), si longuement que nous avons cru manquer le repas de l'aube. Le récitant lisait le Coran en passages de deux cent versets.

La prière surérogatoire du matin (ad-duhâ)

1- Le mérite attribué à la prière du matin

Nombre de hadîth ont été rapportés concernant les mérites de la prière du matin, dont les suivants :

- Abû Dharr - que Dieu l'agrée - rapporte que le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) a déclaré : " Chaque matin, tout musulman doit une aumône pour chaque articulation de son corps ; chaque exaltation (tasbîha) est une aumône ; chaque louange (tahmîda) est une aumône ; attester qu'il n'y a de dieu que Dieu (tahlîla) est une aumône ; chaque proclamation de la grandeur de Dieu (takbîra) est une aumône, recommander le bien est une aumône, condamner le répréhensible est une aumône. Or, tout cela, deux cycles de prière faits le matin peuvent le remplacer. "

- Ahmad et Abû Dâwûd rapportent, citant Burayda, que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Le corps humain comprend trois cent soixante articulations. pour chacune d'entre elles, l'homme doit faire une aumône. - Qui peut faire autant d'aumônes, ô Messager de Dieu ? lui demanda-t-on alors. - Il suffit, répondit-il, d'enlever une tâche dans une mosquée, ou d'écarter de la route un objet embarrassant. Autrement, on peut compter sur les deux cycles de prière du matin. "

Ash-Shawkânî constate : " Ces deux hadîth montrent combien est considérable le mérite de ces deux cycles de prière, comment est entérinée leur légitimité, comment elles équivalent à trois cent soixante aumônes. En tant que telle, elles sont dignes qu'on s'y applique avec ténacité et régularité. Ces deux textes montrent également qu'il est hautement légitime et recommandable de réitérer l'exaltation, la louange, la proclamation de l'Unicité de Dieu, ainsi que d'oeuvrer à la recommandation du bien, à la condamnation du répréhensible, et à des pratiques aussi saines et bienfaisantes que celle d'enlever saletés et objets nuisibles du chemin des passants, entre autres marques d'obéissance qui exempltent l'homme des aumônes nécessaires pour chaque jour. "

- An-Nawaaâs Ibn Sam'ân - que Dieu l'agrée - rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : " Dieu le Très-Haut, le Très Exalté, a dit : " Ô fils d'Adam, si tu ne renonces pas, par paresse, à faire quatre cycles de prière au debut de la journée, j'en ferai ta suffisance à la fin de la journée. " La version d'At-Tirmidhî est la suivante : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a rapporté cette parole de Dieu le Très-Haut : " Ô fils d'Adam, fais pour Moi quatre cycles de prière au début de la journée, j'en ferai ta suffisance à la fin de la journée. "

- 'Abdallâh Ibn 'Amr rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) envoya une troupe en mission. Ses combattants furent prompts à remporter la victoire et à rebrousser chemin. La rumeur publique ne manqua pas de chanter la rapidité de leur triomphe et leur retour ainsi que l'abondance de leur butin. Le Prophète déclara alors : " Voulez-vous que je vous montre de quoi obtenir un triomphe et un retour plus prompts et un butin plus abondant ? Faire ses ablutions et se rendre à la mosquée pour la prière du matin. " Ce propos est rapporté par Ahmad et At-Tabarânî. il est rapporté en les mêmes termes par Abû Ya'lâ.

- Abû Hurayra - que Dieu l'agrée - rapporte : " Mon bien-aimé, le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) m'a recommandé trois choses : jeûner trois jours par mois, accomplir les deux cycles de prière du matin, ainsi que celle du witr avant de me coucher. " Ce propos est rapporté par Al-Bukhârî et Muslim.

Anas - que Dieu l'agrée - rapporte que lors d'un voyage, il a vu le Prophète (صلى الله عليه وسلم) effectuer huit cycles à l'occasion de la prière surérogatoire du matin. Une fois la prière achevée, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) dit : " J'ai fait ma prière mû par le désir et par la crainte ; j'ai formulé trois voeux à mon Seigneur ; Il en a éxaucé deux. Je L'ai prié de ne point affliger ma Communauté par la sécheresse ; il en sera ainsi. je L'ai prié de ne pas soutenir les ennemis de ma Communauté ; il en sera ainsi. Je L'ai priès de ne pas la laisser se désunir et se disperser en plusieurs clans ; Il a refusé mon imploration. " Ce hadîth est rapporté par Ahmad, An-Nasâ'î, Al-Hâkim et Ibn Khuzayma, et authentifié par ces deux derniers.

2- Le statut de la prière surérogatoire du matin

Il s'agit d'une prière recommandée. Quiconque désire obtenir la rétribution correspondante a le loisir de s'y atteler, son omission n'étant nullement répréhensible. Abû Sa'îd - que Dieu l'agrée - a dit : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) s'appliquait à la prière du matin avec tant de zèle que nous le croyions incapable de la négliger. En revanche, Il la délaissait parfois, tant et si bien qu'on le croyait prêt à y renoncer. " Ce hadîth est rapporté par At-Tirmidhî, qui l'a jugé bon (hasan).

3- A quel moment faire la prière surérogatoire du matin ?

le temps de cette pirère commence une fois que le soleil est haut dans le ciel, et il expire à midi. Il est cependant préférable de retarder un peu cette prière et de s'y atteler une fois que la chaleur est accrue. Zayd Ibn Al-Arqam - que Dieu l'agrée - rapporte : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم), s'étant rendu un jour chez les habitants de Qubâ', les trouva en train de faire la prière du matin : " La prière de ceux qui reviennent à Dieu, affirma-t-il, s'accomplit au moment où les chamelons commencent à souffrir de la charleur. " C'est-à-dire lorsque le soleil est haut dans le ciel et que la chaleur est intense. Ce hadîth est rapporté par Ahmad, Muslim et At-Tirmidhî.

4- Le nombre de cycles requis dans la prière surérogatoire du matin

Comme le montre le hadîth susmentionné d'après Abû Dhar, le minimum requis en la matière est de deux cycles de prière. Or, il s'avère, à en juger par les actes du Prophète (صلى الله عليه وسلم), que le maximum était le plus souvent de huit cycles de prière, et de douze, si l'on en juge par ses paroles. Certains - dont Abû Ja'far At Tabarî, et les shâfi'ites Al-Hulaymî et Ar-Ruyânî - estiment qu'il n'est point de limite maximale à cette surérogation. Dans sa glose sur les " Sunan " d'At-Tirmidhî, Al-Irâqî affirme n'avoir point reçu d'un quelconque Compagnon ou Successeur une tradition préconisant douze cycles de prière comme nombre limite. As-Suyûtî abonde dans le même sens.

Sa'îd Ibn Mansûr rapporte : " On demanda à Al-Hassan : : Les Compagnons du Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) faisaient-ils cette prière ? - Oui, répondit-il, certains faisaient deux cycles de prière, d'autres quatre, d'autres encore prolongeaient cette prière jusqu'à midi. "

Ibrâhîm An-Nakha'î raconte qu'un homme interrogea Al-Aswad Ibn Yazîd : " Combien de cycles de prière dois-je effectuer dans la prière du duhâ ? - Autant que tu voudras, lui répondit-il. "

Umm Hâni' rapporte que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) effectuait cette prière en huit cycles, en prononçant le salut de clôture au terme de chaque paire. Ce hadîth est rapporté par Abû Dâwûd, assorti d'une chaîne de transmission authentique.

'Â'isha - que Dieu l'agrée - affirme : " Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) avait coutume d'accomplir la prière du matin en quatre cycles, qu'il augmentait à loisir. " Ce propos est rapporté par Ahmad, Muslim et Ibn Mâja.

La prière de la consultation (salât al-istikhâra)

Il est recommandé pour celui qui désire réaliser un dessein licite, mais qui nourit des doutes sur le bien que recèlerait un tel dessein, d'effectuer deux cycles de prière pendant la nuit ou le jour, y compris les deux cycles de prière attenants aux offices canoniques (as-sunana ar-râtiba) ou les deux cycles de la prière de salut de la mosquée. Il s'agit de réciter, après la fâtiha, les versets coraniques que l'on voudra, de louanger Dieu, de prier sur son Prophète (صلى الله عليه وسلم), puis de prononcer cette invocation rapportée par Al-Bukhârî, citant Jâbir - que Dieu l'agrée -, lequel relate : " Le Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) nous apprenait à faire la prière de la consultation (al-istikhâra) pour toutes les affaires de la vie, comme il nous enseignait les sourates du Coran. Il nous disait : " Si vous avez une décision à prendre, faites deux cycles de prière surérogatoires et dites : " Seigneur, puisses-Tu me conduire vers le bien de par Ton omniscience, me soutenir de par Ta toute-puissance, et me prodiguer Ta grâce immense. Tu peux et je ne suis point ; Tu sais et je ne sais point ; c'est Toi le connaisseur des Mystères. Seigneur, si Tu sais que cette affaire me sera bénéfique, qu'elle le sera tant pour ma foi, pour mon existance temporelle que pour mon devenir - ou, selon une autre version, dans le présent immédiat comme à l'avenir -, je te prie de la sceller dans mon destin, de me la rendre facile et de la bénir. Et si Tu sais que cette affaire me sera pernicieuse, qu'elle le sera tant pour ma foi, pour mon existance temporelle que pour mon devenir - ou, selon une autre version, dans le présent immédiat comme à l'avenir -, je Te prie de l'éloigner de moi et de m'en détourner ; je Te prie de me réserver le bien où qu'il soit, et de m'en rendre satisfait. " et Jâbir d'ajouter : " Et on précisera la question dont il s'agit après la formule : " Seigneur, si Tu sais que cette affaire... "

Concernant la récitation du Coran lors de cette pratique culturelle, nul verset ou sourate n'ont été préconisés en particulier. De même, il n'a point été établi qu'il soit recommandé de la réitérer.

An-Nawawî note : " Il convient de choisir, après la prière de la consultation, ce qui trouve notre agrément ; et il ne convient pas de se fier aux sentiments qui trouvaient notre agrément avant d'avoir fait cette prière. Voire, il convient à celui qui fait la prière de la consultation d'abandonner totalement son pouvoir de décision, à défaut de quoi on ne saurait dire qu'il demande conseil à Dieu, qu'il demande le mieux, qu'il se dissocie de toute science, de toute capacité et qu'il attribue ces qualificatifs à Dieu seul. Si par contre il est sincère, il se sera dissocié de toute force et de tout pouvoir de décision et sera exempté de la responsabilité de son choix. "

DicoDinn - 2011/1431
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